• Comment la mentalité Romaine antique imprègne encore profondément nos sociétés (textes de Simone Weil)

    #histoire
    #marchandisation #utilitarisme #culture_du_viol culte du gagnant, #autoritarisme #déshumanisation goût de la domination et de l’humiliation d’autrui, #cynisme indifférence, valorisation de comportements de #psychopathe ...

    Chez [les Romains] l’esclavage avait pénétré et dégradé toutes les relations humaines. Ils ont avili les plus belles choses. Ils ont déshonoré les suppliants en les forçant à mentir. Ils ont déshonoré la gratitude en la regardant comme un esclavage atténué ; dans leur conception, en recevant un bienfait, on aliénait en échange une partie de sa liberté. Si le bienfait était important, les mœurs courantes contraignaient à dire au bienfaiteur qu’on était son esclave. Ils ont déshonoré l’amour ; être amoureux, pour eux, c’était ou bien acquérir la personne aimée comme propriété, ou bien, si on ne le pouvait pas, se soumettre servilement à elle pour en obtenir des plaisirs charnels, dût-on accepter le partage avec dix autres. Ils ont déshonoré la patrie en concevant le patriotisme comme la volonté de réduire en esclavage tous les hommes qui ne sont pas des compatriotes. Mais il serait plus court d’énumérer ce qu’ils n’ont pas déshonoré. On ne trouverait probablement rien.
    [...]
    De même les Romains, regardant l’esclavage comme l’institution de base de la société, ne trouvaient rien dans leur cœur qui pût dire non à un homme qui affirmait avoir sur eux le droit d’un propriétaire, et avait victorieusement soutenu cette affirmation par les armes. Rien non plus qui pût dire non à ses héritiers, dont ils étaient la propriété par droit d’héritage. De là toutes les lâchetés dont l’énumération écœurait Tacite, d’autant plus qu’il y avait eu part. Ils se suicidaient dès qu’ils en recevaient l’ordre, non autrement ; un esclave ne se suicide pas, ce serait voler le maître. Caligula avait derrière lui, quand il mangeait, des sénateurs debout en tunique, ce qui était à Rome pour les esclaves la marque caractéristique de la dégradation. Aux banquets il s’absentait un quart d’heure pour emmener une femme noble dans son cabinet particulier, puis la ramenait rouge et décoiffée parmi les convives, au nombre desquels était son mari. Mais ces gens avaient toujours trouvé tout naturel de traiter ainsi non seulement leurs esclaves, mais les populations colonisées des provinces.

    Simone Weil, L’Enracinement (1943)

    On ne peut dépasser les Romains dans l’art d’être perfide. La perfidie a deux inconvénients : elle suscite l’indignation et empêche qu’on ne soit cru par la suite. Les Romains ont su éviter l’un et l’autre, parce qu’ils étaient perfides seulement quand ils pouvaient à ce prix anéantir leurs victimes. Ainsi aucune d’elles n’était en état de leur reprocher leur mauvaise foi. D’autre part, les spectateurs étaient frappés de terreur ; comme la terreur rend l’âme crédule, la perfidie même des Romains avait pour effet d’augmenter au lieu de diminuer autour d’eux l’inclination à les croire ; on croit volontiers ce qu’on désire vivement être vrai. En même temps les Romains louaient leur propre bonne foi avec une conviction contagieuse, et mettaient un soin extrême à sembler se défendre et non attaquer, à paraître respecter les traités et les conventions, sauf lorsqu’ils pouvaient frapper impunément, et parfois même en ce cas. Une de leurs coutumes était, quand un traité conclu par un de leurs consuls leur semblait trop modéré, de recommencer la guerre et de livrer ce consul nu et enchaîné aux ennemis en expiation du traité rompu ; ceux-ci, qui ignoraient cet usage et croyaient la paix établie, ne trouvaient dans ce corps nu qu’une faible consolation. Les exemples de perfidie et de foi violée sont si nombreux dans l’histoire romaine qu’ils seraient trop longs à tous citer ; ils ont tous un caractère commun, c’est qu’ils sont calculés et prémédités. C’est, ainsi que les Romains purent se donner une réputation de loyauté. Retz dit que lorsqu’on a froidement résolu de faire le mal, on peut garder les apparences, au lieu que si on ne veut pas le faire, et si néanmoins on s’y laisse aller, on provoque toujours un scandale. Les Romains ont appliqué ce principe à la violation de la parole donnée ; au lieu que les autres peuples qui, comme les Carthaginois, manquèrent à leur parole par besoin, par fureur, par désespoir, eurent une réputation de perfidie même auprès de la postérité, qui n’écoute jamais les vaincus.
    [...]
    Nul n’a jamais égalé les Romains dans l’habile usage de la cruauté. Quand la cruauté est l’effet d’un caprice, d’une sensibilité malade, d’une colère, d’une haine, elle a souvent des conséquences fatales à qui y cède ; la cruauté froide, calculée et qui constitue une méthode, la cruauté qu’aucune instabilité d’humeur, aucune considération de prudence, de respect ou de pitié ne peut tempérer, à laquelle on ne peut espérer échapper ni par le courage, la dignité et l’énergie, ni par la soumission, les supplications et les larmes, une telle cruauté est un instrument incomparable de domination. Car étant aveugle et sourde comme les forces de la nature, et pourtant clairvoyante et prévoyante comme l’intelligence humaine, par cet alliage monstrueux elle paralyse les esprits sous le sentiment d’une fatalité. On y résiste avec fureur, avec désespoir, avec le pressentiment du malheur, ou on y cède lâchement, ou on fait l’un et l’autre tour à tour ; de toutes manières l’esprit est aveuglé, incapable de calcul, de sang-froid et de prévision. Cet aveuglement apparaît chez tous les adversaires des Romains. De plus une cruauté de cette espèce fait naître des sentiments qui sembleraient n’être dus qu’à la clémence. Elle suscite la confiance, comme on le voit par l’histoire de Carthage, dans toutes les circonstances où il serait trop affreux de se défier ; car l’âme humaine répugne à regarder en face l’extrême malheur. Elle suscite la reconnaissance chez tous ceux qui auraient pu être anéantis et qui ne l’ont pas été ; car ils s’attendaient à l’être. Quant à ceux qui ont été anéantis, c’est-à-dire tués ou vendus comme esclaves, leur sentiment n’importe pas, puisqu’ils se taisent.

    Simone Weil, Écrits politiques et historiques (1943)

    Toutes les bases culturelles du #néolibéralisme comme du #fascisme faisaient partie de la société Romaine antique. Je trouve qu’elles imprègnent profondément l’#imaginaire dominant occidental.
    ça fait aussi voir encore plus nettement l’ineptie des discours réacs qui reviennent à la mode sous couvert de critique de la modernité qui marchandise et dissout les valeurs traditionnelles, et qui appellent au « retour de l’autorité ».

  • Et Emmaüs inventa les compagnons esclaves
    http://www.loi1901.com/association-loi-1901/et-emmaus-inventa-les-compagnons-esclaves.php

    Mais comment est-on passé de la politique d’accueil inconditionnel d’Emmaüs, qui a toujours accepté toute personne sans se soucier des conditions de nationalité ou de niveau social, à une sélection drastique basée sur l’intérêt que représente pour la communauté accueillante, les diplômes ou autres compétences (permis poids-lourd ...), indispensables sésames pour un toit et une maigre pitance ?

    Pris entre le marteau et l’enclume, et comme beaucoup de structures de lutte contre la précarité, Emmaüs a dû se « professionnaliser » à la va-vite, entre 2002 et 2007 sous la présidence d’un certain Martin Hirsch. L’homme n’est pas mauvais, mais est-il bon ? Il est à l’origine du Revenu de solidarité active (RSA) dont on sait aujourd’hui à la fois les méfaits et les limites...

  • #Eugénisme déguisé en Grande Bretagne : 2,380 personnes non valides mortes entre 2011 and 2014 après avoir été déclarées aptes au travail
    http://www.theguardian.com/society/2015/aug/27/thousands-died-after-fit-for-work-assessment-dwp-figures
    http://www.dailynewsservice.co.uk/thousands-of-benefit-claimants-died-after-being-declared-fit-to-
    https://twitter.com/Biaise/status/637584578308374528

    En Grande-Bretagne les conservateurs et leur « valeur du travail » ont décidé de forcer à aller travailler des personnes handicapées/malades qui étaient déclarées jusqu’ici inaptes. Changement de critères = les voici soudainement « fit fo work ». En conséquence ces personnes décèdent. Voilà tout court c’est aussi simple. On en est à 3000 morts là.
    Vous savez quand vous haussez des épaules quand une personne handi/malade chronique vous dit ne pas pouvoir travailler ? C’est ce haussement d’épaules que des législateurs ont fait et qui mènent désormais à un génocide. Ça ne dérangera pas les eugénistes qui pensent qu’il faut systématiquement avorter les fœtus potentiellement handi (et les fœtus de pauvres aussi) mais les gens crèvent la, ça vous convient ?
    Dans le même temps les pauvres, persones âgées et handi sont premières victimes de la Bedroom Tax. Un hasard ?
    En bref, une taxe à payer sur les chambres « libres » qui finalement empêche des gens d’avoir une chambre tout court et ils se retrouvent SDF

    #darwinisme_social #guerre_aux_pauvres #validisme #néolibéralisme #progrès
    sur la bedroom tax : http://seenthis.net/messages/176882
    http://seenthis.net/messages/142824

