Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • FDA Clearance Granted for First AI-Powered Medical Device to Detect All Three Common Skin Cancers (Melanoma, Basal Cell Carcinoma and Squamous Cell Carcinoma) | Business Wire
    https://www.businesswire.com/news/home/20240117116417/en/FDA-Clearance-Granted-for-First-AI-Powered-Medical-Device-to-Detect-Al

    Bon, c’est avant tout un article promotionnel (i.e. faites plus souvent le test). Mais cela souligne des avancées du matériel médical grace à l’IA.

    MIAMI—(BUSINESS WIRE)—DermaSensor Inc. announces FDA clearance for its real-time, non-invasive skin cancer evaluation system. For the first time, the 300,000 primary care physicians in the U.S. can now be equipped to provide quantitative, point-of-care testing for all types of skin cancer. Better identifying skin cancer in a primary care setting is designed to accelerate patient access to necessary care.

    #Intelligence_artificielle #Cancer #Médecine

  • Les logiciels libres comme espaces de collaboration. Échange avec Bastien Guerry | CNNum | Traducteur et éclaireur des transformations numériques
    https://cnnumerique.fr/les-logiciels-libres-comme-espaces-de-collaboration-echange-avec-bastien

    Cette interview est excellente.

    Quelles stratégies l’État doit adopter pour institutionnaliser efficacement les logiciels libres ?

    Ce n’est pas en écrivant une ligne de code que nous résolvons les problèmes, mais en mettant en avant les gains sociaux à travailler collectivement autour d’un logiciel

    Dans un univers où tout devient logiciel, l’État trouve de multiples avantages à soutenir les logiciels libres. Comme l’article 16 de la loi pour une République numérique le rappelle, les logiciels libres sont utiles pour “préserver la maîtrise, la pérennité et l’indépendance de leurs systèmes d’information”. Au-delà de cela, ils constituent un vecteur d’attractivité intéressant pour l’administration car les personnes qui soutiennent les logiciels libres ont plus tendance à être sensibles à l’intérêt général. Ce qui fait par ailleurs que la relation est réciproquement bénéfique : plus l’administration investit le développement de logiciel libres plus ceux-ci seront emprunts des valeurs d’intérêt général portés par le secteur public.

    À mon avis, le défi le plus urgent à relever aujourd’hui réside dans la mutualisation des efforts.

    Enfin, il est essentiel de ne pas se tromper : ce n’est pas le logiciel, même libre, qui peut résoudre tous nos problèmes. C’est par la construction de structures sociales, au sein desquelles la collaboration sur des logiciels libres est un enjeu parmi d’autres, que nous devons investir pour assurer la pérennité de nos efforts. Ce n’est pas en écrivant une ligne de code que nous résolvons les problèmes, mais en mettant en avant les gains sociaux à travailler collectivement autour d’un logiciel. L’État doit absolument éviter de tomber dans le piège de la pensée solutionniste selon laquelle l’utilisation de logiciels libres constitue une solution suffisante. Le logiciel libre seul ne suffit pas à insuffler un nouvel élan démocratique.

    J’aimerais qu’on examine de près les dépenses informatiques de l’État en répertoriant les montants des contrats passés avec des logiciels propriétaires, les augmentations de ces dépenses, ainsi que les investissements dans les logiciels libres. Nous avons soulevé la question des logiciels libres comme une préoccupation et une question politique majeure, mais nous ne l’avons pas encore étudiée de manière objective. Nous n’avons jamais calculé la facture totale, alors que c’est une étape essentielle. Cette évaluation nous permettrait de souligner que si les ressources allouées aux logiciels libres ne sont pas orientées vers la mutualisation, elles équivaudront en fin de compte à des dépenses dans des modèles propriétaires.

    Cette prolifération de nouveaux termes entretient l’idée que le secteur public est toujours en retard et aggrave le déséquilibre en termes d’attractivité pour les jeunes diplômés, indépendamment de la question de la rémunération. Pour dépasser cela, il faut absolument diffuser une culture du numérique et de l’informatique. Plus nous enseignons aux élèves les fondamentaux de cette dernière discipline, plus nous construisons leur culture générale sur des bases solides, en nous appuyant sur des concepts qui n’ont pas changé depuis des décennies. C’est grâce à cette culture que nous serons en mesure de résister aux « buzzwords » et de guider le numérique vers des enjeux sociaux essentiels.

    #Logiciel_libre #Etat #Bastien_Guerry

  • WunderParlement | Vent de fraîcheur sur l’éducation numérique avec Anne Cordier | Ausha
    https://podcast.ausha.co/europa/cordier

    Description

    Anne Cordier est enseignante-chercheuse en sciences de l’information et de la communication, et membre du Centre de Recherche sur les Médiations (CREM) à l’université de Lorraine. À l’invitation de la Maison de la Pédagogie de Mulhouse, elle a rencontré des parents d’élèves et des enseignant-e-s, et a participé à une conférence-débat sur le thème « Apprendre à grandir connectés : utopie ou réalité ? » le 9 janvier 2024.

    Une belle occasion pour un passionnant entretien entre la professeure des universités et Jean-Luc Wertenschlag (Radio WNE & WunderParlement). Qu’est-ce que l’éducation numérique ? Comment accompagner enfants et adolescents dans leurs pratiques numériques ? Quel est le rôle de l’éducation nationale ? Les jeux vidéo sont-ils dangereux, comme Emmanuel Macron l’affirme ? C’est quoi un logiciel libre ? Dans quelle société voulons-nous vivre ? Et autres interrogations connectées, mythes désactivés et idées reçues à oublier...

    Les derniers livres parus d’Anne Cordier sont « Les enfants et les écrans, mythes et réalités - éditions Retz 2023 - avec Séverine Erhel » et « Grandir informés : les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes - C&F Editions 2023 ».

    Vous pouvez lire la transcription écrite de cet entretien à l’adresse https://www.radiowne.eu/post/cordier

    #Anne_Cordier #Podcast

  • « Amandjine mange à la cantchine » : l’affrication, nouveau tchic de langage des adolescents – Libération
    https://www.liberation.fr/lifestyle/amandjine-mange-a-la-cantchine-laffrication-nouveau-tchic-de-langage-des-ados-20240111_APTI4UMQLFBMFHR3DVLOTACFWU/?redirected=1
    https://www.liberation.fr/resizer/uVI-L1-EeuKAVx5CROxx3o3ZFQU=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(1765x2865:1775x2875)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/5IDAUHMOBNAKFNV4V6YOP36KZY.jpg

    On trouve des ados qui affriquent leurs « t » et « d » dans toutes les régions de France, selon Maria Candea. (Emmanuel Pierrot/Libération)
    par Marie-Eve Lacasse et photo Emmanuel Pierrot
    publié le 11 janvier 2024 à 18h02

    Un soir à table, votre enfant chéri fraîchement entré en 6e se met à vous raconter sa journée : « Du coup, genre, Amandjine, sans mentchir elle me djit, genre en mode : t’as pris tes protège-tibias pour vendredji ouuuu ? » Silence. Vous reposez délicatement vos couverts sur votre assiette. Ça y est, votre enfant est devenu un ado. Allez-vous, dans un sursaut de snobisme bien accroché, lui demander gentiment de répéter après vous : « AmanDine », avec le « d » bien pointu ? Ou au contraire, vous attendrir de ce poignant désir d’intégration dans son nouvel établissement ? Après tout, votre esprit d’ouverture vous invite à croire que les accents participent à la vitalité de la langue. Vous êtes bien placé pour le savoir : vous-même avez longtemps caché le vôtre lorsque vous êtes arrivé dans la capitâââââle avec tous ses théââââtres.

    Pourtant, quand votre adorable progénitchure conclut le récit de sa journée par le fait qu’elle adore son coach « Didjier » et qu’elle pense arrêter les « chocolatchines » pour leur préférer les « tartchines », c’est plus fort que vous : l’envie de la corriger vous sort par les narines. Ces nouvelles prononciations de « ti, di, tu, du » sont pourtant devenues une norme : elles parcourent tout le territoire et sont étudiées de près par les linguistes, dont Maria Candea, professeure en linguistique française au département Littérature et linguistique françaises et latines de l’université Sorbonne Nouvelle.

