Mondes Sociaux

Magazine de sciences humaines et sociales en openaccess

  • Les prisons sont un objet d’études dans plusieurs pays d’Amérique latine. Mais l’orientation dominante de ces travaux interroge de nombreux chercheurs... #prisons #Amérique_Latine #SHS

    https://sms.hypotheses.org/25020

    En el transcurso de los últimos meses (2019-2020), asistí y participé en varios eventos académicos que trataban de alguna manera del sistema penal y penitenciario mexicano. Después de todo, a este tema me he dedicado desde hace muchos años. Pues resulta que, en más de una ocasión, me enojé mucho. Este enojo, que también identifico como indignación, funge ahora como un motor para la reflexión. Quisiera partir de tres eventos particulares, y sobre todo de algunas ponencias, que han despertado en mí estos sentimientos.

    Por obvios motivos de confidencialidad, plantearé las características de dichos eventos sin exponer a las instituciones que los organizaron, porque creo que la responsabilidad de los contenidos es tanto de quienes exponen como de quienes organizan. Habrá quienes no coincidirán conmigo en este punto y podríamos discutirlo, pero este es el que asumo ahora. Cabe resaltar que todas las personas ponentes tienen grados académicos de maestría o de doctorado, y en su gran mayoría se desempeñan en docencia e investigación en reconocidas universidades del país (...)

  • Dans de nombreux États, le droit permet désormais de domicilier les activités et les revenus dans le pays où le système juridique et fiscal est le plus favorable #mondialisation #économie #droit #impôts #paradis_fiscaux

    https://sms.hypotheses.org/25010

    Dans l’économie mondialisée qui s’est imposée depuis quelques décennies, les capitalistes ont le choix de domicilier librement leurs revenus ou leurs activités dans les pays où le système juridique leur convient le mieux. Générant une véritable « course au moins-disant » fiscale et réglementaire, ce système est à la source du creusement spectaculaire des inégalités. Mais cette situation est-elle vraiment inévitable ?

    Cette question a été posée à Katharina Pistor, Professeure de Droit comparé à la Columbia Law School de New York et auteure du livre Le code du capital : comment le droit crée richesse et inégalités, en cours de traduction aux Éditions du Seuil. Spécialiste du droit international des affaires, elle analyse dans deux vidéos (en anglais et sous-titrées en français) l’économie mondialisée à travers ses fondements juridiques, leur évolution au cours du temps, ainsi que leurs étonnantes fragilités (...)

  • Les abeilles sont de plus en plus menacées. Or elles ont un rôle important dans l’écosystème. Quelles seraient les conséquences de leur disparition sur le devenir de nos sociétés ? #biodiversité #écologie #écosystème #environnement

    https://sms.hypotheses.org/13830

    Selon une phrase attribuée à tort ou à raison à Albert Einstein, « si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre ». Bien qu’aucune source fiable ne confirme son attribution au grand physicien allemand, cette célèbre citation a de quoi faire frémir.

    Sans doute à juste titre, car le dernier rapport de l’Intergovernmental Panel on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES) a lancé récemment un cri d’alarme qui a renforcé celui de nombreux chercheurs : la population mondiale d’abeilles ne cesse de décliner. Quel est le rôle des abeilles dans l’écosystème ? Quelles seraient les conséquences d’une disparition de ces insectes sur notre société ? (...)

  • En France, dès 1945, un système de retraite non libéral et non étatique se met en place : universalité, cotisations sociales patronales et salariales, gestion paritaire, régimes spéciaux…#retraites #histoire #social

    https://sms.hypotheses.org/25032

    En 1945, la reconstruction de la France et celle du système d’assurance sociale des salariés, se fait sur de nouveaux principes. Ceux mis en œuvre avant-guerre (les retraites par capitalisation notamment) ont été disqualifiés par la crise économique et financière, puis par la guerre et l’Occupation. La France de 1945 apparaît donc comme un pays ravagé par la guerre. Sa production industrielle est inférieure d’un tiers à celle d’avant-guerre, sa production agricole est réduite de moitié, son système hospitalier est d’une grande vétusté.

    Le film documentaire « Au lendemain de 1945, de la construction de la sécurité sociale à la retraite à 60 ans » montre comment la France est parvenue, en dépit de cela, à construire un système unifié, qui deviendra progressivement universel au cours des 25 années suivantes. Inscrite dans le programme du Conseil national de la Résistance (CNR), la Sécurité sociale participe de la refondation de la République à la Libération. Ce film est la suite du documentaire présenté par Mondes Sociaux le 6 avril 2020 sous le titre " Une histoire des retraites (jusqu’en 1944 ") (...)

  • #Patrick_Boucheron : « La #jeunesse a payé un prix extravagant à cette #crise »

    Patrick Boucheron, historien et professeur au Collège de France, est l’invité du grand entretien de Nicolas Demorand et Léa Salamé, à 8h20, sur France Inter.

    Pour entamer ce « Monde d’après », Patrick Boucheron tire le bilan, d’un point de vue historique, de ce #confinement : « On est ramené aux conditions singulières de l’expérience, chacun confronté à sa propre #solitude (...) On a pas tous les mêmes fondations, sûres, et il est temps de descendre à la cave pour voir les dégâts (...) Il y a un gouffre qui s’ouvre devant nous, la #responsabilité_politique c’est l’autre temps, qui vient ».

    « Je me méfie spontanément des intellectuels à thèse (...) il y a une opportunité formidable, l’histoire n’est pas là pour nous rassurer sur nos certitudes, mais pour nous dire ‘là, il y a une entaille’ : ce qui va avoir lieu, c’est à nous d’en décider collectivement, politiquement ».

    « La terre entière a pris une décision incroyable au regard de l’Histoire : défendre toutes les vies, quoi qu’il en coûte »

    Pour Patrick Boucheron, ce geste politique a affirmé le fait que « la #vie est un bien inconditionnel, aujourd’hui, si on doit sauver des vies, ça vaut pour tout le monde, c’est à ce moment-là qu’il faut vérifier qu’on est bien d’accord, pour ceux qui rament dans la vie, ceux qui sont sur des canots en Méditerranée ».

