enuncombatdouteux

NI ACTUALITÉS NI COMMENTAIRES, ..... DU COPIER-COLLER ET DES LIENS... Un blog de « curation de contenu » : 82 LIVRES , 171 TEXTES et 34 DOCUMENTAIRES :

  • Arrestation en Turquie d’un mathématicien de l’université Lyon-I
    https://www.mediapart.fr/journal/international/110519/arrestation-en-turquie-d-un-mathematicien-de-l-universite-lyon-i

    Tuna Altinel, un mathématicien turc travaillant depuis 1996 à l’université de Lyon-I, a été arrêté et placé en détention provisoire samedi en Turquie. Les autorités turques, qui l’empêchaient depuis trois semaines de rentrer en France, l’accusent de propagande terroriste. Il avait signé en 2016 une pétition pour la paix au Kurdistan turc qui a déjà conduit près de 700 universitaires au tribunal.

    #International #Université_Lyon-I,_Tuna_Altinel,_turquie

  • Pour Nicolás Maduro, El Español annonce une « extraction à la Oussama Ben Laden », courte et propre organisée depuis Washington…

    El Español: La extracción de Maduro se estaría organizando desde Washington
    http://www.el-nacional.com/noticias/politica/espanol-extraccion-maduro-estaria-organizando-desde-washington_282042


    Cortesía

    El Departamento de Estado de EE UU, la OEA y parte de la oposición en el exilio estarían negociando la salida del poder de Nicolás Maduro, reseñó El Español

    «La operación de extracción, si es necesaria, será como la de Osama bin Laden, limpia y corta. Son sólo tres o cuatro personas a las que hay que apresar», explicó una fuente directamente implicada en la negociación del oficialista. 

    De acuerdo con el documento que ya estaría finalizado pero aún sigue en discusión, plantea “la intervención de tropas extranjeras para sacar de sus posiciones de poder a los líderes chavistas”.

  • Chelsea Manning’s May 10 Video Statement
    https://www.aaronswartzday.org/chelsea-may10

    Chelsea Manning speaks from the heart in a YouTube video on May 10, 2019.
    Chelsea was incarcerated for 63 days for refusing to testify to a Grand Jury.
    28 of those days were under solitary confinement conditions.

    https://www.youtube.com/watch?v=TDZGRRk4MnM&feature=youtu.be

    Good evening.

    Two months ago, the federal government summoned me before a grand jury in the Eastern District of Virginia.

    As a general principle, I object to grand juries.

    Prosecutors run grand juries behind closed doors and in secret, without a judge present.

    Therefore, I declined to cooperate or answer any questions.

    Based on my refusal to answer questions, District Court Judge Hilton ordered me held in contempt until the grand jury ended.

    Yesterday, the grand jury expired, and I left the Alexandria Detention Center.

    Throughout this ordeal, an incredible spring of solidarity and love boiled over. I received thousands of letters, including dozens to hundreds of them a day.

    This means the world to me, and keeps me going.

    Jail and prisons exist as a dark stain on our society, with more people confined in the U.S. than anywhere else in the world.

    During my time, I spent 28 days in solitary confinement–a traumatic experience I already endured for a year in prison before.

    Only a few months before reincarceration, I recieved gender confirmation surgery.

    This left my body vulnerable to injury and infection, leading to possible complications that I am now seeking treatment for.

    My absence severely hampers both my public and private life.

    The law requires that civil contempt only be used to coerce witnesses to testify.

    As I cannot be coerced, it instead exists as an additional punishment on top of the seven years I served.

    Last week, I handwrote a statement outlining the fact I will never agree to testify before this or any other grand jury.

    Several of my closest family, friends and colleagues supported this fact.

    Our statements were filed in court.

    The government knows I can’t be coerced.

    When I arrive at the courthouse this coming Thursday, what happened last time will occur again.

    I will not cooperate with this or any other grand jury.

    Throughout the last decade, I accepted full responsibity for my actions.

    Facing jail again, this week, does not change this fact.

    The prosecutors deliberately place me in an impossible situation: I either go to jail, or turn my back on my prisons.

    The truth is, the government can construct no prison worse than to betray my conscience or my principles.

    Thank you, and good night.

  • Des scientifiques se sont aventurés à Tchernobyl pour cartographier la radioactivité avec des drones - Geo.fr
    https://www.geo.fr/environnement/des-scientifiques-se-sont-aventures-a-tchernobyl-pour-cartographier-la-radioacti

    Plus de trente ans après la catastrophe, la radioactivité est encore largement présente dans la zone d’exclusion de #Tchernobyl en Ukraine. Une étude menée par une équipe interdisciplinaire de l’Université de Bristol vient une nouvelle fois de le confirmer. En avril dernier, ces chercheurs se sont rendus à proximité de la centrale accidentée pour y mener des analyses inédites.

    Ces analyses ont consisté à réaliser la cartographie la plus détaillée possible de la #radioactivité présente dans une partie de la zone d’exclusion. Pour cela, les scientifiques ont utilisé des #drones combinant deux technologies : l’une pour #cartographier avec précision le terrain en trois dimensions et l’autre pour scanner les signatures associées à la radioactivité.

    https://www.youtube.com/watch?v=WQRdUE-bZbc

    #nucléaire

  • Comment les Soviétiques ont-ils fait « disparaitre » le Kremlin durant la Seconde Guerre mondiale ? - Russia Beyond FR

    https://fr.rbth.com/histoire/82854-moscou-kremlin-cache-seconde-guerre-mondiale

    Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Kremlin a subi huit raids aériens complets. 15 différentes bombes aériennes, plus de 150 bombes incendiaires et même une cuve de pétrole, voici ce qui a alors frappé la forteresse médiévale de Moscou durant le conflit. Pourtant, ce symbole du pays n’a souffert d’aucun dommage significatif. Comment cela a-t-il été possible ?
    Faire un avec la ville

    Nikolaï Spiridonov, commandant du Kremlin de Moscou entre 1938 et 1953, s’est soucié du leurre militaire de la forteresse dès les premiers jours de la guerre. Il ne s’agissait en effet pas uniquement de la citadelle du gouvernement soviétique, mais également d’un symbole spirituel du pays. Par conséquent, il a fait parvenir un message au commissaire du peuple aux Affaires intérieures, le tristement célèbre Lavrenti Beria, qui a alors ordonné de masquer le Kremlin sur le champ.

    #union_soviétique #sgm #sconde_guerre_mondiale #moscou

  • Chelsea Manning Released from Alexandria Detention Center After Grand Jury Lapses
    https://www.sparrowmedia.net/2019/05/chelsea-manning-released-from-alexandria-detention-center

    Alexandria, VA — Earlier today Chelsea Manning was released from the William G. Truesdale Adult Detention Center in Alexandria, VA. Chelsea’s release follows the expiration of the term of the EDVA Grand Jury that previously demanded her testimony. Chelsea was in jail for 62 days, after she was found in contempt of court for her refusal to give testimony. The following is a statement from Chelsea’s legal team:

    “Today marked the expiration of the term of the grand jury, and so, after 62 days of confinement, Chelsea was released from the Alexandria Detention Center earlier today.

    “Unfortunately, even prior to her release, Chelsea was served with another subpoena. This means she is expected to appear before a different grand jury, on Thursday, May 16, 2019, just one week from her release today.

    “It is therefore conceivable that she will once again be held in contempt of court, and be returned to the custody of the Alexandria Detention Center, possibly as soon as next Thursday, May 16.

    “Chelsea will continue to refuse to answer questions, and will use every available legal defense to prove to District Judge Trenga that she has just cause for her refusal to give testimony.”

    A more detailed statement from Chelsea is forthcoming.