    • Lors de restructurations des droits au chômage on a souvent observé la migration d’une partie des allocataires du chômage sans revenu, au revenu en baisse ou très sévèrement contrôlés vers des allocation « handicapées » laissées plus ou moins disponibles. Ce fut le cas en Hollande et en Angleterre, durant les 90’. Et d’une autre façon avec le statut implicite d’"handicapé social" en France avec le RMI. Contrôler les #flux de fric et gouverner les populations cela veut dire aussi concéder des #écluses nouvelles, quitte à les vider ensuite, pour tout ou partie.
      #société_punitive

    • L’ensemble des statistiques publiées est là (pdf)

      Mortality Statistics : Employment and Support Allowance, Incapacity Benefit or Severe Disablement Allowance,

      Additional information on those who have died after claiming Employment and Support Allowance (ESA), Incapacity Benefit (IB) or Severe Disablement Allowance (SDA)., Department for Works and Pensions, août 2015
      https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/456359/mortality-statistics-esa-ib-sda.pdf

      Tirer des conclusions de ces informations n’est pas chose facile. Ce qui est certain, c’est qu’il y a une politique de réévaluation de l’aptitude au travail très active. Et que les bénéficiaires de l’allocation décèdent. L’introduction précise que le taux de mortalité des bénéficiaires de l’allocation est environ 3 fois supérieur à celui de la population générale. Ces deux taux baissent de 2003 à 2013 en restant plus ou moins dans le même rapport.

      À titre de référence, il y a un peu plus de 2 millions d’allocataires ( 2 270 000 en novembre 2014 https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/433130/dwp-stats-summary-may-2015.pdf )

      stat 1: de mai 2010 à février 2013 (33 mois), il y a eu 2017070 personnes visées par une décision d’aptitude, dont 40680 sont décédées dans l’année

      stat 2a: de décembre 2011 à février 2014 (27 mois), il y a eu 81140 décès d’allocataires (dont 50580 de l’ESA et 30 560 de l’IB/SDA) en cours d’allocation. Soit un taux de mortalité de l’ordre de 10 pour mille.

      stat 2b: parmi les 50580 décès ESA de cette période, 2380 avaient reçu un avis d’aptitude ; parmi les 30560 décès IB/SDA, 270 avaient reçu un avis d’aptitude.

      J’essaye de rapporter ces chiffres à une même période. On aurait donc, en moyenne par mois
      • 60 000 bénéficiaires sont déclarés aptes
      • 3 000 bénéficiaires décèdent (dont 2000 en ESA)
      • parmi eux 100 venaient d’être déclarés aptes.

  • La condition du #don, c’est l’égalité

    Le don et le contre-don ne peuvent se concevoir qu’entre égaux : entre chefs de villages, ou chefs de famille. Mais pas entre chefs (de région, de tribu, de famille) et subordonnées. Les femmes sont des subordonnées. La situation des chefs, des dominants, leur existence même, dépend de l’existence de dominées, comme l’existence des dominées suppose l’existence de dominants.

    http://seenthis.net/messages/402290#message402622

    http://www.academia.edu/5383833/La_condition_du_don_cest_l%C3%A9galit%C3%A9_entretien_avec_Christine_Delph

  • La langue des maîtres et sa fabrique
    http://lmsi.net/La-langue-des-maitres-et-sa

    Après dix ans de travail critique au sein du collectif Les mots sont importants, si l’on doit caractériser à grand traits la langue des maîtres, on peut dire qu’elle repose sur une logique binaire au fond très ancienne, déjà à l’œuvre dans la novlangue totalitaire ou coloniale décrite par Orwell : euphémisation de la violence des dominants (État, patronat, pression sociale masculiniste, hétérosexiste et blanco-centriste), et hyperbolisation de la violence des dominé-e-s... (...) Source : Les mots sont importants

  • Politiques de terres volées
    http://cqfd-journal.org/Politiques-de-terres-volees

    En France, on ne connaît pas pour l’instant d’investissements massifs visant les terres de la part des grandes entreprises multinationales. Pour autant, on peut bien parler de confiscation du foncier agricole, qui se développe de différentes manières, plus ou moins insidieuses. Petite typologie non exhaustive de ce qui prive les paysans et paysannes de leur outil de production. (...) Source : CQFD

  • Normalisation culturelle de la #violence_conjugale
    (réflexions suite au #meurtre de la jeune Erika, 16 ans, égorgée par son compagnon http://seenthis.net/messages/401797 )
    https://twitter.com/feeskellepeut/status/636855701160239105

    là on peut toujours tenter d’individualiser mais c’est un pur flag : personne n’a réagi ni les parties ni l’entourage PARCE QUE C’EST LA NORME
    parce que c’est la norme et que c’est clairement de l’amour pour tout le monde, ils le disent, TOUS.
    et tu peux regarder le monde comme tu veux tu verras que tout concorde et qu’en effet c’est vraiment ce qu’on nous présente comme une relation normale, la jalousie c’est normal les disputes c’est normal ça peut « déraper » c’est normal, rompre reprendre en boucle c’est normal, les abus économiques les engueulades de fric normal aussi le drama permanent c’est normal bref c’est la foutue norme. la foutue norme amoureuse CONTIENT d’office le conflit, le pouvoir, la violence. ils te le disent tous : c’était une relation amoureuse. les films les bouquins la musique te le confirmeront. une relation amoureuse, ça contient ça. cay la passion tuvoa. et ce pote qui dit « elle ne méritait pas ça ». le point mérite. le reste était normal. voilà. « il avait des gestes violents mais il l’aimait ».

    https://twitter.com/feeskellepeut/status/636874887483772929

    par rapport à l’imbrication amour violence qui est la norme du coup j’ai envie de dire on est du coup supposés être contents si on a des relations amoureuses où ya pas de morts au final, quoi.
    d’ailleurs en fait c’est piège double pr les femmes qui ont dit merde à la violence du #couple une fois. comme t’es partie au seuil légitime de violence qui n’entre plus dans la norme, c’est LA validation que le connard suivant utilisera en boucle. « ça va je te frappe pas MOI ». du coup tu peux vivre dans le drama permanent la jalousie les conneries en tout genre de violence psy, tant que c’est pas une baffe... il reste « moins pire que celui d’avant » donc un mec suffisamment bien pour toi, si ce n’est un mec bien tout court. |-[
    et c’est pas psy, hein, c’est pas TOI qui valide, c’est le mec tout seul. et l’entourage. la société entière validera. t’es encore plus foutue que les autres nanas vu que t’as déjà fait l’expérience de la limite. genre : vu d’où tu viens de quoi tu te plains. ça marche aussi pour les putes. évidemment si des mecs ont eu le droit de jouer avec ton cul pour 30 euros tu penses bien qu’avant d’être légitime aux yeux du monde dans un refus de poursuivre une relation que tu trouves moisie t’en as pour un moment...
    évidemment ça marche de manière plus vaste avec la domination économique. je te mets pas de baffe + j’améliore ton niveau de vie= je t’aime suffisamment bien dans tous les cas pour une nana de ta condition (inférieure à la mienne de mâle donc)
    et là tu comprends que y’a quand même pas assez d’ex putes et mères isolées et d’ex femmes battues pour tout le monde donc les masculinistes se mobilisent sur les conditions de domination économique, ils sont quand même pas niais, hein. c’est sûr que si tu arrives à faire passer de la loi qui te garantit que ta meuf crèvera de faim sous un pont si elle te quitte tu n’auras jamais à remettre en question la part de violence que contient ta définition de l’amour et les vaches seront bien gardées. si tout le monde continue à psychiatriser les choses au lieu de regarder les conditions matérielles de domination, ça va passer crème.

    lien avec http://seenthis.net/messages/317829
    #violence_contre_les_femmes #féminicide #femmes #psychiatrisation #patriarcat #machisme #exploitation

  • Une faille du protocole de Kyoto a aggravé le #réchauffement_climatique
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2015/08/27/comment-une-faille-du-protocole-de-kyoto-a-aggrave-le-rechauffement-climatiq

    Six cent millions de tonnes de dioxyde de carbone émises en plus entre 2008 et 2013 : c’est, selon des chercheurs du Stockholm Environment Institute, la facture climatique d’une faille embarrassante dans le protocole de Kyoto… précisément destiné à lutter contre les émissions de #gaz_à_effet_de_serre. Dans un rapport publié lundi 24 août, le centre de recherche met en lumière les faiblesses de l’un des mécanismes prévus par le traité, entré en vigueur en 2005.

    Ce mécanisme, dénommé « Mise en œuvre conjointe » (MOC), prévoit la possibilité, pour les pays développés, de remplir leurs engagements de réduction d’émissions en finançant des projets d’atténuation du réchauffement dans d’autres pays, eux aussi soumis par le protocole de Kyoto à un effort de réduction. De quoi s’agit-il ? Ces projets peuvent être le captage et l’incinération de gaz industriels à fort pouvoir réchauffant, la récupération de fuites de gaz naturel sur des sites de traitement ou de production, l’aménagement d’installations minières pour les rendre plus vertueuses, l’amélioration de l’efficacité de centrales électriques, etc. Tout le système repose sur l’émission et l’achat de crédits carbone – des droits à polluer –, dont les principaux bénéficiaires sont la Russie, l’Ukraine et dans une moindre mesure la Pologne et l’Allemagne.