    #Sacrifice_générationnel

    « Je ne vais pas dire que j’ai eu le confinement heureux, parce que franchement me séparer des autres, c’est m’affaiblir » explique l’historien, qui veut avant tout pointer du doigt le tribut payé à cette crise par les jeunes générations : « La jeunesse a payé un prix extravagant, et encore aujourd’hui : il y a eu un sacrifice générationnel, enfant compris, et les #étudiants ».

    « Dans les annonces gouvernementales, les #universités venaient toujours en dernier, après les terrasses et le #Puy_du_Fou de fou, on leur disait : ’elles ne rouvriront pas’. Mais quel scandale ! »

    « On ne parle que des #exames, on s’assure qu’ils [les étudiants] n’ont pas triché, on utilise leurs webcam comme outil de #télésurveillance. Ils [le gouvernement] ne sont pas très précis ni très pressés » estime l’historien et universitaire.

    « La population étudiante n’est pas qu’une question sanitaire : ce sont des lieux de vie et de production du savoir, et on n’a jamais autant parlé de sciences que pendant cette crise ».

    La jeune génération a des solutions

    « On doit dire à la jeunesse qu’elle a peut-être la solution à des questions que leurs ainés ont été incapables de poser (...) J’ai 54 ans, et je suis dans une société ou l’on considère que je suis jeune ! Ça ne va pas ! On encombre ! On doit penser à la jeunesse, il ne faut pas la pousser à la révolte, c’est absurde ! ».

    « On ne peut pas se laisser désigner par une catastrophe, la jeunesse ne peut [accepter de se faire appeler la génération Covid], à eux de donner le nom du temps qu’ils ont vécu (...) l’événement, c’est moins l’épidémie, que la réponse politique : ce sont les jeunes qui doivent dire, aujourd’hui, de quelle génération ils veulent être. »

    « Aujourd’hui ça n’a de sens, quand on est expert de rien, comme moi, [de prendre la parole] que pour dire ’ça commence’. »

    Médecine spectacle

    Sur les leçons à tirer du débat entre experts de la santé, Patrick Boucheron rappelle que des leçons avaient autrefois été tirées après les crises sanitaires provoquées par d’autres virus, comme le Sida ou Ebola, « où l’on avait compris que les médecins avaient besoin de sociologues et d’ anthropologues ». Évoquant, entre autres, des figures comme celles du professeur Raoult, il confesse : « Aujourd’hui, [certains] disent qu’ils ont raison parce que les Français ne leur donnent pas tort, comme Raoult : moi je ne comprends pas ce qu’il dit (...) On a vu comment se construit la #science, c’est compliqué ».

    « On s’est tous autoproclamés virologues, on a l’impression qu’il n’y a plus que ce métier. Or il y a aussi ceux des #sciences_sociales, qui consistent à douter », dit-il en revenant sur l’expérience des années sida : « On a rien à attendre d’une maladie, sinon qu’elle ne nous tue pas et qu’elle passe le plus vite possible, ce sont les malades, les marqueurs sociaux, ça veut dire qu’on va en discuter en commun (...) La #recherche-publique : c’est en faire un enjeu commun. »

    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-03-juin-2020
    #jeunes #SHS

  • Désormais omniprésent dans notre quotidien, le vélo est le témoin de notre culture et de nos préoccupations, notamment urbaines #vélo #ville #territoires #culture

    https://sms.hypotheses.org/25006

    Un vélo oui, mais de quel type ? Les formes qu’il prend sont variées, entre le vélo d’enfant avec stabilisateurs, le vélio pliable, le vélo de course, le vélo électrique ou encore l’incontournable bicyclette. Le modèle choisi est signifiant sur les individus que nous sommes. L’objet à deux roues, omniprésent dans nos sociétés, est également le témoin de notre culture et de ses préoccupations.

    L’hypothèse selon laquelle la bicyclette est un objet relevant d’une pratique culturelle est confortée par les sciences sociales. Le recueil de Notes sur le vélo et la bicyclette dont il est question ici nécessite une ouverture d’esprit indispensable pour dialoguer avec l’objet technique.

    Cette recherche ethnologique portant sur le vélo s’inscrit dans une démarche d’ethnologie urbaine et d’anthropologie réflexive. Elle est née suite à l’Éloge de la bicyclette publiée en 2008 par l’ethnologue Marc Augé (...)

  • Le Covid-19 invite à repenser nos relations quotidiennes, et en particulier celles en face à face. Il nous rappelle aussi le rôle des rites et des civilités... et donc les travaux d’Erving Goffman #Covid19 #relations #rites #civilités #Goffman

    https://sms.hypotheses.org/25026

    Le Covid-19 est une épidémie historique qui nous invite à repenser le statut de nos relations quotidiennes. Affirmons-le d’emblée : la « distanciation sociale » est attentatoire à la logique profonde des interactions, autrement dit à ce qui se passe dans des individus sont en relation les uns avec les autres. Et les « gestes barrières » sont contraires à la production du lien social, via nos mille interactions quotidiennes.

    Hors toute considération sanitaire, on peut affirmer que l’arsenal de précautions nécessaires pour enrayer l’épidémie relève d’une « défiguration symbolique ». En effet, ce sont nos relations de face à face qui sont remises en cause. Et c’est le rapport à la figure de l’autre qui se trouve bouleversé, dans l’interdiction d’approcher autrui, sous peine de sanctions épidémiques et pénales. Enfin, ce sont nos rites quotidiens d’interaction sociale (serrer la main, s’embrasser…) qui sont remis en cause.

    Plus largement, en pleine crise du Covid-19, l’épreuve du confinement et la mise à distance d’autrui nous rappellent par défaut le rôle fondamental joué par les rites et les civilités dans nos relations. Et prouvent la formidable actualité de l’œuvre d’Erving Goffman, sociologue américain d’origine canadienne (...)