  • Dissuasion nucléaire : de la bombe A à la bombe IA
    https://www.france24.com/fr/20190509-ia-intelligence-artificielle-nucleaire-menace-atomique-sipri-russ

    Le 3 juin 1980 à 2 h 26 du matin, Zbigniew Brzezinski, conseiller à la Sécurité nationale du président américain Jimmy Carter reçoit un appel alarmiste : 220 missiles nucléaires soviétiques se dirigent vers les États-Unis. Quelques minutes plus tard, un nouveau coup de fil du centre de commandement militaire l’informe qu’en réalité ce sont 2 200 bombes qui menacent le sol américain. Finalement, alors que le conseiller s’apprêtait à prévenir le chef du “monde libre” de l’imminence d’un bombardement nucléaire russe, les responsables militaires réalisent que le système d’alerte automatisé s’est emmêlé les pinceaux. La guerre froide a failli devenir très chaude à cause… d’un composant informatique bon marché qui n’a pas fonctionné correctement.

    L’intelligence artificielle peut aussi menacer le fragile équilibre entre les puissances nucléaires. “Un État qui n’est pas sûr de sa dissuasion nucléaire sera davantage tenté d’automatiser sa force de frappe, ce qui augmente aussi le risque de son utilisation accidentelle”, craint Michael Horowitz, politologue et spécialiste des problématiques de défense à l’Université de Pennsylvanie qui a participé à l’élaboration du rapport du Sipri. Ainsi, les États-Unis, sûrs de leur domination nucléaire, se montreront plus prudents dans l’adoption de l’IA qu’une puissance nucléaire mineure comme le Pakistan.

    L’intelligence artificielle est donc une arme à double tranchant dans le domaine nucléaire. Elle peut contribuer à rendre le monde plus sûr. Mais il “faut une adoption responsable, cela implique de prendre le temps d’identifier les risques associés à l’usage de l’IA, ainsi que de chercher des solutions pour les contrer à l’avance”, conclut Vincent Boulanin. Car les financiers ont utilisé les mêmes arguments - vitesse, fiabilité - pour pousser au plus vite à l’introduction des algorithmes dans les salles de marchés. Conséquence : le trading à haute fréquence a été à l’origine de plusieurs incidents très coûteux pour les investisseurs. Et, dans le domaine nucléaire, ce n’est pas qu’une question d’argent.

  • Macron « assume » la livraison d’armes à l’Arabie saoudite, malgré la guerre au Yémen
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/09/guerre-au-yemen-une-ong-fait-un-recours-en-urgence-contre-le-depart-de-franc

    « L’Etat français ne peut ignorer que ces armes peuvent servir à commettre des crimes de guerre au Yémen, où plus de 400 000 civils sont potentiellement sous le feu », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) l’avocat de l’ACAT, Joseph Breham. Plusieurs autres organisations — comme Human Rights Watch, Amnesty International ou l’Observatoire des armements — sont également vent debout contre ces ventes. Jeudi, une centaine de personnes étaient rassemblées au port du Havre, à l’appel de la Ligue des droits de l’homme et du Mouvement de la paix, pour dénoncer ces livraisons qui contribuent, selon eux, au « carnage en cours au Yémen ». « Interdire les ventes d’armes aux pays en guerre » ou « Au Yémen, un enfant est tué toutes les 5 minutes », pouvait-on lire sur leurs pancartes.

    Si le président français n’a pas précisé les armes qui devaient être chargées au Havre, le site d’investigation Disclose a avancé que le navire devait prendre livraison de « huit canons de type Caesar » que l’Arabie saoudite pourrait utiliser dans la guerre qu’elle livre au Yémen aux rebelles houthistes, minorité chiite soutenue par l’Iran, grand rival de Riyad. Paris a invariablement affirmé que ces armements ne sont utilisés que de manière défensive et pas sur la ligne de front.

    Mais, selon une note de la direction du renseignement militaire (DRM), révélée par Disclose mi-avril, 48 canons Caesar produits par l’industriel français Nexter « appuient les troupes loyalistes, épaulées par les forces armées saoudiennes, dans leur progression en territoire yéménite ». Une carte de la DRM estime que « 436 370 personnes » sont « potentiellement concernées par de possibles frappes d’artillerie », dont celles des canons français. « Il ne suffit pas de dire “j’ai des garanties”, il faut nous les montrer. De même, nous aimerions qu’on nous explique clairement, nettement, comment l’Arabie saoudite lutte contre le terrorisme au Yémen », a réagi Aymeric Elluin, d’Amnesty International France.

  • Une #sépulture qualifiée de « tombe de Toutankhamon britannique » découverte dans l’#Essex
    https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/archeologie/une-sepulture-qualifiee-de-tombe-de-toutankhamon-britannique-decouverte

    La tombe avait été découverte lors de travaux d’élargissement d’un tronçon de route à Prittlewell, près de Southend-on-Sea, en 2003. Après plus de 15 ans de recherches, les experts pensent que le corps pourrait être celui de Seaxa, frère de Saeberht, roi des Saxons de l’Est au début du VIIe siècle.

    #archéologie #Royaume-Uni

  • L’enquête sur le scandale de l’IGS au point mort
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/09/l-enquete-sur-le-scandale-de-l-igs-au-point-mort_5459905_3224.html

    L’avocat des cinq fonctionnaires injustement mis en cause dans une affaire de faux à l’IGS, révélée par « Le Monde » en 2012, a déposé une nouvelle demande de dépaysement.

    Le scandale était policier, le fiasco devient judiciaire. L’affaire de l’IGS (l’inspection générale des services), révélée par Le Monde en 2012, avait secoué à l’époque la Préfecture de police de Paris. Elle avait même conduit à la dissolution de cette unité, la police des polices de la capitale, accusée d’avoir falsifié les conclusions d’une investigation à des fins politiques. Mais, sept ans après, l’enquête qui avait été ouverte sur ces manipulations policières est totalement encalminée, après être passée entre les mains de plusieurs juges d’instruction, qui ont tous eu pour point commun leur inaction dans ce dossier sensible.

    L’avocat des cinq fonctionnaires de police qui avaient été injustement mis en cause avant d’être blanchis, Me David Lepidi, a déposé mardi 7 mai une nouvelle demande de dépaysement de l’affaire au nom des parties civiles. Dans un courrier que Le Monde a pu consulter, l’une des victimes des manœuvres de l’IGS, le préfet Yannick Blanc, résume le sentiment des parties civiles face aux « palinodies » des magistrats instructeurs : « Comptent-ils sur l’usure du temps pour se débarrasser d’une affaire qu’ils auraient enterrée depuis longtemps sans les décisions particulièrement explicites de la chambre de l’instruction ? » Contacté, le parquet de Paris n’a pas souhaité réagir.

    Dossier bâti sur du sable

    Pour comprendre l’agacement des parties civiles, il faut remonter aux origines de ce « chantier », la phraséologie policière pour les affaires truquées. En 2007, l’IGS, qui s’occupe de contrôler les fonctionnaires de la Préfecture de police de Paris, monte un dossier sur le service des affaires réservées, soupçonné d’avoir organisé un trafic de titres de séjour. Le patron du service, Yannick Blanc, alors au grade de directeur de la police générale, trois de ses collaborateurs, Dominique Nicot, Bruno Triquenaux, Zohra Medjkoune, et un policier chargé de la sécurité de l’ancien ministre de l’intérieur socialiste Daniel Vaillant, Christian Massard, sont tous mis en cause et suspendus.

    Il faudra quatre longues années pour qu’ils soient totalement innocentés et réintégrés à la police nationale. Non seulement le dossier contre eux était bâti sur du sable – des procès-verbaux truqués, des déclarations déformées, des écoutes téléphoniques incomplètement retranscrites… – mais il apparaît également qu’il aurait été monté de toutes pièces pour des raisons politiques : les affinités de Yannick Blanc avec la gauche ne sont alors pas dans l’air du temps.

