• La presse entre révolution et vacuité
    http://owni.fr/2012/11/12/la-presse-entre-revolution-et-vacuite

    Quelques constats intéressants, même si on pourrait critiquer dans l’article – notamment d’un point de vue de classe – cette idéologie du flux qui transforme Google ou les réseaux sociaux en nouveaux portails.

    Reste surtout la conclusion qui pourrait être différente : la question de l’avenir du journalisme est d’abord celle de l’information qui nous est commune et nous permet d’agir. Elle n’a pas besoin d’être celle des journalistes mais nécessite, à l’image de la presse, des procédés collectifs, une organisation large et un minimum ambitieuse. Qu’elle soit sur papier ou sur Internet.

    Le quasi-monopole de la parole publique, c’est terminé. La presse doit cesser de s’accrocher au vieux modèle fuyant et dégoulinant de numérique. Se régénérer en urgence ou mourir dans un vieux fossé. C’est le parti-pris de la chronique de Laurent Chemla cette semaine.

  • [Article11] Version papier : la fin des haricots ? Même pas
    http://www.article11.info/?Version-papier-la-fin-des-haricots#pagination_page

    Qu’est-ce qu’on fiche ? C’est délicat. Disons : un moment de flottement. De doute. D’hibernation. Il est certain que l’enthousiasme des débuts s’est un brin émoussé au fur et à mesure que le plaisir se muait en obligation – surtout pour les plus investis, pour qui la sortie du journal devenait un labeur prenant. Quant au collectif animant le journal, il s’est un peu relâché ; certains ont pris leurs distances, d’autres se sont investis dans des projets différents ou parallèles, certains encore se sont simplement un peu fatigués, ne mettant plus autant de cœur à l’ouvrage. Une forme de lassitude – temporaire – a ainsi vu le jour. Nous étions comme ces amoureux qui s’embourbent dans un triste quotidien ; la passion s’envolait en piaillant comme un colvert blessé. (…) Une première certitude : il y aura un numéro 11 d’Article11 (c’te classe), et il paraîtra en kiosques en février prochain (ou pas loin).

    Note supplémentaire (à faire tourner) :

    Annonce en l’air :Si quelqu’un possède un local à Paris (ou proche banlieue) et est disposé à le louer à des prix défiant toute concurrence, Article11 cherche un lieu - une maison, une cave, un squat, un cagibi, un nid, un trou à rat ou un balcon en forêt – pour habiter le monde et fortifier son existence. 16e arrondissement s’abstenir.

  • Le Réveil 2.0
    http://lereveil.ch/v2/2012/09/reveil-2
    Gros changements sur Le Réveil, le site genevois, après quelques mois de pause. Y’a quand même une blague sur la page d’accueil, sauras-tu la retrouver ?

    Sortir d’une dynamique auto-référentielle est une exigence que nous ressentons fortement en ce moment. Nous souhaitons donc un site qui soit un outil de propagande qui élargisse la participation à cette perspective de rupture qui nous tient à coeur. (…) Le défi est de devenir un vrai média sans commencer pour autant à faire du journalisme ; faire de l’information sans pour autant devoir recentrer notre neutralité sur la moyenne des opinions de notre milieu. Ce qui n’es pas rien. Autrement dit, on voudrait un journal qui vit dans les luttes, pour les luttes et par les luttes, car ça sonne bien et ça fait très ultragauche.

    Et puis surtout

    On a voulu mettre un accent particulier sur les nouvelles locales, étant donné l’état pathologiquement embedded de l’actu romande. Vous trouverez donc les brèves de Genève et ses alentours dans la colonne de gauche (qui parfois passe à droite).

  • Héberger des vidéos sur son propre serveur... sans le tuer
    http://sebsauvage.net/rhaa/index.php?2012/10/03/12/07/39-heberger-des-videos-sur-son-propre-serveur-sans-le-tuer

    Héberger soi-même des vidéos pose des problèmes épineux :
    – cela consomme votre bande passante vitesse grand V ;
    – certains hébergeurs vous factureront chèrement les dépassements, d’autres couperont tout simplement votre site.

    Si votre vidéo devient populaire, vous aurez des problèmes de débit (votre hébergeur peinant à servir la vidéo à tout le monde). Vous n’avez pas les CDN de YouTube pour répartir la vidéo sur différents serveurs dans le monde. Et vous n’avez probablement pas les moyens de vous payer des CDN Akamai.

    Enfin il faut que vous gériez vous-même la compatibilité entre navigateurs : utilisation du tag video d’HTML5 ou non, codecs vidéo supportés... avouez, c’est chiant.

