• Libéralisme Gabegie Vanité
    http://www.cinemas-utopia.org/U-blog/bordeaux/index.php?post/2015/10/19/Lib%C3%A9ralisme-Gabegie-Vanit%C3%A9

    Quand les partisans de la LGV nous jurent que gagner 50 minutes entre Paris et Bordeaux devrait suffire à faire basculer la tendance et procurer 20 % de passagers en plus pour le transport par train… on rigole ! D’autant que, par ailleurs, on projette de nouveaux aéroports, on agrandit les existants, on multiplie les rotations d’avion, les compagnies aériennes cassent les prix… pas la peine d’avoir inventé l’eau tiède pour comprendre que l’argument temps jouera toujours au profit de l’avion…
    « Alternatives économiques », dont on vous recommande la lecture, raconte que l’Etat souhaite diminuer les subventions aux activités ferroviaires, ce qui induit l’augmentation des péages perçus par l’investisseur sur les TGV… ce qui plombe l’équilibre global de la SNCF : les TGV les plus rentables ne peuvent plus subventionner les trains Intercités et les TGV les moins rentables…

    […]

    C’est que, question financement, c’est une sacrée usine à gaz… Si Lisea, filiale de Vinci, est le gestionnaire, elle n’investit que 29% des coûts de construction, le reste étant partagé (si j’ai tout compris) entre l’Etat, les collectivités locales, l’Europe… On nous annonce 8 milliards d’investissements (pour le morceau Bordeaux/Toulouse seulement ?), mais on ne serait pas surpris, pour suivre un peu l’évolution d’autres grands chantiers publics, qu’on nous annonce qu’au bout du compte le coût du « plus gros chantier du monde en génie civil », comme s’en vante le gestionnaire, a doublé ou triplé les prévisions… Qui assumera la surchauffe ? Car bien entendu, l’état garantit les emprunts contracté par Lisea : et qui c’est-y qui paiera les emprunts si les prévisions et la rentabilité du projet s’avéraient complètement surévaluées ?… « Un projet essentiel » dit la SNCF, qui devra donner des péages à Lisea/Vinci… et si la rentabilité des péages s’avère insuffisante ? Ce sont les régions et l’Etat qui s’y colleront ?.. Et tout ce monde de s’étriper depuis des mois sur les conditions, car il est clair que l’énormité du projet dans un contexte de crise économique et écologique rend difficilement limpides et sûres les projections dans le temps. Alors on a trouvé la solution : on y va d’un pas viril et ferme, on fait d’abord, on réfléchit ensuite… et après un an de fonctionnement on organise un grand pique-nique et on revoit les conditions financières entre les uns et les autres pour tenter de trouver un équilibre plus qu’improbable… Vous comptez vraiment voter pour ces gestionnaires-là ?

    #trains #LGV #TGV #transports #libéralisme #GPII #Vinci

  • Les Etats préparent un réchauffement climatique supérieur à 3°C !

    Evaluation ! Une majorité d’Etats de la planète ont désormais rendu public leurs objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre pour la période post-2020. Le verdict est sans appel : les Etats proposent de sauter à pieds joints dans le chaos climatique qu’il nous faut éviter.

    http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes/211015/les-etats-preparent-un-rechauffement-climatique-superieur-3-c

    #2°C #3°C #ADP2 #bonn #Climat #Contribution #COP21 #crime_climatique #étude #INDC #Paris

  • Réforme des aides au logement : qui va être pénalisé ?
    http://www.lemonde.fr/logement/article/2015/09/30/225-millions-d-economies-sur-les-aides-au-logement-des-2016_4778147_1653445.

    Pour les acteurs de l’habitat [les proprios], le pire a été évité avec le budget de l’Etat présenté mercredi 30 septembre par le gouvernement : l’enveloppe consacrée au #logement pour 2016 s’élève à 17,7 milliards d’euros, soit à peine moins qu’en 2015 (17,9 milliards d’euros, à périmètre constant).

    Les principales économies concernent les trois types d’allocations logement (#APL, ALF et ALS). Après moult réflexions et rapports – de la Cour des comptes, de l’Inspection des finances –, ce sont finalement les propositions d’un groupe de parlementaires, piloté par François Pupponi, député PS du Val-d’Oise et maire de Sarcelles, qui ont été retenues.

    Les économies se montent à 225 millions d’euros en 2016, et à 317 millions d’euros en 2017, quand les nouvelles mesures auront pris leur plein effet. Des sommes modestes, comparées à l’énorme poste des aides au logement : celles-ci pèsent 18 milliards d’euros, dont 15,5 milliards d’euros à la charge du ministère du logement, et sont versées à 6,5 millions de bénéficiaires, dont 95 % de locataires. L’objectif est bien de maîtriser cette #dépense, qui s’alourdit de près de 400 millions d’euros chaque année.

    Quatre nouvelles mesures vont concerner les #locataires, notamment dans les modalités plus restrictives du calcul des aides au logement. Les accédants à la propriété et les étudiants sont épargnés [faux dans les deux cas].

    Le #patrimoine des allocataires pris en compte

    La première de ces mesures, assez symbolique, est d’intégrer aux ressources des bénéficiaires, donc dans le calcul de leur aide, un revenu théorique de leur patrimoine (résidence secondaire, assurance vie, dépôt sur un livret A, etc.). Le rapport Pupponi, remis en mai à Bercy, avait suggéré un taux : 3 % de la valeur de ces biens. Selon l’étude d’impact préparatoire, 10 % des allocataires détiennent en effet un patrimoine de plus de 30 000 euros, et 2 % un patrimoine de plus de 150 000 euros. Pour un célibataire percevant plus d’un demi-smic [soit un peu plus que le RSA], tout euro de revenu théorique supplémentaire se traduit par 33 centimes de baisse de l’allocation.

    L’économie attendue pour l’Etat, en année pleine, est de 133 millions d’euros, mais cette disposition étant difficile à mettre en œuvre puisqu’elle oblige les caisses d’allocations familiales chargées de calculer et verser l’aide à modifier leurs logiciels, elle n’entrera en vigueur qu’au 1er octobre 2016, réduisant l’économie attendue à 33 millions d’euros sur cet exercice.

    Réduction de l’aide pour les loyers très élevés

    La deuxième mesure concerne les locataires qui paient un loyer très élevé, soit deux fois supérieur au #loyer_plafond pris en compte dans le calcul de l’aide personnalisée au logement [situation où l’on retrouve nombre d’étudiants]. Par exemple, le loyer plafond est d’environ 400 euros par mois pour un couple en Ile-de-France : le seuil qui déclenchera la baisse s’élevera donc à 800 euros.

    Au-delà du seuil, l’allocation serait diminuée, dans l’idée de ne pas encourager les ménages à louer des appartements trop chers et d’alimenter ainsi l’inflation des loyers [pour partie attribuée à raison par diverses études à l’existence même des aides au logements qui en « solvabilisant la demande » sont en fait des aides au propriétaires, ce qui pourrait inciter à règlement les loyers plutôt qu’à diminuer le fiancent des tant droit mais bon...]. Les ménages réglant des loyers supérieurs aux plafonds sont 475 000. L’économie attendue est, en année pleine, de 123 millions d’euros, mais le nouveau mode de calcul ne prendra effet qu’au 1er juillet 2016, réduisant ce gain de moitié cette année-là.

    Les locataires de moins de 25 ans mis à contribution

    Les salariés de moins de 25 ans qui bénéficient, l’année de leur embauche, d’un calcul favorable, verront leur régime désormais aligné sur le droit commun. Cette simplification procure immédiatement 109 millions d’euros à l’Etat.

    Des allocations arrondies à la baisse

    Les petits ruisseaux font les grandes rivières : la règle d’arrondir les allocations logement à l’euro, en oubliant les centimes, permet 20 millions d’euros d’économies supplémentaires.

    #austérité #fabriquer_la_pauvreté #guerre_aux_pauvres

    • Ben c’est du patrimoine car notre ennemi c’est la finance, non ? :)
      ok @monolecte, mais mettre un seul doigt dans cette logique (appliquée par les lois Hartz en Allemagne ou, contre les chômeurs, les allocs sont fonction y compris des livrets d’épargne des enfants) c’est se faire raboter sur toute marge de manoeuvre, voire comme déjà dit ici sur des circonstances fâcheuses, comme d’hériter d’un machin qui vaut rien et qui peut coûter cher mais sera "forfaitairement une occasion de réduire l’APL ou ordinaires, comme par exemple recevoir une indemnité de licenciement.

      Le PS a été jusqu’à dire que la baisse des APL était du à la nécessité de financer le logement des réfugiés. Ils veulent pourvoir se poser en rempart contre un FN qu’ils font monter sciemment. Et surtout que tous les gueux de ce pays se battent pour les miettes (par ex que faut il prendre en compte pour réduire ou pas l’APL) sans jamais même causer du gâteau.

      Soit dit en passant l’APL a bien par ailleurs un effet inflationniste. En « finançant la demande solvable » de nombreux jeunes en formation elle garanti la rente foncière, c’est une aide aux propriétaires (y compris de taudis). Tant que ces derniers sont libres de fixer les #loyers, ce qui est pour l’essentiel le cas malgré les micro rustines foireuses annoncées urbi et orbi par le PS et les Verts.

      L’article dont un extrait suit contredit ce que je dis plus haut, mais n’envisage pas un contrôle des loyers.

      Aides au logement et loyers : l’erreur de raisonnement
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/12/15/aides-au-logement-et-loyers-l-erreur-de-raisonnement_4540944_3232.html

      D’abord on sait que depuis les années 1980, les aides au logement ont perdu du pouvoir d’achat. Dans les logements HLM, tous les loyers rentraient dans le plafond de l’APL lors de sa création. Aujourd’hui, la moitié des logements dépassent ce plafond. Le surplus reste à la charge des locataires.
      Et si l’effet était pris pour la cause
      Dans le secteur locatif privé, le dépassement est quasi systématique. La raison en est simple, toutes les aides personnelles ont été sous actualisées de manière permanente par les gouvernements successifs, et ont donc perdu du pouvoir d’achat.
      Comment des aides à la baisse en pouvoir d’achat peuvent-elles tirer les loyers à la hausse ? A titre de confirmation, le « Panorama social de la France 2013 » publié par l’Insee indique que le taux d’effort des locataires après aide personnelle a augmenté. L’étude de l’Insee s’appuie sur des travaux antérieurs, notamment ceux de Mme Fack.
      Cette étude est pertinente mais pour une période et un évènement précis, l’extension de l’allocation de logement aux étudiants dans les années 1980. Il est évident qu’une augmentation brutale du pouvoir d’achat des étudiants sans que l’offre ait le temps de s’adapter a conduit à une augmentation des loyers. Mais plus rien de tel ne s’est produit depuis cette date. Comparer une période et un évènement exceptionnels à une évolution de longue durée n’est pas scientifiquement acceptable.

