• Coincée dans le bus
    http://romy.tetue.net/voyage-en-pays-macho

    Au fond du bus, des jeunes chahutent, à se croire en excursion scolaire. Je renonce et reviens sur mes pas, quand le copilote, qui s’exprime dans une langue que je ne comprends pas, me saisit l’avant-bras pour me désigner un siège à l’avant, à côté d’un homme qui replie ses longues jambes de phasme pour me faire meilleure place, m’accueillant d’un sourire poli. Les derniers passagers embarquent, passeports dûment contrôlés. Ceux qui accompagnaient des femmes seules redescendent. Et c’est parti pour plus de 12h de route…

    #macholand

  • Monsieur Madame - La Canaille

    Le bureau de Monsieur est en hauteur
    Costume sur mesure
    4 000
    Il en impose dans les couloirs, parfaitement corporate
    Un bel exemple de réussite, Monsieur s’est fait tout seul
    A bien placé ses billes et ne s’en cache pas

    […]

    La vulgarité ne dit jamais « fils de pute »
    "Enculé d’ta race" ou « va niquer ta mère »
    La vraie vulgarité ne tient pas c’vocabulaire
    Elle se cache derrière de belles familles, de belles carrières
    De sourires hypocrites et de bonnes manières
    Tu la reconnais au ton condescendant
    La vraie vulgarité se lâche comme ça en plaisantant
    Elle croit que tout lui est dû, que tout s’achète
    L’argent et le pouvoir lui sont montés à la tête
    Elle fait son beurre sans scrupules dans la misère
    La vraie vulgarité sait comment s’en satisfaire
    Vénale, sans complexe, elle s’étale
    Dégueulasse, elle a ce mépris de classe qui fait mal
    Elle est vicieuse, elle est sournoise
    La vraie vulgarité, elle est bourgeoise

    https://youtu.be/fd0K5ytIhmc

    #costume #vulgarité #bourgeoisie

    À écouter aussi, du même auteur : Redéfinition et Ni dieu ni maître
    http://romy.tetue.net/la-canaille-a-la-nausee

  • Agents de dispersion | Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/post/2017/04/19/agents-de-dispersion

    L’autre jour, je discutaillais au téléphone avec Frédéric et nous nous faisions la remarque de notre inévitable dispersion sur les réseaux sociaux, cette espèce de malström à idées. Bien sûr, le constat connexe et inévitable était que plus nous nous adonnions à la discussion en ligne et moins nous étions créateurs d’un contenu construit, utile et pérenne.
    Bon, peut-être pas utile.

    #débat #Internet #médias #technologie

    • Mais n’est-ce pas le pis-aller commun de mettre un article féminin pour dire que les deux s’écrivent pareil, ce qui invisibilise les femmes et n’en fait que des éventualités dans le poste ?
      Le normal serait le masculin, chef, et on condescend à mettre un article féminin si c’est une femme ?
      Alors que la différenciation cheffe met le féminin en valeur.
      Certains métiers sont compliqués à féminiser : un médecin, une médecine ? Non, ça ne marche définitivement pas, à cause de l’ambiguïté avec le sens de médecine, par ailleurs.
      Pour le reste, revendiquons une différenciation.
      De même, défendons la règle, tordue, de l’accord avec le COD s’il est avant l’auxiliaire avoir (la pomme que j’ai prise), c’est un moyen pour entendre le féminin (sauf les verbes du premier groupe), il n’y a jamais trop d’occasions pour voir, entendre, visibiliser le féminin :)*/
      #féminisation #invisibilisation #grammaire #sexismeordinaire

      PS : moi quand j’ai passé des articles à moi ,sur seenthis je me suis fais engueuler, y’a des chouchoutes ;)

    • Pourquoi un pis-aller ? Les épicènes existent, autant s’en saisir comme d’une chance puisque cela facilite la rédaction non sexiste. C’est d’ailleurs une recommandation des différents guides francophones de rédaction non sexiste.

      De nombreux mots ont une forme identique au féminin et au masculin, pour lesquels il n’est donc pas nécessaire d’introduire une féminisation. C’est le cas des noms terminant en « -e » (un·e juge, un·e webmestre, un·e astronaute), des anglicismes (un·e geek, un·e designer) et d’autres (un·e témoin, un·e chef, un·e médecin).

      Mais il est vrai que certains pays introduisent malgré tout de nouvelles formes féminines, pour des mots dont le féminin existe pourtant, dans le dico comme dans l’usage courant : une professeur(e), une chef(fe)… Il en résulte donc qu’en francophonie, le mot chef connaît DEUX formes féminines : une chef (Canada, Belgique, France) et une cheffe (Suisse).

      #francophonie

      PS : pour ce qui est de « se faire engueuler », non, y’a pas de chouchoutes, j’ai eu mon lot aussi et pas des moindres. Une femme qui l’ouvre, ça s’en prend toujours plein la tronche. Les modalités et les intensités différent, mais y’a pas de privilège, on morfle toutes.

    • Je crois pas qu’on ai jamais engueulé personne sur l’autopromo ; un temps j’ai souvent ajouté le tag #shameless_autopromo sur les messages concernés mais c’était pas du tout une engueulade ni même une méchanceté, bien des gens se l’étaient auto-attribué par la suite. Aujourd’hui, il apparait moins souvent, c’est tout.

  • Le français n’a pas de sexe ?
    Le masculin ne l’a pas toujours emporté sur le féminin

    L’effacement du féminin dans la langue a tout à voir avec la condition des femmes. Ceux qui ont purgé le français de ses féminins et ont inventé la règle le masculin l’emporte ne cherchaient pas à rendre la langue « plus neutre », bien qu’on enseigne aujourd’hui que le masculin est un genre « générique ». Ils cherchaient plutôt à faire disparaître la possibilité, l’idée même d’une femme en philosophie ou d’une femme de lettres. Contrôler la langue permet ainsi de contrôler l’imaginaire collectif, les représentations que l’on se fait du rôle des femmes dans la société. Comme Mariana Yaguello le résume brillamment, « la place de la femme dans cette langue est le reflet de sa place dans la société » (1982).

    https://ricochet.media/fr/1562/le-francais-na-pas-de-sexe

  • Solid, le projet de Tim Berners-Lee pour sauver Internet | Usbek & Rica
    https://usbeketrica.com/article/solid-le-projet-de-tim-berners-lee-pour-sauver-internet

    Comme il n’est pas homme à rester les bras croisés, Tim Berners-Lee a pris la tête du projet #Solid, développé au sein du MIT et dérivé du syntagme « social linked data ». Un projet de recherche, donc, dont l’objet est de créer un nouveau standard pour permettre de séparer les données des applications et des serveurs qui les utilisent.

    Un standard de ce type vous permettrait par exemple de stocker les données liées à votre réseau social préféré sur le serveur de votre choix, dont vous gardez le contrôle. L’idée est que vous décidiez de stocker toutes vos données personnelles sur un serveur vous appartenant, en autorisant, ou pas, les plateformes à s’y connecter. Autrement dit, dans le monde idéal de Berners-Lee, la constitution d’un Web moins centralisé est encore possible : « Le point de bascule pourrait être atteint quand les gens réaliseront que les données leur appartiennent », confie-t-il à Wired, avant de mentionner les décisions récentes des législateurs américains comme potentiel détonateur de cette prise de conscience.

    https://solid.mit.edu

  • #seenthis_fonctionnalités La composition/maquette des messages

    Pour moi c’est la grosse caractéristique intéressante de Seenthis, qui permet de maquetter des messages plus ou moins longs, rythmés visuellement, à la fois sans outils Wysiswyg, ni raccourcis façon SPIP…

    Le principe premier est d’avoir une maquette en paragraphes (comme SPIP), mais aussi le respect des retours à la ligne. L’astuce était que sauter deux lignes ne provoque pas deux retours à la ligne mais un vrai changement de paragraphe (visuellement, c’est différent).

    Le second principe, c’est la détection automatique des liens hypertextes, même un peu complexes (à l’époque, ça n’avait rien d’évident, et notamment pas sur Twitter), ainsi que les hashtags.

    Le seul « raccourci » technique initial, ce sont les blocs de citation. En fait, initialement, j’ai essayé de ne vraiment avoir aucun « raccourci », et le principe était qu’un paragraphe qui commence et se termine par des guillemets est un bloc de citation. En pratique, ça ne marchait pas trop bien, et j’ai introduit le système de « gros guillemets bizarres » qui n’a aucune chance d’utiliser sans le faire exprès.

    Par la suite, on a ajouté le gras, l’italique et le code source. J’étais un peu inquiet, je craignais que ça transforme le flux régulier des messages en arbre de Noël, mais non, c’est utilisé de manière plutôt discrète. (Et en fait, je ne suis pas certain que le gras et l’italique étaient vraiment indispensables.)