    J’ai fini par trouver une solution très simple et qui ne tue pas votre serveur.

  • [Infographic] Mobile Users Consume More News
    http://www.readwriteweb.com/mobile/2012/10/infographic-mobile-users-consume-more-news.php
    Quoi qu’on pense de l’utilisation des supports mobiles pour la lecture d’information, voici quelques nouvelles données sur cette évolution aux États-Unis pour nourrir la réflexion sur la diffusion d’informations alternatives.
    http://www.readwriteweb.com/files/styles/610_0/public/fields/mobile_users_consume_more_news_pew_study.png

    The decline of the newspaper industry has given rise to one of the great fallacies of the Internet Age: Fewer people are consuming news. A new study from the Pew Research Project for Excellence in Journalism shows just how false this notion really is.

    According to the study, “The Future Of Mobile News,” 43% of survey respondents who own a tablet say the device increases the amount of news they see. Outside of sending and receiving email, news is the most-used function on tablets, with 37% of tablet owners reading news on a daily basis and 64% on a weekly basis. News outstrips mobile gaming (34% daily, 60% weekly), the activity widely considered to be most common on mobile devices.

  • Info-activism Camp 2013
    http://www.tacticaltech.org/camp2013

    Le collectif Tactical Tech organise un camp tous les 4 ans, le prochain se déroulera dans quelques mois.

    The art of using data and design for evidence-based activism
    Evidence can be our most powerful asset. When used well it transforms the way we perceive issues. Join us in 2013 at the Info-Activism camp to share and learn about the art of using data and design for evidence-based activism.

    Le précédent camp a eu lieu en Inde en 2009
    http://infoactivismcamp.tacticaltech.org

    Présentation de l’initiative info-activism :
    http://infoactivismcamp.tacticaltech.org/whatisinfoactivism

    Info-Activism is not just about the inevitable surge in the use of information technology within campaigns. We are not trying to include every activist with a blog or radio show in this definition, rather to recognise the creative and artful application of technologies in low-resource situations to meet advocacy goals.
    Info-Activism is the ability to swiftly deploy technologies, to master technical convergence and to react to campaign challenges with an appropriate range of tools and tactics.

  • Jujitsu-politique : le contre-storytelling | La Rotative (Article11)
    http://www.article11.info/?Jujitsu-politique-le-contre

    Elle a beau avoir pour elle la puissance de feu, la machine médiatique a ses points faibles, ses défauts. Avec un peu de persévérance et une bonne dose d’imagination, il est même possible de la faire dérailler. Des collectifs – les Yes Men, Luther Blisset, etc. – s’y sont joyeusement employés, au carrefour du militantisme et de l’art. Retour sur quelques cas d’école de hacking des médias. (...) Source : Article11

  • Redécouvrir l’enquête ouvrière
    http://atelier.mediaslibres.lautre.net/Redecouvrir-l-enquete-ouvriere.html
    La pratique de l’enquête ouvrière cherche à faire émerger la parole des personnes qui partagent un même vécu d’oppression. À visée émancipatrice, elle est une manière de construire et de faire circuler l’information pour la transformer en force politique.

    C’est au XIXe siècle, face à l’expansion du machinisme industriel et à la paupérisation des classes populaires, que les premières enquêtes sont apparues pour décrire la situation sociale et économique des ouvrier-e-s. L’identité des auteurs (d’où parlent-ils ?) et leur intention (révolutionnaire ou légitimiste par rapport à l’ordre social) permettent de distinguer différents types d’enquête. L’enquête à la troisième personne est typique du sociologue qui se place dans un rapport d’extériorité. L’enquête à la deuxième personne est celle du « tu » et du « vous » du militant non ouvrier qui défend les intérêts de la classe ouvrière. Tandis que l’enquête « à la première personne » est conduite par les ouvrier-e-s eux-mêmes. Cette dernière, baptisée « enquête ouvrière », vise à donner aux opprimé-e-s la possibilité d’être à la source de l’analyse et de l’action, dans une visée d’émancipation et de transformation sociale. Elle inspirera plus tard l’enquête « conscientisante » dans la pédagogie des opprimé-e-s, ainsi que les pratiques des maoïstes. Ce sont ces méthodes et ces fondements politiques qui nous semblent encore aujourd’hui pertinents.