  • La Covid-19 creuse les inégalités d’aujourd’hui, mais aussi celles de demain
    Estelle Carde, The Conversation, le 27 mai 2020
    https://theconversation.com/la-covid-19-creuse-les-inegalites-daujourdhui-mais-aussi-celles-de-

    Des voix s’élèvent pour demander, à raison, que les statistiques de la pandémie recueillent les caractéristiques socio-économiques et raciales des victimes afin de rendre visibles ces inégalités. Toutefois, si ces statistiques sont nécessaires, elles ne permettront pas de dresser un portrait complet des inégalités face à la Covid-19.

    C’est habituellement pendant les mois d’été que les enfants des milieux socio-économiques favorisés distancent les autres dans l’acquisition de compétences scolaires et il ne fait guère de doute que ce printemps de pandémie leur donne une bonne longueur d’avance. Or l’éducation est un déterminant majeur de la santé, à court, mais aussi à long terme : les inégalités scolaires entre les enfants d’aujourd’hui sont le terreau des inégalités de santé entre les adultes de demain.

    #coronavirus #inégalités #Canada

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • Sur et sous un dictionnaire biographique et thématique très attendu sur le féminisme en France (196 auteur.es, 458 notices). Des réponses aux questions que vous vous posez #féminisme #biographie #histoire

    https://sms.hypotheses.org/18874

    Qu’est-ce que le féminisme au juste ? Quelle est l’histoire du mouvement féministe en France ? Où, comment et dans quelles conditions son historiographie s’est-elle construite ? C’est à ces questions, mais aussi à bien d’autres, que le Dictionnaire des féministes. France, XVIII-XXI siècle, souhaite répondre.

    Ce dictionnaire à la fois biographique et thématique, par ailleurs très attendu, est le premier du genre en France. Il répond à un besoin de légitimation du féminisme et de son histoire. En plaçant en son cœur l’objectif de cartographier les différents espaces géographiques et temporels, les acteurs et actrices, ainsi que les différents courants qui ont fait et font le féminisme, il apporte au domaine la reconnaissance qui lui fait encore défaut malgré presque un demi-siècle de réalisations militantes, institutionnelles et académiques (...)

  • Philippe Ariès : (re)découvrez une œuvre majeure (traduite en 30 langues) sur l’homme devant la mort, la vie privée, le sentiment affectif dans la famille, l’enfance… #histoire #shs #famille #enfance

    https://sms.hypotheses.org/19899
    Traduit dans une trentaine de langues, Philippe Ariès (1914-1984) est l’auteur d’une œuvre majeure autour de thèmes aussi essentiels que le rapport à la vie dans l’histoire des populations françaises, le sentiment affectif dans la famille d’Ancien régime, l’homme devant la mort, la vie privée, l’ego-histoire et l’historiographie. L’originalité de son œuvre puise dans la singularité d’un parcours politique et intellectuel de l’Action française à l’École des hautes études en sciences sociales où il s’impose comme une figure de la « Nouvelle Histoire ».

    De façon paradoxale, c’est sa culture traditionaliste qui lui permet de cheminer vers une histoire des mentalités et vers une modernité qui surprend Michel Foucault, lorsque celui-ci écrit dans le Nouvel Observateur, le 17 février 1984, au moment de sa mort : « Une certaine manière de voir et d’aimer sa tradition avait fait découvrir à ce traditionaliste une autre histoire ». Un autre paradoxe de Philippe Ariès est d’avoir rédigé l’essentiel de son œuvre en dehors de l’Université, en « historien du dimanche », pour reprendre le titre de son livre-entretien avec Michel Winock (...)

  • Quand les villes suent

    Le changement climatique provoque de plus en plus de vagues de #chaleur. Ce sont les villes qui en souffrent le plus. En été, elles enregistrent davantage de jours de #canicule et de #nuits_tropicales. Pour se rafraîchir, elles misent sur la #végétalisation, la multiplication des #plans_d’eau ouverts et une bonne #circulation_de_l’air dans les quartiers.

    En été, lorsqu’il fait chaud, les jets d’eau de la Place fédérale de Berne ravissent autant les touristes que les locaux. Devant les grandes façades de grès du Palais fédéral et de la Banque nationale, des enfants s’ébattent entre les 26 jets d’eau qui représentent chacun un canton suisse. Trempés jusqu’aux os, ils s’allongent à plat ventre sur le sol en pierre chaud pour se faire sécher. Aux terrasses des restaurants, au bord de l’Aar et aux stands de glaces, on respire une atmosphère méditerranéenne. Et c’est un fait : du point de vue climatique, les villes de l’hémisphère nord deviennent de plus en plus méridionales. Une étude de chercheurs de l’ETH de Zurich, qui ont analysé les changements climatiques prévus ces 30 prochaines années pour 520 capitales, le démontre. En 2050, le climat de Berne pourrait être le même que celui de Milan aujourd’hui. Londres lorgnera du côté de Barcelone, Stockholm de Budapest et Madrid de Marrakech.

    En Suisse, les derniers scénarios climatiques prévoient une hausse des températures estivales de 0,9 à 2,5 degrés Celsius. Par conséquent, le nombre de jours de canicule (dès 30°C) continuera d’augmenter, mettant à rude épreuve surtout les villes, qui deviennent de véritables #îlots_de_chaleur. Enfilades de maisons sans #ombre et #places_asphaltées réchauffent fortement l’atmosphère. La nuit, l’air refroidit peu, et les « nuits tropicales » (lorsque le thermomètre ne descend pas au-dessous de 20°C) se multiplient.