    Enfin, une importante caractéristique a été de faire un « oembed », c’est-à-dire d’insérer les images et les vidéos (accessoirement, quelques sites de musique) quand on tape l’URL de leur page.

    • Mon commentaire : je trouve que c’est l’aspect le plus frappant pour caractériser Seenthis. Ça fonctionne vraiment bien et c’est très agréable à utiliser : on peut faire des messages courts ou longs, ça se maquette tout seul joliment, la lisibilité et le look sont – pour cette partie de la page – vraiment bons, et chaque message s’insère bien dans la verticalité et le flux de l’ensemble des messages.

      J’ai un peu de mal à voir ce qu’on pourrait améliorer de ce côté (idées bienvenues), et j’ai toujours peur de transformer le truc en sapin de Noël… :-))

      Peut-être commencer par afficher les vidéos sur toute la largeur de la colonne de texte, et aussi les images larges, et bidouiller pour mettre plusieurs images hautes l’une à côté de l’autre.

  • geek - Le Jargon Français 4.1 - dictionnaire d’informatique
    http://jargonf.org/wiki/geek

    La définition de Zita Faucilhon (on sent le vécu) : « Passionné d’informatique qui passe 25h sur 24h devant son ordinateur pour se battre avec la technologie existante. Le geek s’habille n’importe comment et dégage beaucoup de personnalité par sa polyvalence. Derrière un geek, il y a parfois une femme qui assure et qui contribue au succès d’un vrai geek ».

    Dans la droite ligne du « travailleurs de tous les pays, qui lave vos chaussettes »… Y’a pas un terme pour désigner ces femmes qui prennent toute la logistique en charge pour permettre à l’autre de vivre sa passion pleinement ?

    #geek

    • C’est un truc marxiste que m’avait expliqué Irène Pereira.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Ir%C3%A8ne_Pereira
      Je suis loin d’être à même d’expliquer Marx. Mais en gros, il y a :
      – le travail productif, qui vise à produire des choses échangeables (on additionne la matière première et le temps de fabrication (travail abstrait)) ;
      – le travail reproductif, qui englobe toutes ces choses qu’on fait pour éviter une détérioration de son environnement (travail familial dans certains textes) : ménage, cuisine, courses, entretiens divers…

      Donc quand une personne fait reposer sa capacité de travail incroyable sur une autre qui réalise les travaux reproductifs, soif il y a déni (la société aide à faire passer cela pour une norme), soit il y a contrat (droit d’arrêter, salaire, reconnaissance…) [parfois un subtil mélange des deux].
      Tu bosses 25h par jour ? C’est parce que tu as volé du temps et de la force de travail à quelqu’un d’autre.

      J’en parle un peu dans un texte rationnel sur les tâches ménagères en coloc : https://seenthis.net/messages/584379

      Irène Péreira a beaucoup utilisé cette notion dans les débats contre le revenu de base. (car rémunérer du travail reproductif (effectué par des femmes) pourrait amener à légitimer cette situation et à la renforcer)

    • Y’a pas un terme pour désigner ces femmes qui prennent toute la logistique en charge pour permettre à l’autre de vivre sa passion pleinement ?

      Oui : #femme
      Parce que c’est carrément ce qui caractérise le patriarcat : l’exploitation sans vergogne ni contrepartie du travail reproductif des femmes et seulement d’elles (les hommes sont encore moins représentés dans cette catégorie que les prostitutés).

    • En fait, le travail massif et totalement invisible des femmes est l’angle mort de la plupart des théories et pensées des structures sociales qu’elles soient réformatrices ou révolutionnaires. Cette masse titanesque de travail gratuit est totalement occultée parce qu’elle se produit tout le temps, partout, c’est un impensé absolu.
      J’en avais parlé dans un de mes papiers parce qu’il faut finalement sans cesse se justifier du temps absorbé par ce cumul de tâches impensées et non mesurées et donc ce temps est considéré comme « non utilisé »… J’avais parlé de cette mythification, de cette pensée magique du frigo qui se remplit tout seul, du linge qui se lave et se range tout seul, des trucs qui se rangent tous seuls, de la crasse qui ne se dépose jamais ou qui disparait toute seule.
      Le plus marrant, c’est que quand la femme disparait et que l’homme ne parvient pas à contrôler l’#entropie, tout le monde le plaint…
      Mais oui c’est ça : c’est un travail qui ne produit rien de visible puisqu’il empêche le merdier de le devenir, visible. C’est le même principe pour tous les soutiers qui font tourner les villes et les services le WE, la nuit, dans l’indifférence et dont l’absence subite nous renverrait en quelques jours dans la barbarie…

      L’argent dévalorise ce dont il n’est pas la mesure.

      Ivan Illich, Le Chômage créateur.

      Du coup, ce qui ne se paie pas n’existe pas et ne vaut rien…

    • Ah bin j’avais déjà repris le slogan sur ce thème (« Geeks du monde libre, qui lave vos chaussettes ? ») du coup, pardon, je m’auto-cite :
      http://romy.tetue.net/714

      Certains, trop pour que ce soit ignorable, ne connaissent pas le mouchoir et reniflent bruyamment en fond de salle, ponctuant désagréablement l’intéressante conf sur l’accès aux bases NoSql en Python. Cette façon qu’ont certains de déléguer le support corporel à l’entourage, se contentant de n’être que purs esprits, me répugne. Pour les prochaines RMLL, prévoyez de distribuer des paquets de kleenex à l’entrée des salles, SVP ! […] Lorsqu’on est née femme, l’on sait très bien ce que cela sous-entend. L’on sent confusément que derrière chaque « esprit » se cache un support technique, plus précisément logistique et corporel, qui rend possible cette apparente désincarnation : généralement du féminin servile, des mères qui lavent les chaussettes sales, des cantinières qui préparent la bouffe, des petites copines qui tiennent la maison pendant que le geek code et invente le monde libre, et quelques développeuses égarées qui fourniront de quoi se moucher si nécessaire, ce qui évite d’avoir à y penser.

    • Je raconte régulièrement ma prise de bec avec mon directeur de recherche qui m’avait balancé qu’il regrettait que je ne consacre pas assez de temps à mon travail pour faire grandes choses.

      Ce à quoi, je lui avait répondu très sèchement que je n’avais pas quelqu’un comme sa femme pour déléguer les tâches ingrates.
      Qu’en dehors de la Fac, de la Bibli, des TP et du terrain, il me fallait trouver du temps pour faire les courses, me faire à bouffer, laver le linge, gérer les factures, l’administratif (y compris les LOOOONGUES files d’attente à la CAF), me tenir propre et en bonne santé, etc. Et encore, on partageait les tâches assez équitablement avec mon compagnon.

      Là, mon directeur de recherche, assez désarçonné par la verdeur de ma réplique, m’avait avoué que depuis son mariage, sa femme (elle-même brillante chercheuse) avait tout abandonné pour consacrer sa vie à 100% au confort et à la réussite de monsieur. Elle s’occupait absolument de tout, y compris son emploi du temps, les fringues prêtes à être enfilées le matin (pour ne pas perdre de temps à chercher, assortir), bagagerie en cas de déplacement, gestion des gosses pour ne pas déranger le grand homme, portage des repas dans le bureau pour ne pas interrompre le travail et même la relecture des ses cours, conférences, abstracts, épreuves de bouquins (ben oui, elle était en plus compétente), gestion des relations extérieures et familiales, absolument tout.

      Parce que j’avais fait ma soupe au lait devant sa remarque, il s’était rendu compte qu’il n’avait aucune autre charge mentale que sa réussite professionnelle. Je lui ai fait remarquer que c’était là un luxe inabordable pour une femme, parce que même le plus dévoué des compagnons ne s’effacerait pas à ce point-là… et surtout, que je ne pouvais pas souhaiter que quelqu’un doive faire ça pour moi…

    • Cette définition de Zita Faucilhon est citée dans quelques sites geeks à tendance linuxienne et/ou gameuse, mais aucune autre occurrence de ce nom : serait-ce un personnage imaginaire ?

    • Du coup, ce qui ne se paie pas n’existe pas et ne vaut rien…

      Oui, c’est le travail reproductif comme ombre portée du travail producteur de (sur)valeur, celui qui se capitalise.

      Mais il faut aussi être attentif à ne pas faire de cette masse invisible un pole positif en soi, en « naturalisant » la lutte contre l’entropie par exemple, face au règne de la quantification abstraite. Car le problème est aussi dans le grand partage opéré entre productif et reproductif. Cette dissociation est en effet un moment indispensable au déploiement séparé de la sphère productive. Celle-ci peut alors déployer ses nuisances avec « les meilleures raisons du monde » puisque son contenu propre importe peu tant qu’il permet la valorisation. C’est sa raison d’être.