    Longtemps militante féministe au sein de l’association Mix-Cité, cette linguiste progressiste n’hésite pas à s’attaquer aux grands mythes de la langue française. Elle s’est exprimée de nombreuses fois dans les médias pour remettre en cause l’Académie française qui, selon elle, diffuse des messages sexistes, conservateurs et réactionnaires. Elle soutient par exemple que l’accent dit « de banlieue » est une fable, comme elle l’expliquait dans un passionnant entretien à la revue Ballast : « Ce qu’on appelle l’accent de banlieue n’est pas lié à l’immigration, à un territoire, à une religion, comme le dit Finkielkraut, ni même à un profil social, mais à une affiliation de groupe. […] Ça contribue à propager des clichés qui n’ont rien à voir avec les dynamiques linguistiques. » La langue est un objet mouvant dont chacun se saisit. Avec sa consœur Laélia Véron, Maria Candea a déployé ses réflexions dans un livre salutaire, Le français est à nous ! Petit manuel d’émancipation linguistique (2019, La Découverte ; 2021 en poche), où l’étude de la langue se mêle à la politique.

    Qu’est-ce donc que ces sonorités, « tch » et « dj », qui apparaissent soudainement chez les enfants, le plus souvent à partir de l’entrée au collège ? D’où viennent-elles ?

    En linguistique, on parle d’affrication lorsqu’on prononce une consonne comme « tch » et « dj » avec un bruit de friction plutôt qu’avec une brève explosion. Ce mouvement est générationnel. Il y a deux hypothèses à cette évolution. Soit elle dure et dans ce cas, il n’y a rien à faire : la langue évolue tout le temps. Pensez au r roulé qui est devenu rural, ou dans le nord de la France, la quatrième nasale de « brun » qui a disparu : on ne distingue plus le « brin » ou le « brun ». Il est donc possible que le « tchi » s’installe et perdure. Autre hypothèse, c’est un stéréotype émergent : il est raccroché à un groupe social, comme l’accent populaire urbain, plus qu’à un groupe d’âge. Mais ce n’est pas ce que l’on observe. Pour l’instant il est en grande expansion et n’est pas en train de devenir un stéréotype. On observe l’affrication à Rouen, Marseille, Grenoble, toujours dans des groupes urbains, car ce sont eux qui lancent les modes. Si, en fin de compte, la deuxième hypothèse se réalise, le « tchi » va acquérir un sens social, tout comme le « r » roulé : des gens vont l’adopter et d’autres le fuir. Pensez aux gens qui disaient « bonjourheeeeeeiiin » : aujourd’hui, c’est considéré comme précieux et ridicule, et cette pratique a été freinée. C’est devenu un stéréotype de parole affectée.

    Y a-t-il des différences entre régions sur l’affrication ?

    La tendance globale est à l’homogénéisation. On trouve des ados qui affriquent leurs « t » et « d » dans toutes les régions de France ; cela ne veut pas dire que les différences régionales disparaissent ! Certaines résistent parce que les gens veulent être identifiables, mais ils peuvent naviguer entre les accents : se standardiser dans certains contextes, et reprendre un accent régional lorsqu’ils discutent avec leur grand-mère par exemple.

    Donc l’affrication ne vient pas de la région de Marseille, par exemple ?

    Son implantation semble plus avancée à Marseille, qui est une grande ville, et pas dans tout le Sud. Mais rien ne prouve que le phénomène vient de Marseille. C’est ­apparu dans plusieurs grandes villes en même temps. On ne sait pas bien retracer son origine. On a le phénomène équivalent au Québec, avec une affrication en « dzi » et « tsi » (« lundzi », « petsit ») plutôt qu’en « dji » et « tchi » (« lundji », « petchit ») et ce depuis très longtemps, sans que cela ne soit marqué socialement ou géographiquement.

    Pourquoi les enfants se mettent-ils à modifier leur langue à ce moment précis de leur scolarité ?

    Les jeunes s’alignent sur leurs groupes de pairs plutôt que sur leurs parents. C’est pareil pour le lexique, pour les constructions syntaxiques, et pas que pour les prononciations. Quand les jeunes arrivent au collège, ils deviennent des grands, et veulent donc aligner leurs pratiques sur les habitudes des grands. Cela fait partie de la culture ado. C’est gênant quand les répétitions sont très fréquentes, comme « genre », mais « effectivement » tous les trois mots, c’est pénible aussi…

    Comment ces modes se diffusent-elles ?

    Les ados ont envie d’imiter car ils s’affilient par le langage comme ils le font avec les vêtements et les coiffures. Ils s’identifient à un groupe, l’imitent, peuvent y rester fidèles ou s’en dégager plus tard. Le langage est une pratique sociale ; on se met à imiter de façon plus ou moins consciente mais on copie toujours la prononciation des gens qu’on aime bien. Il y a les proches, mais il y a aussi les influenceurs, humoristes, chanteurs, acteurs qu’on admire, en plus de ses amis. Quand plusieurs personnes partagent des pratiques similaires, cela se diffuse.

    Faut-il donner des conseils linguistiques aux ados ?

    S’il s’agit de changements linguistiques, ceux-ci sont inarrêtables et ce n’est pas utile, d’autant plus que leur première réaction sera d’être à contre-courant. Non seulement ça ne les aidera pas, mais ça ne changera rien ! Si ce sont des stéréotypes en émergence ou des petits points de pratique langagière clivés, c’est intéressant car ce sera aux parents, et à l’école, d’être à même de les repérer pour comprendre les codes sociaux.

    Donc d’après vous, les prononciations de type « tchi » ou « dji » ne sont pas stigmatisantes ?

    Aucune étude ne le montre. J’ai préparé des lycéens pour la convention ZEP-Sciences-Po et plusieurs avaient ce style de prononciation et ont été admis. Si le registre de langue est là, si le contenu académique est là, il n’y aura aucun jury qui dira : « Tu as vu comment il a prononcé le “t” devant le “i” ? » On leur suggérait d’employer des marqueurs emphatiques : le « ne » de négation, dans « je ne crois pas », est tout de suite plus soutenu. C’est comme si on mettait une cravate ! Maîtriser les tournures syntaxiques et les marqueurs discursifs a plus d’impact dans un concours oral que de contrôler sa prononciation. Sans compter que cela a un coût cognitif exorbitant.

    Pourtant, le français standard, dit « parisien », pèse encore lourdement dans les codes de la distinction bourgeoise…

    En France, « parisien », c’est l’accent du pouvoir : c’est une classe sociale. En matière de prononciation, ceux qui donnent la norme sont les médias et en particulier les grands médias nationaux qui sont en effet parisiano-centrés ; les classes populaires parisiennes ne pèsent pas lourd dans la norme bourgeoise…

    Quid des mots qui ponctuent les phrases comme « genre », ou dans un autre style, « quoicoubeh » ?

    Quoicoubeh est un phénomène issu des réseaux sociaux qui est apparu et disparaîtra probablement rapidement. Quant aux mots comme « genre » ou « en mode », ce sont des marqueurs discursifs, des ponctuants qui sont très générationnels, tout comme les intensifieurs : très, trop, vachement, hypra, méga… Les vieux qui entendaient « vachement », quand ce mot est apparu, disaient que ça n’avait aucun sens ! Et c’est vrai, quand on y pense. Qu’est-ce que les vaches ont à faire là-dedans ? Aujourd’hui, les jeunes utilisent « trop » ou « de ouf » à la place de « vachement ». Les profs les corrigent beaucoup là-dessus, mais le plus important, c’est que les jeunes soient conscients des répétitions. En tant qu’adulte, quand on leur donne des codes sociaux, on leur donne d’autres ressources. Par exemple, qu’est-ce qu’on peut dire à la place de donc, alors, du coup, genre, et pis ? Ce sont des ponctuants basiques, bien pratiques pour rattacher les morceaux d’un discours au moment où les ados forgent leurs outils argumentatifs.

    Ouiichhhhhh…

    Voilà, vous venez de dire « ouichhhhhhh » : c’est un peu comme la mode du « bonjourheeiiiin ». Ces habitudes sont considérées comme affectées, comme le fait de dire « entenduchhh ».

    Le plus important est donc d’inviter les enfants à devenir conscients de ce nouveau registre qu’ils ont ajouté à leur pratique langagière ?

    Oui, et les professeurs ont aussi le devoir de le faire. La mission de l’école, c’est de donner des billes en plus. Quand on fait un exposé en classe, on apprend à ne pas parler comme à ses copains : ce n’est pas une correction, mais un autre registre. Une des solutions serait de leur donner des synonymes, ou de les aider à distinguer les mots familiers des mots soutenus. En linguistique, on dit que certains mots installent de la distance entre les gens, d’autres de la proximité, et on doit savoir qu’on ne peut pas se permettre des mots de la proximité si on n’est pas proches. Apprendre les codes sociaux, ce n’est pas seulement enrichir son vocabulaire, c’est aussi l’organiser en répertoires. Il y a donc la langue de l’école et la langue de la maison.

    Merciiiiihhhh !

    Pour en savoir plus : « Existe-t-il une signification sociale stable et univoque de la palatalisation/affrication (PalAff) en français ? Etude sur la perception de variantes non standard », Cyril Trimaille, Maria Candea, Iryna Lehka-Lemarchand (2012).