      Parler d’événement exceptionnel à pros de l’extension de l’APL c’est ne pas tenir compte de l’encouragent à la rente foncière dont cet événement a été un des facteurs.

    • Ben oui, c’est ça. L’entre soi est l’avenir du moi-je. À Paris, par exemple, pour un « isolé », plafond fois deux = un peu moins de 600€ (hors charges). Et pour ce qui est de pousser, ça risque de pousser, à coups d’expulsions. faudrait vire avec ça, et comme tant de RSAstes l’ont fait et le font, envisager l’exil vers des coins ou le m2 est pas cher, les plus paumés possibles...

    • Des aides au logement pour les étudiants placées sous conditions de ressources ? Deux amendements remettant en cause l’accès des étudiants aux aides personnalisées au logement (APL) ont été déposés jeudi 29 octobre sur la loi de finance 2016 par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Ils seront revotés en séance plénière le 4 novembre.
      Pour les associations étudiantes, ces amendements, s’ils sont adoptés, pénaliseraient les classes moyennes. « Mettre les APL étudiantes sous condition de ressources, comme le système de bourses du Crous, c’est priver jusqu’à 500 000 jeunes d’une aide de 100 à 200 euros par mois, indispensable pour payer leur loyer. Cela signifie que des jeunes devront retourner vivre chez leurs parents et parfois renoncer à leurs études », défend l’Une,...

      http://www.lemonde.fr/campus/article/2015/10/30/faut-il-conditionner-les-aides-au-logement-des-etudiants-aux-ressources-des-

      via https://twitter.com/feeskellepeut

    • Les APL, un budget qui équivaut au total de ceux des allocations familiales et RSA
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/11/05/les-particuliers-dont-les-parents-paient-l-isf-ne-toucheront-plus-d-aides-au

      Dans le rapport qu’elle avait présenté le 16 septembre à la commission des finances du Sénat, la Cour des comptes rappelait les montants consacrés à l’aide au logement : 17,4 milliards d’euros en 2013, soit un montant moyen mensuel de 225 euros pour 6,5 millions de bénéficiaires. Le coût devrait atteindre 18,2 milliards en 2015. Bien plus que les allocations familiales (12,5 milliards d’euros) ou le revenu de solidarité active (RSA) « socle » (7,8 milliards). « La capacité à poursuivre le financement des aides n’est pas assurée », estimait la Cour. Elles ont cependant un impact redistributif important pour les revenus modestes, 75 % des bénéficiaires appartenant aux trois premiers déciles de revenus.

  • Travail reproductif et oppression des mères isolées (suite)
    Relevé sur twitter : https://twitter.com/feeskellepeut/status/655732240207519744 et suivants

    la notion de #travail_reproductif n’aura pas percé à temps il faudra inventer un autre concept, c’est tout.
    « travail d’humain » ce serait pas mal. ou « travail de la vie ». un truc comme ça qui définira l’ensemble de ce qui n’est pas pour le moment
    considéré comme une dépense ni de ressources ni d’#argent ni d’énergie alors que justement ce n’est que ça.
    ce qu’on appelait #sécurité_sociale c’était juste la prise en charge collective de ce monceau de travail et de coûts mais bon.
    c’était déjà pas à la hauteur en plus. on avait inventé les #allocations_familiales par exemple pour aider à assumer le coût de la #reproduction
    je sais pas si t’imagines le coût REEL d’un gamin mais les allocs c’est JUSTE 125 euros par mois à partir du deuxième, quoi.
    on n’a même pas eu le temps de dire que c’était pas assez que déjà faut entendre qu’on fait les gamins POUR cette aumône --
    on n’a pas eu le temps de dire que l’#apl était trop basse pour soutenir l’accès au #logement des plus pauvres que déjà on la perd O.O
    et qui a servi de cible à toute cette merde intellectuelle qui à terme brise le peu de #solidarité qu’on avait réussi à établir ?
    les divorcées. les #mères célibataires. ces traîtresses à l’ordre du capital et du nom du père.
    c’est pas nouveau ça fait des siècles que tout le monde cogne sur les « enfants illégitimes » et leurs génitrices « impures »
    ça a toujours été comme ça. les filles mères. les veuves, un peu moins mal vues mais tout autant dans la merde. les divorcées.
    on nous a toujours reproché la même chose : nos enfants. demande à un raciste il te dira pareil sur les étrangers. « ils font trop d’enfants »
    ça a toujours été LE point care où il y avait une lacune et où on attaquait non pas sur des solutions mais sur des culpabilisations dégueu
    je crois pas que le trip ait changé au fil des siècles. les pauvres on leur reproche essentiellement de se reproduire
    parce que c’est facile ça les maintient pauvres et justement comme on en a besoin pour faire du bon larbin...voilà.
    on parlait travail reproductif pour attirer l’attention sur ce mécanisme là qu’il aurait fallu enrayer mais bon. tant pis.
    maintenant qu’il est établi que les mères sont des merdes, que la reproduction n’est pas un travail ni un coût mais juste une faute...
    ça va pouvoir gentiment se répandre au reste du domaine de l’humain, le #handicap la #maladie la #vieillesse seront des fautes aussi
    le #chômage en est déjà une, on va pas le compter ^^ (et comme toutes les autres « fautes » ce n’en est pas une on le subit)
    à terme tous les maigres acquis vont sauter, petite consolation : les mères ne seront plus les seules fautives désignées
    au moins on aura des copains au pays des fautifs ce sera plus juste la reproduction le problème.
    tu mangeras un jour peut être un platane pleine gueule et toi aussi tu seras un méchant qu’avait qu’à pas. ou juste tu vieilliras. fallépa^^
    on fera des échanges et des comparaisons comme les taulards
    « et toi kestafé de mal pour arriver là ? »
    « un gosse »
    « un cancer »
    « 75 ans »
    c’est cool on pourra redécouvrir le concept de sécu et la re fabriquer tavu. ça fait un peu poison rouge mais bon. on assume.
    oui tiens gestion de l’enfance un truc que vous avez pas repéré c’est les nouveaux rythmes scolaires
    doucement mais sûrement privatiser le travail reproductif et réserver sa délégation à ceux qui peuvent se la payer
    de ça aussi les mères ont essayé de vous parler mais vous étiez très occupés à leur chier dessus...
    on pourra étendre ce truc à d’autres activités impondérables de gestion des improductifs. genre changer les horaires des hostos de jour
    décider que l’accueil de jour ferme à 15h et qu’après c’est culture (c’est bien la culture, non ?), et l’année suivante rendre ça payant
    les familles obligées de récupérer leur vieux/malade/handi pourront pas se plaindre, c’est passé crème pour l’enfance.
    voilà comment en tapant prioritairement sur la reproduction (l’enfance, donc) on arrive à taper sur tout le reste derrière.
    là on est bien, on tape dur sur les mères, les nouveau horaires scolaires sont super excluants pour le boulot (déjà que les anciens...)
    et on entend déjà les premières accusations de privilège-daronnes sur le travail du dimanche en prime. on va morfler bien.
    80% des patrons foutent direct le cv à la benne quand ils voient que c’est une femme avec des gosses, on n’a aucun relais ils le savent
    mais socialement on va arriver à dire que les mères sont des planquées. isolée paupérisée désignée à l’opprobre : paie ta planque.
    ça va remonter jusqu’aux autres après. au final tout ce qui a une charge vivante coûteuse nécessiteuse sera considéré comme privilégié
    c’est juste un peu le monde à l’envers à part ça tout va bien.
    mais politiquement c’est malin, en effet. culpabiliser pour des impondérables humains c’est pratique. c’est des impondérables. lol
    ça me fout bien en vrac de voir que ça passe crème pr tout le monde et qu’on peut taper sur les plus affaiblis PAR DES CHOSES IMPONDERABLES

    #école #éducation #care
    #critique_de_la_valeur #guerre_aux_pauvres #femmes #patriarcat
    http://seenthis.net/messages/378617#message407092
    et lien avec http://seenthis.net/messages/383423 cc @chezsoi

    • le fait qu’il n’y ait aucune opposition à cette destruction méthodique de la sécu qui condamne des gens (bah oui) c’est grave
      ça veut juste dire que c’est rentré dans les têtes comme un fait acceptable d’éliminer certains.
      c’est pas vraiment comme ce qu’on avait avant, cette espèce d’acceptation bras ballants d’une espèce d’inéluctable...non.
      avant c’était genre « ho bin merde y’a des pauvres gens cépa d’bol » ou « ha merde y’a des morts là » là on passe à l’élimination active.
      là on est entré dans un truc où on est passé de « han les pauvres merde c’est dommage pour eux » à « achevez ces parasites ! »
      avec toute une idéologie derrière bien en place pour appuyer vicieusement. les délires comme quoi les chômeurs ont besoin de réapprendre à se lever le matin ou à se laver se coiffer...les délires comme quoi les familles monoparentales ont besoin d’accompagnement éducatif... tout un tas de petits coups vicelards qui se donnent des airs de prise en charge alors que ce ne sont que des exclusions de l’humanité

      #néolibéralisme #barbarie #déshumanisation

    • heureux ceux qui peuvent se permettre d’ignorer le réel et d’attendre que sorte un élu des urnes avec un gros panneau fasciste sur la gueule. au train où ça va les concernés risquent juste de ne pas tenir jusqu’à ce jour là, eux.
      ça va très vite. on a pris la réforme de l’assurance chômage sur la tronche droits rechargeables, même annulée elle a fait du dégât. là on mange la réforme apl par dessus (je rappelles que les chômeurs concernés par les droits rechargeables ne sont pas encore sauvés). entre les deux ou par dessus on a pris les nvx rythmes scolaires et le cortège d’exclusions de cantines/ activités payantes etc. on a mangé un rappel edf sur DEUX ANS (lol, oui) et 6% d’augmentation encore cet été. on a pris aussi la réforme de la cmu complémentaire t’as rien vu mais on l’a sentie passer. y’en a trop jpeux même pas tout lister c’est plus des réformes c’est la grêle sur les pauvres.
      tu perds 60% de tes ressources au chômage, tu reperds en frais de santé en augmentation de l’énergie en frais de scolarité et maintenant en prime tu perds aussi ton logement, chances que tu sois encore vivant dans deux ans à ce rythme là ?
      (et en plus des demeurés pires que les autres ferment à la glu les locaux des assos dont on dépend) (assos qui, on le rappelle, n’ont plus de subventions non plus) (tout est fait pour aider tavu)