    Les fonctionnaires injustement mis en cause ripostent en déposant de nombreuses plaintes entre 2007 et 2012, qui donneront lieu à l’ouverture de neuf instructions confiées à cinq juges différents. Les faits visés sont éloquents : faux en écriture publique, violation du secret de l’instruction et recel, dénonciation calomnieuse, violence volontaire lors d’une garde à vue… Mais les nombreuses demandes d’acte de leur avocat sont systématiquement rejetées et les ordonnances de non-lieu se succèdent au cours de l’année 2012. Alors que, sur le plan politique, l’affaire a déjà provoqué l’éviction du patron de l’IGS, la fermeture du service et sa dissolution dans l’inspection générale de la police nationale, mettant fin à la spécificité de la police des polices parisienne, elle ne progresse plus sur le plan judiciaire.
    Un constat partagé par la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris : celle-ci rend en 2013 un arrêt sans équivoque qui infirme toutes les ordonnances de non-lieu, déclare recevable les quatorze demandes d’acte des parties civiles et désigne un seul magistrat pour instruire, enfin, cette affaire. Un véritable camouflet pour l’institution.

    Un seul témoin entendu

    Les choses ne vont pourtant pas s’améliorer dans les années qui suivent. La juge d’instruction à qui a été confié le dossier part quelques mois plus tard à la retraite sans avoir fait avancer l’enquête. La magistrate suivante ne montrera pas plus de pugnacité. Lorsqu’elle change d’affectation un an plus tard, aucun acte supplémentaire n’a été réalisé.
    Après des allers-retours, le dossier est finalement confié en 2017 à trois juges d’instruction, dont Carine Rosso, récemment sous le feu des projecteurs pour avoir hérité de l’affaire Benalla. A ce jour, soit six ans après l’arrêt de la chambre de l’instruction, un seul témoin a été entendu.

    Une audition qui n’est pas de nature à rassurer les parties civiles, qui y voient « une manifeste absence d’impartialité ». Dans son courrier, Yannick Blanc s’étonne que la juge Rosso se soit abstenue de poser « les questions essentielles » à la personne entendue, Christophe Bay. Ce témoin aurait pu éclairer l’enquête sur l’un des points les plus surprenants. A l’époque secrétaire général de la préfecture du Rhône, il avait envoyé l’un de ses subordonnés à Paris pour être l’« expert » attitré de l’IGS sur le prétendu trafic de titres de séjour. Mais l’homme missionné, outre le fait qu’il ne travaillait plus sur cette thématique depuis plusieurs années, avait été défrayé de ses frais de bouche et d’hôtel directement sur le compte personnel du directeur adjoint de l’IGS.

    Inertie de la justice

    Autre élément qui nourrit la méfiance des parties civiles depuis le début de leurs démarches en 2009. Les premières investigations sur les pratiques douteuses de l’IGS avaient été menées… par l’IGS. Me David Lepidi estime que :
    « En confiant l’enquête sur l’IGS à l’IGS, et non à la gendarmerie, le parquet de Paris et le juge de l’époque n’ont donné aucune chance aux parties civiles et a délibérément étouffé le dossier. Je rappelle qu’une magistrate de Paris est mise en cause dans ce dossier et que le seul moyen d’enquêter de manière totalement impartiale est de dépayser cette affaire, conformément au vœu de la cour d’appel de Paris formulé en 2013. »

    La juge d’instruction Michèle Ganascia, qui avait conduit l’enquête originelle truquée par l’IGS, est directement visée par les parties civiles. Christian Massard, l’un des mis en cause de l’époque, a porté plainte pour violation du secret de l’instruction. La magistrate avait été entendue en 2014 par le Conseil supérieur de la magistrature sur la façon dont elle avait mené les investigations. L’avocat de M. Massard demande depuis des années qu’elle soit auditionnée dans un cadre judiciaire, une requête appuyée par la chambre de l’instruction en 2013. Mais qui n’a toujours pas abouti.

    L’inertie de la justice aura-t-elle raison des parties civiles ? L’Etat avait déjà été condamné en 2017 à verser des indemnités pour l’absence de diligence dans l’enquête initiale. Dans son courrier, le préfet Yannick Blanc ne cache pas sa lassitude et demande à son avocat, si le dépaysement est refusé, de solliciter un non-lieu général : « Ainsi le déni de justice sera-t-il explicite et public. » Les cinq fonctionnaires injustement mis en cause ont payé au prix fort cette manipulation. Outre les longues suspensions et l’opprobre publique, certains y ont laissé la santé. L’un d’entre eux a réchappé à un premier cancer, dont il estime que « l’affaire de l’IGS est à l’origine », mais un deuxième vient de se déclarer. Une autre doit subir une greffe prochainement. Pour l’une des victimes, la justice arrivera de toute façon trop tard : elle est décédée d’un cancer en 2013.

  • Occupation : la police française, précieuse alliée du IIIe Reich
    https://www.geo.fr/histoire/occupation-la-police-francaise-precieuse-alliee-du-iii-eme-reich-127070

    Les 16 et 17 juillet 1942, 9 000 policiers et gendarmes français montrent aux autorités allemandes de quoi ils sont capables lors de la rafle du Vél d’Hiv. Durant l’Occupation, du simple gardien de la paix au préfet, les fonctionnaires français vont appliquer avec zèle la politique des Allemands, devançant même parfois leurs exigences.

    Mais c’est dans la mise en œuvre de la politique anti-juive que la police française va se montrer la plus redoutable. La machine infernale se met en branle en mai 1941. Ce mois-là, à Paris, des agents frappent aux portes de quelque 6500 foyers juifs. A ceux qui leur ouvrent, les policiers tendent un papier plié comme un pneumatique, et s’en vont aussitôt. Le document remis - le « billet vert », comme on l’appelle en raison de sa couleur vert pomme - est une convocation à se rendre, dès le lendemain matin, dans trois lieux précis de la capitale : la caserne Napoléon, celle des Minimes ou le gymnase Japy. Lorsque la personne arrive sur place, les policiers lui confisquent ses papiers d’identité, avant de la faire monter dans un autobus... trois mille sept cents juifs tombent ainsi dans le piège du billet vert.

    Les 16 et 17 juillet 1942, 9 000 policiers et gendarmes français montrent aux autorités allemandes de quoi ils sont capables : selon la préfecture, lors de la rafle du Vél d’Hiv, le nombre d’arrestations s’élève à 13 152 personnes à Paris. Dans le reste de la France, on assiste à ces mêmes coups de filet gigantesques. A Montargis, la rafle se déroule en plein 14 juillet, sans crainte de choquer l’opinion. A Nancy, en revanche, la rafle du 19 juillet 1942 est un échec.

    La faute à sept policiers qui ont refusé d’obéir aux ordres. La veille de l’opération, Edouard Vigneron, chef du service des étrangers, et six de ses collègues se sont en effet réparti les fiches des personnes devant être arrêtées afin d’aller les avertir. Vigneron, resté au poste de police, couvre ses collègues. Ces derniers font du porte à porte et préviennent les juifs menacés : « Ce soir, ne dormez pas chez vous. » Ils leur demandent aussi de prévenir d’autres familles. A midi, les sept policiers déjeunent ensemble et font le point, cochant les fiches de ceux qu’ils n’ont pu avertir. Puis ils repartent en ville achever leur mission de sauvetage. Le lendemain, les Allemands préfèrent renoncer à faire partir le convoi pour Auschwitz : il n’y a pas assez de personnes interpellées.

  • "Un devoir de désobéissance éthique" : 100 médecins contre le fichage des gilets jaunes
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/un-devoir-de-desobeissance-ethique-100-medecins-contre-le-fichage-des-gilet

    Plus de cent médecins appellent dans cette tribune sur L’Express au boycott du fichage SI-VIC et à s’opposer à leur administration afin de garantir aux patients leur anonymat. Ils demandent l’ouverture d’une enquête parlementaire.


    Nous, médecins, rappelons notre attachement viscéral au secret professionnel. C’est pourquoi nous refusons le fichage des « Gilets jaunes » blessés arrivant aux urgences. De même que nous nous opposons à tout autre fichage des patients sans leur consentement, visant à une transmission des données en dehors de l’hôpital à des fins autres que médicales. 