    #Langue #Linguistique #Français

  • The Landlord’s Game: Lizzie Magie and Monopoly’s Anti-Capitalist Origins (1903) – The Public Domain Review
    https://publicdomainreview.org/collection/the-landlords-game

    The board for Lizzie Magie’s 1906 version of The Landlord’s Game — Source (Courtesy of LandlordsGame.info).

    There are few cases of creative and intellectual theft more egregious than the origins of the billion-dollar grossing Monopoly. The short version: a brilliant woman economist invented an anti-capitalist board game that was stolen by a lying, opportunistic man and repackaged as capitalist family fun.

    In early 1933, Richard Brace Darrow went to a dinner party where he was taught a new game. He had such a good time, and waxed so enthusiastic, his hosts typed up the game’s rules and sent Darrow a copy. Then Darrow proceeded to draw his own version, on a circular piece of oilcloth. (The version he’d played at the dinner party had also been homemade — mass-produced board games were not yet an ordinary commodity.)

    Darrow was a heater salesman who’d lost his job and times were lean. He decided to take his prototype and pitch the game to Parker Brothers. The rules were exactly the same as those his friends had shared, down to the misspelling of Marven Gardens as Marvin Gardens. Parker Brothers didn’t bite right away, but then they did, and Darrow became a millionaire.

    Included in every new Monopoly box for decades was a story about how Darrow invented the game while tinkering around in his basement — a self-made man who saved himself from poverty through ingenuity and hard work. Darrow and Parker Brothers stuck to this story, even to the point of suppressing contradictory evidence. Parker Brothers bought up early homemade versions of Monopoly, presumably to have them destroyed, and somehow maneuvered their patent despite existing patents. Everyone in Darrow’s social circle knew the truth and some tried to say so. They were ignored.

    Perhaps Darrow quelled his conscience by imagining the game had no inventor. In fact, with a bit of effort, he could have tracked her down. She was still alive, and still making games. As was later detailed, Darrow learned the game at the Todds’ house, and the Todds learned it from a friend, Eugene Raiford. Eugene learned it from his brother, Jesse. Jesse learned it from Ruth Hoskins, who taught at a Quaker School in Atlantic City. Ruth learned it in Indianapolis, from someone named Dan Laymen, who had played it in his frat house in college. The frat brothers who taught everyone else to play were Louis and Ferdinand Thun. They learned it from their sister, Wilma, who learned it from her husband Charles Muhlenberg. Charles learned the game from Thomas Wilson, who learned it in his college economics class, with the radical Wharton/UPenn economics professor Scott Nearing. (Nearing played the game with his students until he was fired, in 1915, for criticizing industrial capitalism.) The trail ends here, for Nearing learned the game directly from its remarkable inventor, Elizabeth Magie, or Lizzie, who filed a patent for it in 1903.

    Lizzie Magie’s original patent for The Landlord’s Game, filed in 1903 and granted in 1904 — Source.

    Lizzie Magie was a provocative, whip-smart nonconformist. Piqued about her dismal salary as a young working woman in the late nineteenth century, she caused a national furor by taking out an ad in a major magazine, describing herself as a “young woman American slave” for sale to the highest-bidding suitor. She filed many patents, not just on Monopoly (which she called The Landlord’s Game), but other games too, and also for a mechanical device that improved the ease of typing — all this at a time when the number of patents filed by women was miniscule, less than 1%. Born in 1866, Magie didn’t marry until she was forty-four, and had no children. She wrote poems, performed in dramatic theater, taught college-level courses in her home, corresponded with Upton Sinclair, and studied economic theory. Her father was close friends with Abraham Lincoln. Both father and daughter were devout followers of the teachings of economist Henry George, whose 1879 treatise Progress and Poverty made the case for a single tax, on land. Like her fellow Georgists, Magie believed that ownership of nature was not possible — the earth was not something that could be owned. Land could, however, be “rented”, thus comprising the single tax. Magie designed The Landlord’s Game to teach and proselytize the principles of Georgism.

    At first Magie self-published her game, producing a small number of copies she sold to friends. A few years later, she found a publisher in the Economic Game Company, who helped The Landlord’s Game find an audience in “pockets of intellectuals along the eastern seaboard”, writes Mary Pilon, and in Scotland, where Magie debuted a version she called Brer Fox and Rabbit.

    As the game’s popularity spread, bootlegs sprang up, including the version at the Todd’s dinner party. Monopoly changed in its telephone-like peregrinations. Most of the property names were altered, often in ways specific to the town in which the game was being played. Someone thought to group properties with colors, and the Quaker players, to make the game less raucous, eliminated both dice and the bidding that preceded a property purchase. Darrow hired a graphic artist to draw the now-iconic “Go” and various pictograms, and Magie herself kept fiddling, updating her patent with new properties and rules.

    Most of these changes were superficial, but one was not. Magie’s original concept included two sets of rules representing the difference between a Georgist and capitalist economy. By one set, players tried to produce equity through a single land tax, such that wealth was evenly distributed and winning the game a collective achievement. By the other, players tried to build monopolies and fleece their opponents. As is obvious, Darrow favored set two. What Magie intended as a forecast of disaster became Monopoly’s sole objective.

    In November 1935, George Parker visited Magie and finally offered to buy her patent. The offer wasn’t about restitution, but rather part of a corporate strategy to absorb games that threatened Monopoly’s monopoly: Easy Money, Finance, Inflation, and, of course, Magie’s Landlord’s Game. To sweeten the deal, Parker promised that his company would not only market The Landlord’s Game, but also develop two new games of Magie’s design. Magie agreed, and Parker Brothers did as promised, though without much oomph. The Landlord’s Game received little press, and Magie’s subsequent games, King’s Men and Bargain Day, fared poorly. Monopoly, on the other hand, went global.

    Illustrations from Charles Darrow’s patent for Monopoly, filed on August 31, 1935 — Source.

    Parker Brothers president Robert Barton later admitted, “Whether [Darrow] got it all from Magie Phillips, whether he got it from somewhere else, we didn’t know. And we cared very little.” Darrow glibly lied, Parker Brothers pretended ignorance, and the collusion worked perfectly for decades. After the umpteenth interview in which Darrow repeated Monopoly’s fake origin story, in 1964, one of his former dinner party friends wrote a letter to the show’s producer, WRCV-TV in Philadelphia. He described precisely where Darrow got the game, and noted the irritation of everyone involved. The letter writer concludes, “There is nothing to be gained by writing you this letter except, perhaps, to vent my feelings and point out . . . that everything in this world is not what it seems to be.”

    This entire story would have been lost had Parker Brothers not decided to pursue legal action against a Berkeley economist, Ralph Anspach, who began marketing a game he called Anti-Monopoly in 1973. Parker Brothers (by then owned by General Mills) sent Anspach a frightening cease and desist letter. Anspach thought the grounds ridiculous: no one would ever confuse his scrappy Anti-Monopoly (originally christened “Bust the Trust”) with the global sensation Monopoly — so rather than ceasing and desisting, he began digging up the history of the game, to see if there were grounds to contest Parker Brothers’ copyright claim. Indeed, there were. When Anspach realized Parker Brothers was defending a patent built on a house of cards, he took the company to court. The role of Lizzie Magie was a happy research surprise. As for the flip flop at the center of the story — a homemade, anti-capitalist game created by a woman becomes a mass-produced uber-capitalist game that profits a man — that part wasn’t much of a surprise at all.

    #Domaine_public #Monopoly

  • Guerres, IA, catastrophes climatiques... Et si on ouvrait des brèches avec la science-fiction positive
    https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/4067782-20240101-guerres-ia-catastrophes-climatiques-si-ouvrait-breches-sc
    https://img.20mn.fr/6yHtRlRPQvGScJYLA2bOMCk/1200x768_affiche-de-l-edition-2023-du-festival-de-science-fiction-des-utopi

    Becky Chambers, celle qui rassemble
    Depuis quelques années, le sillon est creusé par des écrivains et écrivaines, dont la plus célébrée est Becky Chambers. L’autrice américaine de science-fiction féministe a percé depuis 2014 avec son space opera en plusieurs tomes Les Voyageurs et ses nouvelles d’Histoires de moine et de robot.

    L’imaginaire, « un rempart contre la certitude »
    Pour l’historien du droit, utopie et dystopie constituent les deux phases d’une même pièce, qui serait notre façon de penser le monde. « Dans toute dystopie, il y a une utopie qui n’a pas été comprise, relève Ugo Bellagamba. Et dans toute utopie, il y a un risque dystopique si elle est appliquée au pied de la lettre. » Le cyberpunk l’illustre très bien : dans ces mondes sombres de mégalopoles urbaines violentes et technophiles, des éléments d’utopie ont été pervertis ou mal compris, estime-t-il. « En écho et en opposition », le solarpunk se développe avec une nouvelle génération d’auteurs et d’autrices, comme Becky Chambers. « Le solarpunk récuse le spectre de l’apocalypse et de ses logiques survivalistes pour réensemencer le champ de l’espérance », écrit-il dans son Dictionnaire utopique, le sous-genre imaginant la fin des énergies fossiles avec des économies résilientes, locales ou communalistes.