    • on n’a plus de taf pas les moyens de consommer dehors plus d’accès à quelque loisir que ce soit nos gosses ont plus droit aux cantines. l’eau chaude c’est la nôtre pas celle de la piscine. le chauffage c’est encore notre facture pas celle du centre commercial ou du ciné. alors étonnamment les augmentations edf on les sent bien passer tu vois.
      tu vas voir qu’un jour ils vont nous faire payer PLUS CHER que les autres au motif qu’on consomme statistiquement plus d’élec. ce qui est juste un peu normal quand t’es chez toi h 24 alors que le bon productif lui est au taf et peut baisser son chauffage chez lui. excusez nous de chauffer nos logis l’eau de nos douches et notre nourriture, on le fera moins quand on sera morts, promis.
      dans le même genre la mesure de déchets ménagers au poids déjà en test dans plein d’endroits est une belle mesure de sanction des pauvres :)
      statistiquement je prends tous mes repas chez moi mes gamins aussi je vais payer 2 fois plus cher de poubelles que toi. et oui.
      t’as plus qu’à foutre un bonus malus en fonction du poids de déchets et je serai punie au carré. merci !
      et alors imagine le mec qui est pauvre ET malade et qui a besoin de matériel consommateur d’edf à domicile h24
      et bin lui quand on fera une taxe à la surconsommation d’énergie il va kiffer BIEN.
      dans le même genre tu peux prendre la tarification au poids de déchets ménager POUR UNE PERSONNE INCONTINENTE par exemple
      ou un malade avec de nombreux pansements à changer souvent. et bin fallait être en bonne santé. tais toi et paie au cube.
      dans ce monde là, seul l’’humain productif et valide survivra. les autres on a pas tenu compte de leur existence désolés. --

    • les #femmes là où elles morflent le plus et là où elles se font bien emmerder c’est par la #reproduction. c’est ça qui te rend faiblarde un temps fatiguée un autre et te fout sous dépendance financière d’un mec
      c’est par la foutue gestion des mioches qu’on te tient loin de la politique du travail des loisirs et de l’évolution de ta carrière
      c’est par là aussi qu’on te dévoue à l’associatif au taxi mioche et aux putains de gâteaux d’anniversaires
      c’est encore par les mioches qu’on te tient à ta place de bonne lamère bien digne bonne éducatrice bon exemple t’as-pensé-aux-enfants
      c’est par les mioches qu’on te coince avec un connard parce que faut les moyens de le quitter AVEC EUX
      c’est par les mioches qu’on te punit , en te les enlevant, ou parfois pour certains mecs gratinés, en les tuant, tout simplement.
      c’est par les gamins qu’on te garde sous surveillance sociale. par l’école, par les allocs, par les toubibs.
      et faut pas en parler ? et y a rien de fait ? et tu me parles de tampax ? merde. on n’a vraiment pas les mêmes soucis meuf.
      je suis désolée qu’on n’ait pas les mêmes soucis mais jmaintiens que c’est le cas, on n’est pas dans le mm bateau du tout.
      et ce qui m’emmerde c’est qu’on ne parle pas du mien, de bateau, comme si c’était la honte la tare suprême ou je sais pas quoi.
      un couple sur trois #divorce. une majorité ont des mioches. qui en majorité atterrissent chez la daronne. ça c’est mon bateau.
      80% des violences conjugales occasionnant la demande de divorce se produisent après la naissance du 1er enfant. mon bateau. bienvenue à bord.
      c’est par la #maternité qu’on s’est trouvées affaiblies c’est ça qui nous a vallu les pénalités sociales puis celles dans le #couple etc

      #violence_contre_les_femmes

    • pour le moment quand jvois passer des choses sur les mères en #féminisme c’est pour nous accuser de l’éducation des mâles
      non seulement on dit RIEN sur tout ce qu’on perd tous les renoncements tout ce à quoi être mère nous expose nos difficultés etc.
      mais EN PLUS on nous accuse de ce que font les mecs. ça va ? bien la #sororité ?
      vous avez vu où qu’une daronne peut contrer toute seule du fond de la cuisine où on la ramène en boucle toute une société sexiste ?
      bien le délire ? on a des super pouvoirs aussi ou ça se passe comment ? sérieux.
      on perd nos jobs on n’est mm pas indemnisées pour le torchage de gamins on finit par se prendre des torgnoles mais oui on est puissantes --

    • #parent_isolé #famille_monoparentale #femme
      Parce que tant que tu ne l’as pas vécu, tu ne peux même pas imaginé ce qu’est la vie de ces femmes.
      Et lorsque tu es cette femme et que tu vas te fritter seule pour défendre tes droits et ceux de ton gamin :
      – regards hautains et condescendants
      – de la directrice de l’école
      – des services sociaux
      – des services d’hygiène de l’habitat (c’est sale chez vous)
      – des flics qui t’attaquent chez toi, plus facile parce que tu es seule
      – des « on va vous envoyer la DDASS » réguliers pour que tu te taises
      – des amis qui ne comprennent pas pourquoi tu ne peux pas sortir avec eux quand ils te préviennent la veille
      – de ceux qui te disent que pour les travaux, t’as qu’à te trouver un mec
      – de la famille qui ne capte rien et n’aide jamais, ni financièrement ni en temps ni moralement, parce qu’ils ont « déjà leurs probèmes »
      – des retours terribles de solitude qui te font comprendre que le monde n’est plus pour toi, que ton implication social de militante tu peux te la foutre au cul, y’aura personne que toi pour donner le bain et aller chercher sa croute
      – du manque de solidarité entre femmes et en général de la méchanceté humaine
      Et même quand tu te sauves à la campagne, c’est encore plus difficile … et difficile aussi de ne pas tomber dans le pathos et de faire chier personne, alors tu te tais.
      Et merci à Lucette, sa mamie, d’avoir été là, arrivée de la campagne à 20 ans, trois mômes seule, pas son rêve, rentrer tard si tard, pas possible de les élever correctement, s’excuse du père de ma fille, ce fils qui a disparu. Et la dernière fois que je l’ai vu, cette complicité de femmes pour me dire à moi, à moi seule, mais en sous entendu, les viols réguliers et les violences de cet ex-mari, lui aussi déserteur, dont elle ne s’est jamais remise, la honte la taraudant.
      #survivantes #pleurs

  • L’Europe compte plus de 11 millions de logements vides
    http://www.bastamag.net/L-Europe-compte-plus-de-11-millions-de-logements-vides

    De plus en plus d’expulsions. Des loyers de plus en plus chers. Des classes populaires relégués hors des centre-villes. Des mouvements de défense d’un #Logement accessible réprimés. C’est face à ces constats que la Coalition européenne d’action pour le droit au logement et à la ville lance une campagne d’actions décentralisées, en octobre, afin de dénoncer les acteurs du mal-logement, des expulsions et de la gentrification. Et mettre en avant des solutions concrètes facilement réalisables. A Paris, une (...)

    ça bouge !

    / Logement, #Garantir_l'accès_au_logement

    #ça_bouge_ !

  • EDITO - La vraie nature de l’actuel pouvoir
    http://www.reporterre.net/EDITO-La-vraie-nature-de-l-actuel-pouvoir

    On peut prendre des vacances, mais la planète, elle, n’en prend pas et l’activité humaine continue son inflexible marche. Parmi le tourbillon des événements de l’été, l’un est très significatif : l’évacuation de la Ferme des Bouillons, près de Rouen, le 19 août, par la police.
    Vous vous rappelez sans doute l’histoire : depuis plus de deux ans, des activistes, #paysans et simples citoyens se battent pour qu’une ferme de plusieurs hectares, à l’abandon, ne soit pas remplacée par un énième centre commercial construit par le groupe Auchan, plus précisément par sa filiale Immochan. Lutte contre le gaspillage des terres, installations de jeunes paysans, animations vivantes et largement ouvertes sur l’extérieur, le mouvement de la ferme des Bouillons progressait magnifiquement, de manière pacifique, et avait emporté une victoire : la fin du permis de démolir accordé à Immochan et le classement du terrain en Zone naturelle protégée.
    Dans la foulée, le collectif montait son projet d’exploitation d’#agriculture biologique, avec installation d’un jeune #paysan sans terre. Un projet assis sur la force du mouvement social, appuyé par la #Confédération_paysanne et Terre de liens. Mais soudain, en juillet, sort du chapeau un projet concurrent, dont il apparaîtra bientôt qu’il est soutenu par Immochan et porté par des personnes proches de l’extrême-droite, avec le soutien de la #FNSEA. Immochan, toujours propriétaire du terrain, a choisi de le vendre aux sieurs Megard.
    Pour arbitrer entre les deux projets, la #SAFER (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural). Celle-ci se retranche derrière l’#Etat : pour exercer son droit de préemption, elle indique qu’il lui faut l’aval du préfet, donc du gouvernement.
    Que croyez-vous qu’il arriva ? Le gouvernement « de gauche », comme continuent à ressasser les médias dominants, allait-il soutenir une belle #alternative, portée par un incontestable mouvement citoyen ? Ou avaliser l’alliance d’une #multinationale et de l’#extrême-droite ? Suspense insoutenable… La décision n’a pas traîné. Alors que la discussion aurait pu courir jusqu’en septembre, la SAFER tranche le 18 août, et dès le lendemain, le préfet dépêche ses forces de police expulser les habitants de la ferme des Bouillons et y installer les impétrants – qui d’ailleurs ne sont pas agriculteurs mais paysagistes.
    Cette fable sinistre révèle une réalité politique qui ne l’est pas moins : ce qui fait vraiment peur au #pouvoir oligachique, qu’il soit de « droite » ou de « gauche », c’est la possibilité que les gens s’organisent de façon autonome, qu’ils élaborent des #alternatives vivantes au #productivisme qui étouffe la société, qu’ils montrent la possibilité d’alliances solidaires. Ce qui fait peur au pouvoir, c’est qu’une autre voie apparaisse. Alors, pour l’éviter, sa solution est simple : l’alliance de l’argent et de l’extrême-droite, de la #finance et de la réaction.

    #paysannerie #ruralité #déménagement_du_territoire
    #gpii #brown_tech #oligarchie

  • David Graeber : « Tous les recoins de nos vies sont envahis par des formulaires » - Rue89 - L’Obs
    http://rue89.nouvelobs.com/2015/10/11/david-graeber-tous-les-recoins-vies-sont-envahis-formulaires-261593

    « C’est le pouvoir qui crée la stupidité. Une étude récente montre que plus vous êtes pauvre, plus vous avez la capacité d’identifier les émotions d’autres personnes. Les riches n’ont aucune idée de ce que les autres peuvent ressentir. Alors que si vous êtes pauvre, vous devez savoir ce que votre patron a en tête !

    Je travaillais dans un restaurant quand j’étais jeune. Quand quelque chose tournait mal, le boss descendait. Nous avions beau lui expliquer ce qui s’était passé, lui ne voulait rien savoir : “Toi, le nouveau, tu as dû merder.” Et ça devenait la ligne officielle.

    Le pouvoir rend aveugle. Cela se voit aussi dans les relations de genres. Dans les comédies des années 50, il y avait souvent des blagues sur le fait que les hommes ne comprenaient pas les femmes. Mais on ne s’est jamais demandé si les femmes avaient des difficultés à comprendre les hommes ! Elles n’avaient pas le choix : dans une structure patriarcale, les femmes doivent consacrer du temps à comprendre ce qui se passe dans la tête du “chef” de famille.