    Des #arbres plutôt que des #climatiseurs

    En Suisse, le chef-lieu du canton du Valais, #Sion, est particulièrement touché par la hausse de la chaleur : dans aucune autre ville suisse, les températures n’ont autant grimpé au cours de ces 20 dernières années. Le nombre de jours de canicule est passé de 45 à 70 depuis 1984. Il y a six ans, le chef-lieu a lancé un projet pilote soutenu par la Confédération, « #AcclimataSion ». Le but est de mieux adapter l’#aménagement_urbain et les normes de construction au changement climatique, explique Lionel Tudisco, urbaniste de la ville. Le slogan qui accompagne le projet est le suivant : « Du vert et du bleu plutôt que du gris ». Dans l’espace public, on mise sur une végétalisation accrue. « Un arbre livre la même fraîcheur que cinq climatiseurs », souligne l’urbaniste. À l’ombre des arbres, on enregistre en journée jusqu’à sept degrés de moins qu’aux alentours. Le « bleu » est fourni à la ville par les cours d’eau, fontaines, lacs ou fossés humides : « Ils créent des microclimats et réduisent les écarts de température ». Ces mesures visent non seulement à réduire la chaleur en ville, mais aussi à atténuer le risque d’inondations. Car le changement climatique accroît aussi la fréquence des fortes précipitations. Les Sédunois l’ont constaté en août 2018, quand un orage violent a noyé les rues basses de la ville en quelques instants.

    La réalisation phare d’« AcclimataSion » est le réaménagement du cours Roger Bonvin, une promenade située sur la tranchée couverte de l’autoroute. Avant, cet espace public de 500 mètres de long était peu attrayant et, avec ses surfaces imperméabilisées, il était livré sans protection aux rayons du soleil. Aujourd’hui, 700 arbres dispensent de l’ombre et des promeneurs flânent entre les îlots végétalisés. Une plage de sable et un vaste espace où s’asseoir et se coucher créent une atmosphère de vacances. Des enfants barbotent dans des bassins.

    #Points_chauds sur les #cartes_climatiques

    Dans les grandes villes suisses aussi, le changement climatique préoccupe les autorités. La ville de #Zurich s’attend à ce que le nombre de jours de canicule passe de 20 à 44, et veut agir. « Notre but est d’éviter la #surchauffe sur tout le territoire urbain », explique Christine Bächtiger, cheffe du département municipal de la protection de l’environnement et de la santé. Concrètement, il s’agit de réduire autant que possible les surfaces goudronnées ou imperméabilisées d’une autre manière. Car celles-ci absorbent les rayons du soleil et réchauffent les alentours. La ville souhaite aussi décharger certains quartiers où la densité d’habitants est forte et où vivent de nombreux seniors, particulièrement sensibles à la chaleur. On envisage d’étoffer le réseau de chemins menant à des parcs ou à des quartiers moins chargés. Par rapport à d’autres villes, Zurich jouit d’une topographie favorable : trois quarts des zones habitées urbaines bénéficient d’un air frais qui arrive la nuit par les collines boisées entourant la ville. Pour préserver cette #climatisation_naturelle, il faut conserver des axes de #circulation_de_l’air lorsqu’on construit ou limiter la hauteur des immeubles.

    La ville de #Bâle a elle aussi repéré les îlots de chaleur, les espaces verts rafraîchissants et les flux d’air sur une #carte_climatique. Des urbanistes et des architectes ont utilisé ces données pour construire le quartier d’#Erlenmatt, par exemple. Là, les bâtiments ont été orientés de manière à ne pas couper l’arrivée d’air frais de la vallée de Wiesental. De grands #espaces_ouverts et des rues avec des zones de verdure façonnent également l’image de ce nouveau quartier urbain construit selon des principes durables.

    La ville de #Genève, quant à elle, mise sur une végétalisation accrue. Les autorités ont arrêté l’été dernier un plan stratégique faisant de la végétalisation un instrument à part entière du Plan directeur communal. Dans le cadre du programme « #urbanature » déjà, les jardiniers municipaux avaient planté près de 1200 arbres et 1,7 million de plantes dans l’#espace_public. La municipalité juge par ailleurs qu’un changement de paradigme est nécessaire du côté de la #mobilité, avec une diminution du #trafic_individuel_motorisé. Ainsi, des cours intérieures aujourd’hui utilisées comme places de parc pourraient être végétalisées. Les arbres apportent de la fraîcheur en ville, et ils absorbent les particules fines qui se trouvent dans l’air.

    La ville de #Berne compte elle aussi agir à différents niveaux. Ainsi, les #revêtements ne seront plus imperméabilisés que si cela s’avère indispensable pour le trafic ou l’accès des personnes handicapées. Tandis qu’un revêtement en #asphalte sèche immédiatement après la pluie, l’eau s’infiltre dans les surfaces en #gravier et peut s’évaporer plus tard. « Nous devons repenser tout le #circuit_de_l’eau », déclare Christoph Schärer, directeur de Stadtgrün Bern. L’#eau ne doit plus être guidée au plus vite vers les #canalisations, mais rester sur place pour contribuer au #refroidissement_de_l’air par l’#évaporation ou pour assurer l’#irrigation. « Chaque mètre carré non imperméabilisé est un mètre carré gagné. » À Berne, les nombreuses #fontaines et #cours_d’eau participent aussi au refroidissement de l’atmosphère, comme le Stadtbach qui coule à ciel ouvert dans la vieille ville.

    En ce qui concerne la végétalisation, Berne adopte de plus en plus de variétés d’arbres « exotiques » adaptés au changement climatique. Certains arbres indigènes comme le tilleul à grandes feuilles ou l’érable sycomore supportent mal la chaleur et la sécheresse. Alors on plante par exemple des #chênes_chevelus. Ce feuillu originaire du sud de l’Europe supporte le chaud, mais aussi les hivers froids et les gelées printanières tardives qui ont été fréquentes ces dernières années. Christoph Schärer ne parlerait donc pas d’une « #méditerranéisation », du moins pas en ce qui concerne les arbres.

    https://www.revue.ch/fr/editions/2020/03/detail/news/detail/News/quand-les-villes-suent
    #urban_matter #changement_climatique #villes

    • Acclimatasion

      Le climat se réchauffe et les événements extrêmes se multiplient. Avec ACCLIMATASION la Ville de Sion s’est engagée pour la réalisation d’aménagements urbains qui donnent la priorité à la végétation et au cycle de l’eau. Objectif ? Diminuer la chaleur, favoriser la biodiversité et limiter les risques d’inondation.