  • Timult : « Faire de l’écriture collective une force d’émancipation »
    http://atelier.mediaslibres.lautre.net/Timult-Faire-de-l-ecriture.html

    Article issu du dossier consacré à « l’info en luttes » de la revue Offensive.
    Timult est une revue qui s’éloigne des formats conventionnels et des codes de l’écriture d’un journal. En faisant surgir l’écrit là où on ne l’attend pas, en accompagnant des processus d’écritures collectives, elle veut rompre avec des procédés éculés et souhaite faire vivre une expérience qui porte en elle les conditions de l’émancipation.

    Il fallait inventer des manières d’écrire ce qu’on avait envie de lire. Et s’aider à écrire. Dans Timult, nous ne sommes pas toutes très à l’aise avec l’écriture. Nous avons donc d’abord expérimenté sur nous-mêmes des méthodes pour faire sauter les stéréotypes et créer des conditions propices à l’écriture. On veut déconstruire les logiques propriétaires. On se fout du génie ou d’être originales ! Nous faisons des ateliers d’écriture, nous proposons à des personnes intéressées par les mêmes sujets de se rencontrer, nous multiplions les aller-retours sur les textes.

  • Indymedia : un média radical de lutte à l’heure du Web 2.0 ?
    http://atelier.mediaslibres.lautre.net/Indymedia-un-media-radical-de.html

    Un nouvel article issu du dossier consacré à « l’info en luttes » de la revue Offensive.

    Réseau mondial de sites d’information, Indymedia offre un espace d’expression libre pour les paroles minoritaires et contestataires. Il fonctionne sur le principe de la publication ouverte qui permet à touTe.s de publier et de partager facilement de l’information sur Internet. Mais ce principe qui a, un temps, révolutionné les pratiques d’information s’est banalisé et a perdu de son potentiel critique. À l’heure du Web 2.0 (blogs et réseaux sociaux) et de l’idéologie participative, quel rôle peut encore jouer Indymedia ?

  • En finir avec le #journalisme
    http://atelier.mediaslibres.lautre.net/En-finir-avec-le-journalisme.html

    Plutôt que de s’arrêter à une critique globale des médias et du pouvoir des élites du journalisme, c’est bien à une critique radicale de la fonction même de journaliste qu’il faut s’intéresser. Aussi, au lieu de vouloir faire du journalisme autrement, ne serait-il pas préférable de faire de l’information, mais sans journalistes ?

    (…)

    On admet généralement que ce n’est pas le journalisme en tant que tel qui pose problème mais la manière dont il est pratiqué dans la presse marchande. Le journalisme serait neutre, seul son usage serait problématique. Quand il est « indépendant » ou « engagé », le journalisme serait un bon outil. Un moyen d’accéder à une connaissance critique et un puissant vecteur d’indignation. Or, il s’avère en fait que c’est le journalisme en tant que tel, dans sa forme moderne apparue à l’ère industrielle, qui pose problème : en tant que régime de construction de la réalité et de confiscation de la parole par des intermédiaires autorisés.

    • L’auteur de cet article a trop consommé de mass-medias. ça lui a ramolli le cerveau : il n’arrive pas à imaginer qu’un autre journalisme est possible. Il associe donc le journalisme au modèle dominant.

      Le rôle du « journaliste n’est pas seulement de délivrer de l’information brute. Mais de la mettre en, forme pour qu’elle soit lue par des acteurs qui ne sont a priori pas concernés par celle-ci. Cela prend du temps. C’est un métier.

      S’il poussait son raisonnement un peu plus loin, Zenoone parlerai de #division_sociale_du_travail , mais il s’arrête dans l’expectative du journalisme tant critiqué.

      Dernière remarque : » les journalistes sont contraints d’afficher une neutralité ". Il a vu ça où, l’auteur ? dans #l'Huma communiste ? dans #Libé socialiste ? dans Le "Figaro UMPiste ? dans #Les_Echos Libéral ? dans #La_Croix catholique. Le seul exemple qui pourrait coller à la recherche de la neutralité pourrait être #Le_Monde. Mais on a vu son lectorat fondre lorsqu’il s’est éloigné de sa ligne trotsko balladurienne (entendez par là l’ex-faculté de ce journal à ouvrir ses colonnes à des rédacteurs de tous horizons) pour se complaire dans un méandre dans sa démagogie centriste. Je n’aborde même pas la galaxie de site web indépendants tant il me semble que le journalisme d’opinion est développé en France . Encore faut-il la lire et lui donner la place qu’elle mérite.

      Après, on peut parler des #journaux_gratuits ou des #journaux_régionaux. Mais à ce niveau là, peut-on encore parler de journalisme ? N’est-ce pas l’absence de #journalisme caractérisant notre époque qu’il faudrait critiquer ?