    Le problème n’est pas tant que les procédures bureaucratiques sont intrinsèquement stupides, c’est plutôt qu’elles sont des moyens de gérer des situations qui sont déjà stupides car fondées sur des inégalités sociales qui s’appuient en dernière analyse sur la menace de l’agression physique, sur la violence structurelle. »

  • Bon sens et démocratie : les grandes victimes | Enbata
    http://www.enbata.info/articles/bon-sens-et-democratie-les-grandes-victimes-2

    Le gouvernement a tranché. Après l’avis défavorable de l’enquête publique, il déclare quand même le projet de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax d’utilité publique. Les citoyens se sont prononcés à plus de 90% contre ce projet mais nos gouvernants n’en tiennent pas compte. Et pourtant, François Hollande a enjoint le gouvernement “d’engager un chantier sur la démocratie participative de manière à ce qu’il ne puisse plus y avoir de contestation avec des formes inacceptables de violence”.

    #démocratie #LGV #train #transport #GPII

  • La civilisation libérale réalise le fondement social de tout régime totalitaire - L’Etat, Bernard Charbonneau, 1949

    C’est dans l’#économie libérale que s’est élaboré le plus efficacement le monde totalitaire. Dès le début du XIXème siècle la centralisation politique s’est renforcée d’une organisation économique qui tendait à concentrer la puissance en un seul point d’où dépendait tout le reste. Ainsi s’est formée une #humanité habituée à subir, et à subir sans comprendre, pour laquelle le mot de #liberté s’est vidé progressivement de tout contenu. Si nous considérons la tendance de la #technique actuelle à réserver la connaissance à une minorité de spécialistes comme elle réserve la puissance à quelques patrons ou directeurs, sa tendance à s’étendre méthodiquement à tout, sans autre principe que celui de l’efficacité pratique, alors nous pouvons bien affirmer qu’en dehors de toute volonté politique consciente le monde libéral tendait bien à devenir un monde totalitaire, où la #démocratie sociale devenait aussi absurde que la démocratie politique.

    La démocratie tend au partage de la vérité et de la puissance entre tous les #citoyens, la technique tend au #monopole de la vérité autant qu’à celui du pouvoir. Nous payons chaque perfectionnement d’une complication et d’une contrainte, - le tout est de savoir si ce perfectionnement vaut ce prix. Comme le rouage s’ajoute au rouage, l’explication s’ajoute à l’explication, et dans la mesure où l’organisation englobe de nouveaux domaines, elle multiplie les interférences. Ainsi, le sens commun à tous les hommes ne suffit plus, l’individu ne peut plus réaliser la condition de base de toute démocratie : une connaissance élémentaire de ses intérêts matériels, car ceux-ci dépendent d’une foule d’éléments qu’il ne peut plus atteindre directement. Pour juger sérieusement de son #salaire, il lui faut désormais connaître le mécanisme de la #monnaie, le système fiscal, l’économie française et sa situation dans l’économie européenne : une #culture politique et juridique du niveau de la licence en #droit. Dans ces conditions le citoyen ordinaire n’essaie même plus de comprendre, il se jette sur l’explication que lui prépare la #propagande ; atrophiant son aptitude à s’expliquer, la complexité du monde actuel le livre au simplisme du #slogan. Plus les techniques deviennent hermétiques et rigoureuses, plus leur vulgarisation devient vulgaire : l’image ou l’incantation qui s’adresse aux nerfs de la foule compense la formule mathématique qui s’adresse à l’intellect du technicien.

    Submergé par la multiplicité des faits où l’économie complique la #politique et la politique l’économie, l’individu se détourne d’un #pouvoir qui n’a plus de sens pour lui ; sa condition étant d’être dépassé, sa réaction est de s’abandonner. Dans la #nation, dans l’#armée, dans le parti, et dans un #syndicalisme bureaucratisé, il n’est plus qu’un rouage habitué à subir l’impulsion d’un état-major d’administrateurs. Le sens commun - et son représentant le Parlement - n’a plus d’autorité ; dans une société technicisée, ce sont les bureaux qui gouvernent. Le Parlement n’est que le mensonge [...] qui permet aux hommes d’esquiver le problème posé par la fin du bon sens.

    Partout où pénètre la technique recule la liberté, car à la différence de la pensée libérale, ses vérités sont sans appel et leur exécution automatique. La technique comme la #loi impose à tous la même discipline, et partout où elle s’établit, s’établit la loi qui peut seule rendre ses applications possibles : la discipline totalitaire dans ce qu’elle a d’apparemment légitime ne fait qu’exprimer en clair la discipline industrielle. Ainsi sous le couvert du #libéralisme, l’évolution économique réalise dans la vie quotidienne des individus la condition fondamentale du #régime_totalitaire : la démission de l’homme, qu’il s’agisse de l’#indifférence atone du plus grand nombre à des déterminations qui les dépassent ou de la participation frénétique de quelques-uns.

    [...] L’#impuissance individuelle mène au culte de la puissance collective. Quand l’#individu se tourne vers lui-même, il ne trouve qu’incertitude, vide et débilité ; mais quand il considère le monde qui le domine il voit triompher la force. Tout le dissuade de chercher l’autorité autant que le pouvoir en lui-même pour le tourner vers la puissance collective. Tandis que se dressent toujours plus haut des buildings ; dans la fissure de la rue passe l’individu, perdu dans la foule, mais suivi par les contraintes de l’argent et de la loi comme par son ombre ; et sur lui s’effondrent guerres et révolutions, qu’il ne peut que suivre. Alors écrasé, il compense ses complexes d’infériorité individuelle par ses complexes de supériorité collective : celle de sa nation, de son parti ou de sa classe. La révolte de l’individu alimente ainsi les forces qui l’anéantissent.

    #système_technicien #brown_tech

    • Le régime totalitaire vient comme un voleur ; il nous surprend à coup sûr parce-que nous l’attendons monstrueux alors qu’il n’a rien d’étonnant. Progressivement, dans le calme de ce que nous croyons être le temps normal, il s’est adapté à nous, et surtout nous nous sommes adaptés à lui. Il n’est plus loin ; au jour le jour il a déjà fait presque tout le chemin et il n’a plus qu’un pas à faire pour être là.
      [...] Le mal totalitaire n’est pas un fléau étranger qui fondra sur nous à la fin des temps, il grandit en nous dans le silence. Dans la vie quotidienne et dans l’esprit - ou plutôt dans l’absence d’esprit qui y préside : plus que dans nos fureurs, dans notre ennui ; plus que dans nos crises, dans nos petites habitudes. C’est là qu’il nous faudra le découvrir et le combattre. Tout homme doit se préparer à ce jour, et ce jour c’est aujourd’hui.

      #totalitarisme

    • Celui qui voudra résister le moment venu doit savoir qu’il ne sera pas placé d’un coup en face du choix. Le régime totalitaire consacrera l’état de fait plus qu’il ne rompra avec lui ; il nous aura lentement possédés de l’intérieur plus qu’il ne nous forcera de l’extérieur. [...] Songeons que notre régime totalitaire ne se présentera pas sous l’uniforme de l’envahisseur, mais dans l’exaltation de la puissance nationale ; non comme une subversion, mais un effort vers l’ordre universel. En apparence il sera moins un déchaînement de haine que l’irrésistible jaillissement d’un hymne de fraternité ; une unanimité dans laquelle le refus de l’individu ne sera plus affirmation légitime mais scandale.

    • Relu encore à l’instant.

      « perfectionnement » me semble ici très bon et très juste, mais « technique », « la technique » (ne parlons pas du « sens commun » et du « bon sens ») ne passent décidément pas.

      Termes décidément bien trop fourre-tout, qui recèlent autant sinon plus de problèmes cruciaux qu’ils n’apportent de clarifications - en particulier, dans ce que les premiers participent d’un dualisme « nature » vs « artifice » non dit ni assumé qui vient conditionner l’entendement beaucoup trop à mon goût.. (comme on le peut constater régulièrement dans les prises de position des militants « anti-industriels » qui se réclament de ce même Charbonneau).

      de même, l’emploi des catégories « totalitaires » et « libéralisme » me semble ici des plus casse-gueule - et aujourd’hui dépassé pour essayer de saisir les rapports sociaux que nous vivons.

    • Je suis assez d’accord sur l’opposition nature vs artifice, opposition que dépasse le concept d’#écoumène (dont les techniques humaines sont partie prenante cf http://seenthis.net/messages/166201). Cela dit quand Charbonneau parle de technique (même si c’est pas explicite) il parle de technique hétéronome, qui s’autonomise et échappe à la maîtrise commune, par opposition à l’outil convivial (concept forgé plus tard par Illich).
      Sur le glissement vers le totalitarisme en revanche l’analyse de Charbonneau me semble garder sa pertinence. Je trouve que le dernier paragraphe mentionné donne un éclairage saisissant à « l’esprit charlie » et aux derniers propos bellicistes de l’exécutif.

    • @paulo merci

      @koldobika

      Je me suis plongé il y a des mois dans tout ce que j’ai pu lire de Berque sur le web (il y a de la matière), et c’est passionnant, mais je pense que, de par sa singularité dans le paysage intellectuel, (en tout cas, dans le mien), c’est un auteur qui mérite d’être médité et digéré. Je n’ai pas fini d’y revenir.
      Son point de vue déplacé par rapport à la tradition occidentale « classique » et l’étendue de sa culture sont stimulants par l’emploi créatif qu’il en fait, et la notion d’écoumène m’a évidemment beaucoup plu.

      Mais il me semble que son travail reproduit néanmoins des biais fondamentaux, à travers une forme - c’est ce qu’il me semble y lire, je reste néanmoins prudent - d’humanisme universaliste abstrait. Par exemple, je n’ai pas lu chez lui de réflexion sur les rapports humains, les rapports sociaux de domination, (lesquels mettent pourtant en scène la notion de nature de façon récurrente) - j’ai l’impression qu’il y a là l’habituel point aveugle masculin et blanc, aisé, que l’on rencontre trop souvent. Dans ce que j’ai lu, les rapports de domination - sexe, race, exploitation économique - sont quasi-absents, sinon, pour les derniers, du point de vue de leurs conséquences écologiques. Je peux me tromper et avoir manqué cela. Mais j’aimerais les voir explicitement pris en compte : il font partie du milieu, de « l’écoumène », non ? Nous n’appréhendons pas le milieu tou-te-s depuis le même point.

      Pour se déprendre un peu plus du piège de ce dualisme nature-culture, pour être intellectuellement mieux armés face à lui, à défaut de prétendre en finir, les travaux de Colette Guillaumin, qui partent justement des rapports de domination, et en particulier d’appropriation, et qui lient la catégorie « nature » et son emploi à ces rapports sociaux, me semble ouvrir des pistes plus intéressantes dans ce qu’elle proposerait une explication matérialiste de l’existence de cette catégorie - la « nature » ne devant alors son caractère distinct, extérieur... qu’au fait de son appropriation par les humains. Mais là aussi, c’est une lecture que j’ai besoin de digérer - et aussi, en partie, de parvenir à mettre la main dessus (bouquins épuisés, hélas).

