Nicole Garreau

Poétesse sans talent et dictateuse sans vergogne

  • a l’ordi qui se dédit
    La connexion qui fait le c**
    Le Facebook plein de clérouques
    Le dazibao pas jojo
    L’habitus plein de virus
    Ah bon dieu qu’ c’est embêtant tout part en cacahuète
    Ah bon dieu qu’ c’est embêtant la vie sans Internet.

    (Sur l’air de « Je ne suis pas bien portant », © Gaston Ouvrard)

  • trouve ça drôle... Non parce que normalement elle la « visualise », la musique, pas tout à fait sous forme de spectre ou de fractale mais plutôt comme un assemblage fluctuant de formes simples un peu à la manière des films dadas de Richter ou Fishinger auxquels on aurait ajouté la couleur — des farandoles de lignes, de triangles, de ronds et de rectangles se déplaçant dans un espace à deux dimensions.

    Or là en tombant incidemment sur le très célèbre « Apache » des Shadows (merci l’algorithme !) ce ne sont pas des figures expressionnistes que ses oreilles voient, mais le fameux « Petit train de la mémoire », interlude qui fit naguère les beaux jours de l’ORTF. Pourquoi cette exception ? Mystère et boule de gomme — il n’empêche que dans sa tête elle a presque réussi à résoudre le rébus qui en l’occurrence n’existait pas.

    Dans le temps il lui aurait certainement fallu faire usage de psilocybine ou de diéthyllysergamide pour en arriver là, mais la vieillesse est décidément le plus puissant des psychotropes.

    #JeNeSuisPasFolleVousSavez.

  • l’avait peut-être déjà écrit dans un dazibao, ça, mais elle en a rédigé 338810475000784 depuis qu’elle est sur les réseaux asociaux alors elle a pensé que mise sous forme de vignettes cette profonde pensée sera plus facile à retrouver et répertorier par ses hagiographes.

    Jusqu’à son dernier souffle, elle leur aura mâché le travail ; jusqu’à son dernier souffle.

  • est bien comme toutes les autres influenceuses, tiens, finalement, elle aussi elle a sa morning routine : trois cent soixante-cinq jours par an se réveiller en larmes parce que la fin du monde n’a pas eu lieu pendant la nuit, se lever en grimaçant de douleurs et en maugréant, avaler une tasse d’eau tiède et vraisemblablement pleine de glyphosate, allumer l’ordinateur angoissée de n’avoir aucun dazibao à rédiger, et enfin scotcher devant une partie de Candy Crush Saga® durant des plombes en se répétant qu’il n’y a bien que Jelly Queen, Mr. Toffee et Denize qui la comprennent (Hiiiiiiii ! Trop bien ! Iels viennent de lui faire gagner un rouleau-coco et une sucette-marteau !).

    Voilà, cher Lectorat ; vous aviez toujours jalousé son teint cadavérique, maintenant vous connaissez une petite partie de la recette pour l’obtenir.

  • sèche... elle ne retrouve pas le nom de la police de caractères... un truc très arrondi, très début des années Soixante-Dix, assez peu lisible, sans empattement mais avec un système de pleins et de déliés extrêmement marqués... Vous voyez, le style de lettres faites pour être dessinées en orange au milieu des tables en formica et des papiers peints à grosses fleurs...

    Elle s’inquiète elle-même, parfois. Alors qu’elle termine sa vie dans des conditions sanitaires et sociales épouvantables, au lieu de s’en tracasser elle peut passer des heures et des heures réfugiée dans sa mémoire à la recherche de choses anodines. Une police display terriblement datée, franchement, qu’est-ce que ça peut faire ? Enfin si, ça peut lui rappeler le temps où elle-même essayait sans grande conviction de se faire passer pour une artiste, elle avait casé quelques crobards dans des canards miteux, créé une poignée de logos, pondu et fourgué une petite douzaine d’affiches, dessiné des alphabets. Elle était vaguement amoureuse et voulait surtout émerveiller une meuf qu’elle savait élève aux Beaux-Arts — ça n’avait pas fonctionné, bien sûr ; on ne peut pas émerveiller quand on n’est pas merveilleuse. M’enfin par la force des choses elle a gardé quelques notions « plastico-calli-typographiques » (sic) de cette pitoyable époque de sa vie.