    Le secret professionnel, pilier ancestral de notre profession, a été institué dans l’intérêt des patients. Il couvre tout ce qui est porté à la connaissance du médecin dans l’exercice de sa profession. Il s’agit non seulement de ce qui lui a été confié, mais aussi de ce qu’il a vu, entendu ou compris. Il a l’interdiction de divulguer les informations dont il est dépositaire. 

    L’article 4 (article R.4127-4 du code de la santé publique) de la loi relative aux droits des malades renforce ce secret puisque « toute personne prise en charge par un professionnel, un établissement, un réseau de santé ou tout autre organisme participant à la prévention et aux soins a droit au respect de sa vie privée et du secret des informations la concernant ». Le non-respect du secret professionnel est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

    Nous, médecins, appelons à un arrêt immédiat de l’utilisation du fichier SIVIC pour les mouvements sociaux. Comme l’histoire l’a montré maintes fois, face à l’indigne les médecins n’ont pas vocation à obéir, et ont su résister, parfois au péril de leur vie pour respecter le serment d’Hippocrate dans l’intérêt des patients et des citoyens.

  • Découverte de la salle de la Sphynge dans la Domus Aurea de #Néron

    Domus Aurea di Nerone, scoperta dopo 2.000 anni la Sala della Sfinge. Ed è una meraviglia - Magazine
    https://www.quotidiano.net/magazine/sala-sfinge-domus-aurea-1.4580252


    La Sala della Sfinge (Ansa)

    Una scoperta eccezionale. Dopo duemila anni a Roma, riemerge nella #Domus_Aurea di Nerone quella che è già stata ribattezzata come la Sala della Sfinge. Al suo interno, come si può vedere nelle foto qua sotto, sono stati ritrovati affreschi di pantere, centauri rampanti e persino una sfinge che svetta muta e solitaria. La nuova scoperta è secondo la direttrice del Parco Archeologico del Colosseo, Alfonsina Russo, «il frutto della nostra strategia puntata alla tutela e alla ricerca scientifica». 

    LA SCOPERTA - Il ritrovamento, raccontano archeologi e restauratori, risale agli ultimi mesi del 2018, grazie ad un ponteggio montato per restaurare la volta della sala 72 della Domus Aurea, una delle 150 attualmente note dell’immensa dimora che l’imperatore si fece costruire nel 64 d.C. dopo il grande incendio che aveva devastato Roma. «Ci siamo imbattuti in una grande apertura posta proprio all’imposta nord della copertura della stanza», scrive nella sua relazione Alessandro D’Alessio, il funzionario responsabile della Domus Aurea. Le lampade che i tecnici avevano a portata di mano per illuminare i ponteggi hanno fatto il resto: «Rischiarata dalle luci artificiali è apparsa d’un tratto l’intera volta a botte di una sala adiaciente completamente affrescata». Un tesoro che si è scelto di mettere subito in salvo, spiega ancora il tecnico, con un intervento che si è concluso agli inizi di quest’anno.

  • Enquête sur la science sous influence des millions de Coca-Cola
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/08/enquete-sur-la-science-sous-influence-des-millions-de-coca-cola_5459509_3244

    Montants faramineux. Experts introuvables. Résultats non publiés. Opérations marketing maquillées en recherches. Un « institut » à but purement lucratif piloté par des célébrités de la médecine française. Voilà un échantillon des étonnantes découvertes de l’enquête menée par Le Monde sur les millions d’euros distribués par #Coca-Cola aux professionnels de santé français ces dix dernières années.

    #paywall #falsification #mensonge

    • Enquête sur la science sous influence des millions de Coca-Cola
      Le roi du soda finance professionnels de santé et chercheurs pour faire oublier les risques liés à ses boissons. La firme a dépensé 8 millions d’euros en France depuis 2010.

      Montants faramineux. Experts introuvables. Résultats non publiés. Opérations marketing maquillées en recherches. Un « institut » à but purement lucratif piloté par des célébrités de la médecine française. Voilà un échantillon des étonnantes découvertes de l’enquête menée par Le Monde sur les millions d’euros distribués par Coca-Cola aux professionnels de santé français ces dix dernières années.
      A l’origine, un geste de transparence inédit pour la marque de soda la plus célèbre du monde, plus connue pour entretenir le secret autour de ses recettes comme de ses activités.

      Une enquête dévastatrice

      A la fin de l’été 2015, le New York Times publie un article dévastateur pour la réputation de la multinationale. Le quotidien américain dévoile son implication dans la coordination et le financement d’un « réseau mondial sur la balance énergétique » (« global energy balance network »).
      Depuis plusieurs années, cette organisation réunit des scientifiques influents qui propagent une « solution » à l’épidémie mondiale d’obésité par le biais d’articles publiés dans les revues médicales, d’interventions à des conférences et par les réseaux sociaux. Faites plus d’exercice sans trop vous préoccuper de réduire vos apports en calories : tel est le discours de ces experts qui, à contre-courant des spécialistes en santé publique, passent sous silence le rôle de l’alimentation pour plutôt mettre en avant le manque d’activité physique.

      Le message est parfaitement calibré pour détourner l’attention des Sprite, Fanta et autres Minute Maid, propriétés de Coca-Cola, leader mondial du secteur. Or, en parallèle, les données scientifiques s’accumulent et mettent en cause les boissons sucrées dans l’explosion de l’obésité et du diabète de type 2 sur la planète entière. Une canette de 33 centilitres du soda couleur caramel contient l’équivalent de sept morceaux de sucre (35 grammes). A l’instar de la France en 2012, de nombreux pays adoptent d’ailleurs des « taxes soda » pour contrer ces tendances.

      Aux Etats-Unis, les révélations du New York Times font scandale. Le PDG de Coca-Cola en personne promet alors la transparence sur les financements versés par la firme. Sur son site sont publiés les noms de plusieurs centaines d’experts et la liste des activités qu’elle a financées aux Etats-Unis depuis le début de la décennie : 21,8 millions de dollars (19,4 millions d’euros) pour des projets de recherche et 96,8 millions pour des partenariats. Dans la foulée, elle rend ces informations publiques dans une demi-douzaine de pays.

      En France, l’insistance de l’ONG Foodwatch contraint Coca-Cola à les publier en avril 2016. Ce sont ces données, depuis mises à jour, que Le Monde a passées au crible.
      Ainsi, depuis 2010, Coca-Cola a octroyé plus de 8 millions d’euros à des experts et à diverses organisations médicales, mais aussi sportives ou événementielles. En France comme ailleurs, des financements qui relèvent dans leur grande majorité de la communication ou du sponsoring pur, et non d’un authentique travail scientifique.

      Des experts très recherchés par les stratèges de l’influence
      Diététiciens, nutritionnistes ou médecins du sport : la plupart des dix-huit personnes nommées sont des professionnels de santé – les plus légitimes pour déconseiller la consommation de boissons sucrées à leurs patients, mais aussi dans les médias et les colloques. L’avis de ces « leaders d’opinion », une catégorie d’experts très recherchée par les stratèges de l’influence, fait autorité au sein de leur communauté.
      Interrogée par Le Monde, France Bellisle explique avoir été démarchée par Coca-Cola pour rédiger un article sur le rapport entre la consommation de boissons sucrées et le poids (conclusion : il n’existe pas « nécessairement » de relation causale). Directrice de recherche honoraire de l’Institut national de la recherche agronomique, la psychologue dit avoir été rémunérée 2 000 euros pour cette mission.

      Son article faisait partie d’un ensemble publié en 2011 dans un numéro hors série des Cahiers de nutrition et de diététique, une revue spécialisée destinée aux professionnels du domaine. Les six autres auteurs y déclaraient avoir été « normalement » rémunérés. Aucun n’a répondu aux questions du Monde. Les noms de deux d’entre eux ne figurent pas sur la liste de Coca-Cola, qui précise que certains experts avec lesquels elle a été en rapport « n’ont pas souhaité que leur collaboration soit mentionnée » en ligne. L’éditorial (« A la découverte des boissons rafraîchissantes sans alcool ») inaugurant ce numéro entièrement sponsorisé par la multinationale était signé par le département « nutrition » de Coca-Cola France.