    « Notre analyse indique que les trois quarts environ des compensations obtenues par le biais de la mise en œuvre conjointe ne représentent probablement pas des réductions d’émissions, écrivent Anja Kollmuss, Lambert Schneider et Vladyslav Zhezherin. L’analyse suggère que ces compensations pourraient avoir au contraire permis aux émissions mondiales de gaz à effet de serre d’être supérieures de 600 millions de tonnes de dioxyde de carbone, par rapport à ce qu’elles auraient été si chaque pays avait dû faire baisser ses émissions sur son propre territoire. » En gros, l’effet de « vases communiquants » prévu par la MOC ne fonctionnerait pas correctement.

    #voilà_voilà #marchandisation #réductionnisme #climat #changement_climatique #fausses_solutions

  • L’accaparement des terres est un nouveau visage du colonialisme
    http://cqfd-journal.org/L-accaparement-des-terres-est-un

    Le journaliste italien Stefano Liberti a enquêté plus de deux ans sur l’accaparement des terres agricoles dans les pays du Sud. De l’Éthiopie à la Bourse de Chicago en passant par l’Arabie Saoudite, il a rencontré des investisseurs, des paysans et des fonctionnaires, tous acteurs ou victimes d’une (...) — CQFD n°133 (juin 2015), Le dossier, 1, 2, cartographie, Mouvement international

    • Il existe deux types d’acteurs dans ce processus. Premièrement, les États, notamment ceux du Golfe persique (Arabie Saoudite, Qatar, Dubaï...), qui s’accaparent des terres, directement ou via des entrepreneurs locaux dans des pays africains proches, tels l’Éthiopie ou le Soudan du Sud.

      Ces pays possédant peu de terres arables, leur stratégie est de contrôler directement des terres étrangères pour assurer leur propre sécurité alimentaire : les productions cultivées en Afrique sont ainsi ensuite importées directement au pays accapareur. Mais c’est une stratégie qui a montré ses limites, car fluctuante selon le bon gré des gouvernements africains en place. Elle fait aussi face à des résistances au sein même des pays du Golfe persique où de nombreux acteurs économiques jugent qu’il s’agit là de mauvais investissements à long terme.

      Par ailleurs, les fonds d’investissement (fonds de pension, hedge funds) sont prépondérants dans l’accaparement des terres. Après la crise des subprimes, ces fonds spéculatifs ont transféré leurs placements de l’immobilier vers les terres agricoles, jugées plus rentables, et où l’on espère jusqu’à 25% de retour sur investissement. Ce sont autant des fonds d’investissements européens qui font produire des agrocarburants au Sénégal que des entreprises brésiliennes qui cultivent du soja sur des centaines de milliers d’hectares au Mozambique, pour l’exporter sur les marchés asiatiques.

      On voit ainsi se mettre en place toute une financiarisation de la chaîne de production alimentaire à l’échelle mondiale. Ces fonds élaborent des contrats de fermage pour 25 à 100 ans, mais n’exploitent la terre que 5 ans durant : c’est une stratégie à très court terme, avec pour objectif de tirer le plus de bénéfices possibles.

    • @nestor - bloqué désormais ici - toi avec ton vocabulaire de faf tu BOUGES !!! idem pour tous ceux qui cherchent à tordre la réalité pour essayer à tout prix de faire des parallèles puants entre accaparement des terres et migrants ; c’est à la benne d’office ./ en somme : ici c’est pas un forum de la fhaine.sea et les latifundiaires et multinationales qui spolient c’est pas de la barbapapa qu’on leur redistribuera...

    • avec ça je suis d’accord @odilon, non, ce qui me pose problème c’est ça : « l’accaparement des surfaces agricoles utiles -sau- par la bande SOUS PRESSION MIGRATOIRE » (il y a deux semaines, il était question dans un de ses posts de « main d’œuvre baladeuse »... c’est bien connu, les travailleurs migrants du sud sont donc des touristes... ; c’est une phrase pleine de sous entendus (qui d’ailleurs ne sont que des sous-entendu sans fondement), que vient faire cette fable d’une « pression migratoire » (ça c’est un vocabulaire qui vient d’où, qui est utilisé en permanence par qui ????) qui serait, sans bien sûr que ce soit précisé (parce qu’il n’y a rien à préciser, en fait) responsable d’accaparement de terre. ton propos est de dire au contraire que les accaparements de terre conduisent à l’exode des paysans, leur spoliation, avec ça je suis pleinement d’accord. les spoliation des multinationales et des latifundiaires (gros propriétaires terriens) ne sont pas une « pression migratoire », qu’elles en provoquent, ça c’est un fait majeur, a contrario.
      @Nestor : j’ai débloqué, parce qu’à la lecture de tes posts antérieurs, je reconnais que j’ai peut être mal perçu le caractère éventuellement ironique de ton propos, et pour que tu puisse me porter la contradiction si c’est effectivement le cas. quand tu utilise l’ironie en commentaire d’un post de quelqu’un qui ne te connait pas, merci d’être assez clair pour qu’on ne puisse pas tomber dans le premier degré. Et quoiqu’il en soit : il n’y a pas de « pression migratoire », il y a des politiques qui produisent artificiellement des chaos qu’une hospitalité organisée réduirait sans problème...

    • d’accord aussi avec ça @cazueladepolo, c’est pas nouveau le soutien des Etats à la ’libre circulation des capitaux’ (mdr) ça s’est appelé mercantilisme, colbertisme, expansionnisme. Mais avec le rush extractiviste actuel dans tous les « suds », une aggravation est en cours ; elle peut être contrée par la fédération de toutes les résistances qui se créent face à chaque projet d’accaparement. Les théories ultra-libérales ont toujours été une fable, les Etats ont toujours soutenu très activement l’activité coloniale de leur bourgeoisies et classes dominantes respectives. Elles provoquent depuis des siècles l’exode des populations des terres accaparées, quand ce n’est pas leur massacre ou leur déportation, leur réduction à l’esclavage, au travail forcé, à l’esclavage moderne (Brésil, Inde, etc.). Je ne vois toujours pas ce que le terme de ’pression migratoire’ vient faire ici...

    • il y a rengaine au sujet : l’urbanisation avale 1/x département tout les 10 ans , par séquence , cette histoire s’accélère ( bétonnage goudronnage commerce accès divers

  • Crise agricole : « On peut s’en sortir sans concentrer la production dans quelques mains » - Libération
    http://www.liberation.fr/economie/2015/08/24/crise-agricole-on-peut-s-en-sortir-sans-concentrer-la-production-dans-que

    Il y a une frange de la population qui n’a plus les moyens de s’alimenter correctement. La première politique que nous devrions avoir en Europe, c’est celle de l’#alimentation. Est-ce qu’on ne pourrait pas mettre cela en débat ? Remettons de l’argent dans le système, pourquoi pas. Mais pas pour accélérer, pour en sortir ! L’enjeu est là. Surtout, il faut réorienter les aides. Pourquoi pas choisir d’aider plutôt les petites et moyennes fermes ? Aujourd’hui, elles sont moins subventionnées, alors qu’elles créent plus d’#emplois. Et on sait que plus les fermes sont grosses, moins leur production est de qualité.

    Est-il normal que les aides aillent principalement à l’agriculture industrielle, à la quantité au détriment de la qualité ? Si on redistribuait les dix milliards d’euros de subventions annuelles de la Politique agricole commune (#PAC) vers ceux qui produisent de la qualité et du bio, ce qui implique pour eux des coûts de production supplémentaires, ces derniers pourraient proposer leurs produits au même prix que ceux qui font de l’agriculture industrielle. D’autant que la #dépollution des eaux chargées en #pesticides et en nitrates coûte des fortunes à l’Etat, ce qui représente des coûts cachés pour les contribuables. L’agriculture industrielle est en fait « sur-subventionnée ».

    Pour que les paysans et les consommateurs s’en sortent, puissent produire et consommer de la qualité sans se ruiner, il faut relocaliser les productions et les adapter à ce que nous consommons. On entend la FNSEA nous répéter : « mangez ce que nous produisons ». Il faudrait plutôt produire ce que les gens ont envie de consommer. Par exemple, nous ne produisons pas assez de légumes en France. Nous sommes obligés d’en importer. C’est absurde. Pourquoi pas développer le #maraîchage ? Alors bien sûr, cela nourrit moins l’#agrobusiness, surtout le #bio qui se passe d’engrais et de pesticides chimiques. Il y a beaucoup de filières locales qui ne demandent qu’à se développer. Si on déconcentrait la production porcine, qui a été massée dans l’Ouest avec les dégâts que l’on connaît, cela réduirait la pression sur l’#environnement et ferait vivre plus de producteurs sur l’ensemble du #territoire national.

    #agriculture_paysanne contre #agro-industrie #circuits_courts

    • J’ai toujours du mal à voir comment on peut produire mieux et pour le même prix ou moins cher. On entend souvent les arguments écolos ou végans sur le fait que c’est moins cher au marché ou un circuit court, qu’en achetant moins de viande, des produits moins transformés on s’en sort mieux. Franchement j’ai du mal à le voir dans les faits. Je pense déjà que ça sort le rapport de classe de l’équation (ce qui est facile pour le public écolo ou végan), à savoir le temps à consacrer au marché, aux AMAPs, à se former à une nouvelle façon de cuisiner, à préparer les repas. Et aussi que se passer de viande quand on peut s’en payer quand on veut, c’est très différent que de s’en priver par nécessité économique. Et que côté production, à part quelques cas particuliers, je vois pas comment les producteurs peuvent produire moins cher, vu qu’il y a moins de mécanisation. A part en valorisant leur production, ce qui veut dire vendre plus cher ... Ok le système est pipé mais je pense qu’une meilleure agriculture ça veut dire une intensification de la main d’oeuvre, et j’ai du mal à voir comment ça pourrait faire un système où la nourriture est moins chère, si la main d’oeuvre est pas réduite en esclavage. La seule façon que je vois c’est de l’auto production diffuse, de personnes qui feraient pousser des produits qui reviennent souvent cher car ils nécessitent beaucoup de main d’oeuvre ou sont très périssable.