      Si une distribution égalitaire des tâches dans la sphère reproductive — et aussi entre sphère productive et sphère reproductive — est une revendication légitime et souhaitable dans le monde tel qu’il est, il faut aussi envisager qu’elle ne porte réellement ses fruits que si la dissociation est abolie. Il faut que toutes les tâches puissent trouver leur justification dans le contenu particulier qu’elles produisent, et non plus dans leur contribution à la marche sans fin de la valorisation de la valeur, qu’elle soit directe (tâches productives) ou indirecte (tâches reproductives)

      Pour ça, il faudrait pouvoir s’activer sans se préoccuper d’abord de savoir si cela participe à une activité rentable. Car en se fondant sur ce critère, soit la réponse est positive et l’on est amené à faire littéralement n’importe quoi, soit la réponse est négative et l’on est renvoyé dans un monde dissocié et invisibilisé.

      Cela veut dire fondamentalement ne plus produire de marchandises, ces choses qui n’existent qu’en se rapportant implicitement ou explicitement à un standard de productivité que personne ne décide mais sur lequel chacun doit s’aligner pour participer au « jeu ». Il faut abolir un certain rapport au temps (faire tant de choses en tant de temps) et à la norme (des choses comparables et interchangeables)

      Peut-être que la question de la répartition des tâches se posera à nouveau après cette abolition, et que resurgiront d’ailleurs des questions de genre. Mais elles seront posées sur de nouvelles bases, à partir d’un contenu concret et non plus dans un cadre où la dissociation opère déjà a priori le grand partage.

      Je remets ici un lien vers un texte qui aborde le sujet sous cet angle

      http://lapetitemurene.over-blog.com/pages/Roswitha_Scholz_Valeur_et_genre_Production_et_reproduction

    • @tetue oui, je n’ai pas trouvé d’occurrence d’une Zita Faucilhon. La définition est pratiquement toujours citée intégralement et sa première occurrence semble être ici (que tu pointes au début de ce fil)
      http://jargonf.org/wiki/geek
      et comme c’est un wiki, on peut vérifier que cette définition est présente depuis l’origine de l’article (juillet 2002) dont elle composait l’essentiel du contenu.

      Dans le paragraphe suivant (distinction geek/nerd) il y a un lien vers le blog copinedegeek.com qui a disparu depuis et est accessible en mode archive, p. ex. par ici :-)
      http://herbier.spip.net/copine-de-geek

      j’ai (un peu) regardé, je n’y trouve pas trace ni de Zita ni de la définition…

    • Dissociation des sphères productives et reproductives
      @ktche Tu mets les mots sur un truc que je n’avais pas perçu. Je m’opposais au Revenu de Base parce que ça légitime le travail sur les tâches reproductives et fait disparaître les questions autour de ce sujet.
      (Pour moi, c’est important qu’un outil pose des questions lors de son usage… c’est le summum d’un outil bien conçu)
      Mais quand tu dis qu’un tel outil pourrait aussi dissocier les sphères productives et reproductives. Je suis prêt à me questionner plus loin.
      En effet, ce qui est choquant derrière le travail salarié, c’est la reconnaissance qu’il apporte (même un travail à temps partiel non choisi). En gros : salarié = intégré socialement, chômeur = reclus.
      Seul une dissociation des sphères pourrait mettre au grand jour cette anomalie : pourquoi on qualifie de reclus les sans activité salariée. (une réponse au Japon peut-être ?)
      Donc voila, une question de fond qui reprend sa place dans mon esprit.

    • En effet, ce qui est choquant derrière le travail salarié, c’est la reconnaissance qu’il apporte (même un travail à temps partiel non choisi). En gros : salarié = intégré socialement, chômeur = reclus.

      Si le chômage induit une stigmatisation, il reste que le chômeur est identifié à la sphère de la production (il pourrait être productif, mais il ne l’est plus temporairement... il reste à la disposition d’un éventuel employeur... sa tâche principale est de chercher un emploi...). Sa figure n’a pas vraiment basculé dans la sphère dissociée, celle de la reproduction.

      Inversement, on pousse les femmes à trouver une forme de reconnaissance dans la sphère reproductive (même lorsqu’elles subissent aussi l’injonction de participer à la sphère productive). Bien sûr, cette reconnaissance est toujours subalterne à celle du travail productif, mais le patriarcat producteur de marchandises y voit tout de même une forme d’accomplissement.

      (On connait la « blague » : Un chômeur à qui on demande si sa femme travaille, répond : « Oh non, elle s’occupe des enfants et de la maison ! »)

      La dissociation sexuée ne distribue donc pas les rôles entre reconnu et non reconnu, qui est une ligne de partage différente. La dissociation n’est d’ailleurs pas non plus stricto sensu une coupure entre productif et reproductif. C’est une coupure entre une certaine vision du masculin (efficace, volontaire, rationnel...) et son pendant pour le féminin (sollicitude, sensibilité, émotivité...), qui expriment par ailleurs les « valeurs » attribuées respectivement au productif et au reproductif. Mais la dissociation peut parfaitement traverser chacune de ces sphères : les femmes ont par exemple une position subalterne dans la sphère productive (salaires moindres, carrière nécessitant plus d’effort...) ou lorsque les tâches domestiques sont partagées alors on dit que l’homme est exemplaire alors que la femme est tout simplement à sa place...

    • C’est la réflexion que je me fais depuis un moment sur seenthis, et que Mastodon vient de raviver.

      Aujourd’hui, Mastodon est clairement très pâle en comparaison de seenthis pour :
      – les archives structurées
      – l’organisation autour des discussions (y compris au niveau de la recherche)
      – l’édition de ses propres billets
      – l’import de flux rss
      – les tags
      – l’intégration des images / oembed
      – le design graphique et la structure des billets
      – la limitation à 500 caractères (pourquoi n’est-ce pas un réglage de l’instance ?)
      – (qu’est-ce que j’oublie ?)

      Mais, il faut voir que le petit nouveau a la structure de données et l’API qui vont bien, ce qui pourraient leur/nous permettre de l’améliorer sur tous ces points.

      De plus Mastodon a réussi à rassembler très vite une énorme communauté de développeur·es semble-t-il très motivé·es. Tandis que, côté seenthis, les devs sont <strike>fatigués</strike> occupés à autre chose…

      Bref il me paraît clair qu’on n’aura pas l’énergie de rendre notre système compatible GNU Social / Mastodon, et qu’on devrait plutôt essayer de faire avancer Mastodon pour qu’un de ses avatars puisse à terme rendre les mêmes services que seenthis. Si cela aboutit, il « suffira » le moment venu d’écrire la moulinette d’import/export des contenus de ce site vers une instance Mastodon, et zou.

      Je ne sais pas si vous partagez cette vision des choses.

    • bien que pas geek / dev je partage complèment cette vision, @fil en partant d’un autre constat : si y’a pas une dimension chat / social, il est impossible de faire bouger les gens des réseaux-sociaux-marchands... des années qu’on essaye et que ça change rien , c’est même de pire en pire côté luttes sociales et le CHT de Nantes tire la sonette d’alarme sur la disparition des mémoires de luttes...
      Bref il nous faut nous unir et concentrer sur les initiatives qui semble développer de l’enthousiasme et ça fait longtemps que j’en n’avais pas vu un aussi fort que pour #mastodon !

    • On avait évoqué le sujet avec @b_b : https://mastodon.social/@0gust1/1591122

      En plus des choses listées par @fil, l’interface même de Mastodon (inspiré de tweetdeck, je crois), les notifications temps réel, la mise à jour rapide des flux, etc.., créent une temporalité plus rapide sur Mastodon que sur Seenthis, et donc des usages différents.

      Il y a peu de longs posts sur Mastodon, et il m’est arrivé une fois ou deux, d’être gêné par la limite des 100 caractères.

    • D’accord avec les remarques de @fil

      Il manque (encore) à #Mastodon beaucoup de fonctionnalités, mais il en a de sérieuses aussi.

      Par exemple la possibilité d’être utilisé sur mobile, ce qui fait terriblement défaut à #Seenthis et qui fait qu’il y a tj des « trous » dans mon utilisation de celui-ci... Les moments, par exemple, où je ne peux réseauter que dans le métro, ou le matin en prenant mon café.

      En dehors du fait que je suis convaincu qu’il faut aider #Mastodon à se développer, ce qui serait intéressant c’est de développer des passerelles entre les réseaux indépendants et/ou alternatifs. Finalement, ne pas être prisonnier d’un seul outil, ne pas tout miser par #Mastodon parce que le vent souffle de ce côté en ce moment...

    • D’accord avec @0gust1 : la temporalité et les usages sont différents.
      Seenthis manque complètement du côté temps réel : pages web statiques et emails VS appli JS dynamique + notifications.

      Et comme tu le dis @fil, Mastodon a une API et du coup des outils qui se développent autour, plutôt que de devoir apprendre SPIP (et Seenthis) pour l’étendre.

      Mastodon c’est une expérience pour l’instant réjouissante, il faut en profiter et y participer, créer des passerelles et imaginer des usages.