      Des interventions payées entre 700 et 4 000 euros

      Un peu plus bas dans la liste, Bernard Guy-Grand se souvient, lui, d’avoir touché autour de 700 euros pour faire un topo sur l’aspartame lors d’une conférence à une date oubliée. Le « tarif syndical » selon cet ancien chef du service nutrition de l’Hôtel-Dieu (Paris). « Ce n’est pas un crime, ce n’est même pas un conflit d’intérêts ! », assure-t-il.

      Or depuis le début des années 2010, la possible nocivité des édulcorants intenses comme l’aspartame est l’objet de toutes les attentions. En France, une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) pointait en 2013 un risque accru de diabète chez les consommateurs de boissons light. Tandis qu’un rapport sur l’intérêt nutritionnel des édulcorants intenses de l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses), publié en 2015, concluait qu’une consommation régulière comportait des risques.
      Ancien président de la Société française de médecine du sport, aujourd’hui directeur médical de l’Union cycliste internationale, Xavier Bigard a indiqué au Monde avoir reçu 4 000 euros de Powerade, une marque de boissons « énergétiques » que possède Coca-Cola, pour une conférence « sur les règles d’hydratation du sportif », comme le consigne par ailleurs sa déclaration d’intérêts à l’Anses.

      Bernard Waysfeld, psychiatre spécialisé en nutrition, évoque le même montant pour une communication « sur les boissons des ados » lors d’un colloque qui s’est tenu en mai 2011. Une présentation qui, expose-t-il dans un mail, a été « longuement travaillée et harmonisée avec les responsables de Coca-Cola » et « a nécessité trois jours de préparation », sans compter la présentation (« une journée »). « Ma communication ne concernait donc pas le produit mais la sous-hydratation des ados. En effet comme vous le savez peut-être, la soif est un signe tardif, et si on ne boit pas avant d’avoir soif, on est de fait déjà déshydraté. »

      Une liste de spécialistes étonnante

      La liste des experts est cocasse à certains égards : elle comprend deux anthropologues, des noms erronés, des personnes dont il n’a pas été possible de trouver les coordonnées. Sur les 157 000 euros distribués par la firme au total, Le Monde n’est parvenu à se faire confirmer qu’une partie minime (11 700 euros), et par les professionnels de santé eux-mêmes. Sur ces dix-huit personnes, six n’ont pas répondu aux sollicitations du Monde.
      « Il s’agissait soit de l’aide à la rédaction de brochures, ou de l’animation sur certains de nos stands lors de congrès ou encore des interventions en tant que speaker lors de symposiums », explique Coca-Cola, sans en révéler les détails. La multinationale assure avoir mis un terme à ce type de collaboration après 2016. De fait, ses tableaux montrent une générosité en nette diminution après 2016 et son engagement à être transparente.

      Le caractère approximatif des informations fournies par la multinationale n’est cependant pas propre à la France. En 2018, des chercheurs en sociologie et en politiques publiques ont analysé l’ensemble des données publiées par Coca-Cola à travers le monde dans le cadre de son initiative de transparence. Ils les ont comparées avec les études publiées dans des revues scientifiques qui mentionnaient explicitement un financement de Coca-Cola. Résultat : sur 389 articles parus dans 169 revues scientifiques, signées par pas moins de 907 auteurs, la firme n’en nommait que 42 (soit moins de 5 %). Malgré ses promesses de clarté sur ses financements pour des travaux scientifiques, soulignaient les chercheurs dans leur article publié dans la revue European Journal of Public Health, « l’ampleur de la participation de Coca-Cola n’est toujours pas connue ».
      Cette opacité se dégage également de l’analyse de la liste, bien plus longue, des « activités dans les domaines de la nutrition et de l’activité physique » que Coca-Cola finance en France. Le montant total atteint ici 7,8 millions.

      Des conférences sponsorisées

      Pour leur grande majorité, les « partenariats » de Coca-Cola consistaient à sponsoriser des conférences réunissant des professionnels de santé. Ainsi le salon annuel Dietecom a-t-il bénéficié de plus de 140 000 euros entre 2010 et 2017. La Société française de médecine de l’exercice et du sport d’environ 80 000 euros de 2010 à 2016 dans le cadre de son « partenariat annuel avec la marque Powerade ». Les Entretiens de Bichat, un rendez-vous incontournable de la médecine en France, cumulent, eux, plus de 100 000 euros.

      Certains assument avec plus ou moins de bonheur ces pactes avec le leader mondial des boissons sucrées, dont les intérêts commerciaux s’entrechoquent avec leurs objectifs de soin. Thérèse Libert, vice-présidente de l’Association française des diététiciens nutritionnistes, explique que les 135 000 euros perçus par l’association entre 2010 et 2018 correspondent à l’achat d’un stand où le groupe communique sur ses produits lors du congrès annuel. Mais c’est aussi le cas de « 70 à 80 marques, comme les salades Florette ou Lipton », dit-elle. « Vous allez dans n’importe quel congrès, vous avez des partenariats ! » Aucune information sur ce sponsoring ne figure sur le site de l’association.

      Des projets de « recherche » dispendieux

      Près d’un tiers des financements de Coca-Cola, enfin, concerne trois coûteux travaux de « recherche » (2,4 millions d’euros). La somme la plus importante a été versée à CreaBio pour un « projet de recherche sur les édulcorants intenses » en 2014-2015. Facture : environ 930 000 euros. Aujourd’hui en liquidation judiciaire, CreaBio est une société commerciale dont le chiffre d’affaires atteignait plus de 500 000 euros en 2016. D’après les conclusions de cette étude menée sur 170 sujets, et publiée seulement en 2018, il n’existe aucune différence entre l’eau et les boissons contenant des « édulcorants basses calories » en termes d’effets sur « l’appétit, l’apport énergétique et les choix alimentaires ».
      Selon la déclaration d’intérêts de l’article, Marc Fantino, auteur principal et fondateur de CreaBio, a par ailleurs perçu des honoraires pour ses fonctions de « membre du comité consultatif et du bureau d’orateurs » de l’International Sweeteners Association (Association internationale pour les édulcorants), une organisation de lobbying dont Coca-Cola est membre aux côtés des fournisseurs d’édulcorants. M. Fantino n’a pu être joint par Le Monde.

      Numéro deux des dépenses de recherche de Coca-Cola : l’Institute for European Expertise in Physiology (IEEP), qui a reçu près de 720 000 euros au cours de la période 2010-2014 pour, une fois encore, un « projet de recherche sur les édulcorants intenses ». Lui aussi publié après un délai inhabituellement long, en 2018, l’article concluait à l’absence d’effets de la consommation de boissons gazeuses sur la sensibilité à l’insuline ou la sécrétion de cette hormone qui régule les quantités de glucose dans le sang.

      « On sait que les résultats leur appartiennent » Fabrice Bonnet, endocrinologue

      L’endocrinologue Fabrice Bonnet était l’investigateur principal de cet essai mené au CHU de Rennes. Coca-Cola a-t-elle eu un droit de regard sur les résultats ? « Bien sûr qu’ils ont regardé les conclusions, concède-t-il. On sait que les résultats leur appartiennent. » Interrogé sur la somme considérable déclarée par Coca-Cola, M. Bonnet se dit « un peu surpris ». Selon lui, l’étude, qui n’impliquait que 60 sujets, a coûté « entre 200 000 et 300 000 euros ». Pas plus. Le CHU de Rennes n’a pas souhaité communiquer au Monde ces informations financières, « couvertes par la confidentialité » les liant à l’IEEP.
      Derrière le nom pompeux de cet « Institut européen d’expertise en physiologie », qui a joué les intermédiaires entre Coca-Cola et l’hôpital, se cache en fait une société commerciale (chiffre d’affaires 2014 : 1,3 million d’euros). Son site succinct indique seulement que son activité se situe « à l’interface entre groupes industriels et monde académique ».