    • La thèse défendue dans cet article réside dans la conception du journalisme comme « régime de construction de la réalité et de confiscation de la parole par des intermédiaires autorisés », justement ce que tu défends comme si cela ne devait jamais être questionné (la mise en forme de l’information brute par des professionnels). Sur le reste, la conclusion répond très bien à tes critiques il me semble.

    • On a du mal à vous suivre. Quel journalisme imaginez-vous ? Le journalisme d’origine donnait les nouvelles du jour dont les « faits-divers ».
      Les opinions de chacun manquent curieusement d’originalité, même si chacun semble y tenir comme à la prunelle de ses yeux.
      « Ce ne sont pas vos opinions qui comptent mais ce qu’elles font de vous, » disait l’autre.

  • Mobilisation sociale et critique des médias au Québec, la rengaine d’Acrimed
    http://www.acrimed.org/article3841.html

    Alors que les étudiants québécois poursuivent leur grève, la plus longue de l’histoire universitaire du Québec, contre la hausse du montant des droits d’inscription à l’université et contre la loi 78 qui limite le droit de manifester, le rôle des médias dans ce mouvement a été mis en cause, non sans virulence parfois, par les acteurs de la mobilisation. Il vaut la peine d’essayer de comprendre pourquoi.

    Pas mal d’infos intéressantes sur les rapports conflictuels entre les manifestant-e-s et les médias « dominants » au Québec. Mais une fois de plus, la rengaine d’Acrimed, deux uniques recommandations : la création d’observatoires indépendant des médias, et le soutien à un média professionnel « indépendant » (Le Devoir). Cet article sur les mobilisations sociales au Québec réussit ainsi à ne pas citer un seul de ces médias autonomes, amateurs ou semi-professionnels, issus du mouvement social, et qui servent de source d’information large depuis le début de cette mobilisation : pour Acrimed, ils n’appartiennent pas au « champ de l’information ». Une nouvelle fois, le pré-carré des journalistes défendu par ses critiques même.

    Ce ne sont pourtant pas les initiatives intéressantes dans ce domaine qui manquent au Québec, on peut rapidement citer :
    – La boîte rouge, « Le média du mouvement étudiant » : http://boiterouge.net
    – Média Coop, un réseau canadien de médias alternatifs, très original, particulièrement actif sur ce mouvement : http://www.mediacoop.ca/greve
    – CMAQ, un site membre du réseau Indymedia :
    http://www.cmaq.net
    – CUTV Montréal, une webtv participative
    http://cutvmontreal.ca/CUTVnews

    Vive la critique des médias en acte !

  • Mouvement et communica(c)tion
    http://www.zelig.org/article.php3%3Fid_article=50.html
    En 2002, à l’occasion des rencontres Zelig.rc2, le texte de présentation du débat sur la communication alternative faisait quelques remarques (malheureusement) toujours d’actualité.

    >> Des limites évidentes
    Ce serait dans le même temps se mentir que d’en rester à un tel constat idyllique : si la communication dans le mouvement est l’une des forces de celui-ci, elle en exprime dans le même temps toutes les faiblesses. Si l’on regarde de plus près les contenus de cette communication en mouvement on doit concéder, qu’à côté d’une réelle capacité à contourner (même partiellement) la puissance d’occultation des médias mainstream, à côté d’une capacité à faire circuler de la subjectivité politique, elle reproduit aussi des séparations, des logiques de ghetto et des effets de brouillage évidents. « Médias indépendants » et « communication alternative » se limitent en effet trop souvent à la reproduction des faiblesses des milieux militants. en particulier :

    – Confusion entre l’information et la propagande : trop de « news » publiés sur les sites d’infos, ou envoyées sur les mailing lists, ne sont jamais qu’un copier-coller de tract ou de communiqué, ou la lutte, les émotions, le vivant qui font la richesse des mouvements se perd dans le caractère autoréférentiel des formules et des slogans.
    – Incessantes querelles sur le thème du « traître », des « réformistes » et des « faux révolutionnaires » qui s’étalent dès qu’il y a un espace de libre expression (mailing lists, site web en open publishing) au point de grever grandement les possibilités réelles de communication et d’échange.
    – Persistance des attitudes de « boutiques », chaque expérience de communication tenant finalement bien plus à son « label » qu’à la nécessité de produire de la coopération, qu’à la nécessité d’apprendre à être ensemble en mouvement avec nos spécificités et nos richesses.