    Zyva, saleté de vieillesse : une simple image aperçue sur Internet et toute la fabrique de souvenirs est relancée.

  • aura décidément ri à pleines gencives toute la journée : les ceusses ont trouvé des matières fécales dans de l’eau minérale vendue en bouteilles. Mais euh... évidemment ! C’est l’inverse qui eût été étonnant ! Considérez les milliards de milliards de milliards de bestioles (Sapiens Sapiens compris·e) qui ont peuplé la Terre depuis des milliards d’années, multipliez par les milliards de milliards de milliards de tonnes d’excréments que lesdites bestioles ont quotidiennement déféquées, et vous comprendrez immédiatement de quoi est exclusivement constituée cette pauvre petite planète ! C’est une simple boule de crotte dérivant aux confins de l’Univers ! Par quel miracle n’y en aurait-il pas dans le Perrier® ?

    Tenez, tant que nous y sommes et puisque nous venons de brillamment démontrer la véritable nature de la Terre, par conséquent nous autres qui grouillons et nous reproduisons à sa surface, nous sommes ? Nous sommes ? Allez, la réponse en chanson dans le premier commentaire.

  • pouffe : la série d’émissions que France Cul’ consacre à la Révolution des Œillets s’ouvre sur un désopilant « Gare à Salazar ».

    Quand on vous dit que les historien·ne·s sont en fait de véritables boute-en-train !

  • commence à voir le revers de la médaille : comme elle ne rédige magnifiquement que des dazibaos giga-intéressants (n’est-ce pas ? Faites attention à ce que vous allez dire) l’algorithme lui fait lire davantage de dazibaos d’autrui beaucoup mieux écrits et beaucoup plus intéressants, ce qui a pour conséquence que les siens lui paraissent de moins en moins bien écrits et de moins en moins intéressants — or être nulle à ce point la fait pleurer à gros bouillons.

    En fait elle a beau être une dictateuse cruelle et sanguinaire, elle a la force et la stabilité émotionnelle d’une lapine de trois semaines.

  • voit bien que les bourges sont en pleine panique morale et n’ont plus que ce mot-là à la bouche, le respect le respect le respect — et vas-y que je te vous essaye de l’imposer à grand renfort de Lois ubuesques et dystopiques, de surveillances orwelliennes, de couvre-feu et de coups de matraques assénés par des milices du Capital déchaînées aux allures de malabars mais aux quotients intellectuels de Chamallows®.

    C’est rigolo parce que visiblement il n’est venu à l’idée de personne que si l’on voulait qu’un système soit « respecté » la première chose à faire était surtout de veiller à ce qu’il soit respectable, et que déclarer unilatéralement qu’il l’est ne suffit pas à l’y rendre.

    Sauf sur le présent flux SeenThis, bien sûr, mais ici tout est différent depuis l’avènement de la Dictatature du punkàchiennariat.

  • n’avait-elle pas promis qu’elle postulerait pour pouvoir participer à cette nouvelle saison de « Secret Story » ?
    — Si, mais la production l’a recalée lors du casting : il paraît que « Je suis une punkàchienne goudou nullipare stoïco-nihiliste kimilsungiste-kimjongiliste-kimjonguniste cacochyme et valétudinaire  » était un secret tellement facile à deviner que ça allait tuer le game puisque les autres candidat·e·s auraient juste eu à regarder sa tronche pour trouver instantanément l’intitulé exact.

    • Après j’en avais un deuxième au cas-z-où, j’avais « J’ai brûlé mes soutifs sur les barricades pendant la guerre de 176 et maintenant j’ai les seins qui tombent », mais soi-disant que là aussi j’aurais été démasquée immédiatement.

      On se demande bien pourquoi.

  • écoute « Le Journal intime d’Édith Piaf », sur France Musique — enfin ce n’est pas son vrai journal intime, bien sûr, la Môme n’était pas diariste et c’est donc un truc rédigé par une tierce personne.