    #SolarPunk

  • Découvrir la pièce de théâtre Qui a hacké Garoutzia ? - Libre à lire !
    https://www.librealire.org/decouvrir-la-piece-de-theatre-qui-a-hacke-garoutzia

    Verbatim de l’émission de la Radio Cause Commune consacrée a livre « Qui a hacké Garoutzia ? ».

    Tout ceci nous réinterroge sur nos liens à la machine, sur la tendance humaine à l’anthropomorphisme sur tout ce qui nous entoure, la nature, les animaux, et désormais les machines qui simulent de mieux en mieux leur humanité. C’est une vaste question. C’est notre question du jour, car plusieurs grands spécialistes de l’IA ont voulu innover pour nous parler de ces sujets et nous faire réfléchir. Ils ont abandonné, quelques instants, leurs conférences, leurs master class, leurs cours en amphi, pour écrire une pièce de théâtre. Elle s’intitule Qui a hacké Garoutzia ? et elle se joue bientôt à Paris et dans toute la France.
    Nous avons le plaisir, aujourd’hui, de recevoir la metteuse en scène et comédienne Lisa Bretzner et l’un des auteurs, Serge Abiteboul.

    #Serge_Abiteboul #Garoutzia

  • Dans la liste de lecture de l’École branchée… (Partie 2) - École branchée
    https://ecolebranchee.com/liste-lecture-ecole-branchee-partie-2

    Grandir informés
    Un livre d’Anne Cordier, C&F éditions

    Disponible sur le site de l’éditeur
    https://cfeditions.com/grandir-informes

    L’autrice Anne Cordier a suivi les adolescents à qui elle avait parlé pour rédiger son précédent ouvrage, Grandir connectés. Elle voulait savoir comment leurs pratiques informationnelles allaient évoluer dans le temps. Les témoignages présentés dans le livre témoignent des difficultés rencontrées pour accéder à une information de qualité. De même, « l’information dite d’actualité génère des émotions souvent très exacerbées et rattachées à un champ anxiogène. »

    Elle écrit : « …nos enfants et nos adolescents ne sont pas des panneaux solaires face à des écrans ! Ils et elles sont des personnes qui se posent des questions sur le monde qui les entoure, qui cherchent à s’intégrer dans des groupes sociaux, qui éprouvent des émotions lors des sociabilités et des explorations informationnelles déployées. Ce sont ces expériences informationnelles qui sont autant d’expériences du monde que les enfants, adolescents et jeunes adultes s’exprimant dans les pages qui suivent partagent avec vous. »

    Du côté de l’accompagnement des familles, elle note trois modalités :

    Dans la très grande majorité, la famille se fait le relais des discours de prévention autour des risques numériques.
    La sphère familiale est la source de pratiques d’information et de communication sujettes à imitation.
    Rares sont les parents qui transmettent des explications techniques, sur le fonctionnement du réseau ou du moteur de recherche, ou encore la démarche de recherche d’information.

    Les jeunes s’attendent alors à avoir de l’accompagnement de l’école. Cependant, leurs discours font dire à l’auteur que le milieu scolaire offre davantage de sensibilisation que de formation. Les jeunes ont déploré « avoir été confrontés à des séances de “formation à Google” ou “à Internet” bien tardivement dans leur scolarité ». Ils s’expriment aussi avec confusions sur les termes et concepts en lien avec l’univers numérique et informationnel.

    Quiconque s’intéresse au développement des compétences informationnelles chez les jeunes devrait lire cet ouvrage !

    #Anne_Cordier

  • Health inequalities ‘caused 1m early deaths in England in last decade’ | Inequality | The Guardian
    https://www.theguardian.com/inequality/2024/jan/08/england-deaths-inequality-poverty-austerity-covid-study-public-health
    https://i.guim.co.uk/img/media/403b7b855c99ce4ff336c696244da1cedbdfe16c/0_301_4592_2755/master/4592.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    More than 1 million people in England died prematurely in the decade after 2011 owing to a combination of poverty, austerity and Covid, according to “shocking” new research by one of the UK’s leading public health experts.

    The figures are revealed in a study by the Institute of Health Equity at University College London led by Sir Michael Marmot. They demonstrate the extent to which stark economic and social inequalities are leading to poorer people dying early from cancer, heart problems and other diseases.

    ‘1 Million Early Deaths in England’

    1 million+ poorer people in England died prematurely over a decade from cancer, heart problems, and other diseases, a “dismal” new study finds.

    Government austerity measures and COVID-19 led to “stark economic and social inequalities” that worsened outcomes, The Guardian reports.

    The study: For the Health Inequalities, Lives Cut Short report, researchers at the Institute of Health Equity at University College London analyzed life expectancies of people across England who do not live in the wealthiest 10% of areas between 2011 and 2019.

    The findings:

    1 million+ people died earlier than they would have if they lived in those rich areas.

    148,000 of those deaths were linked to economic austerity measures implemented in 2010.

    Pandemic-era inequalities led to an additional 28,000 excess deaths.

    People in the U.K. fared worse in “healthy life years”—how long someone lives free of ill health—compared with E.U. countries.

    The Quote: “Our country has become poor and unhealthy, where a few rich, healthy people live,” said IHE leader Sir Michael Marmot, who described the mounting inequality as a “shocking political failure.”

    Only one other developed country, said Marmot, fares worse in terms of inequality: the U.S.

    #Santé_publique #UK #Inégalités

  • Un sondage « inquiétant » sur les lacunes historiques des jeunes
    https://www.ouest-france.fr/culture/histoire/sondage-sur-les-lacunes-historiques-des-jeunes-signal-dalarme-ou-gloubi
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyNDAxNGY3NGNhOGViNDU4MTNlNTQ3ZmZjZGIzOWY4MTBhMjg?width=1260&he

    Un sondage qui laisse « sceptique » Anne Cordier

    Pour Anne Cordier, professeure des universités en sciences de l’information et de la communication, qui étudie le rapport aux médias et à l’information de 250 élèves des Hauts-de-France, de Normandie et des Pays-de-la-Loire, du CE1 jusqu’à la première, on ne peut que rester « sceptique » face à une telle analyse, qui vient « bien sûr servir l’adhésion massive au déclinisme et particulièrement à une conception d’une jeunesse dégradée ».

    La faute aux réseaux sociaux

    Selon La Tribune dimanche, c’est bien « son rapport à l’actualité qui nourrit [les] égarements » des jeunes, avant d’expliquer que « les réseaux sociaux sont la première source d’information pour 45 % » des sondés.

    Une « remise en cause sans surprise », pour Anne Cordier, qui rappelle que « le réseau social est un canal qui est utilisé pour pouvoir accéder à toutes sortes de sources d’information. On y retrouve les médias traditionnels, comme Ouest-France, La Voix du Nord ou Libération, mais aussi des créateurs de contenus (Hugo Décrypte, Micode, etc.). Les jeunes – et parfois les moins jeunes aussi – ont délégué leurs systèmes de veille de l’actualité à ces réseaux sociaux ».

    #Anne_Cordier

  • Bertrand Badie : « Le centre de gravité occidental a vécu » | Illustré
    https://www.illustre.ch/magazine/le-centre-de-gravite-occidental-a-vecu-668974

    – L’année 2023 est-elle l’année la plus calamiteuse depuis 1945 ?
    – Bertrand Badie : Difficile à dire. Mais il est évident qu’elle restera dans les mémoires. Pas seulement à cause de ces guerres proches et sinistres (Israël-Hamas, Russie-Ukraine), mais parce qu’elle aura été le révélateur de transformations de fond que nous avons été incapables d’identifier, ou que nous avons ignorées, et qui s’affichent désormais à l’œil nu. En réalité, nous restons convaincus de vivre encore dans le monde fondé en 1945 sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale, mais c’est une illusion complète.
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    - Pour quelles raisons ?
    – Nous feignons de croire que les rapports classiques entre les principales puissances ont le pouvoir de tout régler. Nous imaginons vivre dans un monde « unifié », au sein duquel tous les acteurs donneraient la même signification à tout. Or, dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cette vision du monde était déjà caduque, mais nous n’y avons pas pris garde. On pressentait alors l’avènement d’un nouvel ordre dont le centre de gravité multiséculaire, l’Occident, allait céder du terrain au profit d’autres formes de pouvoir. Malheureusement, les dirigeants, occidentaux en particulier, sont restés bloqués sur la compétition entre puissances, sous l’emprise de la notion périmée de souveraineté. Ils refusent de comprendre que la mondialisation a consacré l’interdépendance et la mobilité, et s’acharnent par exemple à dénoncer la migration, à la considérer comme transgressive. L’ensemble Europe-Amérique du Nord ne s’est pas vraiment remis en question, alors que tout a changé. Il se comporte comme s’il était resté le seul centre actif du monde.