    • @martin5 c’est vrai qu’il manque tout ce pan social chez Berque, et ça donne à son propos quelque-chose de très universitaire, qui aime bien causer au calme d’un salon. Autant il a une approche très « habitée » de la question du paysage, autant pour ce qui est des rapports sociaux c’est l’angle mort, ça donne l’impression qu’il parle du rapport d’un humain isolé avec le monde, ou alors d’une culture mais en n’en retenant que la situation géographique et historique et pas les rapports sociaux ni de genre, tout juste aborde-t-il les modes de production, à gros traits.
      J’ai déjà vu passer le nom de Colette Guillaumin, à l’occasion j’en lirai un bout (j’ai déjà une trop grosse pile de bouquins à lire qui m’attend, je m’en sors pas).

    • Du coup je suis retourné plus en profondeur à un autre de ses bouquins, plus récent, que j’ai sous la main (#Le_jardin_de_Babylone), lu il y a trop longtemps.
      Il me semble que Charbonneau - outre des formulations chrétiennes fatigantes : « fils d’Adam » toi même, Bernard ! y donne à lire sans masque la rigidité et les limites d’une pensée banalement conditionnée par les concepts auxquels elle a recours. Si dans un court prologue il semble admettre l’historicité de celui de « nature », c’est ensuite pour en faire à nouveau un absolu et recourir au détour d’un chapitre ou d’un autre à celui de « nature humaine ». Il ne s’agit pas seulement de nature vs technique hétéronome, mais bien d’une incapacité à penser les animaux humains en termes de rapports sociaux, avec leur plasticité, leur historicité.
      Sitôt qu’il s’aventure un peu trop sur ce terrain là, comme p 171 de l’édition de l’EdN :

      si le progrès est illimité, la nature humaine, heureusement, reste immuable : on ne nous a pas encore proposé un superman avec un troisième oeil et des pinces greffées

      (j’italise)
      ,
      la rigidité du paradigme chrétien dans lequel il patauge semble le réduire à recourir immédiatement à une caricature grossière - celle que l’on retrouve, intacte, chez PMO, Escudero, etc, et avec laquelle se complaisent leurs soutiens. Il me semble qu’une pensée engluée dans le dualisme nature vs artifice/technique se condamne à tomber dans ce travers - se privant de la capacité à envisager les rapports sociaux, et donc les pratiques, dans toute leur profondeur en termes de production historique, pratiquant parmi elles une coupure... artificielle entre prétendus « naturels » et soi-disant "artificiels" , absolutisant nécessairement une conception particulière de l’"humain". Sur ce sujet, la confrontation avec la pensée d’une #Hannah_Arendt (#Condition_de_l'homme_moderne) me semble assez éclairante quant à l’espèce d’archaïsme dont on peut dire qu’il caractérisait déjà à l’époque la pensée de Charbonneau.
      Comme si le renoncement à un ancrage dogmatique tel que le sien était pour lui voué à menacer la capacité de juger le présent !

      Incidemment, l’évocation de la pêche et de la chasse est pour lui l’occasion de pages consacrées à une impudente apologie de la prédation et de l’appropriation conçues comme le rapport le plus intime possible avec "la nature" , qui après tout passait peut-être inaperçue il y a quelques décennies ? (Mais qui me semble remarquablement consistante avec la critique que fait Colette Guillaumin du concept de nature comme face mentale, idéologique, de pratiques d’appropriation, comme avec la critique qu’esquisse #Florence_Burgat dans #Pourquoi_l'humanité_est_elle_carnivore )

      je cite :

      La relation du chasseur et du pêcheur à la nature est totale , parce qu’elle est une relation active . L’employé parisien qu’hypnotise le jeu de son bouchon le long des quais de la Seine est plus près de la vie primitive que le touriste qui contemple les glaciers du Spitzberg

      .
      (p 179, même édition, et j’italise à nouveau)

      L’a priori complaisant quant à une conception de « la vie primitive » se donne à lire sans fard ni doute...
      La suite qui, au prétexte de condamner « l’errance moderne », méprise grossièrement le nomadisme, n’est pas meilleure.

      Le lyrisme torrentiel et la verve de l’auteur dissimulent donc à mon sens très efficacement la superficialité et les a-priori avec lesquels sa pensée entre, comme pensée (de fait, fort peu) dans la foisonnante description qu’il donne du moment historique qu’il se trouve vivre : si son regard de chrétien contribue assurément à lui conserver une vive sensibilité à la brutalité des changements imposés par l’industrialisation, si sa culture de chrétien lui fournit la palette pour la peindre d’une façon des plus saisissantes (je ne lui conteste évidemment pas cela), se référer à lui en ignorant le lieu tout de même particulier, et lui même problématique et critiqué, depuis lequel son regard se porte , se référer à lui en ignorant ses biais, ses points aveugles pose un problème qu’il me semble nécessaire de souligner , puisqu’il s’avère qu’aujourd’hui encore, beaucoup de celleux qui disent s’en inspirer ne le remarquent pas, puisqu’ellils se satisfont de les reproduire quasiment à l’identique.

      Je ne leur reproche pas de lire ni de s’inspirer d’un auteur chrétien : après tout, je ne me cache pas de m’être abondamment nourri des écrits de Léon Bloy, Georges Bernanos, Simone Weil,... Jacques Ellul et Bernard Charbonneau himself, pour n’en citer que quelques un-e-s.
      Je leur reproche de le faire en perdant de vue que ceux-ci sont critiquables, aussi précieux et féconds soient-ils ; et que pour y nourrir notre pensée, nous ne sommes en rien tenus de l’encager dans ce qui fut leur paradigme.

  • Au Salvador on envoie les femmes en prison pour fausse-couche.
    http://www.konbini.com/fr/tendances-2/salvador-fausse-couche-femme-prison

    Plusieurs membres du Congrès américain ont lancé un appel pour dénoncer les sanctions draconiennes envers les femmes qui ont fait une fausse couche au Salvador.

    À 33 ans, Manuela, mère de deux enfants, souffre de complications pendant sa troisième grossesse. Alors qu’elle arrive à l’hôpital pour demander une assistance médicale, elle fait une fausse couche. Dénoncée et accusée de meurtre par le corps médical, elle est alors menottée et embarquée directement au poste de police.

    Après quelques jours, elle rencontre ses avocats quelques minutes avant son jugement, sans défense adéquate, elle a à peine le temps de s’exprimer. Le verdict tombe alors : elle est déclarée coupable “d’homicide aggravé” et condamnée à 30 ans de prison. Manuela est morte en 2010 dans sa cellule peu de temps après son incarcération.

  • Les intérêts du livret A bientôt déductibles de l’AAH ?
    http://informations.handicap.fr/art-deduction-aah-interets-853-8286.php
    Le projet de loi de finances 2016 fait ouvertement et sans aucune honte ni retenue la #guerre_aux_pauvres

    Dans le cadre du projet de loi de finances 2016, le Gouvernement prévoit de prendre en compte les revenus des livrets non imposables (livret A, livret d’épargne populaire) dans le calcul du montant de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH). L’AAH est un minimum social qui se monte, après une revalorisation au 1er septembre 2015, à 807,66 euros (article en lien ci-dessous). Son montant est bien inférieur au seuil de pauvreté de 977 euros.

    Selon le Comité d’entente des associations représentatives de personnes handicapées, « Les revenus d’épargne issus de ces livrets représentent des sommes dérisoires à l’échelle des économies que l’Etat français doit réaliser. Mais, pour les personnes en situation de handicap, aux ressources déjà faibles, ces petits revenus sont essentiels pour vivre au quotidien ». Il s’insurge : « C’est un scandale, pour des économies de bout de chandelle. » Par le biais d’un communiqué publié le 1er octobre 2015, il demande au Gouvernement de renoncer à cette mesure et aux parlementaires de rejeter cet article qui, selon lui « vient renforcer l’exclusion des personnes concernées ».

    #validisme et lien avec http://seenthis.net/messages/402834

    • On a là une énième relecture/mise en en pratique des principes de fonctionnement instaurées par les lois Hartz en Allemagne. Contre les chômeurs, elles introduisirent la prise en compte de l’#épargne (jusqu’aux livrets des enfants) dans le calcul des #droits. Ce principe a déjà été introduit (théoriquement) dans le calcul du RSA et parait désormais s’appliquer à la CMU (il arrive mais est-ce fréquent que soient demandées des attestations bancaires quant aux sommes disponibles sur les comptes concernés).

      #AAH #APL

    • ça te dérange pas qu’on pompe l’allocation handicapé ? t’as raison. dis rien fais rien et tiens toi loin des stats de sécurité routière...
      ça te dérange pas qu’on pompe les pauvres pour te donner un peu plus ? pas de souci. il a quel âge ton gamin ? bientôt le rsa ! et la gabelle !
      l’apl rinafout ? pas de problème. il va de soi que tu vas donner ta maison à tes gosses de ton vivant. non ? merde ils devront louer ? c ballot
      dans les non imposables à qui on veut prendre 50 euros pour le principe t’es conscient que y’a ta mamie, quand même ? chez moi c’est vieux comme coin c’est la campagne. des vieux dépendants y’en a de plus en plus et les familles découvrent l’eau chaude, genre : oh merde c’est super crevant d’avoir un alzheimer aveugle à la maison putain il faut de l’aide c’est pas humain ossekour. à chacune des offres d’emploi de ces gens j’ai envie de répondre « oui connard c’est pour ça qu’on avait inventé la sécu tavu »
      ya même pas que les vieux qui font chier mon pov bichon.les gosses c’est pas mieux et ça fait encore plus de conneries. c’est pareil on avait inventé un système d’allocations familiales tavu c’était pas pour rien. mais bon.
      en jouant perso on peut imaginer gagner mais ça va demander d’arriver à échapper à toute charge vivante pas que le pauvre que tu connais pas
      et quand ça va être ta mère ton frère ton conjoint ton gamin ça va être un peu plus dur moralement tavu. légalement aussi en fait.

      https://twitter.com/feeskellepeut/status/650607446621323264 et suivants

    • @menteurs_ si ça reste le plus souvent théorique, aucun RSAste autour de moi ne remplit la case épargne, moi non plus, et ils m’ont jamais fait chier, pour l’instant, avec les quelques euros que j’ai sur un LEP.
      Qu’un allocataire ait déclaré son épargne puis contesté au près de la Direction de l’Action Sociale de son département, avec succès ce forfait de 3% montre d’ailleurs que le passage de la théorie, qui sert à faire de chacun de nous un tricheur éventuellement punissable, est pas si aisée à mettre en oeuvre. Ce qu’il faudrait voir c’est si ils sont capables d’y arriver et comment sur la CMU (où ils essaient déjà) et l’APL, comme ils le souhaitent. Ce qui est utile c’est de voir comment les en empêcher.