    • La vache de Léon ne rit plus
      http://geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr/2015/07/24/la-vache-de-leon-ne-rit-plus

      Tout le monde est coupable dans cette crise : l’Etat qui a pratiqué la politique de l’autruche, les industriels et les distributeurs qui ont pris les paysans pour de vulgaires fournisseurs de commodités, le syndicat majoritaire obsédé par la concurrence, les agriculteurs aux filières mal organisées et aux comportements irresponsables. Il y a un maillon faible dans la crise actuelle dont on ne parle pas et qui explique la rentabilité faible de certains élevages : un endettement insupportable des fermes causé par des équipements inutilement coûteux, des pratiques agricoles onéreuses qui se justifiaient d’autant moins qu’aujourd’hui, on diminue l’usage des nitrates dans les parcelles et des médicaments dans les élevages. On a tant dépossédé les paysans de leurs savoirs qu’ils croient intelligent de piloter une ferme avec des drones. On voudrait tant que les éleveurs prennent des vacances qu’on leur vend de ruineux robots de traite dont ils pourraient se passer. On les pousse tant à produire qu’ils en accusent les distributeurs et les consommateurs fautifs de préférer le bio lorsqu’ils savent désormais qu’une part importante des maladies neurodégénératives sont liées aux pesticides. On a tellement méprisé la polyculture – pourtant la meilleure des assurances contre les aléas de la nature – que la spécialisation a été tenue comme la martingale d’un « progrès » largement illusoire.

    • Le Mans est une ville moyenne, il y a des marchés de quartiers tous les jours sauf le lundi. Le maraîchage local, pas forcément labellisé bio est bien présent. Toutes les classes sociales s’y retrouvent. Les prix sont variable d’un marché à l’autre mais la plupart des légumes sont au prix des supermarchés mais de bien meilleure qualité.

    • Mais, @nicolasm, le machinisme coûte très cher. Beaucoup de machines coûtent le prix d’une maison. Il faut bien le comprendre.
      Regarde les bottes de pailles. À l’époque où elles étaient rectangulaires, il fallait déjà une machine pour les faire, mais d’un autre côté, pas trop trop chère et surtout, pour bouger la paille ou le foin, des bras, des fourches et des remorques suffisaient largement.

      Maintenant, on a les grosses meules cylindriques. Il faut une grosse machine pour les faire, beaucoup plus chère. Et surtout, il faut équiper ton tracteur de l’outil pour les bouger, parce que tu ne peux plus le faire avec une fourche et une remorque à trois balles.

      Donc, avant même de commencer, la plupart des agriculteurs s’endettent pratiquement à vie, à des niveaux que le péquin avec sa maison en préfa a du mal à concevoir.

      Après, les coûts de fonctionnement ont aussi explosé. Les machines sont coûteuses aussi à l’entretien, comme les voitures modernes par rapport aux anciennes, puisque c’est fini de le faire soi-même dans le hangar avec la boite à outil.

      Les semences, tu les achètes tous les ans, alors qu’avant tu resemais une parti de ta récolte, et donc, ça te coutait que dalle. Et ces semences, elles vont avec des produits, des tas de produits très chers pour lesquels, souvent, tu dois acheter aussi une machine spéciale.

      Sans compter les mises aux normes de matériel. À tes frais. Même s’il en passe plusieurs en peu de temps. Tu te ré-ré-endettes ou tu arrêtes. Le cycle de l’endettement n’a pas de fin. Donc, faut que tu rembourses toujours plus. Donc, que tu produises toujours plus, avec toujours plus d’intrants, de machines, de frais, pour un résultat net toujours plus pourri. Parce que dans le même temps, tu niques ta terre, ton seul bien, à force de devoir toujours produire plus pour arriver à régler tes dettes.

      Et c’est comme ça qu’on a un double problème de surcouts de production et de surproduction avec dégradation de la qualité… et donc des prix… et donc encore plus de pression pour produire encore plus de merde qui coûte toujours plus à produire et rapporte toujours moins.

    • @odilon

      distribuer les subventions nécessaires (personne ne nie cette nécessité) à la petite agriculture plutôt qu’aux grosses usines.

      Exactement, et s’épargner collatéralement les coûts des pollutions et des problèmes de santé liés, coûts actuellement portés par la collectivité.
      http://www.fnab.org/index.php/nos-actions/eau-et-environnement/660-couts-des-principales-pollutions-agricoles-de-leau-

      L’estimation du coût annuel de la dépollution (pesticides et nitrates) des eaux de surface et côtières est de 54 milliards d’euros selon une étude du CGDD, soit le budget annuel de la PAC.

      La PAC est donc payée deux fois (subvention à l’agriculture polluante + dépollution).

    • Oui on est d’accord sur l’endettement, et on a largement dépassé le seuil des rendements négatifs. Mais j’ai l’impression que souvent on regarde l’équation du côté de la ferme, et qu’il y a vraiment moyen de s’en sortir en produisant moins et mieux, mais je pense que ça veut souvent dire une production valorisée, c’est à dire payée plus chère par le public. Donc ce qui est une solution pour le côté productif l’est-elle pour le côté consommation de celleux qui ne peuvent pas se permettre de payer plus cher pour des meilleurs produits ?

      J’ai l’intuition qu’on ne peut pas se passer d’augmenter beaucoup la part de la population active dans l’agriculture, mais que forcément en bout de chaîne il faudra augmenter la part de l’alimentation dans le budget.

    • @nicolasm

      La seule façon que je vois c’est de l’auto production diffuse

      Même avis, pour tout ce qui nécessite du soin fréquent et donc beaucoup d’heures de main d’oeuvre.

      forcément en bout de chaîne il faudra augmenter la part de l’alimentation dans le budget.

      Et baisser la part du logement en même temps. Chez moi je le vois assez clairement, sur le long terme ce qui augmenté ces 30 dernières années c’est le nombre de résidences secondaires (43 769 pour 300 000 habitants en Pays Basque Nord) et le prix du logement, et ce qui a diminué c’est le nombre de fermes et l’offre de bouffe locale.
      #spéculation

    • On paye déjà très cher des produits de merde. Parce qu’il y a d’autres parasites dans l’équation, comme les marges monstrueuses de la distribution qui est en train de tourner à un quasi-monopole (reste combien de groupes et d’enseignes ?)

      Je vais acheter mes légumes chez la maraichère du coin : ils sont incomparablement meilleurs, nettement moins chers et en plus, ils ne polluent pas.

    • Pour en revenir à ce sujet intéressant, je me demande souvent quelles sont les pistes pour produire des aliments de qualité tout en améliorant la santé écologique de l’agro-écosystème et des environs, tout en ne sélectionnant pas automatiquement un public aisé financièrement (et donc a priori a plus fort impact négatif sur l’environnement). C’est pour ça que je vois l’autoproduction comme si intéressante, mais la question reste ouverte pour les personnes qui veulent en faire leur métier où la quantité qui ne peut pas être autoproduite (pas l’opportunité ou pas l’envie).

      (Je veux dire les piste pour quelqu’un qui veut se lancer dans la production de nourriture, parce que le système marche tellement sur la tête que des pistes au niveau politique on en voit facilement quelques unes)

    • Ta question n’est pas très claire ou pas bien posée @nicolasm
      Produire de la nourriture coûte... au moins le prix de la terre qui en France est privatisée. Ça c’est un premier point. Se nourrir aux temps des communaux n’était pas un problème, tout le monde parvenait à se nourrir. Les enclosures ont conduit à l’appauvrissement des structures sociales rurales.
      Ensuite, c’est beaucoup de travail. La société de consommation a fait pousser les ménages à consacrer une partie du budget familial de plus en plus faible pour s’alimenter afin de consommer des produits manufacturés, des voitures, partir en vacances, etc. Puis la part du budget consacré à se loger et le prix de l’énergie ont explosé. Au final il ne reste plus grand chose pour se nourrir correctement.
      Le système des amap n’est pas si mal, souvent les amapiens peuvent mettre la main à la pâte, ce qui contribue à diminuer un peu les coûts. Mais il faut bien voir qu’à partir du moment où tu t’installe professionnellement, en plus du prix de la terre, il y a les salaires, les charges sociales et les taxes diverses qui se répercutent forcément sur le prix de vente des produits. Ces agriculteurs ne visent pas spécialement une clientèle aisée.
      Les subventions ont été mises en place à la base, pour permettre aux plus pauvres de pouvoir se nourrir. Sauf qu’aujourd’hui, les subventions sont distribuées à l’agro-industrie.
      L’accès à la terre, chez nous aussi, est un premier obstacle. Il faut parfois négocier avec les collectivités locales pour obtenir un bout de terrain et produire sa nourriture.