    Plus loin :

    Quel est le problème que nous posent les médias mainstream ? Est-ce uniquement leur dépendance envers les grands groupes financiers du secteur du spectacle, ou bien plutôt la médiation elle-même, cette fausse objectivité tant revendiquée par les médias pour couvrir d’un minimum de vertu la réalité de la chasse au scoop, de la soumission à l’Audimat et aux « taux de pénétration », ou encore de prima de la publicité. (…)
    Ce qui nous sépare finalement des médias c’est avant tout le point de vue à partir duquel nous tentons de produire de l’information et de la communication, la tentative de réduire la médiation (celle des experts, des spécialistes) à sa plus simple expression, en donnant les moyens à chacun et chacune, à toutes les réalités sociales auxquelles nous nous adressons, d’agir leur communication, de faire de la communication un moment de la lutte, de la mobilisation, du conflit. Encore et toujours la proposition d’une multiplication de « médias intimes » (3) contre les énormes machines de guerre de l’information spectaculaire.

  • Communiquer à Gênes, communiquer Gênes
    http://www.uzine.net/article1717.html
    En 2001, des membres de samizdat.net mettaient en place un dispositif original pour relayer les information du contre-sommet de Gênes. Dans ce texte, ils en tiraient le bilan.

    Si le slogan « Don’t hate the Media, Become the Media » de Jello Biaffra est désormais largement connu sur l’internet, les expériences tentant de dépasser la simple auto-publication sont encore rares. Nous reproduisons ce texte déjà publié sur Samizdat ; au travers de leur expérience à Gênes, Aris Papathéodorou et Jean-Pierre Masse avancent des propositions originales et pratiques sur l’utilisation et la création de l’information, témoignent des réussites et des limites d’une action qui, pour le moins, aura tenté d’être bien autre chose qu’un simple média qui se serait autoproclamé « alternatif » tout en reproduisant les méthodes des médias traditionnels

    Un passage reste particulièrement d’actualité :

    L’idée était d’inventer quelque chose qui ne soit ni du simple journalisme « indépendant » ou « alternatif » (…) ; ni la logique de l’open publishing chère à Indymedia [6], où la libre publication se paye d’une terrible confusion des genres, en particulier en noyant l’information à proprement parler dans le flot des textes d’opinion et des débats. Notre choix fut donc :

    1. De proposer une structure rédactionnelle autour de quatres espaces « dédiés » : pour les infos (les « dépêches »), pour les articles d’analyse ou d’opinion, pour les communiqués et pour les images.

    2. De proposer un système de libre publication, conditionné à un enregistrement (anonyme) comme rédacteur et avec une sorte de « modération a posteriori ». Une légère « restriction » qui porte donc sur la possibilité de publier des textes et des images, non sur leur nature ou leur contenu.

    Les rédacteurs extérieurs furent peu nombreux, mais finalement la plupart de leurs informations furent publiées telles quelles, hormis quelques rectifications de mise en forme.
    L’avantage de cette position (politique ?) est de conserver une qualité certaine de l’information diffusée, tant sur le fond que dans la forme, et de maintenir une relative cohérence de la « ligne éditoriale ».

  • Communiqué de Riseup : attaque contre l’anonymat des échanges sur Internet
    http://atelier.mediaslibres.lautre.net/Communique-de-Riseup-attaque.html

    L’université de Pittsburgh aux Etats-Unis est la cible de nombreuses alertes à la bombe depuis plusieurs semaines, notamment par mail. Une machine hébergée dans une colocation de serveurs alternatifs et militants à New York a été saisie mercredi dans le cadre de cette enquête. Cela n’a pas empêché que de nouvelles menaces soient adressées à l’université américaine ce jeudi. Riseup, le collectif nord-américain qui fournit de nombreux services à des dizaines milliers de personnes à travers le monde et dont des machines sont hébergées dans le même data center, alerte sur cette attaque gratuite du FBI contre des services garantissant l’anonymat des échanges sur Internet, la machine saisie ne pouvant permettre de retrouver l’origine des menaces. Traduction du communiqué de Riseup.

    Le communiqué en anglais : https://help.riseup.net/fr/seizure-2012-april

  • Prises de bec à Paris sur les médias alternatifs
    http://paris.indymedia.org/spip.php?article10582
    et http://paris.indymedia.org/spip.php?article10494

    L’article « Indymedia, exemple d’une appropriation (militante) des biens communs » répond à l’article accusatoire « Demosphere, exemple d’une appropriation (militante) des biens communs », suite à la non-publication des rendez-vous d’un collectif militant sur l’agenda parisien. Au-delà de la question (peu intéressante et éternelle) sur la modération des commentaires / compléments d’information, se pose en filigrane une question centrale et encore non résolue dans la plupart des villes dotées de ce type de site (Indymedia, Rebellyon ou autres et les agendas militants), et qui explique certainement l’essoufflement de la plupart de ces sites : qui administre, qui modère, et avec quel mandat ?