      Synchroniser des fils rss ? Oui, bon, bien, mais je suis sûr qu’on peut faire mieux. Mais quoi, je sais pas encore...

    • Peut être parce qu’il n’y a pas (encore) de moteur de recherche digne de ce nom, et que ça parait difficile vu le côté décentralisé / dupliqué des contenus...

    • A force d’observer les différents réseuax et pratiques, il me semble que l’outil le plus puissant et commun demeure le hashtag : il est utilisé presque partout (il fait souvent défaut aux « medias libres » par contre" et si on réussissait à faire un outil paramétrable selon nos préférences de sources autour de ces hashtags, p’t’être on retrouverait un peu une lecture plus plurielle et transversale sur des luttes sociales, des évènements marquants... cette discussion avec le CHT m’a vraiment beaucoup fait réfléchir, ainsi que des personnes, pendant les rencontres autour des automedias, qui étaient inquiètes de la domination de l’immédiateté, au détriment de l’analyse de fond...

    • @hervelc pointe avec justesse :
      https://mamot.fr/@hervelc/304576

      Mais Seenthis a d’autres qualités. Je m’en sert comme d’un cahier de notes de mes lectures, et en plus Sentis me permet de les partager (mais pour moi, c’est un supplément d’âme).
      Alors que Mastodon, Twitter et autres sont des outils de circulation des informations que je peux lire, et parfois même des idées qui peuvent me traverser l’esprit. Je ne relis jamais et n’interroge jamais ces outils. C’est du flux quand Sentis est une mémoire. Vive Sentis.

      – Twitter comme flux, très volatil, où un post n’a qu’une existence éphémère. Ça reste superficiel : ça surfe, vite, en surface, dans l’immédiateté.
      – SeenThis comme (aide-)mémoire, perenne, propice à l’approfondissement. Ça permet de creuser, ensemble.
      – Mastodon, chépakor, me semble que ça se cherche encore. Pour l’instant, ça ressemble (visuellement) à Tweetdeck, mais je n’en cerne pas encore l’usage caractéristique. Il est sans doute trop tôt pour dire.

    • Oui et c’est délibéré : par exemple, l’envoi des notifications par email est fait avec un décalage de 10 minutes. Ça te permet d’éditer ton message tranquillement…

      Ce n’est pas forcément parfait : on pourrait imaginer des options pour rendre cette période plus longue ; d’autres options pour que les notifications ne viennent qu’une fois par jour sous forme d’un « digest », etc.

      Mais comment expérimenter si on n’a qu’une seule instance et presque plus de développeurs ? Ce qui me semblerait bien à ce stade, c’est d’essayer de documenter ce qui fait que seenthis marche bien pour nous, et voir si c’est transposable à Mastodon.

    • Je pourrais peut-être indiquer une nouvelle fois les deux principaux objectifs que j’avais en tête pour Seenthis à l’origine…

      (a) Un système de référencements commentés

      c’est ce qui donne la principale caractéristique formelle de Seenthis à mon avis, la structure de ses messages autour d’un extrait de texte : le titre, l’URL, un extrait et éventuellement un commentaire personnel (d’où, d’ailleurs, le non-recours aux « cards » de type Facebook/OpenGraph/Twitter, parce que le but est que ce soit le lecteur qui cite la partie du texte qu’il trouve pertinente ;

      (ça donne aussi des petits détails tels que : le soin apporté à la présentation des URL, la présence du petit logo du site d’origine, et l’indication de la langue de l’article lié, les traductions automatiques sur les citations, la détection de langue indépendante des blocs de citation pour leur appliquer les règles typographiques qui vont bien et non forcément celles de l’auteur du billet de référencement, le fait que la thématisation automatique utilise le texte de la page référencée et pas seulement le contenu du message local… puisque le rapport au texte référencé est fondamental)

      (b) Un outil de travail militant et collaboratif

      Je suis un peu chiant avec ça, mais c’est fondamental pour moi, comme ça l’était pour SPIP aussi. Il s’agit de favoriser un véritable travail personnel, favorisant la régularité, l’expertise et la collaboration. À l’inverse, il s’agit d’éviter le “personal branding” et le bavardage. En pratique, c’est ce qui a justifié dès le début la présence de forums sous les référencements quasiment à égalité avec le message principal, et l’usage de ces « forums » (dans la tradition d’uZine, d’ailleurs) est clairement très riche et constructif sur Seenthis (lire les “réponses” sur Twitter est juste pénible – je veux dire : humainement c’est pénible). Ou la présence du petit triangle avant un lien qui signale que ça a été déjà référencé, ainsi que le système de « partager » qui fait passer un message dont on n’est pas l’auteur dans son propre flux, sans qu’on soit clairement mentionné : ce qui pousse (force, quasiment, puisqu’on se fait vite rappeler à l’ordre par d’autres usagers) à ne pas se « brander » en récupérant les référencements des autres sans les citer, mais au contraire à faire circuler un même référencement initial et venir enrichir le « forum » de quelqu’un d’autre.

      (De fait, c’est certes une force de Seenthis, mais c’est aussi ses principaux défauts : si on n’est pas prêt à bosser régulièrement pour développer une certaine compétence sur un sujet, c’est pas du tout engageant comme endroit.)

    • Pour ce qui est du respect des sites référencés, un détail parlant : là où Seenthis accepte que les liens hypertextes vers Mastodon (en fait, vers l’extérieur en général) soient largement des liens « follow » (indiquant à Google qu’il peut suivre ces liens), tous les liens depuis Mastodon vers Seenthis sont en « nofollow » (comme chez Facebook et Twitter).

    • le fait que la thématisation automatique utilise le texte de la page référencée et pas seulement le contenu du message local… puisque le rapport au texte référencé est fondamental

      => ça ça fait belle lurette que ça ne fonctionne plus, si ça a jamais fonctionné au-delà des premiers jours.

    • Sur le fond, c’est clair qu’avec seenthis il y a un design initial (structurel, technique, graphique, et aussi thématique avec les premiers inscrits et flux rss) qui a orienté les choses d’une manière particulière, très riche et réjouissante.

      Ça en fait un lieu unique, avec une communauté unique.

      j’ajoute que l’outil est ainsi assez proche de l’idéal pour mes usages. (Pour moi le gros souci est l’absence d’une version offline synchronisée en permanence, qui ferait apparaître les seens dans mes recherches persos.)

      Mais vu le peu de développement, je m’interroge de façon ouverte sur l’avenir du logiciel, moins important à mon avis que l’avenir du lieu, de cette communauté. Et aussi sur les leçons qui pourraient aider au développement d’autres logiciels.

    • Une difficulté, à mon avis (ou à mon goût, c’est une de mes lubies), c’est qu’on a toujours tendance à mélanger plusieurs aspects. Et en matière de « réseaux sociaux libres », je reviens toujours à l’idée qu’on se focalise uniquement sur la technique au détriment du reste (rappel : quand j’ai ouvert Seenthis aux inscriptions publiques après des années à le faire tourner en petit comité, Cédric a trouvé malin de publier un article disant que c’était pas comme ça qu’il fallait faire ; quand on a libéré le code, alors que le réseau tournait depuis des années en produisant un contenu passionnant, sur Linuxfr les commentaires se sont focalisés sur le fait que « techniquement » ça ne pouvait pas fonctionner… et là on a un clone de Twitter, dans une logique éditoriale radicalement différente de Seenthis et on est déjà à se demander si Seenthis va mourrir faute de développements).

      Pour avancer, il faudrait (mais on le fait à chaque fois je crois) délimiter les questions :

      (1) il y a la question de la gestion, de l’économie du truc, de la responsabilité juridique/morale… dont on a parlé l’année dernière, l’idée d’une association, mais ça n’avance pas. Peut-être parce que ça retombe toujours dans la question « technique » de l’hébergement, alors qu’il faudrait insister sur la responsabilité éditoriale de la gestion d’un tel réseau social. (Pas inintéressant d’ailleurs que @biggrizzly évoque cette question en parlant des instances de Mastodon.)

      (2) il y a les aspects techniques, qu’on a plus ou moins relégués à des signalements sur Github. Perso, n’étant plus à confronté aux problèmes (notamment de charge) du serveur comme je l’ai été pendant des années, et je suppose comme beaucoup d’autres, je ne suis plus tellement au courant (ni motivé) sur les problèmes de tenue en charge, d’efficacité, etc. C’est certes fondamental, mais quand on n’a plus les mains dans le moteur, c’est difficile de savoir quoi faire ou même de se passionner pour des choses qui deviennent assez distantes. Le fait de n’avoir que deux instances en production, ça ne multiplie d’ailleurs pas les retours d’expérience de ce côté et l’investissement de développeurs.