      Des instituts à but lucratif

      L’entreprise est dirigée par un drôle de duo. Le très médiatique docteur Frédéric Saldmann, qui exerce comme cardiologue et nutritionniste à l’Hôpital européen Georges-Pompidou à Paris. Gourou des VIP et producteur à succès de pots-pourris de conseils sur la santé hérissés de points d’exclamation (Prenez votre santé en main ! Le Livre de poche, 2017), M. Saldmann est aussi un homme d’affaires. L’une de ses sociétés, Sprim, que dirige son épouse, est spécialisée en « conseil en stratégie et communication santé ».
      Ainsi qu’elle l’a confirmé par mail au Monde, Coca-Cola est cliente de Sprim. L’agence organise chaque année le congrès Dietecom, auquel la firme « a participé pendant plusieurs années entre 2010 et 2016 via un stand ou via des symposiums ».

      Le second « dirigeant » de l’IEEP, est une société civile au nom de Gérard Friedlander, le doyen de la faculté de médecine de l’université Paris-Descartes. En 2014, alors qu’il était en lice pour ce poste, ce professeur de physiologie à l’hôpital Georges-Pompidou avait suscité force railleries : une vidéo toujours en ligne le montrait, confortablement installé dans un gigantesque canapé beige, vanter in english les vertus des lotions anti-âge de la marque Lancaster.
      MM. Saldmann et Friedlander n’ont pas répondu aux sollicitations du Monde.

      Dernier bénéficiaire d’un financement de « recherche » de Coca-Cola, enfin, un autre institut au nom anglais dont le siège se situe en région lyonnaise. L’International Prevention Research Institute (Institut international pour la recherche en prévention, IPRI) a, lui, reçu 690 000 euros en 2012-2013 pour un « projet de recherche sur la consommation de sucres ».
      Dans la liste des publications de l’IPRI, un seul article correspond à cette « commande ». Paru en 2014 dans la revue European Journal of Cancer Prevention, il jugeait « rassurantes » les données sur l’association entre les boissons gazeuses, dont les colas, et le risque de cancer. Si la déclaration de financement de Coca-Cola y figure bien, la somme, elle, semble disproportionnée pour ce type de travaux scientifiques : dix pages d’analyses de données existantes, bibliographie comprise.

      Or les buts de cet « institut » qui n’a rien de public sont également lucratifs. L’IPRI est en effet divisé en deux sociétés. IPRI Management, dont le chiffre d’affaires dépassait 2,2 millions d’euros en 2015, a bénéficié du crédit impôt recherche pendant plusieurs années. Et IPRI Services, 1,1 million d’euros de chiffres d’affaires en 2014.

      Par mail, Peter Boyle, président de l’IPRI et auteur principal de l’article, explique que le financement incluait également « un rapport approfondi sur les édulcorants artificiels » et leur lien avec « la maladie ». « Ce dernier a été mené à terme » mais, comme « il ne montrait rien de nouveau » qui aurait « mérité d’être publié », il ne l’a jamais été. « C’était notre décision et notre seule décision », non celle de la firme, assure-t-il. Questionnée sur ces raisons, Coca-Cola n’a pas souhaité répondre.

  • Radicalisation et psychiatrie : les données de deux fichiers pourront être consultées par les préfets
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/07/radicalisation-et-psychiatrie-les-donnees-de-deux-fichiers-pourront-etre-con

    Des psychiatres et des associations de patients y voient des « amalgames entre maladie psychique et terrorisme ».

    Les autorités de l’Etat – les préfets dans les départements et le préfet de police à Paris – pourront être prévenues lorsqu’une personne fichée pour « radicalisation terroriste » est hospitalisée sans consentement pour des raisons psychiatriques, selon un décret du ministère des solidarités et de la santé publié mardi 7 mai au Journal officiel.
    Ce texte a « pour objet la prévention de la radicalisation ». Il autorise le croisement de deux fichiers de données à caractère personnel (identité, date de naissance, etc.). L’un, nommé Hopsyweb, concerne les personnes subissant des « soins psychiatriques sans consentement », et l’autre est le Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

    #psychiatrie #surveillance #secret_médical #anti-terrorisme

  • Procès des anciens dirigeants de France télécom. Didier Lombard, ex-PDG de l’entreprise : la Banalité du Mal

    Harcèlement moral à #France_Télécom : « Dont acte, je n’y peux rien » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/07/harcelement-moral-a-france-telecom-dont-acte-je-n-y-peux-rien_1725497

    Un vertige a saisi la salle d’audience. En costume et cravate bleu marine, Didier Lombard est à la barre. L’ex-PDG de France Télécom (devenu Orange) et six anciens dirigeants et cadres de l’entreprise du CAC 40 sont jugés pour « harcèlement moral » et « complicité » de ce délit pour avoir instauré une politique d’entreprise visant « à déstabiliser les salariés et à créer un climat professionnel anxiogène ». Et au deuxième jour du procès devant le tribunal correctionnel de Paris, ses premiers mots tant attendus ont glacé l’assistance. D’excuses, il n’y a pas eu. Encore moins de regrets.

    • Le propre des structures du néolibéralisme, c’est d’avoir aboli toute restriction aux mouvements stratégiques du capital, d’avoir levé toute limite à ses menées. Comment ce propre des structures sociales du capitalisme néolibéral ne se convertirait-il pas en propre des capitalistes néolibéraux ? Quand la finance est déréglementée et impose le règne des actionnaires internationaux, quand la concurrence, cœur de la construction européenne et promue mondialement par l’OMC, promet de faire jouer le chantage à la compétitivité par les miséreux, quand les délocalisations ne sont plus entravées par rien, quand le droit du travail rapproche tendanciellement le statut du travail de celui de la liquidité financière, c’est-à-dire fait des salariés des choses dont on peut se dégager aussi facilement que d’actifs boursiers, bref quand le capital a pris ce genre d’aises, quand il a pris le pli de pouvoir faire ce qu’il veut parce que plus aucune régulation, plus aucune règle ne le retient dans ses mouvements, comment la psyché des capitalistes n’exprimerait-elle pas à son tour cette nouvelle disposition, cette nouvelle habitude que plus rien ne fasse obstacle ? Refaits par les structures, les hommes sont à l’image des structures : déchaînés si les structures sont déchaînantes, tout-permis si les structures leur permettent tout.

      Lu ici même : https://blog.mondediplo.net/les-sociopathes-de-france-telecom-a-macron

  • La Recomposition des mondes
    Trois questions à Alessandro Pignocchi

    Ernest London, Alessandro Pignocchi

    https://lavoiedujaguar.net/La-Recomposition-des-mondes-Trois-questions-a-Alessandro-Pignocchi

    Considérant que le concept de « nature » est une récente création occidentale qui permet d’organiser le monde en la considérant comme ressource ou sanctuaire, Alessandro Pignocchi lui oppose la plupart des autres peuples qui ne la distinguent pas de la culture. Les Indiens d’Amazonie, par exemple, développent des relations sociales avec les plantes et les animaux, identiques à celles entretenues avec les humains. « Au prisme de l’anthropologie, la protection de la nature apparaît comme le prolongement, indissociable, de l’exploitation. » « Notre concept de nature favorise cette relation de sujet à objet (qui se focalise sur l’utilisation) et occulte les riches relations de sujet à sujet (fondées sur la prise en compte empathique de l’autre) que nous pourrions nouer avec les non-humains. » Découvrant qu’existent en France des endroits où cette « révolution cosmologique est déjà en cours », il décide de se rendre sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et raconte sa rencontre avec « des gens qui ont conscience d’habiter un territoire commun, un territoire qu’ils cherchent à partager au mieux, entre humains et non-humains ». (...)