    - En quoi consiste concrètement cette « sécurité globale » que vous venez d’évoquer ?
    – L’insécurité humaine ne cesse d’augmenter. La faim dans le monde fait 10 millions de morts par an, l’équivalent de huit attaques sur le World Trade Center de New York chaque jour. L’insécurité sanitaire, on en sait quelque chose depuis la pandémie de Covid-19. L’insécurité climatique, je n’ai pas besoin de dresser le tableau, elle est partout. Un exemple ? La désertification progresse de 10 centimètres par heure au Sahel. Et tous ces facteurs tuent une seconde fois en devenant le vrai déclencheur des nouvelles guerres. On ne peut pas concevoir les conflits en Afrique (Sahel, Congo, Corne de l’Afrique) et tant d’autres ailleurs sans avoir en tête ces paramètres.

    - Au fond, est-ce que ce ne sont pas les valeurs occidentales (démocratie, droits de l’homme) qui sont refusées ?
    – La démocratie et l’Etat de droit sont certes les valeurs communes de l’Occident, mais pas depuis très longtemps, si l’on aborde les choses avec un minimum de profondeur historique. Du temps de mes parents, les « valeurs » européennes étaient portées par l’Allemagne nazie et la Russie stalinienne, donc arrêtons de grâce cette géopolitique des valeurs ! Et puis je ne crois pas sociologiquement à l’effectivité des valeurs collectives. Dans une société donnée, en France ou en Suisse, il n’y a pas homogénéité de valeurs, elles sont interprétées de manière très différente par différents segments de la population. Quand on présente Israël comme la pointe avancée de l’Occident démocratique et vertueux au Moyen-Orient, on voit bien que l’axiome ne tient pas. La colonisation en Cisjordanie, la négation du peuple palestinien et de ses droits, le carnage à Gaza sont autant d’éléments qui nous mettent, nous les « Occidentaux », sur un plan d’égalité avec tous les autres peuples. Il n’y a pas de peuple plus vertueux que d’autres ; il n’y a pas d’histoire plus noble que d’autres. Il y a, dans chaque histoire, un combat incessant entre une idée d’humanité et la volonté destructrice de déshumaniser. Les relations internationales sont, au fond, la science des souffrances humaines.
    Par Serge Enderlin publié le 2 janvier 2024 - 01:23

    #Géopolitique

    • Au fond, est-ce que ce ne sont pas les valeurs occidentales (démocratie, droits de l’homme) qui sont refusées ?

      Extraordinaire…

      Et dans un premier temps Badie en est même désarçonné…

      Le poids de l’auto-intoxication est phénoménal

  • Audioblog - INTERVIEW AVEC ANNE CORDIER — Les pratiques numériques et les adolescents d’aujourd’hui
    https://audioblog.arteradio.com/blog/212130/podcast/214093/interview-avec-anne-cordier-les-pratiques-numeriques-et-les-ado

    Lors des Boussoles du Numérique, une journée de conférences s’étant déroulée à Bordeaux en Septembre 2023 autour de sujets centraux tels que les adolescents et le numérique, la multiplication de canaux d’informations ou le développement de l’IA, nous avons pu rencontrer et échanger avec Anne Cordier. Chercheuse en Sciences de l’Information et de la Communication, elle a publié plusieurs articles et ouvrages sur les pratiques informationnelles des adolescents. Peu avant sa propre conférence, elle est ainsi revenue avec nous sur la façon dont les jeunes d’aujourd’hui, loin de donner raison aux stéréotypes connus sur leur rapport à l’actualité, disposent au contraire d’un grand éventail de pratiques qui sont pourtant souvent négligées par les adultes. Nous aborderons aussi le rôle de l’école qui doit se placer comme guide pour apprendre à naviguer ce vaste monde numérique.

    Interview et montage par Louise B. et Emma C. (merci également à Xavier pour sa contribution à l’interview)

    #Anne_Cordier

  • Book club : « Aux sources de l’utopie numérique » de Fred Turner
    https://fisheyeimmersive.com/article/book-club-aux-sources-de-lutopie-numerique-de-fred-turner

    Avant de s’imposer dans les musées, l’art numérique trouve sa source dans les bibliothèques. « Book Club » revient sur ces livres essentiels des mouvements créatifs explorant les liens avec les nouvelles technologies. IA, métavers, réalité augmentée… Ces auteurs traitent de tout ! Aujourd’hui, focus sur Aux sources de l’utopie numérique, un classique à ranger dans le champ des humanités numériques, un ouvrage essentiel où Fred Turner revient sur l’histoire de la contre-culture américaine à travers la figure de Stewart Brand.
    L’auteur

    Actuellement professeur de Communication à l’Université de Stanford, Fred Turner s’est d’abord illustré comme journaliste au sein de nombreux médias, du Boston Globe Sunday Magazine au The Boston Phoenix, en passant par le mythique Harper’s. À partir de 1987, il se tourne en parallèle vers l’enseignement et rejoint le corps professoral de l’Université Northeastern avant d’intégrer l’Université de Boston, puis Harvard, le MIT et, en 2003, l’Université de Stanford.

    Cependant, le goût de l’écriture ne le quitte jamais. En parallèle à sa carrière d’universitaire, Fred Turner continue ainsi d’analyser des phénomènes culturels bien précis dans divers ouvrages, en rapprochant notamment la contre-culture hippie de la cyberculture.
    Le pitch

    Cette thèse est notamment développée dans son ouvrage le plus connu, Aux sources de l’utopie numérique, publié en 2012 aux éditions C&F (et réédité en 2021). Pour développer sa théorie, il s’appuie sur la biographie de Stewart Brand, hippie technophile et gourou de la contre-culture des années 1970, qu’il érige en personnalité charnière entre plusieurs univers, a priori très éloignés. De la consommation de LSD à sa théorisation, des communautés marginales aux pontes de la Silicon Valley, Aux sources de l’utopie numérique, cité en référence par Grégory Chatonsky, montre que les contre-cultures, aussi distantes semblent-elles, ne sont finalement pas si éloignées. Mieux, elles n’ont cessé de s’influencer mutuellement.
    Fred Turner ©C&F Éditions
    Notre avis

    Fresque colorée et dynamique, Aux sources de l’utopie numérique réussit le tour de force de rendre accessibles des aspects complexes de l’informatique, de la cybernétique mais aussi des différentes contre-cultures américaines, grâce à une figure qui semble presque irréelle tant elle est fascinante. Choisir la personne de Stewart Brand pour étayer son propos relève presque du génie, et l’on se plaît à suivre le parcours hallucinant du créateur du Whole Earth Catalog, comparé par Steve Jobs à une version papier du moteur de recherche Google, tout en faisant des ponts entre différents mondes.

    Au passage, Fred Turner déploie ici un regard critique et des théories, non redevables à l’effet waouh propre aux innovations technologiques, qui annoncent en quelque sorte le thème de son dernier ouvrage (L’usage de l’art : de Burning Man à Facebook, art, technologie et management dans la Silicon Valley), publié en 2020 (toujours chez C&F Éditions), où il écrit ceci : « Le monde de l’art s’est mondialisé et financiarisé. L’art est ainsi devenu une sorte de monnaie mondiale ».

    #Fred_Turner #Utopie_numérique

  • Dérèglement, réchauffement ou changement climatique ?
    https://bonpote.com/dereglement-rechauffement-ou-changement-climatique

    Doit-on dire dérèglement climatique, réchauffement climatique ou changement climatique ?

    Et pourquoi pas chaos climatique ? Ou effondrement climatique, comme le suggère le climatologue Peter Kalmus ? Crise climatique ? Enfer climatique ? Dérive climatique ? Dans un sondage Instagram sur le compte Bon Pote, avec plus de 13 000 réponses, en posant la question “que faut-il dire ?” et avec les 3 termes réchauffement / changement / dérèglement, l’expression dérèglement climatique l’emportait très largement avec 68% des votes.

    Nous verrons que ce n’est pas forcément l’expression privilégiée par les scientifiques. Mais est-il seulement possible d’avoir un consensus sur le meilleur terme à utiliser ?
    Changement climatique : le plus juste ?