      Après, ne pas perdre de vue que la communauté de Seenthis n’est très largement pas du tout technicienne. Ça m’avait marqué lors de la fête aux Grottes, et je trouve ça très réjouissant. Ça m’a surpris, puisque j’ai un passif dans les milieux à la fois militants et très techniques. Mais vraiment : c’est génial. (Mais ça fait aussi qu’on ramène peu de gens qui vont mettre les mains dans le cambouis pour répondre à leurs propres besoins, puisque c’est bien comme ça qu’on avait fait d’autres projets libres.)

      (3) il y a les questions des fonctionnalités, qui sont pour moi centrales. Mais : (a) quand ça commence c’est généralement ramené à des questions techniques, ce qui a tendance à faire taire les premier usagers (b) il n’y a à ma connaissance rigoureusement aucun autre réseau qui propose les fonctionnalités éditoriales qui caractérisent Seenthis ; et beaucoup d’usagers ne se rendent pas forcément compte de ces caractéristiques ; alors de là à réclamer de nouvelles fonctionnalités éditoriales, ça ne me semble pas évident de trouver des idées originales en plus (rappel : on a cette conversation, comme à chaque fois, parce qu’un nouveau clone de Twitter, très pauvre d’un point de vue éditorial, fait la Une).

      (4) ça serait bien de ramener du monde, c’est vrai et c’est encore un autre aspect ; mais je pense qu’il y a, de manière extrêmement pesante, le paradigme mortifère des « réseaux sociaux », qui fait que même avec la meilleure volonté possible, il est difficile de ne pas croire qu’on aura un impact sur le monde bien plus important et direct sur des réseaux où l’on nous promet des centaines de « likes », de « friends » et de « retweets » parce qu’il y a des millions d’abonnés. Ce n’est pas que Seenthis, c’est constaté régulièrement sur les plateformes militantes, avec les gens qui croient qu’il vaut mieux aller causer sur Facebook ; c’est sans doute aussi dans la perception de Rezo.net, dont on pourrait croire que l’impact serait extrêmement faible par rapport aux milliards de connexions de Twitter…

      Il faudrait sérieusement interroger ce paradigme. À ma petite échelle (mais je n’ai plus de « blog » avec des billets indépendants pour valider précisément cela, vu que je suis sur Seenthis :-)), mais à chaque fois que constate qu’il y a un impact extrêmement extrêmement extrêmement faible quand on est « retweeté » par une célébrité sur Facebook ou Twitter : ces réseaux sont faits pour qu’on ne les quitte pas, et les gens cliquent « like » juste pour marquer leur satisfaction et montrer socialement qui ils sont, mais en pratique ça ramène très très très peu de gens sur un article ou sur un site. Sur beaucoup de sites, il y a beaucoup plus d’intérêt à être référencé sur Rezo.net et/ou discuté sur Seenthis, même, que d’être « liké » par une célébrité sur Facebook. Je suis aussi sur Twitter, dont j’ai un usage « sérieux », mais je trouve rigoureusement impossible d’y tenir un discours constructif ou de faire reconnaître mon boulot. Sur Seenthis (sous un autre pseudo), c’est exactement le contraire : visites, référencements, citations, reprises… sur Twitter je ne suis qu’un des nombreux cons qui mettent de temps en temps un commentaire sous un message de Glenn Greenwald.

      (Sinon, autre aspect, que j’ai évoqué dans un message précédent ci-dessus : on paie à mon avis le fait que le format et le réseau humain imposent de venir avec pas mal de travail personnel, et que c’est pas évident de débarquer ici.)

    • Association : la question se pose du fait que l’hébergeur actuel souhaite changer de mode de fonctionnement. Personne ne l’a titillé directement, pour savoir comment améliorer la situation, mais il va bien falloir y répondre.

      J’ai une association sous la main, en coma dépassé, mais qui existe en Préfecture depuis (au moins) 10 ans, et qui ne demande qu’à vivre... il lui faudrait juste un Président, un Trésorier, un Secrétaire... et un compte en banque.

      La liste de diffusion pourrait permettre de discuter de tout cela.

      Globalement, sur les qualités de l’outil SeenThis, je suis de l’avis de Arno*.

    • Le seul élément qui manque essentiellement à Seenthis c’est la possibilité de partager facilement avec les mobiles - il faudrait juste un bouton « partager » après avoir marqué des éléments sur son appareil Android avec la possibilté de remplir un champs commentaire et/ou une liste des hashtags qu’on utilise d’habitude.

    • #Pitié, ne passez pas Seenthis sous Mastodon. J’ai testé j’y retrouve le vertige de l’immédiateté à la twitter, que j’ai déjà fuit pour renvoyer mon rss seenthis vers twitter. Le plus de seenthis, c’est la temporalité. Je peux revenir sur 7h36 deux semaines après et il y a toujours des choses intéressantes et d’actualité, il y a des débats de longue haleine faciles à suivre etc. A l’opposé de cette impression que l’on rate quelque chose si on n’est pas connecté en permanence. L’aspect communautaire est important aussi, si je peux me permettre ce mot.

    • @philippe_de_jonckheere @tetue @supergeante Je ne crois pas que quelqu’un ait proposé sérieusement de remplacer Seenthis par Mastodon. Les deux logiciels sont très différents, ont des cahiers des charges (cf. @arno pour sa description du cahier des charges de Seenthis) très différents. Certains préfèrent l’un, d’autres l’autre, et d’autres encore apprécient les deux, mais pour des usages différents.

      Reprocher à mastodon son « immédiateté », c’est comme critiquer un restaurant végétalien parce qu’il ne propose pas de viande. Mastodon est conçu pour l’immédiateté (« un flux, et pas une mémoire », avait dit @hlc).

    • Et une troisième sous SPIP 3.1 par chez moi (pas encore publique).

      @b_b est-ce qu’il y a une documentation ? Là c’est #SPIP 3.2 qu’il faudrait viser, mais 3.1 serait un excellent point de départ.

  • Démolir le Sacré-Cœur ou honorer les morts de la Commune ? - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2017/02/28/demolir-le-sacre-coeur-ou-honorer-les-morts-de-la-commune_1551465

    Le Sacré-Cœur reste terriblement associé à la Semaine sanglante. La quoi ? Vous n’êtes pas le seul, lecteur, à l’avoir oubliée. […] le massacre des communards par l’armée versaillaise, du 21 au 28 mai 1871 […] entre 6 000 et 20 000 morts. Deux ans plus tard, l’Assemblée nationale ne trouve rien de mieux à voter que l’édification d’une église à Montmartre, là même où on a tué.

    Au moins, aussi loufoque que sérieuse, l’idée […] aura eu le mérite de faire reparler de la Commune et d’ouvrir un débat occulté. Elle démontre par l’absurde l’invisibilisation de ce qu’a vécu Paris : un rêve social et un massacre de masse.

    #Commune_de_Paris #Sacré-Cœur #Semaine_Sanglante

  • La profanation, c’est la basilique du Sacré-Cœur, pas les tags
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/03/20/profanation-cest-basilique-sacre-coeur-les-tags-250836

    « Profanation ». Tous utilisent ce mot. Pas délit, pas vandalisme, pas dégradation : profanation. Soit un rapport au sacré. Aucun recul, aucune neutralité dans l’exercice d’une fonction publique. Le fait religieux est posé comme une évidence, et pas question de rappeler que si l’action publique organise la libre expression religieuse, elle ne reconnaît rien.

    • Maintenant, venons-en au cœur de cette affaire du Sacré-Cœur, celui qu’aucun politique n’a relevé : pourquoi commettre pareil acte à cette date et à cet endroit ?

      Le 18 mars 1871, le peuple parisien, assiégé et affamé, se soulève contre l’Assemblée versaillaise, réactionnaire, monarchiste et cléricale. Les Parisiens montent au sommet de la colline de Montmartre, à l’époque dépourvue de cette fameuse basilique, simple vignoble urbain, sur laquelle se trouvent des canons de l’armée. Le peuple s’empare des armes, proclame la Commune, et en appelle au pays pour défendre la « vraie République ».

      Nul n’ignore la fin de l’épisode : lors de « la semaine sanglante » (21-28 mai 1871), l’armée de Thiers reprend la ville au prix de 20 000 à 30 000 morts (vous vous rendez compte ? Quasiment le bilan de l’insurrection du ghetto de Varsovie), exécutés à la chaîne et enterrés sous les rues (on retrouvera plusieurs charniers pendant les travaux de percement du métro dans les années 1897-1902).