    En général, il n’y pas de mandat de la communauté qui utilise ces médias. Et les retours sont souvent restreints, alors que le poids de ces médias dans l’expression publique des militant-e-s est important. Comment construire une rupture avec non seulement la répartition des rôles issue des médias classiques émetteurs vs récepteurs mais également avec celle qui se construit au sein des médias alternatifs entre administrateurs et usagers (lecteurs réguliers et/ou contributeurs) ?

    A Lyon une tentative de « réseau Rebellyon » s’est construite pour assurer un retour critique sur le site, pour empêcher l’appropriation (la privatisation) du site par le collectif qui s’en occupe, pour ancrer le site dans une communauté militante. Cela reste balbutiant, l’expérience commence juste. Mais c’est peut-être la seule piste possible en dehors du fait d’assumer l’autonomie totale du site, n’ayant de comptes à rendre à personne (ce qui est quand même problématique si l’on se considère « participatif »). Cela fait suite à la grève de début 2011 du collectif d’animation de Rebellyon, pour protester contre l’absence d’intérêt pour la vie du site et ses orientations de la part des militants lyonnais.

    Entre des collectifs de médias alternatifs difficilement accessibles et des mouvements militants simples consommateurs, la coordination et la mise en place de réels outils communs est loin d’être évidente. C’est pourtant un enjeu de taille alors que le modèle de la publication ouverte (la main invisible de la libre expression censée s’auto-réguler) s’est effondré un peu partout dans le monde.

  • Médias libres, le catalogue !
    http://rebellyon.info/Medias-libres-le-catalogue.html

    Ouvrez grands les yeux et les oreilles, et oubliez les cra­pu­les de TF1, les réacs du Figaro ou les publi­ci­tai­res de Libé ! Car, dans chaque ville, dans chaque région, des jour­naux, radios, mai­sons d’édition et sites web dif­fu­sent autre chose que la soupe libé­rale, people et sécu­ri­taire. Nous, médias libres d’infor­ma­tion comme de contre-infor­ma­tion, indé­pen­dants économiquement, déve­lop­pons des points de vue aigui­sés et sub­ver­sifs sur le monde et les luttes socia­les.

    À quoi tient notre exis­tence ? Des bouts de ficelle par-ci, des coups de main par là, beau­coup d’huile de coude et très peu d’oseille… Ce cata­lo­gue est donc une invi­ta­tion à nous décou­vrir, nous lire, nous cli­quer, nous dif­fu­ser, nous écouter… ou nous imiter !

  • Quand les flics demandent à Facebook vos informations, voici ce que Facebook envoie aux flics

    Le Boston Phoenix révèle l’assignation envoyée par la police à Facebook dans une affaire de meurtre. Les renseignements demandés sont exhaustifs : tous les posts, commentaires, notifications, conversations sur des « murs », dans des groupes, toutes les photos (imprimées sur papier), toutes les coordonnées utilisées par la personne (e-mail et téléphones compris), tous les logs, les dates et durées de connexion, la liste des « amis », tous les mails envoyés, reçus, y compris ceux supprimés.

    One of the most fascinating documents we came across was the BPD’s subpoena of Philip Markoff’s Facebook information. It’s interesting for a number of reasons — for one thing, Facebook has been pretty tight-lipped about the subpoena process, even refusing to acknowledge how many subpoenas they’ve served. Social-networking data is a contested part of a complicated legal ecosystem — in some cases, courts have found that such data is protected by the Stored Communications Act.

    In fact, we’d never seen an executed Facebook subpoena before — but here we have one, including the forms that Boston Police filed to obtain the information, and the printed (on paper!) response that Facebook sent back, which includes text printouts of Markoff’s wall posts, photos he uploaded as well as photos he was tagged in, a comprehensive list of friends with their Facebook IDs (which we’ve redacted), and a long table of login and IP data.