    Adoptée lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) a dès le début reconnu le danger des changements climatiques : “conscient que les changements du climat de la planète et leurs effets néfastes sont un sujet de préoccupation pour l’humanité tout entière“.

    #Climat #Vocabulaire

    • Un dérèglement est une gêne et à laquelle on peut facilement remédier, un peu comme au sortir d’un repas trop copieux. C’est donc bien rassurant et ça permet de continuer, en choisissant entre un digestif alcolisé ou une tisane réputée bonne pour la digestion.
      Un autre terme était employé il y a 30 ans déjà par l’anarchitecte Michel Rosell : celui de « basculement climatique », qui ne figure pas dans l’extrait cité.
      Parler de « basculement climatique » rappelle le fait que ce "dérèglement" est systémique, complexe, et que ses conséquences s’auto-amplifient et nous échappent.

  • Mickey, Disney, and the Public Domain : a 95-year Love Triangle | Duke University School of Law
    https://web.law.duke.edu/cspd/mickey

    ATTENTION : ceci n’est pas valable en France, car le copyright s’étend 70 ans après le décès (Walt est décédé en 1966) et non 95 ans après la création.

    What can I do with Mickey Mouse as of January 1, 2024?

    The answer, ironically, is distinctly mouse-shaped! Here is a diagram.

    A green circle with black text and words

    As explained by Karyn A. Temple, former United States Register of Copyrights, the public domain “is part of copyright’s lifecycle, the next stage of life for that creative work. The public domain is an inherent and integral part of the copyright system…It provides authors the inspiration and raw material to create something new.”

    Steamboat Willie and the characters it depicts – which include both Mickey and Minnie Mouse – will be in the public domain. As indicated in the green circle, this means that anyone can share, adapt, or remix that material. You can start your creative engines too—full steam ahead! You could take a page out of the Winnie-the-Pooh: the Deforested Edition playbook and create “Steamboat Willie: the Climate Change Edition,” in which Mickey’s boat is grounded in a dry riverbed. You could create a feminist remake with Minnie Mouse as the central figure. You could reimagine Mickey and Minnie dedicating themselves to animal welfare. (The animals in Steamboat Willie are contorted rather uncomfortably into musical instruments. PETA would not approve.)

    You can do all of this and more, so long as you steer clear of the subsisting rights indicated by the orange circles, namely:

    Use the original versions of Mickey and Minnie Mouse from 1928, without copyrightable elements of later iterations (though not every later iteration will be copyrightable, as I explain below) and

    Do not confuse consumers into thinking that your creation is produced or sponsored by Disney as a matter of trademark law. One way to help ensure that your audience is not confused is to make the actual source of the work – you or your company – clear on the title screen or cover, along with a prominent disclaimer indicating that your work was not produced, endorsed, licensed, or approved by Disney.

    So, is January 1, 2024 doomsday for Disney? No. Disney still retains copyright over newer iterations of Mickey such as the “Sorcerer’s Apprentice” Mickey from Fantasia (1940) as well as trademarks over Mickey as a brand identifier. People will still go to its theme parks, pay to see its movies, buy its merchandise. Its brand identity will remain intact.

    In sum, yes, you can use Mickey in new creative works. There are some more complex peripheral legal issues, but here is your guide through them.

    #Mickey #Domaine_Public #Disney

  • YouTube et ses codes – 🔴 Info Libertaire
    https://www.infolibertaire.net/youtube-et-ses-codes/#

    Ce livre collectif propose diverses contributions pour comprendre la logique et les codes de la plateforme de vidéos la plus populaire. L’introduction permet de souligner la spécificité de YouTube qui permet à chaque individu ou collectif de créer et de diffuser sa vidéo par lui-même. L’expression et la création ne sont plus réservées à une poignée de professionnels qui disposent des moyens et des réseaux pour produire des images. YouTube cultive cette esthétique amateur qui semble participer à son succès. Les vidéastes gagnent ainsi en sincérité et en authenticité. Ils deviennent parfois plus crédibles que des journalistes aux propos formatés qui répètent la propagande du pouvoir.

    Néanmoins, le livre collectif se penche également sur la face sombre de la plateforme. Une contribution se penche sur Dieudonné. YouTube semble également laisser fleurir une idéologie complotiste largement diffusée. Si des vidéastes s’attachent à préciser leurs sources d’information, la plateforme ne contraint à aucune obligation de méthodologie ou de déontologie. Si les propositions de régulation ou de censure semblent absurdes, il semble important de s’armer d’un sérieux esprit critique pour distinguer le propos sourcé de la rumeur complotiste sans aucune preuve factuelle.

    Le livre évoque également la contrainte financière de YouTube. Certains vidéastes prétendent sortir de la pratique amateur pour se professionnaliser. Le financement participatif ou le salariat dans une entreprise de presse, comme Usul, évitent certaines limites. Néanmoins, certains vidéastes professionnels dépendent des rémunérations publicitaires de la plateforme et donc du nombre de vues. Ces vidéastes sont alors dévorés par la course à l’audience et au buzz. Ils se conforment à la logique marchande et aux contraintes du journalisme traditionnel. Ensuite, certaines marques s’appuient sur des influenceurs pour proposer une forme de publicité commerciale.

    Néanmoins, YouTube apparaît avant tout comme un espace de liberté d’expression. La plateforme permet de s’adresser à un public jeune qui se détourne des vieux médias. Il semble important de se pencher sur les vidéos YouTube qui semblent davantage refléter les débats d’idées au cœur de la société plutôt que les vieux médias englués dans une propagande fascisante. YouTube est même devenu un outil d’intervention politique dans le sillage de figures comme Usul. La critique sociale adopte un ton humoristique et décontracté qui tranche avec la théorie pédante et surplombante valorisée par les intellectuels gauchistes. Cependant, il semble important de relativiser le rôle de la propagande et de la bataille des idées. La transformation de la société passe avant tout par la rue, les grèves et les luttes sociales.

    #YouTube #Machine_YouTube #Frank_Rebillard #Yvette_Assilamehou-Kunz

  • Navajo Nation president asks NASA to delay Moon launch over possible human remains
    https://www.knau.org/knau-and-arizona-news/2023-12-28/navajo-nation-president-asks-nasa-to-delay-moon-launch-over-possible-human-rem

    Envoyer des résidus de crémation sur la Lune !!! Mais combien d’idées farfelues, inutiles, malsaines peuvent naître dans l’esprit de gens avides d’argent ? (car l’entreprise est certainement payante, je dirais même rentable, tant les riches veulent laisser leur empreinte partout, quitte à détruire le commun).

    Navajo Nation President Buu Nygren has asked NASA to delay a scheduled launch to the Moon that could include cremated remains.

    Nygren says he recently learned of the Jan. 8 launch of the Vulcan Centaur carrying the Peregrine Mission One. The lander will carry some payloads from a company known to provide memorial services by shipping human cremated remains to the Moon.

    Nygren wants the launch delayed and the tribe consulted immediately. He noted the Moon is sacred to numerous Indigenous cultures and that depositing human remains on it is “tantamount to desecration.”

    NASA previously came under fire after the ashes of former geologist and planetary scientist Eugene Shoemaker were sent to the Moon in 1998.

    Then-Navajo Nation President Albert Hale said the action was a gross insensitivity to the beliefs of many Native Americans. NASA later apologized and promised to consult with tribes before authorizing any similar missions in the future.

    Nygren highlighted this commitment in his letter, as well as a 2021 memo signed by the Biden administration that pledged to consult the tribe on matters that impact them.

    “This memorandum reinforced the commitment to Executive Order 13175 of November 6, 2000,” President Nygren wrote. “Additionally, the Memorandum of Understanding Regarding Interagency Coordination and Collaboration for the Protection of Indigenous Sacred Sites, which you and several other members of the Administration signed in November 2021, further underscores the requirement for such consultation.”

    He added this explicitly recognizes that sacred sites can consist of “places that afford views of important areas of land, water, or of the sky and celestial bodies.”

    NASA has yet to respond.

    #Espace #Lune #Enclosure #Communs #Crémation #Connerie_humaine

  • 24 livres recommandés pour dynamiter les idées reçues sur les politiques publiques en 2024
    https://silvae.substack.com/p/24-livres-recommandes-pour-dynamiter

    Si vous pensez qu’il suffit d’éduquer les jeunes aux médias et à l’information pour lutter contre les fake news

    Lisez Grandir informés, Anne cordier, Editions C&F, 2023

    Pourquoi celui-ci ? Voilà un livre précieux et une chercheuse qui creuse un sillon à ne pas rater - celui d’une recherche sociologique de terrain (pléonasme) accessible et utile aux praticiens de l’action publique. Lisez Anne Cordier ! En particulier pour les bibliothécaires qui me suivent (cœur avec les doigts) elle permet de comprendre la diversité et la complexité des pratique numériques des jeunes. Voilà qui pourra éviter le carton rouge du jour : celui d’une éducation aux médias mal comprise, mal maîtrisée qui tente de rabattre des pratiques diverses vers des pratiques légitimes aux yeux des institutions.