  • Ni Dieu ni Maître – Une histoire de l’ anarchisme
    Un documentaire en deux parties de Tancrède Ramonet
    mardi 11 avril 20h50
    http://servicepresse.arte.tv/ni-dieu-ni-maitreune-histoire-de-lanarchisme (pour la bande-annonce)

    Un site dédié :
    http://sites.arte.tv/anarchisme/fr

    //20 avril : le documentaire reste visible sur le compte du groupe de musique ACHAB, qui a composé la bande originale et auquel participe le réalisateur :
    https://www.youtube.com/watch?v=vcEZbItAkrs

    Déjà disponible ici (pour l’instant/non), suite à sa diffusion sur RTS :
    "Ni Dieu ni Maître, une hist..." Cette vidéo n’est plus disponible suite à une réclamation pour atteinte aux droits d’auteur soumise par Arte. Opération impossible
    https://www.youtube.com/watch?v=sDEjny06Xag


    //

    Déjà plusieurs fils de discussions ici en suivant #Tancrède_Ramonet

    –-
    Bande annonce aussi sur Vimeo
    https://vimeo.com/194357899


    via https://seenthis.net/messages/553561 (@ant1)

    Et une critique dans La Croix
    http://www.la-croix.com/Culture/TV-Radio/Ni-Dieu-Maitre-grande-histoire-lanarchie-2017-04-09-1200838202

  • Le réveil des sans-culottes - romy.tetue.net
    http://romy.tetue.net/le-reveil-des-sans-culottes?lang=fr
    http://romy.tetue.net/el-despertar-de-los-sans-culottes?lang=es

    J’avais quitté la France si confite d’affaires qu’elles ne faisaient même plus scandale. Je la retrouve ragaillardie, gigotant sous les piques des sans-culottes. Quoiqu’il se passe, il semble bien qu’effectivement quelque chose persiste de l’esprit révolutionnaire français… Ou était-ce moi qui, assommée par les médias, que je boude pourtant, n’y voyais tout simplement plus clair ?

    #SansCulottes #sans_culottes

  • French election : factory worker Poutou emerges as star of TV debate | World news | The Guardian

    https://www.theguardian.com/world/2017/apr/05/french-election-factory-worker-philippe-poutou-emerges-as-star-of-tv-de

    Je suis désolé de poster un lien en anglais mais la presse française... Bon. Juste pour dire que j’ai réécouté Philippe Poutou hier (l’intégralité de son intervention) et je dois avouer qu’il m’a scotché. Un cours extrait dans cet article du Guardian.

    A little-known candidate emerged as the star of the televised French presidential debate after challenging two of the frontrunners over their honesty and implication in fraud scandals.

    The militant Philippe Poutou, of the New Anti-capitalist party, weighed into the far-right favourite, Marine Le Pen, and conservative François Fillon, who are both under investigation for misuse of public funds.

    J’ose le tag #philippe_poutou

    • Je me demande, du coup, ce que ça leur fait, à la droite néo-réac et à l’extrême-droite xénophobe qui n’a pas de mots assez doux pour ce « peuple populiste », ce peuple qui dirait toujours la vérité contre les élites, ce peuple qui élit Trump, ce peuple qui brexite, ce peuple qui aimerait Le Pen, qui se vautrerait dans la panique identitaire, de se prendre un Poutou comme on se prend un missile tactique ?
      Un Poutou populiste, pour le coup, comme eux, mais un populiste cauchemardesque, un populiste avec une conscience de classe, une vraie conscience de classe velue et blindée, un Poutou qui capte le discours du tous pourris avec une légitimité en béton, un Poutou qui rappelle qu’il est le seul à être ouvrier et qui renvoie Fillon et Le Pen à ce qu’ils n’ont jamais cessé d’être : des aventuriers moyennement honnêtes, des bourgeois qui n’arrivent plus trop, tout à coup, à amuser le tapis avec le totalitarisme islamique ou ces salauds de bobos (même si les seconds sont les victimes du premier) et se retrouvent bien obligés de faire profil bas contre ce partageux qui met sous leurs yeux d’une part la contradiction entre leurs vertus publiques et leurs vices privés et d’autre part la vraie vie de ceux qui sont du mauvais côté des inégalités.
      Quand on joue avec les allumettes, un mauvais retour de vent, et c’est vous qui brûlez. C’est ce qui est arrivé à Fillon et Le Pen hier soir.
      Ils peuvent toujours appeler au secours Bouvet ou Zemmour, ou d’autres chiens de garde qui aiment les pauvres tant que les pauvres s’en prennent à l’Arabe, au pédé, aux avortées, (et surtout pas aux patrons), ils peuvent continuer de mal lire Orwell ou Pasolini. C’est pourtant eux, à la fin, qui se sont retrouvés tout seuls dans le noir et personne ne les a entendus crier.
      On ne votera probablement pas pour Poutou mais on lui doit, dans cette campagne, un pur moment de rock’and roll dialectique. Qu’il en soit remercié. Au nom du peuple, justement.

      http://feusurlequartiergeneral.blogspot.fr/2017/04/un-pur-moment-de-rock-and-roll.html
      https://seenthis.net/messages/586269 via davidzentao

  • Brain Magazine - News - ’’Elle’’ et ’’Glamour’’ : quand les magazines féminins nous donnent des leçons d’(anti)féminisme
    http://www.brain-magazine.fr/article/news/35969-Elle-et-Glamour-quand-les-magazines-feminins-nous-donnent-des-l

    Quand on lit ces éditos, on pense bien sûr à toutes les féministes au front, dans l’ombre, qui foutent les mains dans le cambouis, où vos ongles moralistes n’ont jamais trempé. On pense à la sueur, l’énergie, le temps, la frustration, les empiétements, les sacrifices choisis, qui parfois ne payent pas. On pense à toutes les copines, militantes, bénévoles, étudiantes, chômeuses, ostracisées au boulot parce qu’étiquetées pète-burnes de service, placardisées, qui se cognent la gueule au plafond de verre à en pisser le sang, qu’on a conchiées pendant des années, en les traitant d’hystériques, de frustrées de la chatte, de névrosées, de thons ou de grosses putes sur les internets. Parce que mesdames, ce n’est pas vous qui vous mangez du troll haineux et des menaces de viol quotidiennes sur les rézosocios, alors merci de jouer les héroïnes pour nous.

  • Désolée, je ne suis pas une féministe « glamour » | Ladies & gentlemen | Francetv info
    http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2017/03/03/on-peut-etre-blonde-et-feministe-en-revanche-cest-plus-difficile-d

    Je viens de lire ton édito dans Glamour (on me l’a envoyé, rassure-toi, je n’achète pas ton journal).

    Tu vas sans doute me trouver trop brune, pas assez Badinter-Veil-Giroud, trop pleine de dents, trop en rage, trop misandre, trop castratrice, trop violente, trop impolie (pardon de te « mettre mal à l’aise » quand je dénonce le sexisme, c’est vrai, quoi, ça gâche l’ambiance une pétasse qui refuse les mains aux fesses et dénonce les insultes misogynes), trop blogueuse (tu as écrit « en mal de sujet », tu aurais pu ajouter « en mal de buzz » pour aller au bout du mépris), trop frustrée, trop « petite semaine », trop « agressive », trop dominatrice, trop revancharde, trop poilue, pas assez « trentenaire, souriante, douce et déterminée » pour qu’on « aime lui ressembler »...

    Avec ce billet, je vais t’offrir ton petit « CQFD » (ce sera mon cadeau de 8 mars) : je suis (presque) bel et bien tout ce que tu décris en creux des féministes que tu peux pas blairer.

    #Glamour #Féminisme #8Mars #Céline_Perruche #Marie_Donzel
    #antiféminisme #consommation #féminisation_des_noms, #publicité #sexisme #stéréotypes #tâches_ménagères

  • J – 63

    Quand le responsable devient rouge de colère parce qu’il ne parvient pas à faire fonctionner la nouvelle machine à café.

    Quand tu viens à son secours.

    Quand tu réalises que la nouvelle machine à café ne peut pas fonctionner parce qu’elle est débranchée.

    Quand tu lui fais remarquer sans ironie excessive.

    Quand tu sens que cela ne le fait pas du tout sourire.

    Quand tu comprends que tu ne peux pas la rebrancher tout de suite parce que c’est l’homme de ménage qui l’a débranchée pour brancher son aspirateur.

    Quand tu expliques cette contingence à ton responsable

    Quand il se met en colère contre l’homme de ménage

    Quand tu fais remarquer à ton responsable que l’homme de ménage ne peut pas faire autrement parce que c’est la seule prise électrique qui lui permette de passer l’aspirateur dans la salle de réunion sans débrancher un seul équipement de la selle de réunion. Et qu’on lui a sans doute demandé de procéder de la sorte.

    Quand ton responsable insiste.

    Quand tu lui expliques que l’homme de ménage a presque fini.

    Quand ton responsable manque de prendre une châtaigne en voulant débrancher l’aspirateur depuis une prise sécurisée.

    Quand il repart. Sans son café.

    Et quand l’aspirateur s’arrêtant tu proposes ostensiblement un café à l’homme de ménage.