    N’empêche, voilà que dans le secret de la thébaïde la cacochyme punkàchienne se surprend à fredonner :

    « Ouiiiiiiii, tout de tout
    Ouiiiiii, je regrette presque tout
    Et le bien qu’ j’ai pas fait
    Et le mal
    Tout ça ne m’est pas égal
    Ouiiiiiiii, tout de tout
    Ouiiiiii, je regrette presque tout
    Ressassé, répété, martelé
    Prisonnière du passé.

    Avec mes souvenirs
    J’ai vécu très très peu
    Mon chagrin, l’ déplaisir
    M’ont tuée à petit feu
    Balayée sans bravoure
    Vieillarde sans libido
    Balayée pour toujours
    Je suis bloquée à zéro. »

    Faut vraiment être mégalo et ne rien avoir à faire.

  • doit dire que les ceusses la font bien rire : iels s’extasient devant un·e écureuil·le ou un·e hérisson·ne parce que c’est « kro mignon », mais poussent des cris d’orfraie dès qu’il y a un·e rat·e qui passe à moins de deux cents mètres. Eh, oh ! Iels sont au courant qu’un·e rat·e c’est juste un·e écureuil·le ou un·e hérisson·ne qui s’est coupé les cheveux ?

    En fait de musophobie c’est seulement de la discrimination capillaire, et fort heureusement ça tombera sous le coup de la proposition de Loi n°1640 de la seizième législature — du moins dès qu’à l’issue de la navette parlementaire ladite Loi sera votée.

    Pour une fois que quelque chose va dans le bon sens au sein de la République bananière, il faut le noter aussi.

    Rongeureuses de tous pays, unissez-vous !

  • y songe quotidiennement, bien sûr, c’est même une pensée de presque tous les instants mais celle-ci l’envahit principalement le matin au réveil, lorsque la vieille punkàchienne constate dépitée que le monde (ou du moins l’illusion d’icelui) est toujours là — pire, qu’il est toujours identique à celui qu’elle avait laissé en se couchant.

    Aller s’allonger sur les rails de chemin de fer et y attendre le passage du train ? C’est évidemment la méthode qui aurait sa préférence mais en province il n’y a qu’une Micheline® tous les trente-six du mois et elle roule à 0,05 km/h, alors la/le conducteurice aurait mille fois le temps de s’arrêter.

    Se jeter d’une falaise ou d’un promontoire rocheux ? Dans le coin il n’y en a pas beaucoup d’assez hauts et les rares qui le seraient surplombent de la végétation, alors tout ce qu’elle réussirait à faire c’est se retrouver accrochée à une branche d’arbre avec une jambe cassée.

    Se mettre la tête dans le four thermostat 12 ? Dans un vieux four électrique le résultat est hypothétique, elle parviendrait certainement à gratiner un peu mais plus difficilement à se débarrasser de la vie.

    Avaler quinze boîtes de barbituriques ? Déjà elle n’en a pas et surtout ce truc-là ne fonctionne jamais, on le voit bien dans les bouquins, l’héroïne se retrouve à chaque fois sur un brancard avec des tuyaux partout et une leçon de morale judéo-chrétienne à la clef.

    Plonger dans le lac avec un parpaing autour du cou ? Elle sait nager et puis si elle n’a pas le talent de Virginia Woolf, force est de reconnaître qu’elle n’en a pas le cran non plus.

    Pffffff, non, ce qu’il lui faudrait c’est une bonne petite capsule de cyanure — pour une cynique cela paraît tout indiqué — ou, mieux, une arme à feu — elle a vu que l’on faisait maintenant de très beaux petits pistolets très girlys, pratiques et maniables, avec des crosses roses et des balles parfum patchouli. Elle s’amuse à imaginer la trajectoire compliquée que le projectile à la recherche désespérée du cerveau décrirait dans son crâne, la petite explosion, le bien absolu que cela doit procurer, et cette pensée l’apaise. Imaginer que l’on clabote c’est déjà claboter un peu.

    Allez, vivement demain matin qu’elle se remette à joyeusement ruminer tout ça.

    • Cent bonnes raisons pour me suicider tout de suite
      https://www.nouvelles-editions-wombat.fr/livre-P8.html

      - Si j’étais immortel ? Autant l’apprendre le plus tôt possible.