    • Les AMAP ça reste un truc de classe aisée : sans même parler du prix des paniers, il y a déjà le principe même de devoir donner 3 mois, 6 mois, voire 1 an de chèques d’un coup, même si c’est encaissé mois par mois ensuite => tous ceux qui n’ont pas un CDI assez élevé ou un revenu régulier certain, c’est totalement NIET de s’inscrire là-dedans.

      Nous on fait partie d’un groupe producteurs-consommateurs hybride qui ne suit pas la charte AMAP, en milieu urbain, et depuis le début on a décidé que les commandes se feraient mois par mois, donc pour seulement 4 semaines d’un coup, exprès pour que les gens plus précaires, sans CDI puissent venir commander quand ils savent que le mois suivant ils peuvent (oui je sais il y a toujours encore plus précaires).

      Cela dit, on aurait tous un toit gratuit ou à très faible coup (de quoi juste payer l’entretien et les impôts), on pourrait parfaitement payer de la nourriture non mécanisée produite avec plus de main d’œuvre et donc plus cher. La nourriture il faut la produire en permanence, et tant qu’on est dans un système de valeur, argent, etc : ok il faut payer les gens qui produisent.

      Mais les logements bordel !… Il y a plus de logements (et je ne parle bien que des logements décents hein) que de ménages en France, et mis à part l’entretien, ya rien à payer, c’est juste des rentes de merde ! On ne paye aucun travail, on fait juste fructifier un capital immobilier. C’est totalement indécent vu la quantité de logements et le nombre de personnes qui galèrent (soit parce qu’elles n’ont pas de toit, soit comme beaucoup parce qu’on a un toit mais que ça prend la plupart de notre argent), et les conséquences sanitaires qui en découlent (soit avoir un logement pourri, froid, etc, soit avoir un logement correct mais bouffer de la merde). À chaque fois les discussions sur la bouffe me font revenir à ça, parce que ça me parait encore plus révoltant, vu que si ce problème était résolu politiquement, on pourrait presque tous payer des agriculteurs correctement.

    • Y a quoi comme pistes intéressantes pour le logement ? Tous proprio (mais j’imagine que ça ne règle pas les problèmes de rente et transmission), tous locataires des logements nationalisés (mais qui habite où, comment on fait en cas de changement de lieu de travail par ex.) ? J’imagine que des personnes ont déjà réfléchi à ce genre de problématiques ?

  • How #Big_Pharma Used Feminism To Get The “Female Viagra” Approved - BuzzFeed News
    http://www.buzzfeed.com/azeenghorayshi/fda-approves-flibanserin

    “This was the most aggressive public relations campaign I’ve seen for a drug prior to approval,” Adriane Fugh-Berman, associate professor of pharmacology at Georgetown University, told BuzzFeed News. “Cloaking themselves in feminism was brilliant. It was such a novel, brilliant argument.”

    (voir également ici http://seenthis.net/messages/242323#message399712 )
    Une fois de plus on veut solutionner une question éminemment complexe à ressorts nombreux et interconnectés (à savoir le désir) d’un point de vue médical (on assimile l’absence de désir à une maladie) et réductionniste, c’est à dire par un médoc, dont l’inefficacité est d’ailleurs prouvée https://twitter.com/Lil_RoXaNe/status/633970084202065920, le tout dans un cadre d’injonction à la sexualité obligatoire (de quoi rendre le terme "pro-sexe" finalement adéquat cc @aude_v) au bénéfice des grands groupes pharmaceutiques.
    Par ailleurs une femme non désirante amenée à prendre ce traitement (dont l’inefficacité sera passée sous silence par le marketing autour) se verra taxer de menteuse si elle dit que ça ne change rien. C’est pas ça qui fera baisser le taux de viols conjugaux.
    #bad_market #male_entitlement #solutionnisme #réductionnisme #violence #femmes
    Commentaire vu sur twitter, qui résume l’article initial (https://twitter.com/MorganeMerteuil/status/634017941672062978 et twits suivants) :

    on apprend que la compagnie pharma qui produit Addyi a volontairement brandé le truc comme une women’s right issue, allant jusqu’à créer/financer un groupe pour la santé sexuelle des femmes pour promouvoir le truc et faire pression sur la FDA, dont les 2 premières décisions de ne pas commercialiser la pilule ont été qualifiées de sexistes.
    La campagne consistait notamment en une lettre type à envoyer à la FDA, arguant notamment que « quand on focus sur les femmes, la famille entière en bénéficie » (dans le cas présent : TU M’E-TON-NES)
    Ils ont aussi créé un merveilleux spot où une nana en décolleté sur un lit t’explique qu’alors que plus de femmes que d’hommes souffrent de « dysfonctions sexuelles », elles n’ont pas de médicaments pour ça, parce-que les femmes ont « droit au désir sexuel » https://www.youtube.com/watch?v=KVdJ5AdmhSQ


    et notamment, parce-que "les hommes qui prennent un traitement contre les dysfonctions de l’érection peuvent trouver ça inutile si les femmes n’ont pas de désir sexuel » (ah. la priorité se recentre explicitement sur les mecs là)

    Sur la question du désir et des ses prolongements multiples, un autre billet récent http://sujette-sensible.blogspot.fr/2015/08/quand-les-poules-auront-des-dents-nous.html

    Le sexe censé être épanoui si ton partenaire n’est pas un salaud. C’est faux. Il faudrait être égales devant le désir : après huit heures passées à évider des poissons, on n’a pas envie comme après une journée de travail intellectuel. Après un rendez-vous avec un conseiller Pôle Emploi qui nous reproche le vide de notre vie passée à chercher sans trouver, même un emploi dégradé, on peine à désirer, encore faudrait-il pouvoir oublier le regard qui nous a dit « Indésirable ».

  • Le business féroce de la résidence alternée imposée
    Comment les prédateurs chassent d’autres prédateurs.
    https://storify.com/WCM_JustSocial/le-business-de-la-residence-alternee

    Ce n’est pas un secret : les associations de défense des « droits des pères » ont le vent en poupe. Ces associations sont composées d’hommes prêts à harceler leurs ex compagnes (faits pour lesquels certains ont été condamnés), et d’enchainer les procédures juridiques pour obtenir la résidence alternée ou exclusive de leurs enfants. Motivés par une hargne sans borne, et d’un sentiment de victimisation par la justice (rappelons le : une bonne partie d’entre eux ont été condamnés pour divers faits de violences), ces membres d’associations de défense des « droits des pères » n’hésitent pas à enchainer les conseils - allant jusqu’à traîner leurs avocats en justice dès que les jugements ne sont pas conforme à leurs très hautes prétentions.+
    Du pain béni pour une catégorie sans scrupules de professionnels du droit, pour qui ces hommes représentent un vivier de clients intarissable. La plupart des avocats qui courent après ces grands procéduriers se contentent de les appâter en publiant sur leurs blogs professionnels des petits billets alléchants résumant le bien fondé des revendications militantes - la résidence alternée. Mais d’autres avocats ont la drague un peu plus lourde.
    http://www.apelbaum.com/un-groupe-de-paroles-pour-les-peres-divorces_ad201.html
    http://www.europe1.fr/faits-divers/un-avocat-sans-scrupules-facture-jusqu-a-15-000-euros-l-audience-2391097
    La palme d’or du « pick up artist » revient, cependant, à une plateforme numérique de mise en relation entre justiciables et avocats nommée Jurifiable.com, et éditée par par la société ABEL EDUCATION SYSTEM

    #divorce #violence #harcèlement #femmes #enfants #masculinistes

    • Petit rappel des statistiques :
      – 93% des pères et 96% des mères obtiennent satisfaction devant le Juge desAffaires Familiales – un taux de satisfaction frôlant de l’équité.
      – 15,3% des pères demandent la résidence exclusive et 12,4% l’obtiennent.
      – 18,8% des pères demandent la résidence alternée et 17,3% des pères l’obtiennent.
      Les 1,5% des refus de résidence alternée sont justifiés par " l’intérêt supérieur de l’enfant ", mais une garde élargie est souvent proposée au père.

      – 71% des parents choisissent ensemble de confier la résidence principale à la mère.
      – 7,9% des pères ne se prononcent pas sur leur souhait d’accueillir l’enfant ou non (entendez : ils ne se présentent pas à l’audience) - soit 4 fois plus d’absentéisme que les mères.
      – Seul 10% des séparations sont classifiés comme « conflictuelles » concernant le mode de résidence - ce sont aussi les situations ou des violences conjugales ou envers l’enfant ont été constatés.

  • « Et c’est reparti... À quand l’explosion de l’immense bulle mondiale de liquidités ? », par Tomasz Konicz
    http://www.palim-psao.fr/2015/08/et-c-est-reparti-a-quand-l-explosion-de-l-immense-bulle-mondiale-de-liqui

    En clair, sous la surface des événements « normaux » du marché, on sent grandir un scepticisme et une défiance chez des acteurs visiblement hantés par le pressentiment que la dynamique actuelle de spéculation – la bulle de liquidités résultant de la politique monétaire expansive des banques centrales – est au fond intenable. Chacun se doit de participer le plus longtemps possible à l’exploitation du filon, mais fait montre en même temps d’une disposition croissante à se retirer immédiatement en cas de turbulences. Dans ces circonstances, comme le faisait remarquer Business Insider, les incidents se situant à la frange des grandes vagues de choc qui ébranlent le système peuvent être particulièrement recherchés : « À mesure que la liquidité s’assèche lors des périodes de volatilité, l’étendue et le volume des mouvements du marché s’amplifient ». Ce qui se profile ici, c’est le retour de la constellation de crise que nous avons connue pendant le krach financier mondial de 2007-2008, lorsque les marchés s’étaient « gelés » à la suite du choc de la faillite de Lehman Brothers, et que l’octroi de crédits interbancaires avait quasiment disparu : les acteurs des marchés financiers ne se faisaient plus confiance.