    • Tu as le droit de te gourer, mais n’abuse pas, tu finirais par croire ce que tu dis même quand c’est infondé. Primo,j’ai connu plusieurs visites domiciliaires CAF, je sais pertinemment que la CAF a pour taff de virer des allocataires ; deuxio, je passe pas mon temps à faire des recours. donc bisounours, privilégié etc, à d’autres, merci.

    • Allocation handicap modifiée : « Comment un gouvernement dit ’social’ peut-il faire ça ? » Quand la « Colère des associations de défense des personnes handicapées. » est relaye là
      http://rmc.bfmtv.com/emission/allocation-handicap-modifiee-comment-un-gouvernement-dit-social-peut-il-f

      ...l’association des paralysés de France a sorti sa calculette et calculé le manque à gagner pour une personne dont le livret A est au plafond (22 950 euros) : « Pour un tout petit gain issu des livrets, ils vont perdre une somme colossale annuellement. Il faut avoir plus de 20.000 euros sur un livret A pour un équivalent de 200 euros par an d’intérêt sur les livrets. Et ces 200 euros par an vous font perdre l’équivalent de 104 euros au minimum ou 175 euros par mois ».

      Mais la dernière asso de locataire (CNL) que j’ai du voir lors un conflit avec le probloc parce qu’elle siège dans les « commissions de conciliation préfectorales » (...) me disait que le loyer super augmenté que mon proprio réclamait était « normal ». Et sur leur site pas un mot sur le projet de loi de finances et l’APL.

    • Ressources des adultes handicapés : le gouvernement retire sa mesure contestée
      http://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/021452569250-ressources-des-adultes-handicapes-le-gouvernement-retire-sa-me

      Le gouvernement n’appliquera pas le nouveau mode de calcul, contesté, de l’allocation adulte handicapé (AAH) tel qu’il était prévu dans le projet de budget 2016, a annoncé mardi soir la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées, Ségolène Neuville.
      Entendant les « inquiétudes », le gouvernement a « décidé de ne pas appliquer cette mesure en l’état, au regard de son impact sur les ressources des personnes concernées », a déclaré Ségolène Neuville dans l’hémicycle de l’Assemblée à l’occasion de l’examen du volet solidarité et insertion du budget.

      Il était prévu de prendre en compte à partir de 2016 dans le calcul de l’AAH les intérêts non imposables des comptes d’épargne, tels que le livret A [ainsi que l’ensemble de l’épargne et du patrimoine, ndc] , dans le cadre d’un processus d’harmonisation entre #minima_sociaux.

      Cela aurait réduit le montant de l’AAH (actuellement 807 euros par mois au maximum) pour les bénéficiaires ayant de l’argent de côté, mais surtout leur aurait fait perdre des droits connexes qui ne sont ouverts qu’à ceux qui touchent l’AAH à taux plein (complément de ressources de 179 euros par mois, ou majoration pour la vie autonome de 105 euros mensuels), avait notamment dénoncé l’Association des paralysés de France (APF).

      Les députés socialistes, les écologistes et l’UDI avaient appelé mardi le gouvernement à revoir sa copie.
      « Dans le cadre de la mission qui lui a été confiée sur les minimas sociaux par le Premier ministre, (le député PS) #Christophe_Sirugue devra nous faire des propositions sur la #simplification des minimas sociaux dans leur globalité », a précisé Ségolène Neuville.

      Ah ben ça tombe bien, les allocs logement sont pas un minima social, leur harmonisation avec le RSA (prise en compte de l’éprenne et du patrimoine pour le calcul d’un montant dégressif) reste au programme.

  • L’impôt sur le revenu pour tous : un socialiste relance le débat
    http://www.lefigaro.fr/impots/2015/10/03/05003-20151003ARTFIG00098-l-impot-sur-le-revenu-pour-tous-un-socialiste-rel

    Le député PS de Seine-Saint-Denis Razzy Hammadi a déposé ce samedi un amendement devant la commission des Finances visant à établir un impôt sur le revenu minimum obligatoire. En France, moins d’un foyer fiscal sur deux paie l’impôt sur le revenu.

    Sûrement du socialisme moderne, décloisonné, dé-sclérosé, innovant

  • Bons pauvres, mauvais pauvres (Histoires de Roms 38)
    http://blogs.mediapart.fr/blog/melikah-abdelmoumen/260915/bons-pauvres-mauvais-pauvres-histoires-de-roms-38

    - Pourquoi est-ce que les X, qui ont pas beaucoup les enfants, ils ont eu une maison pour habiter et des chèques pour aider à acheter le manger, pendant que moi je suis toute seule avec quatre petits enfants et deux grands, et je les ai mis à l’école, et je n’ai rien, même pas la petite chambre ? Pourquoi ?

    La réponse est comme sortie de ma bouche sans que j’aie à y réfléchir : « Oui, je sais, mais selon ce que j’ai compris, les X, en plus de mettre leurs deux enfants à l’école, ils sont allés s’inscrire à des cours de français et à Pôle emploi, depuis un an ils vont faire une heure de français par semaine, ils vont régulièrement à Pôle emploi. »

    – Moi j’ai mon mari en prison et j’ai six les enfants, trois qui vont à l’école, un bébé qui doit rester avec moi, comment tu veux que je prenne une fois par semaine les cours de français et le pôle de l’emploi ?

    La deuxième réponse allait s’échapper tout aussi automatiquement de mes lèvres ("oui, c’est vraiment bien que tu aies mis les filles à l’école, mais il faut faire encore plus d’efforts pour montrer que tu peux t’intégrer, c’est comme ça") mais je l’ai retenue. Je l’ai retenue, parce que je sais qu’elle correspond à une manière de faire et de voir que je n’arrive pas à accepter, à entériner.

    Celle selon laquelle il faut faire le tri entre les bons et les mauvais pauvres, et n’aider que les « méritants ». Laisser crever ceux qui ne le sont pas.

    #mérite #contrôle #guerre_aux_pauvres

  • La haine du pauvre
    http://julienbezolles.blogspot.fr/2009/07/la-haine-du-pauvre.html

    Un vrai pauvre sait que sa misère empêchera de toute façon que les choses se passent bien et alors il prend les devants pour que tout rate. C’est ça la dignité qui lui reste.
    Le vrai pauvre sait qu’il restera dans la merde que la société prétende l’aider ou non, mais qu’après l’aide de la société, il aura l’humiliation en plus, car elle prétendra avoir des droits sur lui et lui reprochera de n’avoir pas fait ce qu’il fallait.

    Le vrai pauvre n’est pas aimable. Non pas par choix ou par militance. Si le vrai pauvre est désagréable, ce n’est pas par une misanthropie délibérée face à une société injuste qui le rejette. Le mythe du pauvre façon Michel Simon dans « Boudu sauvé des eaux » est une imposture d’intello, un fantasme de bo-bo. Si le vrai pauvre est infréquentable, c’est simplement parce qu’il est pauvre, et que sa condition de réprouvé de la société, de génération en génération, en fait un étranger sur sa propre terre, exclu de tous les comportements et les règles sociales qui permettent de différencier ceux qui sont dans la #société et ceux qui n’en sont pas.

    Entendons nous bien, quand je parle de ces pauvres-là, ceux dont personne ne veut, ni dans des écoles, ni dans des logements, et bien sûr pas davantage dans les cabinets médicaux ou les hôpitaux, mais seulement dans les asiles et dans les #prisons, je ne parle pas des pauvres provisoires, des pauvres de transition, ceux « tombés dans la #misère », les « nouveaux pauvres » décrits par les sociologues de télévision. Non cette pauvreté-là, et je parle pour en avoir tâté, est une #pauvreté aimable, propre sur elle, bien de sa personne. Car cette pauvreté-là, ma brave dame, on la connaît, on la touche du doigt, elle nous émeut même parfois, car on peut s’y identifier. Tout est là. Ca pourrait être nous, ou quelqu’un qu’on connaît. C’est celle de Jugnot dans « Une époque formidable ».
    [...]
    Le vrai pauvre, le mauvais pauvre, suscite le rejet, le malaise. Il révèle en nous l’échec de notre système, de nos valeurs, de tout ce que nous portons et transmettons. Comment ? Il résiste à nos tentatives d’intégration, d’insertion, à notre bonté !! Mais c’est donc parce qu’il le veut bien ! Le vrai pauvre c’est celui qui nous met en échec, qui nous fait tout rater alors que nous pensons être bon. Le vrai pauvre rate tout, se plante tout le temps, et son échec infini éclabousse tout ceux qui sont en contact avec lui, quels qu’ils soient. La rencontre du vrai pauvre est insupportable, intolérable. Elle ne peut être qu’échec, et s’il y a échec c’est donc de sa faute puisque, moi, j’ai réussi.

    #guerre_aux_pauvres #imaginaire #exclusion #psychiatrisation

  • Les frontières vont contre les intérêts les plus évidents des peuples
    (L’Etat, Bernard Charbonneau, 1949)