    Et si on commençait par les écouter et les comprendre ? Et s’il fallait qu’ils créent des contenus qui leur ressemble ? Et s’il fallait qu’ils ou elles vivent des expériences médiatiques ?

    #Anne_Cordier #Silvere_Mercier

  • De l’inégale géonumérisation du Monde - AOC media
    https://aoc.media/analyse/2023/12/31/de-linegale-geonumerisation-du-monde-2

    Ainsi, une forme de géonumérisation généralisée du Monde[1] se met progressivement en place. Ce terme permet de souligner l’importance de porter un regard, non sur un domaine particulier (la cartographie, la statistique, la topographie, etc.) ou un métier spécifique (les photo-interprètes, les arpenteurs-géomètres, les géomaticiens, etc.), mais sur des processus diffus et multiples qui se sont accélérés depuis une trentaine d’années autour de la transcription sous forme de données numériques de la plupart des objets, êtres, phénomènes, dispositifs, activités, images, œuvres de fiction, etc., localisables sur la surface terrestre. Or, cette géonumérisation du Monde est opérée par des systèmes opaques qui s’apparentent, de plus en plus, à de véritables boîtes noires algorithmiques.
    Ouvrir les boîtes noires algorithmiques

    Les systèmes géonumériques que nous utilisons au quotidien – des cartes en ligne comme Google Maps aux services de géolocalisation pour commander un taxi – sont personnalisés en fonction de nos centres d’intérêt (ou plutôt de la façon dont l’algorithme nous a profilé) et configurés en fonction des objectifs de leurs commanditaires. Ils sont donc avant tout des opérateurs de tri, de filtre, de combinaison, de fusion, d’appariement, d’intersection, d’extraction, d’union, de conversion, de re-projection… et in fine seulement de représentations cartographiques des données dont ils disposent. Soit autant d’opérations qui relèvent de choix techniques et politiques dont les intentionnalités comme la performativité méritent d’être analysées.

    Noyé sous un déluge de données numériques, comme le titrait, dès 2010, The Economist, le spectacle cartographique qui nous est donné à voir tous les jours n’a donc rien d’une évidence. Il mérite qu’on en analyse ses coulisses et secrets de fabrication. La métaphore naturalisante du déluge ravive d’ailleurs, une fois encore, les croyances positivistes autour des données dont Bruno Latour a pourtant clairement explicité dès 1987 qu’elles n’étaient pas données, mais fabriquées et que, par la même, on devrait plutôt les appeler des obtenues[2]. Rien d’inédit, donc, à souligner aujourd’hui l’impérieuse nécessité d’une dénaturalisation des données, fussent-elles embarquées dans des algorithmes qui les traitent et les redistribuent à la volée. Sauf que ces derniers se révèlent particulièrement opaques et qu’il est devenu complexe d’identifier où sont désormais les blancs des cartes et quels sont les effets potentiels de ces mises en invisibilité des lacunes cartographiques contemporaines.

    #Cartes #Cartographie #Algorithmes #Géonumérisation

  • Les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes - Educavox, Ecole, pédagogie, enseignement, formation
    https://educavox.fr/formation/outils/les-pratiques-informationnelles-des-enfants-adolescents-et-jeunes-adultes

    C’est bien évidemment sur leur téléphone que les adolescents et les jeunes adultes s’informent. Mais comment le font-ils et elles ? Anne Cordier a suivi les adolescents rencontrés pour son précédent ouvrage Grandir connectés, sur le long terme et dans la confiance. Comment leurs pratiques informationnelles ont-elles évolué sur cette durée ?
    Les témoignages présentés dans ce livre et les analyses d’Anne Cordier dévoilent les difficultés rencontrées pour accéder à une information de qualité.

    On y découvre chez ces jeunes un désir de « bien faire avec l’information » autant que l’importance des inégalités dans l’accès, les compétences de traitement de l’information, ou les relations avec les parents.

    Cet ouvrage souligne les responsabilités essentielles de l’école et particulièrement de l’éducation aux médias et à l’information. Une plongée dans les pratiques réelles et diverses de la jeunesse, un souffle vivifiant et porteur d’espoir.
    Anne Cordier :

    Après avoir été professeure documentaliste, Anne Cordier est professeure des universités en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine. Chercheuse au Centre de recherche sur les médiations (CREM), elle participe activement à la recherche sur les pratiques numériques à l’école, et l’éducation aux médias et à l’information en contextes éducatifs pluriels. Anne Cordier est l’autrice de Grandir connectés, chez C&F éditions (2015).

    #Anne_Cordier #Grandir_Informés

  • Faut-il laisser la dernière part de pizza ? - Vidéo Dailymotion
    https://www.dailymotion.com/video/x8qzltp


    https://s2.dmcdn.net/v/VYDCz1ba3pC94BUjS/x720

    Pourquoi nous est-il si difficile de prendre la dernière part de pizza ? Derrière cette question, c’est celle des normes sociales qui est posée. Notre journaliste Xavier de La Porte tente d’y répondre dans ce nouvel épisode de notre série Dilemme, qui aborde avec philosophie les petits problèmes moraux de la vie quotidienne. De quoi vous donner l’occasion de briller lors du réveillon du Nouvel an, même si la pizza n’est pas au menu.

    #Normes_sociales #Xavier_de_La_Porte

  • « C’est la première fois de l’histoire qu’une IA remporte un prix littéraire »
    https://actualitte.com/article/114902/technologie/c-est-la-premiere-fois-de-l-histoire-qu-une-ia-remporte-un-prix-litterai

    En Chine, un professeur de journalisme a reçu le deuxième prix dans un concours d’écriture de science-fiction. Sauf que ce n’est pas sa création propre qu’il y avait présentée, mais celle d’une IA qu’il avait simplement aidé à écrire l’histoire.

    Publié le :

    27/12/2023 à 16:25

    Ugo Loumé

    3h de temps et 66 prompts choisis minutieusement. Voici la recette pour faire écrire à une intelligence artificielle une nouvelle de science-fiction capable de remporter un prix littéraire en Chine.

    Shen Yang, professeur de journalisme et de communication à l’Université Tsinghua de Pékin, est l’auteur de cette recette qui a débouché sur un récit de 6 000 caractères, Le pays des souvenirs.

    Aux confins du métavers, se trouve le « Pays des souvenirs », un royaume interdit où les humains sont bannis. Des illusions solides créées par des robots humanoïdes amnésiques et des IA ayant perdu la mémoire peuplent ce domaine. Tout intrus, qu’il soit humain ou artificiel, verra ses souvenirs effacés et sera à jamais piégé dans son étreinte interdite.

    Ainsi débute la nouvelle. Ensuite, c’est l’histoire de Li Xiao, une ancienne « ingénieure neuronale » qui a accidentellement perdu toute sa mémoire, et qui tente de la retrouver en explorant tranquillement ce fameux et effrayant « pays des souvenirs ».
    Une nouvelle kafkaïenne dans un monde kafkaïen

    Un récit qui se voulait « kafkaïen », référence, peut-être, à l’absurdité d’un tel endroit où les souvenirs s’évanouissent à peine le seuil en est franchi. L’exercice semble avoir convaincu, puisque la nouvelle a gagné le deuxième prix du concours de science fiction organisé par la Jiangsu Science Writers Association. La travail effectué par l’IA, qui a récolté 3 votes sur 6, concourait avec 17 autres histoires.

    Parmi le jury, un seul membre avait été informé du fait que le récit était le produit d’une intelligence artificielle. Un autre juge, qui a étudié en profondeur la création de contenu par IA, a déclaré avoir reconnu la plume d’un cerveau non-humain, et avoir d’emblée écarté ce récit qui n’était pas conforme aux règles du concours et « manquait d’émotion ».

    Shen Yang, de son côté, se réjouit : « C’est la première fois qu’une IA remporte un prix littéraire dans l’histoire de la littérature et de l’intelligence artificielle. » Il a déclaré vouloir partager au plus vite sa manière de faire pour que chacun puisse à son tour écrire de la bonne fiction assisté d’une IA.

    Dans le contexte actuel, il n’en fallait pas beaucoup plus pour créer du débat, alors que Clarkesworld, célèbre magazine de science fiction, interrompait en février dernier la reception de manuscrit, submergé par les textes produits par des entités non-humaines.