    #bande_dessinée #anthropologie #critique_sociale #Notre-Dame-des-Landes #ZAD #territoire #nature #culture #gilets_jaunes

  • Dans son livre « Cœur de boxeur » (qui paraît le 8 mai), le journaliste Antoine Peillon raconte l’histoire de Christophe Dettinger, le héros des gilets jaunes, à l’opposé des mensonges du pouvoir qui s’acharne contre lui. Il est l’invité de Denis Robert pour son premier entretien pour Le Média.

    https://www.youtube.com/watch?v=wSUVFDtiYcc


    https://www.lemediatv.fr/autre-interview/coeur-de-boxeur-la-verite-sur-christophe-dettinger-avec-antoine-peillon

  • Le boxeur comme métaphore - Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/070519/le-boxeur-comme-metaphore?onglet=full

    Le boxeur ainsi surgi, #Christophe_Dettinger, allait payer très cher son fait d’armes sans la moindre arme. L’appareil d’État, épaulé par des médias malléables et une justice aux ordres, allait fondre sur cette proie transformée en chasseur, en tourmenteur, en martyriseur des braves forces de l’ordre.

    La vérité, c’est le mensonge et tous les coups sont donc permis, de la part d’une classe possédante retrouvant ses réflexes versaillais face à la Commune : ô panique de ne pas avoir le dessus, inédite depuis 1871 ! Le boxeur salutaire serait transformé en barbare ; du reste n’était-il pas « gitan » ?…

    Face à un tel enfumage des biens-pensants, le journaliste Antoine Peillon prend la plume et publie, quatre mois plus tard, Cœur de boxeur. Le vrai combat de Christophe Dettinger, aux éditions – si bien nommées – Les Liens qui libèrent.

    Grand reporter à La Croix, Antoine Peillon ne se livre pas à une angélophanie : le boxeur n’est pas ailé. Ni à une béatification immédiate (« Santo subito ! ») : le boxeur ne porte pas d’auréole. Dans son avant-propos, l’auteur se situe néanmoins du côté de l’apologie : « Mais il faut entendre “apologie” au sens de justification, de défense, en aucun cas d’idolâtrie. »

    Pour ce faire, Cœur de boxeur propose trois stations : un arrêt sur images (revenir sur ce que dévoyèrent les commentateurs macroniens) ; un arrêt sur ripostes politiques (revenir sur les cataractes de déclarations malsaines, à commencer par celles du président de la République sur le supposé parler « gitan » du boxeur ainsi cloué au pilori) ; un arrêt sur dénis de justice (la vendetta orchestrée à l’encontre d’un homme à briser).

    Malgré quelques défauts fiévreux – Antoine Peillon s’abrite trop souvent derrière des citations de grands auteurs décrochées comme des étoiles et son essai hésite entre deux focales : la lettre ouverte à « cher Christophe Dettinger » et des philippiques récapitulatives à l’encontre d’un pouvoir qui ose tout –, le livre fait terriblement mouche. Le boxeur apparaît telle la métaphore de l’injustice acharnée qui nous pend au nez en cette macronie galopante.

    Laissons de côté le rôle et les réactions du triste sieur Castaner – l’un des ministres de l’intérieur les plus nuls que la France ait eu à subir : il « n’a rien eu que de vulgaire et de subalterne » (pour paraphraser de Gaulle à propos de l’affaire Ben Barka). Remontons au chef de l’État, Emmanuel Macron, qui s’est montré sans frein, sans éthique, sans surmoi ; quasiment du même ordre (nouveau) que l’horreur lepéniste qu’il était censé conjurer.

    Voici en effet ce qu’écrit Antoine Peillon : « Le 31 janvier, devant un cénacle de “journalistes de cour” (expression du clairvoyant Claude Askolovitch) conviés à participer à une “conversation libre” (en off) dans son bureau à l’Élysée, le Prince se lâchait : “Le boxeur, la vidéo qu’il fait avant de se rendre, il a été briefé par un avocat d’extrême gauche. Ça se voit ! Le type, il n’a pas les mots d’un Gitan. Il n’a pas les mots d’un boxeur gitan…” »

    Le livre rapporte ensuite les propos, sur France Info le 2 février, de Laurence Léger, avocate de ce boxeur ainsi lynché par un président autocrate faisant fi de la séparation du pouvoir politique et du pouvoir judiciaire : « Je suis abasourdie et stupéfaite. Qu’est-ce que c’est les mots d’un Gitan ? Qu’est-ce que ça suppose comme sous-entendus ? Ça voudrait dire quoi, que les Gitans ne parlent pas français, peut-être ? Ou qu’ils le parlent moins bien que les autres ? Ou que les Gitans sont moins français que les autres, ou des citoyens de seconde zone ? Je dis que ce sont des propos extrêmement graves, extrêmement choquants, ça a un nom, ça s’appelle du racisme, de la discrimination, et venant d’un chef de l’État, je pense que ce n’est pas digne d’un président. »

    Les classes possédantes ont tout fait pour « lepéniser » les gilets jaunes, mais c’est bien le président de la République, dans sa sainte trouille, qui parlait et pensait comme Marine Le Pen.

    Antoine Peillon revient, de surcroît, sur le procès en antisémitisme, vicieux et vicié, fait à l’ensemble des gilets jaunes : « Je me suis battu pendant de nombreuses années, contre l’antisémitisme et tous les racismes, quels qu’ils soient. À mes risques et périls et à ceux de ma famille, de mes enfants. Je n’entrerai pas dans le détail. Et je ne tolérerai jamais la moindre parole ni le moindre acte antisémite. Mais je n’accepte pas plus et n’accepterai jamais une quelconque instrumentalisation, surtout politicienne, de la lutte contre cette “peste”. »

    Calomnié, souillé, déshonoré, Christophe Dettinger se révèle donc comme le symbole d’un mouvement sciemment caricaturé par le gouvernement et ses relais.

    Alors Antoine Peillon décrasse la crasse ainsi jetée sur un homme caractéristique. Un passage clef revient sur les coups donnés par le boxeur à un représentant des forces de l’ordre à terre, toujours sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, le 5 janvier dernier. Que s’est-il passé ? Comme il le précisera lors de sa garde à vue deux jours plus tard, le futur inculpé pour « atteinte à l’autorité et à l’image de l’État » a vu, entre autres violences, les gendarmes mobiles « donner des coups de matraque à une femme au sol, avec un manteau rouge ». Alors il a volé à son secours, obtenant le dessus pour arracher cette femme à la géhenne des pandores.

    Le boxeur et le gendarme à terre © Mediapart

    En guise d’offre de preuve, Antoine Peillon retranscrit le témoignage de la dame au manteau rouge, diffusé par RTL le 8 janvier : « J’étais déjà au sol, en boule, et Christophe Dettinger est venu, a pris le CRS qui était en train de me frapper et l’a enlevé. Il m’a sauvé la vie […] Je marchais en famille, je me suis retrouvée par terre, au sol. Un policier m’a donné des coups de matraque et des coups de pied. Un autre a essayé de l’arrêter en disant : “Arrête de taper, arrête de taper”, puisque je n’avais rien fait, je ne faisais que marcher. Le policier n’arrivait pas à arrêter son collègue qui était déchaîné, et Monsieur Dettinger est arrivé, a pris le policier et l’a enlevé de moi. J’ai reçu des coups de matraque dans la bouche, dans les dents, des coups de pied dans les côtes. Et comme j’ai un problème pulmonaire, si j’avais reçu trop de coups trop longtemps, j’y passais. Donc, il m’a sauvé. Il m’a sauvé la vie. »

    Lors de sa garde à vue, le boxeur a dit, à propos du garde mobile contre lequel il avait un instant retourné la violence : « J’ai vu dans son regard la peur, j’ai donc arrêté. » N’ont pas de tels scrupules les forces de l’ordre lâchées par le ministre Castaner contre les gilets jaunes, au risque de terribles « paponnades », avec les éborgnements et autres plaies irrémédiables au visage que nous savons…