    Un monde sans frontières nous est aujourd’hui inconcevable. A une époque où progrès et recul n’ont plus qu’une signification militaire, leur tracé répond à notre besoin de clarté. Et pourtant la frontière est un fait relativement récent, - même celles qui semblent le mieux marquées par la nature, comme la frontière des Pyrénées. [...] Pas plus que les marins les pasteurs pyrénéens ne connaissaient de #frontières, et les hauteurs maintenant jalonnées de bornes n’étaient que les estives où erraient les troupeaux. Alors Iraty n’était que la montagne d’Iraty : arraché aux forêts, un espace libre soulevé pour voir la mer. Il n’appartenait à personne sinon aux hommes du pays, aux puissances invisibles : au vent noir, au sapin foudroyé. [...]
    Vérité en deça des Pyrénées, erreur au delà, - mais seulement à une époque récente. Une #histoire de la frontière montrerait comment elle est devenue de plus en plus précise et hermétique avec le progrès de l’Etat, pour aboutir finalement à ces rideaux de fer derrière lesquels les peuples étouffent. L’#Europe était autrefois sillonnée par une multitude de limites invivisibles : religieuses, économiques ou mêmes politiques ; elles ne se juxtaposaient pas, et elles n’avaient rien d’absolu. Au Moyen Âge les limites du royaume de France ou celles de l’empire furent d’abord moins importantes que celles de tel fief ou de tel évêché. C’est le jour où l’#Etat a absorbé en lui toutes les activités que ses frontières ont résumé en elles toutes les limites. Le jour où il devient totalitaire la clôture devient totale : dans l’Europe de 1914 on voyageait encore sans #passeport, dans celle de 1939 seul le soldat pénètre en pays étranger. Sur les cols où fraternisaient les hommes des vallées sont montés les arpenteurs qui ont fixé les bornes. Puis sont venus les douaniers et les soldats, au fond des gorges et sur les cols ils ont bâti des postes. Là où soufflait le vent passe la patrouille, là où tremble la source claque le coup de feu. L’espace est clos, des fils électrisés le ferment.
    Il n’y a plus de Pyrénées, mais une frontière pyrénéenne, et la plaine du Nord et coupée par des barrières aussi hautes que la chaîne du Caucase : la #technique qui détruit les barrières naturelles permet aux gouvernements d’en établir d’artificielles. Dans un monde qui s’uniformise, qui passe la frontière change semble-t-il d’univers. Si pour quelques-uns elle est le mur d’une prison dont ils rêvent de s’évader, pour la plupart elle est la clôture rassurante qui borne le milieu où ils peuvent vivre ; l’écran qui leur dissimule les possibles vertigineux du dehors : à l’extrême une frontière bien défendue les dispense d’être et de penser. Seules les frontières peuvent donner une forme à des pays qui n’existent que par l’espace et la puissance. Quand elles se rétrécissent la #nation étouffe, et quand elles s’écartent elle respire. La frontière qui protège la nation l’enferme ; tôt ou tard elle l’enfonce pour déboucher sur le vide.
    Il n’y a pas de frontières naturelles ; les frontières sont trop minutieuses : avec leurs détours compliqués et leurs enclaves elles évoquent les hasards des avances et les reculs d’un front de tranchées. Le territoire qu’elles dessinent n’a rien de stable, ni d’éternel. Les unités géographiques les plus sûres sont partagées, par exemple la péninsule ibérique reste coupée en deux par une frontière qui tranche du nord au sud ses zones naturelles. Ailleurs, ce sont les limites de la nation qui débordent celles du pays ; la plus souvent elles sont à la fois en deçà et au delà. [...] Le sentiment national n’est que le sentiment (souvent provoqué) d’être lié à la grandeur d’un Etat ; c’est pourquoi le nationaliste, tout en souffrant comme d’une blessure des mutilations qui déforment la silhouette de son pays, est toujours prêt à accepter les accroissements qui la rendent méconnaissable : la Nation tend à se dégrader en Empire.
    Il n’y a pas de « pays », au sens national de ce mot ; il n’y a pas de territoire prédestiné, mais simplement le champ d’expansion d’un Etat, qui se rétrécit ou se distend avec ses forces. On dit souvent que la Pologne a succombé parce-qu’elle n’avait pas de frontières naturelles, - la principauté de Moscou non plus. Le Brandebourg, découpé arbitrairement dans une grande plaine, avait des frontières autrement impossibles que celles de la Pologne ; pourtant ces frontières durèrent parce-qu’elles délimitaient l’espace d’un Etat particulièrement dur. Les Etats forts trouvent toujours des historiens qui justifient par la géographie un tracé établi par la guerre : s’ils ne peuvent l’expliquer par la montagne ils l’expliqueront par le fleuve, et s’il n’y a qu’une plaine, par la forêt.
    [...]
    Les frontières vont contre les intérêts les plus évidents des peuples, et si à l’intérieur des nations il y a des intérêts communs, c’est le fait de l’Etat qui les impose.

    #militarisation #totalitarisme
    cc @cdb_77 @reka @odilon @visionscarto

  • L’intelligence artificielle, nouvelle arme contre le chômage ? - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20150915.OBS5823/l-intelligence-artificielle-nouvelle-arme-contre-le-chomage.html?xtref=http%3A%2F%2Ft.co%2FpJRTd1ZGKp#http://t.co/pJRTd1ZGKp

    Trois entrepreneurs français lancent un programme d’apprentissage sophistiqué, qui vise à combler les lacunes socio-émotionnelles des jeunes demandeurs d’emploi.

    Ouf je suis rassurée, si les jeunes n’ont pas de travail, c’est juste parce qu’ils ont des lacunes socio-émotionnelles.

    Si en plus on règle ça à grand coup de PNL, tout va vite aller beaucoup mieux ;-)

    • Une question que l’un des trois co-fondateurs, Ludovic de Gromard - diplômé de L’Essec, option Entrepreneuriat social - a découverte sur le terrain. Alors qu’il cherchait à recruter du personnel pour une nouvelle usine du spécialiste du flaconnage de luxe Saverglass à Dubaï, il a compris ce qui coinçait : [blah, blah, blah]

      Juste pour rire : une petite recherche sur la toile…

      Loïc Quentin de Gromard retour à la case président exécutif de Saverglass (19/03/15)
      http://www.vitisphere.com/breve-72501-Loic-Quentin-de-Gromard-retour-a-la-case-president-executif-

      Loïc Quentin de Gromard vient d’être nommé président exécutif du groupe Saverglass, poste qu’il avait laissé entre les mains de Guillaume de Fougières en juillet dernier. Bien que ce dernier avait fait ses classes au sein de l’entreprise durant plusieurs mois avant sa nomination pour parvenir à « une connaissance approfondie des équipes, des savoir-faire, des clients et des marchés, » commentait Le Parisien à l’époque, Guillaume de Fougières semble avoir échoué à conduire une entreprise à la culture de PME bien ancrée. « Il est apparu que la « greffe » du style de management du nouveau dirigeant n’a pas pris, s’agissant d’une entreprise de taille intermédiaire à très forte culture entrepreneuriale » commente le communiqué qui annonce le retour de Loïc Quentin de Gromard.
      Saverglass est un verrier d’envergure internationale avec 400 millions d’euros de chiffre d’affaires et 2600 collaborateurs de part le monde.

      Le pauvre Monsieur de Fougières devait, lui aussi, avoir des lacunes socio-émotionnelles. Contrairement à ce bon Ludovic auquel l’environnement familial a pu procurer tout ce qu’il faut de social et d’émotions…

  • « Quand une grande part de la société est à la recherche de nouveaux modes de consommation, plus respectueux de l’environnement, plus éthiques aussi, qu’elle développe la culture du partage (des ressources, de la musique, du savoir...) alors que l’état abandonne l’écotaxe, soutient l’agriculture intensive au détriment des petites exploitations, et lutte contre toutes les innovations qui risqueraient de mettre à mal des rentes qui remontent au siècle passé (taxe copie privée étendue au "cloud", redevance audiovisuelle étendue aux "box", loi Thevenoud imposant 15mn d’attente aux VTC, et tant d’autres...). »

    http://blogs.mediapart.fr/blog/laurent-chemla/040915/la-fracture-temporelle

    #politique #France

  • Le mur et la brèche
    Premières notes sur la méthode zapatiste

    http://lavoiedujaguar.net/Le-mur-et-la-breche-Premieres

    Paroles du SupGaleano lors de l’inauguration du séminaire « La pensée critique face à l’hydre capitaliste » le 3 mai 2015.

    Mon nom est Galeano, sous-commandant insurgé Galeano. Ma naissance, le 25 mai 2014, s’est faite collectivement, malgré moi et malgré d’autres. Comme l’ensemble de mes compañeras et compañeros zapatistes, je me cache le visage pour me montrer, et je le montre pour me cacher. À moins d’un an d’existence, le commandement m’a déjà assigné le travail de postier, de vigie et de sentinelle à l’un des postes d’observation de cette terre rebelle.

    Comme je ne suis pas habitué à parler en public, moins encore devant tant de personnes (ah — pardon, ce doit être un hoquet de panique sur scène), je disais, de personnes distinguées, je vous remercie de votre compréhension à l’égard de mes hésitations et balbutiements répétés dans cet art complexe et ardu de la parole. (...)

    #EZLN #Mexique #Ayotzinapa #zapatistes

  • Les #inégalités continuent à augmenter en France
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2088

    Les revenus des plus pauvres se maintiennent notamment du fait des minima sociaux et des allocations logement, pourtant désormais dans le collimateur du gouvernement. Encore une fois, on ne connaît pas encore le niveau de vie moyen du dixième le plus pauvre. Il se pourrait qu’il n’ait pas évolué de la même façon, du fait de la montée du chômage et du nombre de titulaires de minima sociaux. Il faut rappeler qu’un titulaire du RSA touche 461 euros par mois une fois qu’on lui a déduit le forfait logement, soit nettement moins que le seuil des 10 % les plus pauvres qui se situe donc à 900 euros. Entre 2011 et fin 2013, le RSA a été augmenté de 26 euros par mois. Rappelons en fin qu’entre 2013 et fin 2014, le nombre de titulaires du RSA a augmenté de 200 000, soit une progression de 13 %. Depuis 2008, la hausse est de 510 000 (+43 %). Considérer que la situation des plus démunis s’améliore est une vue de l’esprit.

    • Voir aussi http://www.alterecoplus.fr/economie/jean-gadrey/un-recul-de-la-pauvrete-et-des-inegalites-vraiment-201509231145-0000214

      Raison supplémentaire de mécontentement : les commentateurs les plus enthousiastes de ce « bon cru » 2013 se sont bien gardés de comparer le taux de pauvreté et le nombre de pauvres en 2013 et les mêmes variables en 2008, ce qui est pourtant mentionné dans la publication de l’Insee. On est passé d’un taux de pauvreté de 13 % en 2008 à 14 % en 2013. Les méthodes ont un peu changé entre-temps, mais pas au point de modifier ce constat de nette croissance.

      On ne saura que dans un an si 2014 infirme ou confirme ce résultat de 2013, et dans deux ans (après l’élection présidentielle…) ce qui se passe aujourd’hui, en 2015. Mais cela n’interdit pas de chercher diverses données nettement plus « fraîches » aussi bien sur la pauvreté que sur la très grande richesse. En voici quelques exemples.

      1) Communiqué de la Fnars (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale), qui regroupe 870 associations de solidarité, 27 juillet 2015 :

      « Hausse inquiétante du nombre de femmes et d’enfants sans abri ». Extraits : « Les résultats du rapport annuel 115 pour l’année 2014 montrent que le recours au numéro d’urgence est en progression ces deux dernières années, avec une hausse de 4 % du nombre de personnes qui demandent un hébergement d’urgence, sur les 37 départements du baromètre de la Fnars… Plus de personnes ont appelé le 115 en juin 2015 qu’en juin 2014 (+5 %), pour moins d’attributions de places (- 7 %). »

  • Un rapport de la cour des comptes sorti aujourd’hui 16 septembre 2015 préconise de lier l’APL à la prime pour l’#emploi.
    #logement #guerre_aux_pauvres
    https://www.ccomptes.fr/content/download/85180/2062824/version/1/file/20150916-rapport-APL.pdf

    Le fait que les aides personnelles au logement ont été conçues il y a plus de quarante ans dans un contexte où différaient, par rapport à aujourd’hui, non seulement les besoins de logement, mais plus généralement les conditions économiques et sociales de la population. Afin de mieux répondre aux priorités actuelles, des simulations effectuées à la demande de la Cour montrent qu’il pourrait être pertinent de faire évoluer cet instrument en le rapprochant des prestations sociales destinées aux personnes à ressources modestes. Une telle réforme, dont l’ampleur ne doit pas être sous-estimée, permettrait d’améliorer l’efficacité des aides en réduisant leurs effets inflationnistes, en diminuant les inégalités actuelles tenant au statut d’occupation (parc privé et social, locataires et propriétaires) et en améliorant l’incitation au retour à l’emploi de leurs bénéficiaires.
    [...]
    Le tableau n° 19 ci-après récapitule les avantages et inconvénients des trois propositions simulées par la Cour. Il fait ressortir l’avantage comparatif du scénario de fusion des aides au logement avec le RSA et la PPE, qui permet de réduire les effets inflationnistes des aides, de diminuer les inégalités actuelles tenant au statut d’occupation (parc privé et social, locataires et propriétaires) et d’améliorer l’incitation au retour à l’emploi de leurs bénéficiaires.