    #qui_ca

  • Accessibilité bureaucratique
    http://romy.tetue.net/accessibilite-bureaucratique
    http://romy.tetue.net/bureaucratic-accessibility

    Mais pourquoi reste-t-il si difficile d’avoir des alternatives textuelles aux images ? Encore faudrait-il savoir faire un site web… En matière d’accessibilité, vous avez tous et toutes entendu parler du besoin de fournir une alternative textuelle aux images. C’est très loin d’être suffisant pour rendre un site web accessible, mais c’est l’exemple qui revient toujours à ce sujet. Parce que c’est le plus simple à comprendre et à expliquer. Pour rappel, le premier critère d’accessibilité — depuis des…

    #Microsoft #a11y #RGAA #accessibilité

    • Merci @tetue, cette présentation était vraiment chouette :)

      – la vidéo est disponible sur le site de Numa Paris : https://www.numaparis.ubicast.tv/videos/retour-experience-tails (le site de Passage en Seine a l’air HS en ce moment).
      – je viens de retomber sur les slides de la présentation : https://tails.boum.org/contribute/how/promote/material/slides/PSES15-20150618/UX_et_logiciels_libres.pdf
      – du côté des sites « Mutu », y’a toujours l’envie de redessiner l’interface privée de Spip, tant pour les personnes qui souhaitent proposer un article / une photo / un son… que pour les modérateurs et modératrices. Mais c’est un taf à plein temps. Ce serait intéressant de savoir comment la recherche et le développement autour de Tails et de l’UX ont été financés.
      – il m’avait semblé que la démarche de Tails et de Numa était singulière en cela qu’elle montrait une hybridation des différentes compétences / expertises, une tentative sur une période assez longue de compréhension des implications respectives des différents boulots. Trois conclusions après la conférence : la nécessité de « traducteurs et traductrices » ou de « passeurs » (dans un sens comme dans l’autre), d’être d’accord sur l’importance de la démarche et le besoin de se réunir pour travailler ensemble, pas toujours évident dans les projets libres.

    • Oui pour moi ça colle avec ce que j’ai fait comme remarques ailleurs à chaque fois qu’on parle du sujet : le problème n’est pas juste de mieux accueillir les non-devs, c’est un des problèmes mais très très loin d’être suffisant. Le problème c’est « le taf à plein temps » : avoir du temps long, pouvoir se réunir régulièrement (si possible IRL, mais même si à distance avoir vraiment une régularité). Il faut aussi être d’accord qu’il faut des vrais gens avec ces compétences (des ergos, des graphistes), et avoir des gens qui ont des compétences transversales (dev-ergo, graphiste-front, etc) qui savent dialoguer. Mais le plus dur c’est de trouver le temps long, avec des gens qui arrivent à vivre pendant ce temps.

    • Les dernières slides de la présentation citée plus haut résument pas mal la démarche :

      UX et Logiciels Libres :
      • Remettre en cause les fondamentaux
      • From feature-driven to value-driven development
      • Passer des choses qui “marchent" aux choses qui “servent”
      • Intégrer ces methodologies (recherche & conception)
      • Passer de la question "Can we build it ?" à "Should we build it ?"
      • Inclure toutes les partis prenantes dans les processus (x-functional)
      • Prendre du temps en amont pour en gagner après
      • On peut faire un bout de code mais pas un bout d’UX. Le code est
      générique et l’UX est spécifique au contexte d’usage.
      • La mesure du succès du code n’est pas la meme que celle du
      design : working software doesn’t mean good experience

  • Le design dans le libre : pistes de réflexion - MARIE & JULIEN
    http://mariejulien.com/post/2017/02/08/Le-design-dans-le-libre-%3A-pistes-de-r%C3%A9flexion

    On en arrive à la réflexion usuelle “c’est un projet libre, n’importe qui peut aider, propose tes services”.

    C’est très juste, mais assez simpliste, le problème ne venant pas de manque de bonne volonté de la part des designers ni même du fait que ça ne soit pas rémunéré (aider un logiciel libre est une cause noble pour bien des designers, car le produit profite à tous).

    Le problème vient du fait que collaborer en tant que concepteur, directeur artistique ou designer sur un projet libre, c’est L’ENFER.

    Oui, l’enfer, et je pèse mes mots. Pourquoi ? Car le monde du logiciel libre est le royaume de la pull request et des commentaires éloquents, et ce mode de fonctionnement ne se prête pas à la conception et à la stratégie. Il y a bien du design itératif et du A/B testing qui peut se concevoir de cette façon en fin de chaîne, mais à part ça, c’est une solution inappropriée.

    L’outil conditionne aussi le design. En plus de n’être pas familier avec ces outils de devs (non, ils ne doivent pas plus les apprendre que le dev ne doit apprendre Illustrator…) ces outils formattent la pensée et la façon d’aborder une problématique (c’est pareil pour Invision d’ailleurs, qui est pourtant un outil de designers).

    #design #libre #enfer

    • dans les commentaires de l’article, l’expression « des maçons sans architecte » est plutôt bien trouvée

    • Je suis à la fois content de lire cet article (qui égratigne parfois très justement), mais également atterré par les postures et les sempiternels clichés qu’on ne dépasse pas depuis +10ans (j’aurais pas dû lire les commentaires).

    • Juste une première remarque en passant : le lien vers le commentaire sur le logo de Seb est dans un paragraphe argumentant que l’évaluation n’est jamais par des pairs, et que des devs évaluent en donnant leur ressenti personnel et non-étayé : sauf que le lien est justement vers un commentaire de Izo qui pour le coup EST un pair et pas un dev ! Ce qui n’empêche pas que son commentaire était totalement un avis personnel et non étayé, et donc un peu pourri. Mais du coup ça ne colle pas à l’argumentation du paragraphe.

    • En lisant l’extrait qui suit je me dis que c’est pas gagné si les gens restent cloisonnés comme ça dans leur monde...

      Tout comme je n’irai pas tripatouiller un repo de code pour l’améliorer car je ne suis pas dev, j’aimerais que des développeurs ne viennent pas tripatouiller le design.

    • Moi je suis tenté de troller les auteurs en temps que designer mais pour l’instant j’ai la flemme. Je peux juste dire que oui, perso, marketing = globalement caca (c’est ma piste de réflexion principale !).

    • La vache, je suis juste atterré de la plupart des réponses de dev ci-dessus.

      1. je demande comment on peu améliorer la collaboration entre designers et développeurs
      2. Julien fait un billet de réponse (avec lequel j’ai des points de désaccord, cf premier commentaire). Billet critiquable, mais dont le principal point pour moi est « Les libristes rejettent et dénigrent le design, ça irait mieux si on se faisait confiance mutuellement »
      3. avalanche de commentaires de devs en mode attaque sur le métier, le coût, l’utilité, et anecdotes sorties du contexte
      4. article sur LinuxFR montrant encore plus le côté obtus de nos communauté. ... (on traite carrément l’auteur de « frustré », que son raisonnement est « débile », qu’il ne pense qu’à être embauché, on lui dit « qu’il n’a qu’a forker »... C’est sûr que ça donne envie d’aider !)

      Moi, ça me peine (vraiment). Je pense qu’on vient de donner une image détestable. Je me met à la place d’un non-développeur (ou même d’un designer), et je vois une communauté (trop) sûre d’elle-même, de ses compétences, de sa supériorité.

      http://mariejulien.com/post/2017/02/08/Le-design-dans-le-libre-%3A-pistes-de-r%C3%A9flexion#c19506

    • @riff : Mais… ce ne sont que des mots désignant des aspects d’un métier… qui ne se limite pas à la servitude marchande ! C’est aussi bête que de penser qu’il faut éviter d’utiliser les couleurs du logo de Google ou qu’il vaut mieux jeûner parce que les riches mangent trop… Les couleurs, la nourriture ou la communication n’ont rien de mal en soi. Tout dépend de ce qu’on en fait.

      Quant aux utilisateurs, c’est évidemment sous-entendu, puisque le designer UX ou l’ergonome travaillent avec les utilisateurices. C’est précisément leur job, la base de leur job.

      Peut-on essayer de dépasser ces vieux clichés, siouplaît ? Pardon @riff, mais ton message témoigne d’une grande méconnaissance. La discussion se poursuit, de façon très intéressante et constructive, dans les commentaires de l’article.

      @james : bien vu :D

    • Je ne veux pas troller des heures dans ce sujet d’autant que tout de même, je souscris à une bonne partie des remarques de Julien, mais je suis désolé, on a le droit de ne pas vouloir que dans tel ou tel projet les considérations de marketing soient importantes. Déjà je suis tout de même surpris qu’on range le marketing dans le design — perso, dans mon travail, graphisme et ergonomie sont clairement séparés du marketing. Ensuite, le marketing et la communication ne sont pas exactement la même chose. Communiquer sur un logiciel et le positionner dans une logique marketing ne relèvent pas de la même logique.
      Après, il n’est évidemment pas infamant de faire du marketing d’une part et de la communication d’autre part. Mais il me semble que pour prendre l’exemple de SPIP, « améliorer graphisme et ergonomie » ne va pas forcément avec « faire du marketing ». C’est cet amalgame qui me pose notamment problème dans l’article.