    Une fois nettoyés par le livre de tous les bobards déversés à son encontre (notamment à propos de ses gants qui n’étaient pas renforcés de plomb contrairement à ce qu’affirma France 2), Christophe Dettinger apparaît tels que le décrit Me Henri Leclerc, lors de son procès : « J’ai vu un homme simple, un homme du peuple, qui s’est cultivé, pour progresser. J’ai vu un homme qui était bouleversé par ce qu’il avait fait. Cet homme, je peux dire tranquillement qu’il est adoré de partout. »

    Tous les témoignages produits « en justice » insistent sur l’altruisme du boxeur. Et la présidente du tribunal est obligée de convenir que des lettres de soutien affluent par caisses – toutes affirment que le prévenu est « quelqu’un de gentil ». Qu’à cela ne tienne ! En prétendant dire le droit, le tribunal correctionnel de Paris acquiesce au désir du pouvoir : Christophe Dettinger a été condamné à 30 mois de prison. Douze ferme – ensuite aménagés en semi-liberté : travail le jour, cellule la nuit –, suivis de dix-huit avec sursis et mise à l’épreuve. C’était le 13 février 2019.

    Le jour même, rappelle Antoine Peillon, Jérôme Cahuzac voyait sa demande d’aménagement de peine acceptée par un juge d’Ajaccio – il échappait donc ainsi à la prison remplacée par un simple bracelet électronique.

    « Selon que vous serez puissant ou misérable/ Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » Avec un supplément d’ignominie depuis La Fontaine. La plateforme Leetchi bloque la cagnotte en ligne destinée au boxeur (double peine). La mairie d’Arpajon le met à pied le 21 mars (triple peine). Tout cela contre un homme qui avait déclaré en janvier : « Je manifeste pour tous les retraités, le futur de mes enfants, les femmes célibataires. Je suis un gilet j’aune, j’ai la colère du peuple qui est en moi. » Et qui récidivait en mars : « Je suis gilet jaune et je resterai gilet jaune. Vivent les gilets jaunes ! »

  • L’exposition au glyphosate pourrait avoir des effets sur plusieurs générations
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/06/l-exposition-au-glyphosate-pourrait-avoir-des-effets-sur-plusieurs-generatio

    Une grande partie de ce que nous mangeons pourrait affecter directement nos petits-enfants. C’est, en tout cas, ce que suggèrent les résultats d’un rapport publié fin avril dans la revue américaine Scientific Reports. Cette étude, menée par le biologiste américain Michael Skinner, démontre qu’une exposition au glyphosate pourrait entraîner des modifications génétiques persistantes sur plusieurs générations.

    « Cette étude est importante, explique John McCarrey, chercheur en génétique à l’Université du Texas, sans lien avec cette publication. Car elle prouve que, une fois un individu exposé à certains produits chimiques perturbateurs tels que celui testé dans cette étude, les défauts qui en résultent peuvent être transmis aux enfants ou petits-enfants, même en l’absence de toute exposition ultérieure. Cela montre que les gens doivent faire plus attention aux produits chimiques auxquels ils sont exposés qu’on ne le pensait auparavant. »

    Mais les pathologies ont augmenté significativement pour les deuxième et troisième générations. « Les pathologies observées vont des tumeurs aux maladies de la prostate, en passant par des maladies des ovaires et certaines anomalies congénitales », observe Michael Skinner. Les chercheurs ont, par exemple, constaté une augmentation de 30 % des maladies de la prostate chez les mâles de troisième génération et une augmentation de 40 % des maladies rénales chez les femelles de la troisième génération. Deux animaux sur cinq de la troisième génération souffraient également d’obésité. « Pour la plupart des substances toxiques environnementales, comme le glyphosate, les pathologies induites sont similaires chez l’homme et le rat. La comparaison entre les deux est donc scientifiquement correcte », rappelle Michael Skinner.
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    Pour John McCarrey, ces résultats ne sont pas étonnants : « Si un composé modifie l’épigénétique du sperme ou de l’ovule de l’individu exposé, il transmet cela à ses descendants et continue ainsi pendant des générations. » L’observation sur au moins trois générations est nécessaire pour conclure à ce que les auteurs de l’étude appellent la « toxicologie générationnelle » :

    « Lorsqu’on observe des effets sur les deux premières générations, il est difficile de dire si ces impacts ne sont pas dus à des effets toxiques directs du produit chimique. Ce n’est que si les défauts persistent pendant trois générations ou plus que l’on peut en conclure qu’il existe, effectivement, des effets transgénérationnels. C’est exactement ce qu’ont fait les auteurs de cette étude. »

    Cette étude paraît au moment où l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a décidé de classer le glyphosate comme produit non cancérigène. Cette déclaration, effectuée le mardi 30 avril, contredit ainsi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui classe la substance comme potentiellement cancérigène.

    Pour les auteurs de la publication, cette déclaration serait due en partie à des études de toxicologie trop restreintes. « L’EPA et le domaine de la toxicologie ne pensent qu’à l’exposition directe de l’individu, jamais à la toxicologie générationnelle, explique Michael Skinner. Nous avons fourni la première étude, c’est à eux maintenant de poursuivre les recherches dans ce sens. »

    #Glyphosate #Perturbateurs_endocriniens #Toxicologie_environnementale

  • Les archives insaisissables d’Alexandre Grothendieck
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/05/06/les-archives-insaisissables-d-alexandre-grothendieck_5459049_1650684.html

    Attendez là, si je comprends bien, il faudrait 500 000 € pour que les manuscrits d’Alexandre Grothendieck entrent à la BnF. Mais c’est une somme dérisoire en regard de l’importance de ce personnage, tant pour les mathématiques que pour l’écologie (création du premier groupe écolo dans les années 70 : Survivre et Vivre"). (il me semble que c’est l’équivalent d’un kilomètre d’autoroute !).

    Quelque 70 000 pages d’un géant des mathématiques, mort en 2014, dorment dans une cave, à Paris. Ces manuscrits, rédigés alors qu’il vivait en ermite dans l’Ariège, restent à déchiffrer. Aucune institution ne s’est encore emparée de cet héritage compliqué.

    Que peut-on dire de ses derniers écrits ? Un naufrage de la pensée ? Un affaissement de la raison ? Un engloutissement de l’intelligence ? Tout est vrai, mais il faudrait qualifier cet effondrement de grandiose, quand Alexandre Grothendieck tente d’arracher de l’oubli les 76 000 déportés juifs de France, parmi lesquels se trouvait son père. Il avait eu l’esprit le plus ordonné, le chaos a fini par prendre le dessus. Il a laissé un témoignage, poignant parfois, de cette quête humaine ou de cet égarement, s’en prenant sans cesse au diable qui lui avait retiré le plaisir de chercher.

    Reste évidemment à faire l’essentiel : transformer les « gribouillis » – le mot appartient à Alexandre Grothendieck – en texte lisible. C’est un travail immense qui demandera sûrement l’expertise d’un logiciel capable de lire l’écriture de l’ermite de Lasserre. Après, on saura s’il faut parler d’or ou de plomb. Quand vous posez la question à un mathématicien x, y ou z dans un espace à trois dimensions, la réponse est toujours la même. Il respire profondément, assure qu’il n’y a proba­blement rien à en tirer et ajoute aussitôt : « Mais c’est du Grothendieck, alors il faut regarder. »

    Le coût de l’opération ? Moins de 500 000 euros pour mettre à l’abri une cathédrale mathématique et humaine qui permettra d’observer comment le cerveau, qui créa des outils pour ordonner des espaces qui nous échappent encore, a pu s’enfoncer dans le désordre. On peut aussi dire que ces écrits sont indésirables. Sinon, il faut résoudre l’opération de l’héritage et dire combien cela vaut, entre epsilon et l’infini.

    #Alexandre_Grothendieck #Mathématiques #Archives