    Fu Ruchu, éditrice chinoise, s’interroge sur le futur de l’écriture de science-fiction, un genre qui selon elle s’intéresse de manière globale un peu moins au langage. Même si elle reconnait que le récit présenté par Shen Yang et son IA est bien construit et n’est pas dénué de logique, elle ajoute : « le rapport au langage dans cette nouvelle est très pauvre, il se pourrait qu’il s’appauvrit encore plus avec le temps. »

    #Intelligence_artificielle #Littérature #Science_fiction

  • S’CAPE-Apprendre avec les énigmes
    https://scape.enepe.fr/enigmesmooc?s=04

    La résolution collective d’énigmes comme levier pédagogique

    Les énigmes jouent un rôle crucial dans l’éducation en captivant l’attention et rendant les tâches moins monotones. Elles stimulent l’ingéniosité en exigeant des solutions ni trop faciles ni trop difficiles, tout en créant des opportunités d’apprentissage collaboratif à travers la résolution et le débat d’énigmes dans les formations en ligne.

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    Le livre Apprendre avec les énigmes, coordonné par Éric Bruillard [1] et publié chez C&F éditions, est un recueil des énigmes proposées de façon hebdomadaire dans le cadre de la série de MOOC eFAN Enseigner et former avec le numérique, diffusé sur la plateforme Fun entre 2014 et 2017.

    L’intérêt de cet ouvrage réside non seulement dans la présentation des énigmes qui font appel à l’utilisation d’outils et de pratiques numériques, mais aussi dans les discussions qui s’en dégagent. En effet, chacune des vingt-trois énigmes décrites dans le livre est accompagnée de sa solution, des éventuels indices et d’une analyse des commentaires laissés sur le forum dédié à leur résolution.

    Deux fils de discussion étaient proposés au cours du MOOC, l’un pour les échanges autour de l’énigme et l’autre pour les propositions de réponses. L’analyse de ces discussions permet d’aller au-delà de la résolution des énigmes qui n’était « pas le but principal de l’activité ».

    « Cet exercice est très intéressant, le fait de proposer cette énigme permettrait-il à l’équipe pédagogique de comprendre autre chose sur nos fonctionnements ? »

    L’une des intentions des auteurs était de laisser se constituer des formes de communauté de coopération permettant d’envisager un tutorat entre les apprenants, indispensable lors d’un MOOC. Un autre objectif était d’élargir leur réflexion et leur questionnement dans le cadre du numérique et de la pédagogie.

    Mordus, retardataires, pédagogues, grincheux… En fin d’ouvrage, les grands types de réactions sont passés en revue, ainsi que les difficultés inhérentes à l’outil de communication utilisé. Il est également proposé un élargissement de l’exploitation d’énigmes à d’autres cadres de formation, notamment dans le cas de PIX.

    Quant aux énigmes, elles sont de natures et de difficultés variées, de la simple phrase sibylline L’étranger en a 43 à la vidéo représentant le fonctionnement d’un réseau neuronique. Rien n’est laissé au hasard et peut être à l’origine d’une discussion entre les participants, comme par exemple la couleur utilisée dans l’énigme Un puzzle.
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    Vous pouvez retrouver l’ensemble des énigmes sur le site de l’éditeur : elles sont partagées gratuitement par les auteurs et peuvent être source d’inspiration.

    [1] « Éric Bruillard est professeur en sciences de l’éducation à l’université Paris-Cité, directeur du laboratoire EDA. Ses recherches portent sur la conception et les utilisations des technologies numériques en éducation et formation. Il a coordonné la série de MOOC eFAN (enseigner et former avec le numérique). Pour cet ouvrage il a été accompagné par Georges-Louis Baron, Khansa Ghabara, Mehdi Khaneboubi, Françoise Tort. »

    #Enigmes #Eric_Bruillard

  • La bulle de filtres : comment les réseaux sociaux nous confortent dans « nos propres croyances et opinions »
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-fil-des-reseaux/la-bulle-de-filtres-les-reseaux-sociaux-nous-confortent-dans-nos-propre

    Pour inciter les internautes à rester sur les plateformes, les algorithmes repèrent les intérêts de chacun et proposent un contenu personnalisé. Au point de limiter la diversité d’opinion.
    Article rédigé par France Info - Audrey Abraham
    Radio France
    Publié le 25/12/2023 07:49 Mis à jour le 26/12/2023 10:09
    Temps de lecture : 2 min

    Vous vous êtes probablement déjà demandé pourquoi vous tombez toujours sur les mêmes vidéos de cuisine, de déco, de chatons sur Instagram, Tiktok ou encore Facebook. Cela n’a rien d’un hasard, ça a même un nom ! C’est ce qu’on appelle la bulle de filtres et les algorithmes en sont responsables. Concrètement, le moindre click, le moindre like est mémorisé et indique vos préférences à la plateforme pour personnaliser le contenu qui vous est proposé.
    à lire aussi Les algorithmes d’Instagram facilitent la vente de pédopornographie, selon des chercheurs

    Olivier Ertzscheid est maître de conférences à l’université de Nantes : « Les propriétaires de ces plateformes se disent ’Pour garder les gens attentifs pour que les gens restent sur nos plateformes il faut qu’on leur serve des choses dont on sait déjà qu’elles les intéressent et donc plutôt que de leur présenter des opinions, des avis différents, on va leur présenter des choses qui vont dans le sens de ce qu’on appelle leur propre biais de croyances.’ Si ce sont des gens qui ont une passion pour la gastronomie on va leur afficher toujours plus de sites en lien avec la gastronomie. »

    Voilà comment chacun à notre niveau, en sélectionnant les comptes que nous avons envie de suivre, les contenus que nous avons envie de partager, nous alimentons sans nous en rendre compte cette bulle de filtre, « alors que la promesse initiale des réseaux sociaux, c’est de vous exposer à plein de gens différents, de diversités de culture, d’opinions, de points de vue, d’avis, reprend Olivier Ertzscheid. Finalement, on s’aperçoit qu’on nous expose de plus en plus à de l’identique, à des choses qui nous confortent pour nos propres croyances et opinions. » Les vidéos de cuisine, de musique, de paysages sont donc concernées. Ce que l’on peut considérer comme du contenu léger mais pas uniquement. Le contenu politique est aussi soumis au mécanisme des algorithmes.
    Un usage politique

    C’est dans ce cas de figure que la bulle de filtres est moins anodine et mérite d’être davantage questionnée. On le sait sur les réseaux sociaux tout est mélangé. Il n’y a pas d’un côté le contenu divertissant, de l’autre les sujets politiques. Le flux est constant, continu... Les discours sont plus ou moins explicites.

    Alors notre faculté de discernement s’altère : « De toute éternité, l’être humain, a toujours des biais et il adore se conforter, se vautrer dans ses propres biais culturels, sociologiques, politiques, etc. Là où ça devient problématique c’est à partir du moment où tout ça est brassé sans qu’on ait de ligne éditoriale claire. Les gens qui en général vont acheter le journal ou lire le journal ’Libération’. Il est assez rare que ce soit aussi des gens qui vont lire le journal ’Valeurs Actuelles’. Parce qu’ils savent ce qu’ils vont chercher. Ils savent que ’Libération’ est à gauche et que ’Valeurs Actuelles’ est très à droite. À l’échelle des médias sociaux, ce qui est compliqué c’est quand on n’a pas les codes pour décrypter les intentions, sachant qu’il y a toujours des intentions qui peuvent être basiquement commerciales et de plus en plus souvent aussi politiques. »

    Impossible d’y échapper, les algorithmes sont l’essence même des réseaux sociaux. L’important c’est d’en être conscient. Les autorités de régulation imposent d’ailleurs aux plateformes d’être plus transparentes avec les utilisateurs, qui on le rappelle sont parfois mineurs, en expliquant notamment autant que possible la manière dont fonctionnent leurs algorithmes.

    #Olivier_Ertzscheid #Algorithmes #Médias_sociaux

  • Ada & Zangemann — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ada_%26_Zangemann

    Ada & Zangemann est sur Wikipédia...

    Ada & Zangemann, Un conte sur les logiciels, le skateboard et la glace à la framboise est un livre jeunesse d’origine allemande écrit par Matthias Kirschner et illustré par Sandra Brandstätter. Il raconte l’histoire d’Ada, une jeune fille curieuse et débrouillarde qui va entraîner ses camarades à ne pas laisser la technologie aux mains d’un seul homme, le capricieux et abusif Zangemann. Souveraineté, sobriété, mixité, inclusion, le livre aborde de nombreux thèmes liés au numérique et permet de mieux comprendre le logiciel libre et sa culture.

    L’ouvrage original a été placé par ses auteurs sous licence libre (Creative Commons by-sa) afin d’en favoriser la circulation et les traductions. La traduction française est originale puisque réalisée par plus d’une centaine d’élèves dans le cadre d’un projet pédagogique.

    #Ada_Zangemann