      – Pour voir de l’autre côté si j’y suis.

      – Autant m’arracher la tête d’un seul coup, plutôt que d’arracher mes cheveux blancs un par un.

      – Pour ne pas mourir à l’hôpital.

      – Pour tuer un juif, comme tout le monde.


      Roland Topor.

    • Quand on est amené à prendre ce genre de décision, il est urgent de n’en retenir aucune. Ce serait quand même ballot car votre expertise de dictateuse me ferait cruellement défaut, moi qui voulait déclencher la révolution punkàchiennarienne.

    • Ooh, death, have mercy
      Ooh, death, have mercy
      Ooh, death, just spare me over another year
      If I was a flower in my b ???
      Make death coming down so soon
      Ooh, death, have mercy
      Ooh, death, be easy
      Ooh, death, just spare me over another year
      Was is this that I can’t see
      Cold as ice hands all over me
      Stress my eyes and stretch my limps
      This is the way that death begins
      Ooh, death, have mercy
      Ooh, death, be easy
      Ooh, death, just spare me over another year
      Ooh, death, have mercy
      Aah, death, be easy
      Ooh, death, just spare me over another year
      (Traduction)
      Ooh, la mort, aie pitié
      Ooh, la mort, aie pitié
      Ooh, la mort, épargne-moi juste une autre année
      Si j’étais une fleur dans mon b ???
      Faire descendre la mort si vite
      Ooh, la mort, aie pitié
      Ooh, la mort, sois tranquille
      Ooh, la mort, épargne-moi juste une autre année
      Était-ce que je ne peux pas voir
      Froid comme la glace me touche partout
      Soulignez mes yeux et étirez mes boites
      C’est ainsi que la mort commence
      Ooh, la mort, aie pitié
      Ooh, la mort, sois tranquille
      Ooh, la mort, épargne-moi juste une autre année
      Ooh, la mort, aie pitié
      Aah, la mort, sois tranquille
      Ooh, la mort, épargne-moi juste une autre année

  • vous en conjure, les bourges, essayez au moins d’aborder la question dans le bon sens ! « Ouin ouin, les réseaux sociaux sont nocifs pour nos enfants ! », qu’iels pleurnichent, les ceusses, dans la radio. C’EST L’INVERSE, vains dieux ! Ce sont vos monstres qui sont nocifs pour les réseaux sociaux !

    Tenez, c’est comme quand vous versez des larmes de crocodile en vous demandant dans quel état vous allez leur laisser la Terre : demandez-vous plutôt quelles horreurs de mioches vous allez laisser à cette pauvre planète !

    Visiblement la parentalité fait perdre toute objectivité.

  • connaissait un peu Beth Hart, oui — enfin elle connaissait sa très chouette tessiture, elle l’avait déjà entendue chanter, du rock, du prog, du jazz, de la soul, du blues et toutes ces choses. C’est grave, c’est rauque, c’est profond, bref, c’est vrai que vocalement la meuf envoie du pâté ; étant donné que sur ce flux SeenThis on a le sens de la mesure on n’ira pas jusqu’à la comparer à Janis Joplin, Amy Winehouse ou Etta James m’enfin bon, compte tenu des zigouigouis que sa voix provoque dans la colonne vertébrale, on n’est parfois pas très loin.

    Seulement voilà, quelle déception en la voyant aujourd’hui pour la première fois en vidéo ! On dirait une hétérote — ou plutôt une sorte d’image d’Épinal pour hétéros sudistes souhaitant s’encanailler ! À voir les regards concupiscents des spectateurs mââââââles braqués sur son popotin, difficile d’être certaine que les ceusses soient là par pure mélomanie, la rockeuse en surjoue à l’envi, renforce les stéréotypes honnis et cette très basique « érotisation », outre le fait qu’elle fasse assez peu rebelle, gâche le plaisir que l’on pouvait avoir à écouter la véritable chanteuse qu’elle est pourtant.

    Comment ils disaient, déjà, les Buggles ? Ah oui, voilà : « Video Killed the Radio Star ».