    #économie

    • Cette aporie de la politique de crise capitaliste caractérise au reste également la querelle sans fin des keynésiens et des néolibéraux en matière de politique conjoncturelle, où chacune des deux parties a parfaitement raison de critiquer les propositions de la partie adverse. Car s’il est désormais manifeste que les programmes de relance keynésiens financés à coups de dettes ne peuvent maintenir le système en marche que sur le court terme, à l’instar du proverbial « feu de paille », il n’est pas moins flagrant que les plans d’austérité néolibéraux conduisent tout droit les pays où ils sont mis en application à l’effondrement socioéconomique. L’unique conclusion logique que l’on devrait tirer de ces épuisants débats consisterait à reconnaître que le capitalisme n’est visiblement plus capable de fonctionner sans un endettement croissant.

  • Escalade dans la #guerre_aux_pauvres : certains bureaux de poste n’assureront bientôt plus les retraits en liquide au guichet, pour les retraits il faudra être muni d’une carte bleue ou pour les plus pauvres (ne disposant pas d’une carte bleue) d’une carte à usage unique, avec montant minimum de 10 euros de retrait.
    Les bureaux qui passeront en mode automatisé sont aussi ceux qui bénéficient d’une #surveillance vidéo pour se prémunir contre les braquages. Et ce sont aussi les bureaux d’une certaine taille.
    Sauf que les bureaux les plus braqués sont aussi les plus petits, souvent situés en zone plus rurale, et sans DAB ni caméra car leur installation est considérée « non rentable » du fait du petit nombre d’usagers. De sorte qu’un braquage dans un petit bureau constituera un motif de fermeture pure et simple et de renvoi au plus gros bureau le plus proche avec retrait au DAB.
    (source de l’information : bureau de poste de Clermont-l’Hérault 34 800)
    Pour un pauvre relégué en zone rurale par la spéculation immobilière, cela représente un coût supplémentaire en transport, et une impossibilité pure et simple de disposer de son argent dans le cas où il a moins de 10 euros sur son compte et où il en a un besoin vital.
    Ce n’est ni plus ni moins qu’une condamnation à mort. Merci de relayer l’info au max, il ne faut pas passer ça sous silence.
    #services_publics #darwinisme_social #exclusion
    #ruralité #périphéries
    cc @monolecte @aude_v @bastamag @rastapopoulos @touti @colporteur

  • Déchets parmi les déchets :
    les Roms et « nous »

    Roswitha Scholz

    http://lavoiedujaguar.net/Dechets-parmi-les-dechets-les-Roms

    Les « Tziganes » font leur apparition en Europe centrale au début du XVe siècle. Dès la fin de ce même siècle, ils sont déclarés hors la loi. C’était la première fois mais cela devait se répéter souvent au cours de la crise du féodalisme et à la faveur des transformations marquant l’aube de l’ère moderne : « Le stéréotype du Tzigane reçoit sa nuance propre du fait que sa formation coïncide avec l’avènement en Europe centrale de rapports territoriaux-étatiques et d’une mentalité économique de type capitaliste. Les éléments non sédentaires de la population passent alors pour politiquement incontrôlables et économiquement improductifs. C’est pourquoi ils sont en butte à l’oppression et aux persécutions du souverain [...]. En même temps, le poids idéologique de la notion moderne de travail, avec sa nette opposition entre travail et oisiveté, leur confère un dynamisme extraordinaire. »

    Jusqu’au siècle des Lumières, l’image des Tziganes suivit grosso modo l’évolution de celle des mendiants, vagabonds et autres « brutes » itinérantes. Puis, le XVIIIe siècle vit le stéréotype du Tzigane prendre une coloration franchement raciste. Comme chacun sait, à cette époque s’installa l’idée selon laquelle seule la « race blanche » était apte à la civilisation. Les « Tziganes » furent relégués au rang de « race primitive » et Kant déclara que la « couleur indienne » de leur peau indiquait à elle seule qu’ils n’avaient aucune disposition pour le travail. (...)

    #racisme #discrimination #gitans #tziganes #roms #État #travail #crise

  • Histoire de la Corse et Révoltes Paysannes au XVIIIe siècle
    (vu sur twitter https://twitter.com/Lev_Bronystein/status/630007242264322049 )

    Peu de temps après la conquête militaire de l’ile par le Royaume de France, Louis XV charge toute une équipe d’une trentaine de géomètres et de dessinateurs pour cartographier la #Corse, en connaitre toutes ses ressources, savoir par exemple le nombre de moulins par villages...
    C’est intéressant car cette cartographie de l’ile s’accompagne d’un « Plan de Régéneration », un plan de développement piloté par l’Etat ou comment une proto-technocratie se charge de faire passer la Corse, de gré ou de force, dans une sorte de « #capitalisme agraire moderne ».
    Comme quoi quand on dit que la géographie c’est la retranscription spatiale des rapports de classe...
    Épistémologiquement parlant, c’est intéressant aussi car les méthodologies de la #cartographie et des statistiques modernes apparaissent ici.
    Le contexte de l’époque, c’est avec Diderot et son « Supplément au voyage de Bougainville », le mythe du « bon sauvage », simple, honnête...
    Mais il n’y a pas de « bon sauvage » en Corse, loin de là :


    En attendant, ceux qui ne portent qu’a peine une « figure humaine » sortent de 14 ans d’indépendance, avec une des premières constitutions démocratiques au monde hein... Tandis que le Royaume de France est toujours dirigé par un monarque absolu.
    250 ans après, les mêmes schémas restent, c’est impressionnant
    Voila a titre d’introduction. Passons au texte « Plan Terrier et conscience sociale », écrit par Ange Rovère.
    Le Terrier c’est d’abord le regard que la France Monarchique porte sur sa nouvelle conquête. Testevuide et Bedigis qui y participent sont certes nourris de la pensée des #Lumières mais leur grille de lecture de la Corse est révélatrice du choc de deux mondes.
    Ainsi parmi les termes qui reviennent le plus, il y a « médiocre », « archaïque », « sauvage ».Prisonniers de leurs cultures, de leurs éducations comme d’autres francais qui viendront en Corse (Pommereul, Gaudin), ils se persuadent que la #civilisation, c’est eux, c’est la France et qu’ils ont un devoir moral d’apporter la civilisation en Corse, de « régénér[er] l’Isle ».
    La philosophie du Terrier est pétrie d’esprit physiocratique : le savoir est un moyen pour faire de la Corse un terrain d’expérience.
    Il s’agit ainsi de modifier l’ensemble de la formation économique et sociale, d’organiser sur un mode totalement différent les rapports de production et les rapports entre les hommes pour trouver une voie originale de passage au capitalisme agraire.
    L’articulation des rubriques dans le plan Terrier a donc sa logique. Connaitre l’étendue des terres du Roi, c’est savoir où l’état mettra en place son #agriculture moderne. Fixer les limites des « pieve » et des communautés permet de casser les habitudes du libre-parcours et tout un mode de vie sylvo-pastoral. (Ce qui rappelle les travaux de Marx sur l’#enclosure (pas sur du nom) au Royaume Uni qui precède la #révolution_industrielle.)
    Réorganiser le système de #propriété pour en finir avec ce statut sur la terre et ses fruits, pour casser l’#égalité, préjudiciable au #progrès
    Briser donc un mode de #production où chacun grâce a ses petites propriétés, aux biens communaux et aux droits d’usage, par le biais de l’organisation communautaire, de l’indivision et de la mise en valeur dans le cadre du groupe familial permet a chacun de vivre sans être contraint de vendre sa force de travail. Dans cette entreprise, l’#impôt occupe donc une place stratégique centrale.
    Il faut individualiser la propriété, cloisonner les communautés, bloquer les libres-parcours pour lever l’impôt.
    Les Corses ne pouvaient donc que gueuler face à une entreprise de #spoliation de leurs biens, et de mise en cause de leurs moyens d’existence.
    La résistance est multiforme : sabotages, agressions, émeutes spontanées ou organisées. Dès le 24 novembre 1769, soit 6 mois apres la bataille de Ponte Novu, des paysans de Campuloru empoisonnent l’étang de Diana revendiqué par les Domaines (le roi quoi)
    Mars 1770 à Appiettu : les paysans reviennent de leurs champs au village pour tomber a coup d’outils agricoles, de batons, de fusils, et de pistolets sur une troupe de soldats : 1 troufion et deux paysans sont tués, plusieurs autres sont blessés.
    Mars 1771, c’est toute la région de Vicu qui s’enflamme quand la monarchie s’annexe l’ancienne colonie grecque de Paomia, au detriment des habitants de Vicu et Rennu qui en avaient repris l’usage dans les années 1730. La tension monte, entre l’état qui continue ses travaux et la résistance de la population jusqu’à l’explosion de 1773 où plusieurs centaines d’habitants armés de Rennu attaquent les géomètres.
    D’autres cas similaires d’embuscades sont signalés par Testevuine et Bédigis, affolés, dans le Nebbiu, dans la plaine de Biguglia...
    Ces luttes se produisaient ainsi contre l’état, mais aussi contre les notables qui, soutenus par la France et ses représentants, profitaient des opérations de limitation de propriétés pour s’annexer les biens communaux. Des révoltes contre l’impôt aussi.
    Et aussi (d’où l’utilité du travail de division mis en place par la France), des tensions entre communautés et villages pour le partage du #territoire. Ca me fait penser aux années 1990, quand Joxe et Pasqua donneront aux uns la puissance économique et aux autres la puissance politique qui entrainera la guerre fratricide entre nationalistes... D’où l’intérêt de connaitre l’#histoire...
    Ou un peu comme dans les colonies africaines (aof et aef) avec des ethnies privilégiées au détriment d’autres selon les coins...
    C’est fascinant de voir a quel point ce qui a été réalisé et perfectionné par la France en Afrique et en Indochine a été initié en Corse. C’est exactement les memes schemas de pensée : moderniser et civiliser les sauvages
    Bref, le Terrier provoque un grand chambardement, dont les attaques contre les géomètres sont l’expression la + consciente de la #résistance
    Toute aussi consciente est la #lutte engagée contre les Domaines, qu’ils soient en concession ou en régie directe.
    Exemples :
    Enfin à Coti-Chiavari, des notables (les Stephanopoli, le comte Rossi et l’apothicaire Fleury) n’ont jamais pu utiliser ni bénéficier des terres attribuées par le Roi, tout simplement parce que les #paysans de Frassetu, Quasquara et Campu, qui avaient arraché ces terres aux Gênois les ont en quelque sorte réquisitionnées et ont continué a les cultiver comme avant, genre on s’en bat les couilles du roi...
    Je conclurai en disant que l’auteur, Ange Rovère, historien, ancien 1er adjoint PCF à la mairie de Bastia, est l’archétype du « Vive la France » et par conséquent ça m’a agréablement surpris de le voir écrire ça.
    J’espère ne pas avoir été trop long, mais je voulais vous faire partager ma découverte et mon contentement d’en avoir appris un peu plus sur l’histoire de mon pays.