    Incitation au retour à l’emploi. Dans un contexte où des emplois il n’y en a plus ils préconisent de lier l’APL à la prime pour l’emploi pour « encourager le retour à l’emploi ». On fait porter aux exclus la responsabilité de leur exclusion, cette fois-ci en réduisant leur capacité à se loger. A terme c’est une condamnation à mort.
    Dans le même temps on met en place un programme d’hébergement des #réfugiés. On déduit facilement ce qu’en concluront les pauvres relégués en #périphéries et exclu·e·s du logement, quant à leur choix de vote en 2017. Cette mesure sur l’APL est un énorme boulevard pour l’#extrême-droite.
    cc @cqfd @mdiplo @bastamag @colporteur @monolecte

  • Prémonitoire : la philosophe Simone Weil (1909-1943) sur ceux qui ont abandonné la lutte (et dans le sillage desquels s’inscrivent nos “socialistes” d’aujourd’hui).

    NB : Weil, fine connaisseuse de l’œuvre du penseur florentin, a toujours vu en Machiavel – comme Gramsci avant elle – le théoricien des luttes populaires et minoritaires, non un technicien du pouvoir.

    http://www.goodreads.com/work/quotes/15335368-crits-historiques-et-politiques


    Photo : Simone Weil en Espagne, aux côtés de camarades républicains, après son retour du front, 1936.

    On peut tout trouver dans les rangs de la social-démocratie, sauf des esprits véritablement libres. La doctrine est cependant souple, sujette à autant d’interprétations et modifications qu’on voudra ; mais il n’est jamais bon d’avoir derrière soi une doctrine, surtout quand elle enferme le dogme du progrès, la confiance inébranble dans l’histoire et dans les masses. Marx n’est pas un bon auteur pour former le jugement ; Machiavel vaut infiniment mieux.

    #Simone_Weil #philosophie #socialisme #social-démocratie #Machiavel

  • L’école est une machine à produire de la dépression
    (relevé sur twitter)
    https://twitter.com/kinkybambou/status/642340486808780800

    Un vieil ami philosophe (dans les deux sens du terme) qui a été formateur à l’IUFM pour les profs des écoles pendant 15 ans après 20 ans en lycée technique me disait toujours : l’#école c’est une machine à casser les gens. c’est pire que ça. C’est une machine à produire des formes d’individualités délétères.
    Le problème étant que l’alternative actuelle c’est « l’autonomie ». Ou l’autonomie, on sait ce que c’est grâce à la socio du travail et la socio critique de la « #santé mentale » depuis 20 ans : c’est cet idéal-norme qui régit très précisément des manières non seulement de penser, mais aussi d’organiser, d’agir, et de ressentir, qui a produit à une échelle globale un affect typique chez l’individu contemporain : la #dépression, comme fatigue de ne pas parvenir à être ce qu’on est censés être : des individus autonomes, c’est à dire capable d’être des « entrepreneurs d’eux-mêmes », de choisir non seulement leurs conduites mais aussi de contrôler leurs motivations, leurs préférences, leurs désirs, en faisant un tri entre celles qui favorisent cette « autonomie » (et dont le signe et l’affect régulateur est le « bien être »), et les autres.
    La #discipline, c’est la technologie favorite du vieux #capitalisme des corps et des esprits.
    L’autonomie, c’est l’idéal régulateur du « capital humain », c’est à dire du capitalisme néo-libéral qui nous traverse en totalité. Charybde et Scylla.

    #éducation #vie_intérieure #néolibéralisme #management #dressage #psychiatrisation

    Mais surtout, c’est que depuis les années 1960, l’autonomie individuelle n’est plus considérée comme un idéal à atteindre tout au long d’un parcours de la vie de l’adulte, mais bien comme une condition humaine qui se doit donc d’être réalisée au plus tôt dans l’#enfance - ceux qui achoppent étant alors moins rétifs qu’"anormaux" ou « troublés » ou « défaillants ».
    L’école de la Troisième République, c’était celle de la rétivité ; pas encore de la déficience et du trouble, même si Binet, les test de QI, etc. Ce n’était pas encore un schème général, celui de l’échec à être autonome qui est censée témoigner d’un « problème » chez l’enfant.
    La discipline incorpore aussi des normes, mais là, avec ce type d’incorporation, ce sont effectivement des technologies concrètes bien différentes. Ca joue pas sur la crainte et la honte, ça joue sur l’inquiétude - la peur projective dans l’avenir de ne pas être « normal » et de faillir dans tous les domaines de la vie, de ne pas « être à la hauteur » des attentes du monde, etc.
    Tu m’étonnes qu’il soient mal après les mômes … Sacrée #violence intériorisée qu’on a là.
    Et être rétif suffit pas à y échapper : une fois que tu crois que tu n’es « pas à la fauteur », tu peux être rebelle l’inquiétude de soi est bien installée.

  • L’aveuglement de la FNSEA est responsable de la crise agricole
    http://www.reporterre.net/L-aveuglement-de-la-FNSEA-est-responsable-de-la-crise-agricole

    Michel Berhocoirigoin, ancien Président de la chambre d’agriculture alternative du Pays Basque, est un témoin privilégié de la crise agricole. Il pointe du doigt la manipulation des récentes manifestations et accuse la #FNSEA d’avancer toujours plus aveuglément dans une politique responsable de cette #crise.

    #agro-industrie

    • aupa Michel!

      L’une des situations dénoncées dans les récentes manifestations a été la baisse du prix du lait, suite à la suppression des quotas qui régulaient la #production. Mais, quel était le discours de la #FNSEA lorsque les quotas étaient en place ? J’ai siégé durant quatre ans au côté de leurs représentants au Conseil de direction de l’Office national du lait (ONILAIT). Combien de fois ne sont-ils pas intervenus pour déplorer que la France ne puisse exporter davantage, à cause de la limitation de la production par les #quotas ? Combien de fois n’ont-ils pas déploré que tout ceci entravait la compétitivité de la filière laitière ? Combien de fois ne leur ai-je pas dit que leur discours préparait le terrain à la sortie des quotas ?
      [...]
      De même, pour la production porcine, les a-t-on entendu une seule fois revendiquer une maîtrise de la production qui pourrait stabiliser le prix de la #viande porcine ? Non ! Ils revendiquent moins de contraintes et plus de souplesse dans l’agrandissement des ateliers de production pour être plus compétitifs que les Allemands ou que les Espagnols… La filière porcine est le bout du bout de l’agriculture libérale, et elle représente le bout du bout de l’impasse agricole !
      La FNSEA et sa section Jeunes Agriculteurs occupent le terrain agricole en ne posant jamais les bonnes questions. Elles n’ont jamais un mot sur une répartition plus équitable des aides et des productions, jamais un mot sur la limitation des tailles d’ateliers ou sur les fermes-usines. Toujours les mêmes pseudos boucs émissaires, les contraintes administratives ou environnementales, présentées comme responsables de tous les maux.
      Toujours la contradiction absolue qui consiste à demander plus de soutien aux exportations et plus de protection aux importations. Toujours la contradiction entre les discours démagogiques qualifiant notre agriculture de « compétitive », « performante », « moderne », « innovante », et la réalité de cette agriculture qui se met en éruption tous les six mois et qui perd le quart de ses emplois paysans tous les dix ans.

      #les_points_sur_les_i
      #brown_tech

  • CADTM - Grèce : Déchaînement sexiste contre les résistances aux memoranda
    http://cadtm.org/GRECE-Dechainement-sexiste-contre

    Ce serait une erreur d’attribuer cet « extrême phénomène sexiste » à des comportements phallocratiques individuels dus au hasard ou à des mentalités anachroniques. Il s’agit d’une chasse contemporaine aux sorcières. C’est plutôt ça et non pas ce que prétendait la section de politique féministe du (vieux) Syriza quand elle publiait un communique titré « L’attaque sexiste contre Konstantopoulou renvoie à des stéréotypes anachroniques ».

    Mais, qu’est ce qui unit la chasse aux sorcières à l’aube du capitalisme avec l’actuel phénomène de sexisme violent, lequel pourrait très bien évoluer vers une chasse aux sorcières contemporaine ?

    La chasse aux sorcières apparait en Europe entre la fin du 15e et le début du 16e siècle, quand le capitalisme fait son apparition |2| Elle se caractérise par la diabolisation systématique des femmes présentées comme sorcières à une période historique de crise -analogue à l’actuelle de l’explosion de la crise de la dette- marquée par des révoltes et des résistances qui voyaient les femmes être en première ligne.

    Aujourd’hui comme alors, nous vivons au milieu d’une réorganisation des rapports de production et de reproduction aux dépens des femmes. C’est un fait totalement ignoré par ceux qui occupent les devants de la scène politique.

    A l’époque de la chasse aux sorcières les femmes avaient été exclues des métiers, de la connaissance, de la terre commune, elles ont été en –cloisonnées, enfermées dans la maison et la chambre à coucher. Aujourd‘hui elles sont chassées de la vie publique et sont poussées à assumer gratis (!) à la maison, plusieurs des services publiques assumés auparavant par l’Etat providence liquidé par les politiques néolibérales d’austérité. Et les énormes sommes ainsi économisées vont évidemment au paiement de la dette publique…

    Et dans le rapport d’Oxfam :

    Oxfam dénonce la mise en pièces du modèle social européen
    http://www.mediapart.fr/journal/economie/090915/oxfam-denonce-la-mise-en-pieces-du-modele-social-europeen?onglet=full

    Cette politique est d’abord payée par les plus faibles, les plus vulnérables : les femmes, les émigrés et les jeunes. « Selon des recherches sur l’impact de l’austérité en Europe, au lendemain de la crise financière, les mères de jeunes enfants avaient encore moins de chances de trouver un emploi qu’avant, notamment en conséquence des coupes réalisées dans les services de garde. À cause des coupes dans les services publics et les mesures de protection sociale, comme le congé parental, les femmes sont davantage susceptibles d’opter pour un travail à temps partiel pour tenir leurs responsabilités au sein du foyer, ce qui limite leur potentiel de revenus », écrit l’ONG.

    #Grèce #austérité #sexisme #sorcières #Union_européenne