  • ne l’a pas fait, non, cette fois-ci — les années précédentes, lorsque les ceusses organisaient de grandes randonnées pédestres autour du patelin, la veille au soir elle allait subrepticement ficher la pagaille dans le balisage : elle changeait les piquets de place, inversait les panneaux directionnels, obligeant les Parisien·ne·s à revenir sur leurs pas ou à tourner en rond, les envoyant dans des culs-de-sac, les dirigeant vers des cours de fermes où les koulaks les accueilleraient à coups de fourches, les précipitant dans des ravins ou des marécages desquels certain·e·s ne reviendraient jamais.

    Las ! cela ne sert plus à rien : désormais le balisage iels s’en fichent, iels « randonnent » le pif collé sur l’écran de leurs espèces de talkies-walkies — il paraît qu’il y a tout là-dessus, les itinéraires, la topographie, les temps, les distances, leurs pulsations cardiaques (oh, les pauv’ choux), la météorologie et même le portrait du président de la République. Avec tant de guides infaillibles il n’y a plus moyen de les perdre en se contentant de saboter la signalétique au bord du chemin : iels n’en ont pas besoin et ne l’utilisent simplement pas.

    Cette saleté de technologie aura privé la très méchante Garreau d’un de ses derniers petits plaisirs.

  • a beau être asociale, lors de sa promenade elle salue toujours les époux Vantail :

    « Bonjour madame Vantail !
    Vous avez là un bien beau papeau ;
    Bonjour monsieur Vantail !
    Qu’est-ce que c’est que ces oripeaux ?
    Vous effrayez peut-être la volaille
    Mais vraiment pas les vieilles Garreau. »

    En fait son problème est toujours le même, hein : trois ans d’âge mental dans un corps de centenaire.

  • écoute une spécialiste du bonheur déblatérer à la radio sa recette pour être heureuse : un joyeux mélange de « pensée positive » (lol) avec une pincée de bondieuserie orientale, une cuillerée à café de philosophes allemands, un bon nappage de programmation neuro-linguistique, une grosse louchée de lieux communs, le tout saupoudré d’une sérieuse couche de déni et de quelques grains de méthode Coué.

    Les gens heureux sont une secte.

  • vous jure... iels ne savent plus quoi inventer... là elle revient du petit temple commercial du village où maintenant les ceusses vendent des bougies « parfum végane » ! Si si ! C’est marqué dessus ! Non mais allô, quoi ! D’abord en bon français il y a un mot et c’est « végétalien·ne », ensuite « parfum végane » ça ne veut rien dire ! Depuis quand les bougies mangeraient-elles autre chose que de la cire et de l’oxygène ? Ou alors... c’est l’inverse, ça s’applique aux gens qui les bouffent ? Il existe des bougivores ? Dans ce cas aussi le terme serait inapproprié, puisque ce sont eux les « véganes » et non les bougies elles-mêmes !

    Il y a bien une troisième solution, c’est qu’à la place de la cire lesdites bougies soient composées de petits morceaux d’herbivores — mais ça la vieille Garreau n’ose l’envisager, elle frôlerait encore l’obtention d’un énième point Godwin.

    Misère de misère de misère.

  • n’est pas et n’a jamais été très rimbaldienne : elle reconnaît que le ceusse a écrit deux-trois trucs techniquement pas mal (mais, à choisir, son injustement éclipsé compère Verlaine s’en euh... s’en tirait plus efficacement), elle admet que sa vie de patachon était hors du commun (mais dans le genre mâche-laurier qui a roulé sa bosse elle préfère aduler Eberhardt, qui fut un temps considérée comme sa fille spirituelle et qui a vécu des trucs idéologiquement moins douteux et mille fois plus inspirants), cependant et au pas très humble avis de votre vieille acariâtre préférée il n’y a pas non plus dans l’œuvre ou l’existence du Carolopolitain de quoi casser trois pattes à un canard, et son statut de super-star de la poésie est largement usurpé.