  • Après SOPA et PIPA, la menace CISPA
    http://www.pcinpact.com/news/70073-cispa-sopa-pipa-congres-rogers.htm

    Quelques semaines après le succès de la forte mobilisation à l’encontre des projets de lois SOPA et PIPA, l’attention des internautes américains se tourne à présent vers un nouveau texte, le « Cyber Intelligence Sharing and Protection Act » (CISPA). Ayant pour objet de lutter contre les menaces informatiques, CISPA instaure une collaboration accrue entre le secteur privé et les pouvoirs publics. Afin de prévenir d’éventuelles cyberattaques, ce projet de loi autoriserait le gouvernement américain à accéder à de nombreuses données personnelles au nom de la sécurité des États-Unis.

    L’Electronic Frontier Foundation pointe les dangers de CISPA
    https://wfc2.wiredforchange.com/o/9042/p/dia/action/public/?action_KEY=8444

    Worst of all, the stated definition of “cybersecurity purpose” is so broad that it leaves the door open to censor any speech that a company believes would “degrade the network.” Parts of the proposed legislation specifically state that cybersecurity purpose includes protecting against the “theft or misappropriation of private or government information” including “intellectual property.” Such sweeping language would give companies and the government new powers to monitor and censor communications for copyright infringement. It could also be a powerful weapon to use against whistleblower websites like WikiLeaks.

  • Des chercheurs suédois révèlent le système gouvernemental chinois pour bloquer Tor
    http://www.v3.co.uk/v3-uk/news/2165733/swedish-researchers-uncover-key-chinas-tor-blocking

    Swedish researchers have discovered that Chinese officials have updated the country’s ’Great Firewall’ to make it harder for citizens to use the Tor network that provides a means of surfing the web anonymously.

    It has been long-known that the ’Great Firewall Wall of China’ has attempted to block citizens from using the Tor network, by blocking access to some IP addresses or using HTTP header filters to weed out suspect traffic.

    But Philipp Winter and Stefan Lindskog of Karlstad University in Sweden have discovered that Chinese authorities have recently increased the sophistication of their filtering tools, making it more difficult for citizens to browse the web freely, by blocking so-called Tor bridges.

    Pour d4n3ws, la solution réside dans le service obfsproxy :
    http://d4n3ws.polux-hosting.com/2012/04/04/bloquage-de-tor-renforce-sur-le-grand-firewall-de-chine

    La solution consiste alors à faire transiter son trafic Tor via le service obfsproxy mais les machines proposant ce service sont encore peu nombreuses et pour la plupart publiques… donc bloquées

    https://www.torproject.org/projects/obfsproxy.html.en

    obfsproxy is a tool that attempts to circumvent censorship, by transforming the Tor traffic between the client and the bridge. This way, censors, who usually monitor traffic between the client and the bridge, will see innocent-looking transformed traffic instead of the actual Tor traffic.

  • Tor and HTTPS
    https://www.eff.org/pages/tor-and-https

    Une infographie de l’Electronic Frontier Foundation pour visualiser les informations qui peuvent être interceptées - et à quels moments - lorsque vous vous connectez à un site, selon que vous utilisez Tor ou le https, les deux, ou encore aucun.
    Conclusion : pour garantir la confidentialité de sa navigation ou de ses communications numériques, il faut utiliser Tor ET le https ET avoir une pleine confiance dans l’administrateur système du site hébergé (notamment dans le choix des outils qu’il met en place). Note : dans le graphique, ISP signifie fournisseur d’accès.

    Click the “Tor” button to see what data is visible to eavesdroppers when you’re using Tor. The button will turn green to indicate that Tor is on.
    Click the “HTTPS” button to see what data is visible to eavesdroppers when you’re using HTTPS. The button will turn green to indicate that HTTPS is on.


    #Tor #https

  • Sedna Médias Libres, l’onglet infos globales de Rebellyon
    http://rebellyon.info/Sedna-Medias-Libres-toute-l-info.html

    Rebellyon.info ne publie que des informations sur Lyon et ses alentours ou écrites localement. Pour donner accès à d’autres informations, le site « Sedna Médias Libres » agrège l’ensemble des articles publiés sur des sites d’infos alternatifs généralistes, il est directement accessible en cliquant sur l’onglet « infos globales » de Rebellyon. Petite présentation de cet outil et de ses dernières évolutions.