      La Confédération réagit face au changement climatique. De 2014 à 2016, elle a soutenu une trentaine de projets pilotes avec pour but d’identifier les meilleures pistes pour limiter les dommages et maintenir la qualité de vie des habitants.

      La Ville de Sion, en partenariat avec la Fondation pour le développement durable des régions de montagne, a été choisie pour mener à bien un projet lié à l’adaptation des villes au changement climatique, c’est ACCLIMATASION.

      Au terme du projet pilote une série de résultats concrets sont visibles, en particulier :

      Des aménagements exemplaires ont été réalisés par la Ville dans le cadre du projet pilote et se poursuivent aujourd’hui par la réalisation de nouveaux projets. Le réaménagement du Cours Roger Bonvin réalisé en 2016 est le projet phare d’ACCLIMATASION.
      Des projets privés ont été soutenus pour montrer des solutions concrètes et inciter les propriétaires à s’engager. Le guide de recommandations à l’attention des propriétaires privés capitalise les actions concrètes que tout un chacun peut entreprendre.
      Diverses actions ont été menées pour sensibiliser la population, échanger avec les professionnels et mobiliser les responsables politiques : événements de lancement et de capitalisation, expositions et concours grand public, interventions dans les écoles.
      Les outils d’aménagement du territoire évoluent progressivement, de même que les compétences des services communaux et des professionnels. En particulier, les principes d’un aménagement urbain adapté au changement climatique ont été consolidés dans des lignes directrices adoptées par l’exécutif de la Ville en 2017 et applicables à l’ensemble des espaces publics.

      https://www.youtube.com/watch?v=PUI9YsWfT7o

      https://www.sion.ch/acclimatasion

    • #urbannature

      Ce programme, lancé par le Conseiller administratif Guillaume Barazzone, repense les espaces publics bétonnés en les rendant plus conviviaux et en les végétalisant. À terme, il a comme ambition de favoriser la biodiversité en milieu urbain. Le programme urbanature rend Genève encore plus verte ; il est mis en place et réalisé par le Service des espaces verts (SEVE).

      Le programme
      Corps de texte

      Il comprend trois niveaux d’action : des réalisations temporaires et saisonnières (fin mai à fin octobre), des aménagements durables, ainsi que l’élaboration d’un plan stratégique de végétalisation.

      Chaque année, des réalisations temporaires permettent d’amener de la végétation rapidement dans différents secteurs de la Ville. Depuis 2015, des projets durables de végétalisation sont réalisés afin d’étendre le maillage vert encore essentiellement constitué par les parcs. Le plan stratégique de végétalisation de la Ville sert à décrire les différentes actions concrètes à mener à long terme pour rendre Genève encore plus verte.

      https://vimeo.com/97531194

      https://www.urbanature.ch

    • Ô comme je pense que le mépris des dirigeants bordelais pour la nature en ville vient du fait qu’ils ont des jardins (la ville est très verte entre les murs des particuliers) et qu’ils passent l’été au cap Ferret. Qu’ils n’ont donc pas besoin de ces arbres qui pour d’autres sont vitaux.

  • Le musée relève de la culture et du patrimoine. La marque appartient au champ du commerce. Bien qu’improbable, leur rencontre a pourtant eu lieu… #culture #patrimoine #musée #commerce

    https://sms.hypotheses.org/12936

    Le musée et la marque répondent à deux anciennes préoccupations des sociétés relevant de deux mondes différents et de deux philosophies difficilement compatibles, la culture pour l’un, le commerce pour l’autre.

    Le musée est structuré autour de ses collections et de ses missions premières : conserver et montrer. Des dispositifs juridiques de droit public organisent cette logique d’intérêt général, notamment autour de mesures interdisant la vente des objets composant les collections publiques (principe d’inaliénabilité). Par ailleurs, en France, le musée est porteur d’une identité forte forgée par l’histoire, en particulier en raison de son origine révolutionnaire et de valeurs puissantes traduites en termes de service public, au premier rang desquelles on peut pointer l’universalisme qui se traduit entre autres par l’accès de tous aux objets conservés et montrés. De sorte qu’il est longtemps resté éloigné des considérations économiques et financières pour relever du seul domaine des institutions sans but lucratif (...)

  • En 1789, les femmes ont été actrices. Mais elles ont souvent été dévalorisées par les institutions détentrices du pouvoir #histoire #genre #femmes #révolution

    https://sms.hypotheses.org/24933

    Saviez-vous que les femmes aussi ont eu leur rôle à jouer lors de la Révolution française de 1789 ? Voulant s’impliquer dans la vie politique du XVIIIe siècle, elles ont été actrices de la Révolution française et objets de propagande, à la fois valorisées et décrédibilisées par les institutions détentrices du pouvoir. Pour le comprendre, il faut analyser ce phénomène par le prisme de l’histoire des représentations. On peut ainsi révéler les liens qu’entretiennent les acteurs sociaux, les institutions religieuses et politiques avec le peuple. Ils mettent en évidence la faible représentation des femmes dans l’espace politique, plus durable en France que dans d’autres États européens.

    Sous l’Ancien Régime, les femmes apparaissent peu dans l’espace public. Comme cela semble naturel et prescrit par la loi divine, elles sont écartées des fonctions sociales assurant le pouvoir. Elles n’ont, officiellement, aucune place en politique et très peu dans l’administration publique, si ce n’est par l’intermédiaire d’œuvres religieuses. De ce point de vue, cette situation d’exclusion est plus prononcée en France que dans la plupart des autres royaumes européens à cause de la loi salique (...)