    Pourquoi la Garreau déblatère-t-elle cela tout à trac ? Parce qu’elle a tenté de regarder hier soir « Splendide Hôtel : un voyant en enfer », sorte d’objet cinématographique mal défini qui traînait sur le site d’Arte. Las ! se proposant de gloser autour des pérégrinations arabo-africaines du poète auto-déchu le film dérive en une espèce de voyage hallucinatoire sans grande cohérence, et les perpétuels anachronismes paraissant à l’image empêchent tout ancrage dans quelque époque ou réalité que ce soit. Ça aurait pu être une bonne idée, un bon parti pris, l’envie de montrer un certain universalisme du propos : au lieu de cela ça s’enlise dans un verbiage masturbatoire, on sent bien qu’en tombant dans toutes les caricatures le cinéaste se gargarise du génie qu’il est persuadé posséder, et après une grosse demi-heure de visionnage la vieille spectatrice s’endormit devant son écran comme la bienheureuse qu’elle n’est pas.

    Qui plus outre elle est presque sûre que si ce Rimbaud vivait actuellement le ceusse serait un petit arriviste macrono-lepeniste ou lepeno-macroniste ; c’est tout à fait le genre.

    Flûte, ce dazibao est aussi décousu que le film qu’il était censé éreinter.

    #MamieNicoleEstAigrie.

    • La jambe de Rimbaud
      De retour à Marseille
      Comme un affreux cargo
      Chargé d’étrons vermeils
      Dérive en immondices
      À travers les égouts
      La beauté fut assise
      Un soir sur ce genou

      Horreur Harrar Arthur
      & tu l’as injuriée
      Horreur Harrar Arthur
      Tu l’as trouvée amère…/…La beauté ?

      Une saison en enfer
      Foudroie l’Abyssinie
      Ô sorcière ô misère
      Ô haine ô guerre voici
      Le temps des assassins
      Que tu sponsorisas
      En livrant tous tes flingues
      Au royaume de Choa

      Horreur Harrar Arthur
      Ô Bentley ô château
      Horreur Harrar Arthur
      Quelle âme, Arthur…/…Est sans défaut ?

      Les poètes aujourd’hui
      Ont la farce plus tranquille
      Quand ils chantent au profit
      Des derniers Danakils
      Juste une affaire d’honneur
      Mouillée de quelques larmes
      C’est quand même un des leurs
      Qui fournissait les armes

      Horreur Harrar Arthur
      T’ es vraiment d’outre-tombe
      Horreur Harrar Arthur
      & pas de commission
      Horreur Harrar Arthur
      & pas de cresson bleu
      Horreur Harrar Arthur
      Où la lumière pleut

      (HF Thiéfaine)

  • se dit que finalement la seule chose qui la différencie réellement des complotistes, c’est qu’elle sait bien que l’humanité est beaucoup trop bête et orgueilleuse pour comploter quoi que ce soit : pour conspirer il faut être plusieurs, ce qui est impossible dans un monde capitaliste où tout·e un·e chacun·e n’a de cesse qu’iel ait tiré toute la couverture à ellui.

    Dommage, parce que c’était vraiment tentant de se mettre à soupçonner les satanistes illuminatis francs-maçons islamo-gauchistes judéo-droitistes LGBTQQIP2SAA++.

    • Qu’est-ce que j’avais dit, déjà, jadis, pour amuser le Lectorat ? Ah voilà, le Service des Archives de la Dictatature du Punkàchiennariat vient de retrouver la citation : « Les complotistes c’est comme Vladimir Vladimirovitch : les bonnes méthodes au service des mauvaises causes ».

  • ferait volontiers sienne la remarque ouïe à l’instant dans « La Chute de Lapinville », un feuilleton baladodiffusé d’Arte mettant notamment en scène une podcasteuse tyrannique : « À la radio tout s’entend ; même si tu es mal peigné·e ça s’entend ». Tellement vrai ! On gagne tellement en perception et en précision quand on n’est pas parasité·e par des images ! Ah vous pouvez vous aligner, hein, avec vos espèces de Minitel en couleurs ! Rien n’arrivera jamais à la cheville d’un roman ou d’un bon vieux transistor !

    Haro sur vos technologies bling-bling, vos vidéogrammes et vos connexions 4G, 5G ou on-ne-sait-plus-combien-de-G ! Mettez Arte Radio sur la bande FM et tant que vous y êtes rendez-nous aussi les Grandes Ondes !

    #MamieNicoleEstUneVieilleRéac, surtout le matin au réveil.