  • Londres va surveiller tous les e-mails, appels et visites de sites web
    http://www.numerama.com/magazine/22210-londres-va-surveiller-tous-les-e-mails-appels-et-visites-de-sites-we

    Le gouvernement britannique va demander au parlement d’adopter une loi qui obligerait les FAI à fournir en temps-réel un accès à toutes les communications électroniques du pays, pour l’ensemble de la population, afin que les services secrets puissent réaliser une base de données qui leur permettra de savoir qui a l’habitude de parler avec qui. (…)

    « Le nouveau système devrait autoriser les agents de sécurité à vérifier qui parle à qui, et à quel moment les conversations sont tenues exactement, mais pas le contenu des message », précise le Guardian. Il rappelle qu’en 2009, les travaillistes avaient dû abandonner un projet similaire qui visait à rassembler dans une même base de données tous les appels téléphoniques, SMS, e-mails et autres connexions à internet. Les Tories et les Libéraux démocrates, qui sont actuellement au pouvoir dans une coalition, s’y étaient opposés...

    Sur le site Big Brother Watch, quelques infos sur ce qui est actuellement connu de ce plan :
    http://www.bigbrotherwatch.org.uk/home/2012/04/ccdp-what-we-know.html

    Here’s an update of some key points, while Privacy International have highlighted some serious issues with a briefing given to Liberal Democrat MPs.

    #surveillance

  • Nouveau décret du 31 mars : les hébergeurs tenus de communiquer aux autorités les données permettant de vérifier ou de retrouver le mot de passe
    http://www.generation-nt.com/hebergeurs-mots-passe-verification-retrouver-autorites-actualite-1563

    Un hébergeur n’a plus l’obligation de conserver un mot de passe, mais il a l’obligation de fournir aux autorités les données permettant de le retrouver.

    L’année dernière, un décret est venu préciser la loi pour la confiance dans l’économie numérique de juin 2004. Il portait sur les données des contributeurs à conserver pour communication éventuelle dans le cadre d’enquêtes judiciaires.

    Les hébergeurs avaient ainsi l’obligation de conserver le mot de passe, les données permettant de le vérifier ou de le modifier dans sa dernière mise à jour. Un passage qui a été modifié. (…)

    « Les hébergeurs ne sont donc plus tenus de conserver le mot de passe. Mais ils demeurent tenus de conserver et de communiquer aux autorités les données permettant de vérifier ou de retrouver le mot de passe (en pratique, les réponses aux questions secrètes) », explique le Conseil national du numérique.

    D’après un ajout à l’article de PCInpact, il semblerait que les hébergeurs soient également tenus de communiquer les hash de mots de passe :
    http://www.pcinpact.com/news/69954-mot-passe-conservation-donnees-cnum.htm

    Cette obligation de conservation va aussi et surtout concerner le hash du mot de passe, pas seulement les questions.

    Le texte du décret du 31 mars :
    http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000025597103&dateTexte=&

    Le g du 3° de l’article 1er du décret du 25 février 2011 susvisé est remplacé par les dispositions suivantes :
    « g) Les données permettant de vérifier le mot de passe ou de le modifier, dans leur dernière version mise à jour ; ».

  • Internet : meilleur ennemi des cyber-censeurs, faux ami des blogueurs
    http://www.inaglobal.fr/idees/article/internet-meilleur-ennemi-des-cyber-censeurs-faux-ami-des-blogueurs

    Le site INA Global analyse le rapport annuel de RSF, « Ennemis d’Internet 2012 ».

    L’information circule-t-elle librement dans le monde ? Non, répond franchement Reporters sans frontières en livrant ses observations annuelles sur la cyber-censure. 

    La vigilance de Reporters sans frontières (RSF) ne se porte plus seulement sur les journalistes et les atteintes à la liberté de la presse mais sur tous ceux qui contribuent à la production et à la diffusion de l’information en ligne. Bilan des courses pour ces « net-citoyens » en 2011 : 5 morts, 200 personnes arrêtées, dont 120 sont encore emprisonnées à ce jour. La Journée mondiale de la liberté de la presse en mai 2011 avait justement alerté sur la nécessité de protéger « ces internautes, puisqu’ils exercent les mêmes responsabilités et courent les mêmes risques que les journalistes professionnels ».

    Internet se rêvait, depuis sa démocratisation, comme l’espace consacré de la liberté d’expression. Or, les pratiques épinglées par l’ONG RSF montrent cette année encore qu’Internet, opportunité d’émergence de médias indépendants et de la parole citoyenne, en est aussi un puissant outil de surveillance et de répression[+]. Sur ce champ de bataille pour l’information, les autorités et les « net-citoyens » rivalisent d’ingéniosité pour conquérir du terrain. À chaque dispositif de contrôle ou de blocage répond une parade, puis à chaque parade un nouvel obstacle. RSF s’inquiète, dans ce contexte de surenchère, de la sophistication des technologies employées par les États désireux de contrôler l’Internet.