  • Pourquoi François 1er a-t-il guerroyé en Italie ? Avec quelles conséquences ? #histoire #podcast #Italie #guerre

    https://sms.hypotheses.org/24927

    Qu’est donc allé faire le roi François Ier en Italie, cet espace complexe et polymorphe ? En voulant faire valoir les droits à son héritage, il a perpétué la politique de son prédécesseur, et transformé la péninsule italienne en espace de conflit entre les Valois et les Habsbourg. La politique française a alors évolué au rythme des défaites militaires successives de l’armée royale. Elles ont obligé le roi de France a toujours réinventer une nouvelle forme de politique avec l’espace politique italien.

    Étudier la politique italienne de François Ier (1515-1546), c’est aller au-delà de l’idée que les guerres d’Italie seraient marquées par l’importation de la Renaissance italienne en France. C’est aussi s’interroger sur le processus de rapprochement entre deux espaces aussi proches qu’éloignés du fait de traditions politiques et juridiques très différentes (...)

  • Quand l’Université rend hommage à "ses" morts qui "le méritent"... Les nécrologies d’universitaires : carnet noir mondain ? Expression d’une sociabilité professionnelle ? Reproduction d’un entre-soi ? #université #mémoire #mort #professions

    https://sms.hypotheses.org/24922

    L’Université rend régulièrement hommage à ses disparus qui « le méritent » et qui lui « font honneur ». L’hommage revêt diverses formes : attribution du nom du défunt à une institution académique (université, institut, laboratoire), un local (salle des thèses, amphithéâtre, bibliothèque), un grand équipement (télescope, coupole astronomique), un prix scientifique. Il prend aussi celle d’ouvrages, de manifestations spécifiques (journées d’études, colloques, commémorations…) et bien entendu, de nécrologies.

    Les nécrologies sont des textes d’hommage oraux ou écrits, de taille et de nature variables, rendus publics après le décès : articles et notices nécrologiques, communiqués de presse, éloges funèbres… Elles ont souvent été étudiées en tant que genre littéraire ou rédactionnel, ou encore sous l’angle de la rhétorique. On peut aussi les analyser comme des gestes mémoriels ainsi que des révélateurs de pratiques sociales, de discours, de valeurs et de comportements renvoyant à la nature d’un monde social particulier, l’Université (...)

  • Europe should brace for second wave, says EU coronavirus chief | World news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2020/may/20/top-eu-doctor-europe-should-brace-itself-for-second-wave-of-coronavirus
    https://i.guim.co.uk/img/media/c51d7aff87f173723392e979dfd28b73df5aae01/0_39_5568_3341/master/5568.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    The prospect of a second wave of coronavirus infection across Europe is no longer a distant theory, according to the director of the EU agency responsible for advising governments – including the UK – on disease control.

    “The question is when and how big, that is the question in my view,” said Dr Andrea Ammon, director of the European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC).

    It has been the unenviable task of scientists to tell it as it is through the coronavirus pandemic. While politicians have been caught offering empty reassurances, the epidemiologists, a job title new to many, have emerged as the straight shooters of the crisis, sometimes to their detriment.

    “Looking at the characteristics of the virus, looking at what now emerges from the different countries in terms of population immunity – which isn’t all that exciting, between 2% and 14%, that leaves still 85% to 90% of the population susceptible – the virus is around us, circulating much more than January and February … I don’t want to draw a doomsday picture but I think we have to be realistic. That it’s not the time now to completely relax.”

  • La place et le rôle de l’injure à la Sorbonne aux XIVe et XVe siècles. Ou de la sociabilité dans le monde universitaire... #histoire #université #médiéval

    https://sms.hypotheses.org/24971

    Aux XIVe et XVème siècles, les universitaires bénéficient de nombreux privilèges. Ils leur permettent d’éprouver un fort sentiment d’appartenance à l’université et au statut d’exception qui est le sien dans la société médiévale. Écoliers et maîtres, au caractère volontiers querelleur, génèrent ainsi une certaine jalousie. Toute remise en cause de leur statut peut alors provoquer de graves conflits et de nombreuses violences.

    Pour en rendre compte, Vsevolod Ioffé étudie la place qu’occupait l’injure et ses différentes formes dans le monde universitaire parisien. Il mobilise pour cela un large corpus, comprenant notamment les registres civils et criminels du Parlement de Paris, la liste des plaintes universitaires aux autorités laïques et ecclésiastiques ainsi que les Livres des Procureurs des différentes nations universitaire composant l’Université de Paris vers 1300–1450. Grâce à ces sources, il obtient un corpus répertoriant à la fois les auteurs et les cibles des offenses, leur nature et la restauration de l’honneur qui est nécessaire pour clore la querelle. L’injure apparaît comme alors comme une parole ou un geste outrageant, souvent associée à d’autres termes désignant à la fois la violence physique et l’atteinte à la personne morale (...)

  • topophile, l’ami·e des lieux | la revue des #espaces_heureux

    La revue interroge écologiquement notre #rapport_au_monde, aux espaces et aux lieux, aux environnements bâtis et naturels, elle questionne nos manières de #bâtir, d’#habiter et de penser afin de demeurer pleinement et justement sur la Terre. Elle s’organise autour de trois parties :
    #Savoir, la revue des idées, vise à écologiser nos esprits à travers la publication d’entretiens, d’enquêtes, d’essais et d’études de théoricien·ne·s et de praticien·ne·s du monde entier.

    #Faire, la revue des réalisations, rassemble des #réalisations originales de toute nature, de toute échelle et de tout pays qui participent d’une approche écologique, #éthique et sociale du lieu et de l’espace.