    • Oui il n’y a rien de bizarre à faire du marketing si on a effectivement quelque chose à vendre. Marketing signifiant littéralement se positionner sur un marché, tenter de gagner des parts de marché, etc, donc faire du commerce. Ce qui peut arriver à tout un chacun mais qui n’est pas obligatoirement le but de toutes les communautés de logiciel libre.

      Communiquer c’est plus large. Pour faire du marketing, on doit communiquer d’une certaine manière. Mais on peut aussi communiquer sans faire du marketing. Juste parce que c’est utile et important d’expliquer à tout le monde c’est quoi ce logiciel, à quoi il sert, c’est quoi son histoire, et en premier lieu : à celleux qui ne le connaissent pas déjà.

      Après, je peux comprendre l’idée que même si on ne vend rien, le fait de se plaindre que les logiciels libres en général n’ont pas assez d’utilisateurices, ou pareil mais pour tel logiciel précis (pas assez de gens sous gnu/linux, pas assez de sites sous SPIP, peu importe), c’est donc implicitement qu’on aimerait « gagner des parts de marché » sur les autres logiciels similaires (privateurs ou libres mais du même domaine). Donc au final c’est qu’on veut faire du marketing, même sans rien vendre.

      Côté communauté de tel ou tel logiciel, à mon avis il faut déjà se concentrer sur communiquer mieux : s’adresser à tout le monde, expliquer en visant celleux qui ne connaissent pas déjà, etc.

      Côté marketing, là je pense que c’est plus les prestataires privés qui utilisent tel logiciel (les SSLL qui utilisent Debian, les agences web qui utilisent tel CMS) de se bouger pour que leurs logiciels préférés soient plus reconnus. Mais ça peut déjà passer en priorité par participer à l’amélioration de la communication général de ces logiciels. C’est vraiment l’étape de base avant toute autre opération plus compliquée/commerciale/publicitaire/etc.

      M’enfin là on parle plus ou moins de la communication « extérieure » donc. L’article parle aussi de l’ergonomie et du graphisme « interne » aux logiciels, leur interface d’utilisation/d’admin/d’édition, et c’est encore une autre paire de manche, et un projet complètement différent…

    • Je me répète, mais on voudrait simplement que ce que vous appliquez entre vous soit appliqué pour nous, c’est à dire se faire refuser des patches comme vous vous faites refuser des patches (vous par un développeur, nous par un designer) et se faire juger par nos pairs ou du moins des gens sachant de quoi ils parlent (ça peut être des devs si c’ets aussi leur domaine).

      Je pense que tu accepterais moins ces « refus de patches » et de contributions si elles étaient repoussées par des non devs sur des prétextes fallacieux. « Tenez j’ai codé un système pour améliorer la sécu » "lol non on en veut pas et on aime pas ton indentation".

      Bref, on ne veut pas de traitement de faveur, on veut juste être traité comme les autres contributeurs : que les contributions soient jugées, acceptées ou refusées par des gens au même niveau au moins que ceux qui les soumettent.

      http://mariejulien.com/post/2017/02/08/Le-design-dans-le-libre-%3A-pistes-de-r%C3%A9flexion#c19550

    • ça fait belle lurette qu’aux USA les startups candidates à des levées de fonds intègrent des designers dès le départ
      je pense que l’incompréhension démarre ici ...
      Par exemple, le fait qu’un projet libre avec l’importance et l’ambition de Cozy Cloud n’emploie qu’un designer sur 27 salariés me fascine.
      Et pourtant cozy lève des fonds (importants), ce qui n’empêche pas que lors de mes essais de cozy, malgré plein de bonnes choses, j’ai vu beaucoup de roues colorés, erreurs, temps de réaction très longs, et une expérience finalement peu satisfaisante.

    • J’adore cette conversation. On se croirait dans une association quand on discute d’améliorer un peu la communication, les communiqués de presse, ou les visuels avec des gens qui pensent que la communication c’est faire des autocollants avec des mickeys dessus. Qu’un logo c’est facile à faire, que comic sans c’est beau. Je ne suis pas pour la main mise des experts sur tous les secteurs, mais parfois, l’expérience par exemple ça devrait pouvoir être pris en compte intelligement. Mais dès qu’il s’agit de certaines matières, ça devient le ridicule inverse. Tout le monde a un point de vue ce qui donne une liste vécue de décisions débiles, comme une asso qui décide de changer de nom, qui refuse de le faire de manière ouverte et se retrouve à décliner toute sa communication avec le nouveau nom... alors que personne n’a pris la peine de regarder si d’autres associations ou entreprises avaient le même nom ou si il était protégé par l’une ou l’autre loi de copyright pète gonade. Vous avez deviné la suite...#toiaussivismaviedanslesassos Tout de suite, dès que tu essayes d’organiser un peu le gros mot valise de marketing sort et c’est fini, impossible de travailler un temps soit peu logiquement. Par exemple, on confonds une analyse de secteur avec une analyse de marché etc.

    • http://mariejulien.com/post/2017/02/13/Table-ronde-design-et-open-source-au-Reset

      Compte rendu rapide de la rencontre du dimanche 12 février au Reset à propos du design et de l’open source.

      Par le plus grand des hasards, une table ronde “design et open source” était organisée dans le hackerspace “le Reset” quelques jours après mon billet sur le sujet. La discussion s’est ensuite poursuivie de manière plus informelle dans un bar.

      Comme le sujet a pas mal intéressé et que j’ai eu des demandes, voici un rapide compte rendu (table ronde + bar ensuite) qui sera complété peu à peu selon mes souvenirs (ouais j’ai pas pris de note et alors kestuvafaire ?).

  • Logiciel libre à la conquête du grand public - Libération
    http://www.liberation.fr/futurs/2017/02/06/logiciel-libre-a-la-conquete-du-grand-public_1546749

    « Linux est de plus en plus populaire, de plus en plus utilisé, mais ça ne s’accompagne pas d’une plus grande liberté pour l’utilisateur », regrette-t-il. C’est tout le paradoxe d’un mouvement qui n’a cessé de gagner du terrain à tous les niveaux sauf en bout de chaîne, dans nos interactions quotidiennes avec nos ordinateurs et nos smartphones.

    […]

    « Le logiciel libre est toujours une amélioration, sauf quand le logiciel propriétaire est meilleur que les alternatives ouvertes, parce qu’il y a une perte d’ergonomie. C’est pour cela que le libre et l’ open source se sont développés dans tous les secteurs sauf la bureautique. Nous n’avons pas convaincu les utilisateurs et pour le moment, le problème de la perte de vie privée ne compense pas cette question de la facilité d’usage. »

    #opensource #libre #ergonomie

    • Se tenait le #fosdem ce WE. Je mets les liens des videos. Mais clairement, il y a de la remise en qst.

      Entre autre A personal, user friendly and flexible interface

      C’était cette salle là : https://fosdem.org/2017/schedule/track/open_document_editors
      Le Samedi en K4401
      https://video.fosdem.org/2017/K.4.401

      The Office Pokémon GO IV Calculator
      Games, Fun, and Hacks with OpenOffice/LibreOffice
               LibreOffice UI Concept
      A personal, user friendly and flexible interface
               Contextual groups in LibreOffice' Notebookbar
      How to make life easier for beginners
               Make your LibreOffice extensions and macros rock
      Defining user interface has never been easier
               Interoperability regression testing in LibreOffice
               LibreOffice Online Debugging
               LibreOffice XML Help in your local browser
      Bringing 2017 to LibreOffice Help
               Extensions
      Ugly Toupee or Hipster Hairdo?
               Cleaning up the spellcheck dictionary
      And making it faster and more maintainable
               Office Basic Source Code Management
      OpenOffice/LibreOffice Basic Development with 3rd-Party Editors, Version Control and Cloud Storage Backup
               LibreOffice and your IDE
      gbuild, json and other buzzwords
               LibreOffice on Wayland via GTK3
               DrawingLayer - Optimization & Implementation
      See how we optimized drawinglayer performance with buffering and multi-threading, plus some architectural overview
               Exploiting Concurrency
      How I stopped worrying and started threading ...
               Integrating LibreOffice Online via WOPI
               Introducing LibreOffice SafeMode
               Enhance metafile importers - a restart
      First steps in re-architecting our various metafile / svg importers into one
               What the Cell?!
      Unexpected things happening under the grid.
               Tackling the LibreOffice update problem
      Automated updates and update statistics
               The Document Foundation Development Dashboard
      How LibreOffice is being developed
               The Document Foundation Development Dashboard: hands on
               Lightning talk session Open Document Editors DevRoom
      5 minutes each - come to submit until 30 minutes before, until we run out of slots