    #imaginaire #colonialisme #communs #modernité

  • Espagne : la loi 1984

    Argelaga

    http://lavoiedujaguar.net/Espagne-la-loi-1984

    Le 1er juillet 2015, moment de l’entrée en vigueur de la « ley mordaza » (la « loi bâillon ») et de la dernière réforme du Code pénal, la monarchie espagnole s’est transformée en un État policier, achevant ainsi une étape de populisme punitif qui démarra dans la décennie des années 1990 avec la « ley de la patada en la puerta » et le Code pénal « de la démocratie » en vigueur depuis 1995 : le plus dur en Europe et digne héritier du code franquiste. Ce qui avait été jusqu’à aujourd’hui un État de partitocratie caractérisé par un autoritarisme rampant émanant d’un « pouvoir » législatif qui peu à peu foulait aux pieds les droits et supprimait les libertés, avec la complicité d’un « pouvoir » judiciaire dépendant des partis, est dorénavant un État d’exception déclaré grâce à un système juridique fait à la mesure de l’appareil répressif. La différence n’est pas mince : jusqu’à avant-hier, la partitocratie s’appuyait principalement sur le conformisme des masses ; maintenant, elle le fait avant tout sur « les forces et les corps de sécurité ». Cela veut dire que les problèmes politiques sont de plus en plus considérés comme des problèmes de sécurité, c’est-à-dire des problèmes d’ordre public (...)

    #Espagne #LoiBâillon #État-policier #postfranquisme

  • Noam Chomsky et la stupidité institutionnelle
    http://www.les-crises.fr/noam-chomsky-et-la-stupidite-institutionnelle

    Emmanuel Kant a dit que notre expérience dépend non seulement de la nature du monde extérieur mais aussi de notre appareil perceptif et de nos catégories mentales. Il y a le monde phénoménal, le monde tel qu’on en a l’expérience, et il y a le monde nouménal, le monde extérieur tel qu’il est en réalité, et que l’on ne peut jamais pleinement connaître.

    Le projet de Chomsky, sous certains rapports fait penser à celui de Kant. Il étudie de quelle façon on obtient notre connaissance du monde #social et du monde #politique. Le monde étant très vaste, il n’est pas possible d’être témoin direct de la plupart des événements qui s’y déroulent, et à la place on doit les découvrir par des intermédiaires, sous une forme condensée. C’est parce qu’ils sont des intermédiaires qu’on les appelle des #médias. Mais avant de diffuser des informations, ils doivent décider de ce qui mérite d’être diffusé, et de quelle façon. Dans les régimes autoritaires ce processus est soumis à une #censure qui est souvent flagrante et parfois brutale.

    • La stupidité se présente sous plusieurs formes. Je voudrais dire quelques mots d’une forme particulière que je crois être la plus inquiétante de toutes. On peut l’appeler la « stupidité institutionnelle ». C’est une sorte de stupidité entièrement rationnelle dans le cadre où elle s’exerce, mais le cadre lui-même s’étend du grotesque au virtuellement dément.

      Au lieu d’essayer de l’expliquer, il est probablement plus utile d’évoquer deux ou trois exemples pour illustrer ce que je veux dire. Il y a trente ans, au début des années 80 – les premières années de Reagan – j’ai écrit un article intitulé « la rationalité du suicide collectif ». C’était au sujet de la stratégie nucléaire, et de comment des gens parfaitement intelligents étaient en train de définir un projet de #suicide collectif d’une façon qui était raisonnable dans leur cadre d’analyse géostratégique.

      J’ignorais à l’époque à quel point la situation était mauvaise. Nous avons depuis beaucoup appris. Par exemple, un numéro récent du Bulletin of Atomic Scientists présente une étude des fausses alarmes lancées par les systèmes de détection automatique que les États-Unis et d’autres utilisaient pour détecter les attaques de missiles et d’autres menaces pouvant être perçues comme une attaque nucléaire. L’étude porte sur les années 1977 à 1983 et on estime que durant cette période il y eut un minimum d’environ 50 fausses alarmes, et au plus d’environ 255. Il s’agit d’alarmes auxquelles une intervention humaine a mis fin, prévenant le désastre à quelques minutes de l’irréparable.

      Il est plausible de supposer que rien de fondamental n’a changé depuis. Mais en réalité, la situation a empiré – ce que je n’avais pas non plus compris à l’époque de la rédaction du livre.

      En 1983, à peu près au moment où je l’écrivais, il y avait une très grande peur de la guerre. C’était dû en partie à ce que l’éminent diplomate George Kennan appelait à l’époque « les caractéristiques indubitables de la marche vers la guerre – et rien d’autre ». Elle a été initiée par des programmes que l’administration Reagan a entrepris dès l’entrée en fonctions de Reagan. Tester les défenses russes les intéressait, ils ont donc simulé des attaques aériennes et navales sur la Russie.

      C’était une période de grande tension. Des missiles Pershing américains avaient été installés en Europe occidentale, ce qui leur donnait un temps de vol jusqu’à Moscou de cinq à dix minutes. Reagan a aussi annoncé son programme de « guerre des étoiles », compris par les stratèges des deux camps comme une arme de première frappe. En 1983, l’Opération Able Archer a inclus un entraînement qui « a amené les forces de L’OTAN à une simulation grandeur nature de lancement d’armes nucléaires ». Le KGB, nous l’avons appris d’archives récemment publiées, a conclu que les forces américaines avaient été placées en état d’alerte, et auraient même commencé le compte à rebours.

      Le monde n’a pas tout à fait atteint le bord de l’abîme nucléaire ; mais en 1983, sans en être conscient, il en a été terriblement près – certainement plus près qu’à tout autre moment depuis la Crise cubaine des Missiles de 1962. Les dirigeants russes ont cru que les États-Unis préparaient une première attaque, et qu’ils auraient bien pu avoir lancé une frappe préventive. Je cite en fait une analyse récente faite à un haut niveau des services secrets américains, qui conclut que la peur bleue de la #guerre a été réelle. L’analyse indique qu’au fond d’eux-mêmes, les russes gardaient l’ineffaçable mémoire de l’Opération Barberousse, le nom de code allemand pour l’attaque de 1941 d’Hitler sur l’Union soviétique, qui a été le pire désastre militaire de l’histoire russe et a été bien près de détruire le pays. L’analyse américaine dit que c’était exactement ce que la situation évoquait pour les russes.

      C’est déjà assez grave, mais il y a encore pire. Il y a un an, nous avons appris que en plein milieu de ces événements menaçant le monde, le système de première alerte de la Russie – semblable à celui de l’Ouest, mais beaucoup plus inefficace – avait détecté l’entrée d’un missile lancé des États-Unis et avait lancé l’alerte de plus haut niveau. Le protocole pour les militaires soviétiques consistait à riposter par une frappe nucléaire. Mais l’ordre doit passer par un être humain. L’officier de service, Stanislav Petrov, décida de désobéir aux ordres et de ne pas transmettre l’avertissement à ses supérieurs. Il a reçu une réprimande officielle. Mais grâce à son manquement au devoir, nous sommes maintenant en vie pour en parler.

      Nous avons connaissance d’un nombre énorme de fausses alertes du côté des États-Unis. Les systèmes soviétiques étaient encore bien pires. Mais maintenant les systèmes nucléaires ont été modernisés.