    Rendez-vous, la revue des événements, convie nos lecteurs et lectrices à enrichir leurs connaissances et expériences topophiles en allant à la rencontre des protagonistes à l’occasion de conférences, débats, expositions, visites, ateliers.

    https://topophile.net/la-revue

    #Topophile #revue #lieux #géographie #ressources_pédagogiques #écologie #espace #urbanisme

    Revue que j’ai découverte grâce à @rastapopoulos :
    https://seenthis.net/messages/854301

    Sur seenthis : @topophile

    ping @reka @franz42

  • Dans les médias, pendant la crise du Covid19, ce sont les hommes qui sont aux avant-postes pour parler santé, politique et économie. Et pourtant... #Covid19 #médias #santé #genre #femmes

    https://sms.hypotheses.org/24909

    Dans les médias comme dans d’autres domaines, la parité hommes/femmes est loin d’être la règle, en dépit des objectifs proclamés. Qu’en est-il en période de crise en général et de crise sanitaire en particulier ? La forte présence numérique des femmes dans le domaine de la santé permet-elle d’inverser la donne ?

    « Les femmes représentent 52% de la population. Elles sont dans l’action mais doivent aussi pouvoir être partie prenante de la réflexion. On ne saurait analyser le monde, même et surtout en période de crise, sans la moitié de celui-ci, ou même avec une moindre participation et représentation des femmes ». Dans ce même communiqué de presse daté du 5 avril 2020, Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, rappelle en outre que les médias ont « un rôle crucial d’information, ô combien indispensable dans la période de crise que nous traversons ».

    Elle souligne, à juste titre, que les objectifs de parité dans la représentation des hommes et des femmes dans les médias ne doivent pas passer à la trappe pour autant, tout particulièrement s’agissant du domaine de l’expertise (...)

  • La représentation dominante voudrait que les sociétés aient toujours été dominées politiquement par les hommes. Grave erreur… Un petit saut dans l’espace et le temps ? Allons à Timor... #politique #femmes #women #genre #Asie

    https://sms.hypotheses.org/21403

    La place et les droits des femmes dans les sociétés contemporaines sont désormais des sujets mondiaux majeurs. La recherche de l’égalité entre les sexes est un combat très présent dans les sociétés occidentales et concerne les sphères sociale, médicale, professionnelle mais aussi politique. La représentation dominante voudrait que la majorité des sociétés, au nord comme au sud, aient été longtemps dominées politiquement par les hommes. Les luttes vers l’égalité politique seraient dès lors un combat amorcé récemment par les pays du nord. Et si l’étude des sociétés extra européennes nous fournissait des éléments venant remettre en question cette idée ?

    Cette représentation d’une société dominée politiquement par l’homme est biaisée et problématique. D’une part, elle place en effet les nations occidentales en position de donneuses de leçon vis-à-vis des autres autorités politiques, notamment via les programmes de l’ONU. Le risque de rejet par une partie de la population, particulièrement les hommes des pays du sud est grand. Ils peuvent ressentir cela comme une atteinte à la culture locale.

    • Les politiques d’égalités hommes-femmes y sont souvent regardées comme une importation occidentale, favorisée par l’administration transitoire des Nations Unies après le Référendum de 1999. Cependant, cela est faux. En effet, bien que l’unité Gender Affairs Unit ait été prévue initialement sur ce sujet, les administrateurs onusiens n’ont pas cru bon de la créer. Ce sont en réalité les femmes timoraises, réunies en congrès national en 2000, qui se sont battues pour l’obtenir.

      De plus, la République Démocratique de #Timor-Leste fait par ailleurs plutôt figure de « bon élève » sur la scène internationale en 2019, avec plus de 33 % de femmes au Parlement. Elle est ainsi parmi les 15 nations du monde ayant la plus grande proportion de femmes au Parlement, notamment devant le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Australie ou les États-Unis. Cette réalisation est d’autant plus surprenante qu’elle s’est effectuée sans prendre en compte l’histoire ou l’anthropologie.

      Des reines avant l’arrivée des Portugais au XVIe siècle
      Plusieurs raisons sont à l’origine de la complexité de la situation au Timor : la diversité des sociétés réparties en plusieurs dizaines de groupes ethnolinguistiques matrilinéaires et patrilinéaires ; l’évolution des pratiques au cours d’une histoire de 40 000 ans ; l’influence portugaise et le fait que les sources fragmentaires, essentiellement occidentales, ne montrent pas le fonctionnement des sociétés et encore moins le rôle des femmes.

      Ah ah, l’ONU qui arrive sans rien mais c’est localement que sont portées l’#égalité et les #droits_des_femmes.

      #matrilinéarité #anthropologie #genre #Timor #Timor_Leste

      Timor est une île coupée en deux par la colonisation, l’ouest colonisé par les Pays-Bas est en #Indonésie où il fait partie de ces îles de l’est très christianisées, et l’est colonisé par le Portugal puis envahi par l’Indonésie lors de la décolonisation puis indépendant après la Reformasi et la chute du régime de Sukarno.

      Les royaumes n’étaient pas dirigés par un souverain unique, mais par un couple : l’un, représentant le féminin, s’occupait des affaires intérieures et spirituelles ; l’autre, masculin, était en charge des affaires extérieures (souvent appelé Liurai). Tous les deux étaient élus selon un mode qui a été qualifié par un administrateur colonial au milieu du XIXe siècle de « démocratie aristocratique ».

      Il n’y avait toutefois pas de lien entre le sexe de la personne et le genre du pouvoir. Ainsi, une femme pouvait représenter le pouvoir féminin ou masculin, et inversement.

      Les femmes s’avèrent finalement avoir participé régulièrement à l’exercice du pouvoir au sein des royaumes de l’île de Timor jusqu’aux milieu des années 1920.

      Hägerdal H., Kammen D., 2016, « The lost queens of Timor », Niner (Sarah), Women and the Politics of Gender in Post-Conflict Timor-Leste, London and New York : Routledge, pp.17-45.

      Après, les peuples austronésiens ont tous un substrat égalitaire qui a été entamé par l’islam, la colonisation et d’autres encore.