      Le Bulletin des Scientifiques atomistes possède une célèbre Horloge de la fin du monde et ils l’ont récemment avancée de deux minutes. Ils expliquent que l’horloge « affiche maintenant trois minutes avant minuit parce que les dirigeants internationaux ne remplissent pas le plus important de leurs devoirs, assurer et préserver la santé et la vitalité de la civilisation humaine. »

      Individuellement, ces dirigeants internationaux ne sont certainement pas stupides. Cependant, dans leur fonction institutionnelle, leur stupidité a des implications mortelles. Si l’on regarde rétrospectivement depuis la première – et unique jusqu’ici – attaque atomique, cela semble un miracle que nous en ayons réchappé.

      La destruction #nucléaire est une des deux menaces majeures et très réelles de notre survie. La deuxième, bien sûr, est la catastrophe #environnementale.

      Il existe au sein de PricewaterhouseCoopers une équipe reconnue de services professionnels qui vient tout juste de publier son étude annuelle sur les priorités des PDG. Au sommet de la liste se trouve la sur-réglementation. Le rapport indique que le #changement_climatique n’apparaît pas dans les dix-neuf premières. Encore une fois, sans aucun doute, les chefs d’entreprise ne sont pas des individus stupides. On peut supposer qu’ils gèrent leurs entreprises intelligemment. Mais la #stupidité_institutionnelle est colossale, littéralement c’est une menace pour la survie des espèces.

      On peut remédier à la stupidité individuelle, mais la stupidité institutionnelle est beaucoup plus résistante au changement. A ce stade de la société humaine, elle met réellement en danger notre survie. C’est pourquoi je pense que la stupidité institutionnelle doit être une préoccupation de première importance.

      #climat #psychologie_sociale #pouvoir

    • plus les relations interindividuelles sont rigides, plus le comportement de la totalité apparaîtra, à ses éléments individuels, comme doté d’une dynamique propre, qui échappe à leur contrôle. [...]

      On fait, donc, face à une situation paradoxale. Lorsque les individus sont sous une influence mutuelle, l’avenir du système est prévisible pour les observateurs extérieurs, alors que les individus se sentent impuissants à en infléchir l’orientation. Le comportement d’ensemble ne résulte que de l’intégration des réactions individuelles, mais le tout semble s’autonomiser et son évolution se figer en destin.

      http://seenthis.net/messages/255287

  • Encourager l’agroforesterie au Pays Basque
    http://mediabask.naiz.eus/fr/info_mbsk/20150727/encourager-l-agroforesterie-au-pays-basque

    Un axe de travail privilégié ces derniers temps par Euskal Herriko Laborantza Gabara (#EHLG) a porté ses premiers fruits le 22 juillet. Dans le cadre d’un concours organisé pour promouvoir l’#agroforesterie, trois fermes du #Pays_Basque ont pu dévoiler les vertus de la pratique.
    [...]
    Selon les conclusions de la chambre d’#agriculture d’Ainhice-Mogelos, la présence d’arbres peut protéger le troupeau et les cultures, et permet de multiplier les productions dans un espace limité. Placés en bordure de parcelle ou alignés au milieu des prairies, ils produisent du bois d’œuvre, bois de chauffage, des piquets, des fruits etc. Les haies limitent aussi l’érosion du sol. Elles abritent des pollinisateurs ainsi que des insectes auxiliaires qui limitent les attaques de prédateurs sur les cultures. Finalement, les organisateurs du concours ont soulevé que les éleveurs observent des baisses de mortalité de la volaille dans les parcours arborés.
    [...]
    La pratique ne serait pas du tout récente selon le président d’EHLG, mais existerait depuis longtemps au Pays Basque. D’après lui, les ancêtres utilisaient déjà ces méthodes. Le nouvel enjeu porte donc sur la transmission de cette culture. « Que peut-on faire pour financer le travail agricole par les arbres ? », ont lancé les membres du jury du concours à la fin de la célébration.

    cc @odilon @nicolasm

  • Une plaie béante | Enbata
    http://www.enbata.info/articles/une-plaie-beante

    L’élargissement de l’A63 a provoqué une onde de choc sur sa portion Bidart-Biriatou. Une saignée béante révèle au grand jour certaines erreurs commises lors du choix du tracé autoroutier et au-delà, met l’accent sur la fuite en avant dans laquelle la Côte basque est engagée. C’est l’une des tares originelles de l’A 63 tenue d’assumer la double fonction d’autoroute de liaison grande distance et de desserte locale dans une zone où l’urbanisme n’a cessé de s’intensifier sans la moindre anticipation, le coût des péages ayant subi une courbe analogue.

    https://www.youtube.com/watch?v=5BagXiXklcI

    #autoroute #A63 #Pays_Basque #Côte_Basque #Espagne #urbanisme #aménagement_du_territoire #GPII

  • Forte de son autonomie alimentaire, la Crète résiste à la Troïka
    http://reporterre.net/Forte-de-son-autonomie-alimentaire-la-Crete-resiste-a-la-Troika

    Toute la Grèce est en train de sombrer sous les coups de boutoir de la Troïka. Toute ? Non ! La Crète, la plus grande des îles, résiste aux puissances de la finance et a voté non à plus de 70 % lors du dernier référendum. Leur autonomie alimentaire permet aux Crétois de s’indigner sans en craindre les conséquences. Quoi qu’il arrive, ils auront toujours de quoi manger. Source : Reporterre

  • Critique de la valeur et société globale. Entretien avec Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2015/07/critique-de-la-valeur-et-societe-globale-entretien-avec-anselm-jappe.html

    Très bonne interview je trouve, pas très longue et pas très compliquée à lire.

    Il y a actuellement des auteurs qui prennent acte de cette nécessité de changer de civilisation ; mais souvent ils négligent la critique de l’économie politique et se perdent dans le moralisme ou la simple psychologie, et en conséquence ils se limitent à opposer la présente époque néo-libérale à des phases précédentes du capitalisme qu’ils croient être plus « saines ».

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #interview #Anselm_Jappe #économie #philosophie #capitalisme #travail #travail_abstrait #crise

    • Les exclus – qui finiront bientôt par être la très grande majorité de la population mondiale – n’ont pas seulement de grandes difficultés pour assurer leur survie matérielle. Ils souffrent aussi parce qu’ils n’ont pas de place dans le monde et qu’on les prie implicitement de quitter la scène, étant donné qu’on n’a pas besoin d’eux. Souvent on les traite en parasites ou en criminels, surtout quand ils sont obligés de changer de pays ou sont les descendants de gens qui y ont été obligés. Tout le monde sait confusément qu’il sera « superflu » à moyen terme, même ceux qui ont encore un travail. Cette menace permanente crée la sourde rage populiste qui actuellement se diffuse partout. « Être superflu » est presque toujours vécu comme une faute individuelle, comme un manque d’adaptation à une évolution donnée pour inévitable. Cela rend très difficile d’adopter des stratégies collectives et favorise plutôt la recherche de boucs émissaires. Mais la réponse ne pourra pas consister dans une « intégration » des exclus : le système capitaliste est en fort déclin et a épuisé ses possibilités d’intégration. De plus, il n’est en rien désirable d’y être intégré. Encore moins s’agit-il d’un problème d’ordre purement psychosocial ou symbolique qu’on pourrait résoudre en redécouvrant des « valeurs ». La question (qui reste ouverte) est plutôt de savoir si cette époque de convulsions débouchera sur une société profondément différente où le travail (le travail abstrait !) ne constituera pas le lien social et où une forme de concertation sociale moins fétichiste sera possible.

  • Témoignages de paysannes
    http://blogs.radiocanut.org/luttespaysannes/2015/06/21/temoignages-de-paysannes

    Des paysannes de Drôme et d’Ardèche parlent de leurs ressentis et de leurs réflexions sur leur place de femmes sur leur ferme et dans le monde agricole en général. Au travers des questions de statuts, de répartition des tâches, de rapport à la force physique, et sur la base de leurs expériences et de leur vécu, elles parlent de situations, de mécanismes qui traduisent à quel point le patriarcat s’exprime dans leur vie de tous les jours ; elles racontent les processus qui leur ont permis de s’extraire de cette réalité… Ces témoignages sont extraits d’entretiens sonores réalisés par des paysannes auprès d’autres paysannes et d’échanges qui ont été enregistrés au cours de moments de rencontres entre les paysannes ayant participé à la prise de son. Durée : 1h. Source : Radio (...)

  • #Grèce : la fin du rêve européen ? - Libération
    http://www.liberation.fr/economie/2015/07/15/grece-la-fin-du-reve-europeen_1348326

    1 000 milliards d’euros : c’est le montant annuel de l’évasion fiscale dans la zone euro, organisé par les grandes banques à leur propre profit, à celui des grandes entreprises et de la finance internationale. La dette souveraine grecque s’élève à 320 milliards d’euros. A comparer aux 10 000 milliards d’euros que représente le PIB européen et aux 100 milliards d’euros annuels que les pays des Nations unies doivent trouver tous les ans pour alimenter le Fonds vert pour le climat.

    Plongés dans la soi-disant « crise des dettes souveraines » depuis 2009 (1), les pays européens n’ont pourtant pas l’air de s’inquiéter de cette énorme ponction sur leurs budgets. Peu est fait pour lutter contre l’évasion fiscale, on préfère continuer à pressurer les peuples pour parvenir au sacro-saint équilibre budgétaire prévu par le glacial traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) (2). La question climatique ne semble pas non plus tellement urgente à nos gouvernants qu’ils agiraient enfin (3).