  • En cette journée des familles, focus sur l’adoption ! Que révèle le traitement de la couleur de peau par les institutions en charge de l’adoption ? #familles #adoption #enfants #racisme

    http://sms.hypotheses.org/10789

    « Paul est marié à Sali. Tout irait pour le mieux s’ils arrivaient à avoir un enfant. Jusqu’au jour où Sali reçoit l’appel qu’ils attendent depuis si longtemps : leur dossier d’adoption est approuvé. Il est adorable, il a 6 mois, il s’appelle Benjamin. Il est blond aux yeux bleus et il est blanc. Eux… sont noirs ! »

    La farce est lancée. Le synopsis du film Il a déjà tes yeux tente d’appâter le spectateur en jouant sur l’incongruité supposée d’un agencement familial burlesque. Confier un enfant blanc à des parents noirs, a-t-on idée ? Encore une bêtise de fonctionnaires incompétents ; à croire qu’ils seraient aveugles… Ce film français, réalisé par Lucien Jean-Baptiste, sorti dans les salles en janvier 2017, a cumulé en quelques semaines plus d’un million d’entrées.

    Pourtant, derrière son apparente légèreté, il permet d’interroger sur le ton de l’humour ce qu’on peine trop souvent à voir : la force d’un ordre racial qui distribue les enfants sur une base phénotypique et agence les familles selon des hiérarchies établies. Mais comment comprendre ces différences ? Que révèle le traitement de la couleur par les institutions françaises en charge de la famille ? Et comment les sciences sociales peuvent-elles servir la critique utile et nécessaire de nos impensés raciaux ? (...)

  • Chéri·e, j’ai dématérialisé les gosses !

    Le Ministre annonce dans les médias que "L’École de demain sera à distance".
    Et les milieux éducatifs autorisés de bruisser sur l’expérimentation dans les semaines à venir puis le maintien après l’épidémie de formes pédagogiques dites "hybrides" ou "mixtes" (c’est-à-dire articulant présentiel et distanciel).

    On pourrait être surpris de ces annonces et du maintien d’une ligne EdTech orthodoxe après 2 mois de confinement qui ont montré les limites du distanciel et son effet sur les décrochages scolaires de la Petite Section à la Terminale provoquant l’accélération des inégalités sociales, dans le contexte d’un système éducatif français où les effets de l’origine sociale est déjà un des plus prégnant au monde.
    Mais là n’est pas mon propos.

    Je bute sur une simple question concernant le maintien de temps en distanciel à long terme : « Où seront les gosses de 3 à 17 ans (donc) sur les temps de distanciel ? ».
    – Chez eux ? Seul·es ? Accompagné·es par des parents en télétravail mais juste pour les cols blancs alors ? Ou on confie officiellement cette mission aux femmes vu qu’elles ont assuré efficacement leur triple journée pendant le confinement ? Ou on passe aux 28h/hebdo payées 39 pour les salarié·es-parents ?
    – Dans des CRAD ? de grands Centres de Regroupement Apprenants Distanciés ? gardé·es par qui ?
    – Chez PapiMamie ? (Ah bah non avec la réforme des retraites PapiMamie seront en télétravail… ou pédaleront en tandem pour UberEats)
    – Numérisés dans le Cloud ? Mais, du coup, c’est les GAFAM qui toucheront l’Allocation de Rentrée Scolaire ?

    Si quelqu’un a compris les modalités à long terme des sessions de distanciel envisagées de la Maternelle au Collège, je veux bien qu’on m’éclaire…

    – Blanquer : L’Ecole de demain sera à distance (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2020/05/11052020Article637247793278211407.aspx

    #éducation #edtech

  • Surveiller la société, contrôler les individus à distance grâce à des dispositifs plus ou moins ingénieux ? Des questions pas franchement nouvelles ! #surveillance #technologies #société

    https://sms.hypotheses.org/8549

    La question de la surveillance de la société impliquant le contrôle des individus à partir d’acteurs publics et privés et associant les techniques et les ressources de l’informatique est plus que jamais d’actualité. Le profilage des individus, développé notamment à l’occasion de crises économiques et sociales ou de mutations politiques majeures, fait pénétrer dans la société des moyens de surveillance et des techniques de contrôle utilisant des informations extraites des individus eux-mêmes, mais prélevées à leur insu. De sorte qu’ils perdent tout ou partie de la maîtrise des informations les concernant.

    Mais la surveillance destinée à anticiper les comportements des individus ne date ni d’aujourd’hui, ni même d’hier. Le dernier ouvrage d’Armand Mattelart et André Vitalis offre aux lecteurs un concentré de références historiques, quelquefois oubliées, depuis la surveillance des ouvriers à travers le « livret ouvrier », jusqu’aux techniques contemporaines particulièrement sophistiquées de cyber contrôle et surveillance des populations. Et cela sur la toile de fond d’une société partagée entre l’affirmation d’une pensée libérale promouvant la liberté individuelle et de la nécessité de surveiller les populations potentiellement dangereuses.

  • Les questionnements autour de la proximité sont d’actualité. Quelles sont les perspectives qu’offrent les sciences humaines ? #espace #distance #proximité #shs #géographie

    https://sms.hypotheses.org/19070

    La proximité est désormais reconnue à l’échelle internationale par les chercheurs, les décideurs politiques et les professionnels comme un outil pertinent d’analyse de la dimension territoriale des phénomènes économiques et sociaux. Mais sait-on que cette notion est développée et popularisée par des chercheurs réunis depuis 25 ans dans le groupe « Dynamiques de proximité » ?

    Dès le départ, ce groupe se donne comme perspective centrale d’établir des ponts solides entre l’économie industrielle (recherches sur l’innovation, la production…) et l’économie spatiale et régionale, en considérant qu’un croisement d’approches qui s’ignoraient encore serait fertile. Il s’agit pour ce collectif de chercheurs en sciences sociales d’intégrer le rôle de l’espace dans l’analyse, en le considérant non pas comme obstacle, mais comme une ressource (...)